Lettre n°13 | Bémols artistiques
Les chefs-d’œuvre de
Mariano Fortuny au Palais Galliera
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Site du Manoir des Poètes : www.lemanoirdespoetes.fr/


© Crédits photos : Robes Delphos de Mariano Fortuny, photographies prises
par Maggy de Coster
« Fortuny, un Espagnol à Venise » c’est l’intitulé d’une exposition au Palais Galliera, musée de la mode de la Ville de Paris, organisée avec la participation exceptionnelle du Museo del Traje à Madrid et du Museo Fortuny à Venise.

© Crédit photo : Portrait de Mariano Fortuny, photographie prise par Maggy de Coster
Photographe, graveur, Mariano Fortuny après s’être orienté vers la peinture se tourne vers le textile vers 1906. Espagnol de naissance, ce styliste au doigt d’or, s’installe à Venise d’où son surnom de « Magicien de Venise ». Il se fait découvrir en 1911 à une exposition à L’Union centrale des arts décoratifs à Paris. La presse découvre ses créations (robes d’intérieur et d’extérieur, décoration d’intérieur) qu’elle plébiscite.
La robe Delphos, dont le plissé et l’ondulation sont inspirés de la toge de l’Aurige de Delphes, ne manque pas de séduire l’élite artistique que fréquente Marcel Proust. Une technique inventée par son épouse Henriette Nigrin, son étroite collaboratrice également.

© Crédit photo: Le châle Knossos de Mariano Fortuny, photographie prise
par Maggy de Coster
C’est dans sa résidence personnelle, le Palazzo Pesaro Orfei, à la fois atelier et musée que ses créations voient le jour. Intemporelles, ces dernières s’inspirent tant du Moyen Âge, de l’Antique gréco-romaine, de la Renaissance et aussi de l’époque arabo-andalouse de l’Égypte et de Byzance. Comme matières premières, il utilise le velours, la gaze mais aussi la soie importée du Japon. Les procédés d’impression sont multiples et complexes. Estampage à la planche en bois entre autres.

© Crédit photo : Une veste longue de Mariano Fortuny, photographie prise par Maggy de Coster

© Crédit photo : Une cape espagnole de Mariano Fortuny, photographie prise
par Maggy de Coster
Mariano Fortuny compte dans sa clientèle des personnalités riches et célèbres comme Isadora Duncan, la marquise Casati, Anna Pavlova, Alma Malher, Jeanne Lanvin et bien d’autres. Séduit par la coupe de son célèbre ami de styliste, Marcelle écrit dans La Prisonnière (1923) : « De toutes les robes ou robes de chambres que portait Mme de Guermantes, celles qui semblaient le plus répondre à une intention déterminée, être pourvues d’une signification spéciale, c’était ces robes que Fortuny a faites d’après d’antiques dessins de Venise. […] Avant de revêtir celle-ci ou celle-là, la femme a eu à faire un choix entre deux robes et non pas à peu près pareilles, mais profondément individuelle chacune et qu’on pourrait nommer. » ou encore « Le miroitement de l’étoffe d’un bleu profond, qui au fur et à mesure que mon regard s’y avançait, se changeait en or malléable par ces transmutations qui, devant la gondole qui s’avance, changent en métal flamboyant l’azur du Grand Canal. »*

© Crédit photo : "Avis du journal Le Figaro sur Mariano Fortuny", photographie prise
par Maggy de Coster
Le texte ci-dessus a été sélectionné pour paraître dans le 2ème volet sur les femmes, peinture et poésie (sommaire à venir).
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster (texte et photographies), « Les chefs-d’œuvre de Mariano Fortuny au Palais Galliera », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°13, mis en ligne le 16 janvier 2018. Url : http://www.pandesmuses.fr/2018/1/mariano-fortuny
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