27 août 2021 5 27 /08 /août /2021 16:22

 

N°8 | Poésie érotique

 

 

 

 

 

 

 

Hautes combes

 

 

 

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Critique d'art, écrivain & poète

 

 

 

I

 

Homme, dit la femme, je te sale la queue et le cul, je les attife de mes hardes. Ton démon je l’excrète par mes larmes. Homme - continue la femme - je te donne à voir l’obscénité de ton âme, je la greffe à ton abdomen couvert de poils afin que bouc tu reviennes à toi. Jadis déjà je caressais tes cornes dont je suçais le bout. À force elles ressemblaient au sexe statufié de Victor Noir au cimetière du Père Lachaise. La terre entre tes cuisses tu l’as cru miraculeuse. Tu montrais sans ambages ton membre vibratile pour le faire hameçon. Tu m’as incitée à le renifler et à y tordre ma laine. Ton suint dans mon pressoir a servi à ta fabrication.

 

II

 

J’ai dû coucher huit jours avec toi pour fabriquer des hommes qui sortaient tout formés de mon ventre. J’ai copulé dents à dents, yeux dans les yeux. Tout ciel me fut étranger. Pour moitié je fus ta croupe osseuse et frugale, pour l'autre  ton support de râle. Mais à ma décharge – et pourvu que tu sois bien axé - on pouvait apercevoir mon joli boudoir, mon lys et ma vallée. Tu y trempais l’index puis le sexe. Mais j’y ai précipité des cristaux de sel pour le brûler. C’est ainsi que les fillettes ne craignirent plus pour leur virginité.

 

 

III

 

Je me suis arrachée à tes baisers qui avaient emporté ma bouche. Désormais je n’existe plus seulement sur la terre étoilée, les pattes repliées sous moi à la façon des bêtes au flanc qui allaitent. Je n’écoute plus les grâces de tes sornettes. Mon ventre est redevenu l’endroit le plus sûr de la terre et n’est plus chargé de tous tes péchés  d’Israël. Tu ne me prendras plus.  Par devant ou par derrière. Mes lamentos de tourterelle je les garde pour un brin de branlette.

 

IV

 

Ondine dès onze heures : elle assure le beefsteak pros-sexe, pro-désir. Elle ajuste des gestes techniques extraordinaires et intersectionnels. A la bête à deux dos elle devient  ce qu'est au football Ronaldo et n'a rien d'une ado. Il faut tenter d'être à son niveau question tire aux buttes et au mont de Vénus. Il faut que ça luve et diluve en son Rio Bravo, sa rivière en cent et un détours.

 

 

V

 

 

Viande d’amour, source des paniques dans le lit à creuser. Arc-bouté et tête renversée : faire la queue en taciturnes burnes, mie des mots avalée, rivant l’outre. Espoir de petite mort. Angoisse du jouir. Crissement doux de la carotte quand sous la main le gouffre s’ouvre  d'huile bouillante. Le fricandeau s'anime dans la  machinerie. "Voilà l’apprentissage" dit-elle au  mâle faisant qui  prend sa vie ("et ses larmes" ajoute-t-elle). Elle lui a permis d'enlever ses parures et son corset pour que son corps sage exulte. "Soulages moi" dit-elle. Alors il la déguise en négresse comme on disait jadis et brasse la soupe du plaisir.

 

VI

 

Ce n’était qu’une mare grande comme une paume de main de nain.  Dire que nous y trempions le cul comme dans une mer morte. Mais soyons fiers de nos bottes. Crampons nous sommes, continuons à nous sonner les cloches.Ce n’est qu'en notre fange que nous nous  envasons jusqu'au râble.  Cela sent le bouillon d’algues et de poissons. Voilà pour le maelstrom d'émotion. Sirotons, sirotons comme sur vieux zinc de bar celle qui est venue pour ça en éructant : "Embouche et bave vieux zigomard".

 

VII

 

Je suis charpie plus que bloc. Visage pâle, yeux cernés de cerneaux. Me voici saisi de  crampes qui descendent jusqu’aux génitales parties à l’appétit Capri-cieux. Mes angoisses sont notables et ma faiblesse générale.  Que faire de mon mou de ventre ? Comme dirait l'autre,  "C’est pas la mère à boire". Flexion, fiction, piston. Sexion hâte, un, deux, Typhon, cyclone, trombe. Danser encore danser du museau dans la chapelle cystite jusqu’à y mettre le feu avant la raie qu’on panse. L’épi s’y mouille. La langue jette les gloria, les ave d'un cancre las. Il y a là de la crème en glaise, de la sauce blanche et du jus de pater. Croix de bois, croix de faire, l'enfant dit de l’homme n’est que de la mer noire dont il boit le lait preux.

 

 

© JP. Gavard-Perret

 

À lire aussi sur l'auteur de ce texte :

 

***

 

Pour citer ces poèmes inédits en prose 

 

Jean-Paul Gavard-Perret, « Hautes combes », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 27 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no8/jpgp-hautescombes

 

 

 

 

 

Mise en page par David Simon

 

 

 

© Tous droits réservés

 

 

Retour au sommaire du N°8 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 8 Amour en poésie Poésie érotique

Bienvenue !

 

LE SITE « PANDESMUSES.FR » DEVRA BASCULER EN HTTPS DÈS LA FIN DE SA MAINTENANCE ET LE COMPTAGE DE SES PAGES À ACTUALISER. CELA PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE AURA AUSSI UN THÈME GRAPHIQUE UN PEU DIFFÉRENT DU THÈME ACTUEL. POUR UNE MAINTENANCE À COMPTER DU 20 OCTOBRE 2023. CETTE OPÉRATION POURRAIT PERTURBER VOIRE RALENTIR LA MISE EN PAGE DE NOUVEAUX DOCUMENTS. MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION ! 

Rechercher

Publications

Dernière nouveautés en date :

VOUS POUVEZ DÉSORMAIS SUIVRE LE PAN POÉTIQUE DES MUSES  SUR INSTAGRAM

Info du 29 mars 2022.

Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.

Numéros réguliers | Numéros spéciaux| Lettre du Ppdm | Hors-Séries | Événements poétiques | Dictionnaires | Périodiques | Encyclopédie | ​​Notre sélection féministe de sites, blogues... à visiter 

 

Logodupanpandesmuses.fr ©Tous droits réservés

 CopyrightFrance.com

  ISSN = 2116-1046. Mentions légales

À La Une

  • Bonnes fêtes poétiques de fin d'année 2024 !
    LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm) REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE ET MULTILINGUE DE POÉSIE ENTRE THÉORIES ET PRATIQUES VOUS PRÉSENTE SES MEILLEURS VŒUX POÉTIQUES POUR LES FÊTES DE FIN D'ANNÉE 2024 ! Crédit photo : Marie Stillman (1844-1927), « The Rose...
  • Extraits du recueil «Gris de peine »
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Dossier mineur | Florilège| Annonces diverses / Parutions Extraits du recueil «Gris de peine » Sarah Mostrel Site : https://sarahmostrel.wordpress.com...
  • Femme, debout
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège des poèmes primés au Concours féministe de « Poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024 » & REVUE ORIENTALES (O) |...
  • AUTOMNE 2024 | NO IV | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941)
    BIENVENUE À NOTRE NOUVELLE DIRECTRICE DE PUBLICATION ( DE L'ENSEMBLE DE NOS PÉRIODIQUES) QUI REMPLACE DINA SAHYOUNI L’ÉDITRICE INDÉPENDANTE SARAH-MARIE DEREZ À QUI NOUS SOUHAITONS UNE BONNE CONTINUATION ! NOS MEILLEURS REMERCIEMENTS À L’ANCIENNE DIRECTRICE...
  • Silence
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège des poèmes primés au Concours féministe de « Poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024 » Silence Poème primé de Sandrine...
  • Corps couvert et cœur à nu
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège des poèmes primés au Concours féministe de « Poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024 » & REVUE ORIENTALES (O) |...
  • Faïrouz pour l'éternité
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Dossier mineur | Articles & Témoignages | Poésie, Musique & Arts visuels / Poésie visuelle & Revue Orientales | O | N° 4 | Critiques poétiques...
  • Sophie Brassart, « Geste de toile », Éditions du Cygne, Paris 2024, 49 pages, 12€
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & Témoignages Sophie Brassart, « Geste de toile », Éditions du Cygne, Paris 2024, 49 pages,...
  • Vient de paraître le recueil de poèmes « Nos coutures apparentes » par Imèn MOUSSA
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Invitation à lire | Annonces diverses / parutions & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Varia & Actualité Vient de paraître le recueil de poèmes...
  • Maternité éternelle
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques cinématographiques de Camillæ | Matrimoine poétique | Poésie audiovisuelle & REVUE ORIENTALES (O) | N°...