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Si j’étais une déesse
Crédit photo : la déesse "Ishtar on an Akkadian seal", Commons, domaine public.
Si j’étais une déesse ma cour serait composée de poètes et de musiciens à la gloire de Monteverdi pour des concerts de madrigal revisité. La musique adoucit les mœurs, dit-on. Les jours seraient couleur passion et les nuits feu sacré dans la constellation des arts.
Je retrouverais Calliope sur le versant du Mont Olympe pour conjurer tous les malheurs de la terre à l’apparition de l’étoile du Berger. Mon royaume, entouré d’un champ de lavande bleue, de jasmin, d’ylang-ylang, serait parfumé de vapeur de teinture d’aloès et respirerait la sérénité au long cours.
J’aurais pour blason le V de la victoire.
Je donnerais pour mission à mes sujets de partir à l’assaut de la corruption partout où elle existe dans le monde et j’userais de tous mes pouvoirs pour contrer les dérives autoritaires des belligérants et leur punirais lourdement de leurs forfaits.
Je pétrifierais littéralement tous les lapidateurs des femmes ainsi leur vie serait substituée à celles des pierres dont ils se seraient servis. En d’autres termes ces dernières prendraient vie parmi les humains qui vivraient en bonne intelligence avec elles dans le concert des nations.
J’enterrerais dans les entrailles de la nuit tous les ennuis du monde pour que luise le bonheur pour tous et je changerais le cours de l’Histoire de l’Humanité en éliminant les travers de ce monde qui se fissure par l’usure de la guerre, les tsunamis géants et bien d’autres désastres. Je nettoierais la terre des empreintes de multiples guerres et précipiterais les criminels de guerre dans l’abîme.
Je repeuplerais les forêts dévastées du nord au sud. Je ressusciterais tous les animaux disparus et ils vivraient en harmonie avec ceux d’aujourd’hui et je ferais en sorte que les animaux sauvages soient invincibles aux armes létales des chasseurs.
Si j’étais une déesse je peignerais en rose la solitude des femmes abandonnée et en bleu celle des hommes. Une femme abandonnée lève la tête plusieurs fois avant de retomber sur ses pieds mais un homme abandonné lève son verre plusieurs fois avant de tomber face contre terre.
J’établirais le Grand Conseil de Félicité le (GCF) charpenté par l’Organisation Mondiale du Bonheur pour Tous ( OMBT) avec à l’appui la célébration de la Journée Mondiale du Rire obligatoire (JMRO) par tous les moyens.
Je changerais les neiges éternelles en cascade de joie pour les orphelins de guerre. Je donnerais au monde la vertu de l’Amour et l’habillerai d’une chasuble de Paix.
Ainsi la vie serait comme une toile de maître qui se dupliquerait à l’infini. Et tout serait beau. Beau comme un coucher de soleil sur la Mer morte ou des aurores boréales, miroirs du ciel au Levant.
© Maggy DE COSTER
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Pour citer cette nouvelle écoféministe & inédite
Maggy De Coster, « Si j’étais une déesse », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 « Les merveilleux féeriques féministe & au féminin » & Recueil collectif de nouvelles de Dicé « Ah ! si j’étais une déesse », mis en ligne le 14 juin 2022. Url :
http://www.pandesmuses.fr/megalesia22/mdc-sijetaisunedeesse
Mise en page par Aude
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