Calice
Refuge
Calice
De nos reines
Au pouvoir d’émerveillement
Là,
Le temps disparaît
Les pavots et anémones se régénèrent
Les rayons du soleil réchauffent la pierre de lune
Les reines épuisées
Se reposent, haletantes,
Sur une natte de plumes
Rêvent d’un bonheur qui sauve
Lové dans leur bras, le koala
Caressent sa fourrure
Méditantes,
À l’aube,
Avalent à grandes gorgées le lait d’ânesse
Attendent l’oracle, dans la profondeur du brouillard
Qui s’étend
Une voix surgit : fin…, fin… fin…
Pétrifiant l’instant qui touche au divin
Et l’écho retentit
Fin… fin…fin….
Reste quelques allumettes...
Pour consumer
Le feu intérieur des reines
Mirage à l’infini
***
Mourir l’été
Au son des grillons
Du ressac
De la lune rousse
Mourir l’été
Un battement d’ailes
Disparaitre
Et ne plus être que poussière d’elfes
L’âme en suspens, au-dessus des vergers
Tu as changé de rive
Intranquille
Ton visage surpris par les grives
Au soleil, ta peau devient ivre
Ton corps tapissé
De roses et d’iris mêlées
Mourir l’été
Bleu du ciel, terrasses fleuries de jasmin
Caresse ton cou de leur parfum
Enlace ton âme
Mourir l’été
Un mot comme il vient
Enterre les regrets
Retisse le lien
Raye la douleur d’un trait
Et le pardon surgit
Là où le feu crépite
Tu es revenu
Faire ton nid à l’avant du cockpit
Des larmes sous une pluie fine et douce
Pas de danse
Vers l’impossible
Marche
Impassible
Infinie tristesse
Dette amoureuse
Solitaire
Traversée
Trajectoire
Crépitante
À l’instant
Je vois ce ventre s’arrondir
Et ton absence
Grandir
C’est une naissance
D’un nouveau moi
Cette fois
Saisissable
Domptée
De mon passé sauvage
Dans l’attente
D’un tendre présent
***
Pour citer ces poèmes
Nathalie Guiot, « Calice » & « Mourir l’été », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020|IV-ÉQUINOXE sous la direction de Barbara Polla, mis en ligne le 6 avril 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/equinoxe/guiot1
Mise en page par David Simon
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