N°12 | Poémusique des Femmes & Genre | Critique & Réception | Astres & animaux
Anne-Lise Blanchard
Qui entend le jargon de l’oie
Éclats d’encres, 2006, 47 pages, 12€
Crédit photo : Marie Petiet (ou Marie Du jardin Beaumetz, 1854–1893), Jeune fille aux oies, Wikimedia.
C’est le culte des saisons qui rythme le cycle de la vie. Ainsi Anne-Lise Blanchard nous décrit chacune d’elles avec ses particularités, ses contrastes comme la « Lumière incertaine » de l’automne où un : « Très haut un vol d’oies » semble parler à sa solitude quand « le silence crépite ». Bel oxymore. La présence des animaux de tous genres est récurrente dans la poésie d’Anne-Lise Blanchard : animaux domestiques, symboles de fidélité et d'affection, animaux volants, symboles de liberté, les mouettes, le merle, les grues ; les poissons symboles de bonheur, n’est-ce pas qu’on dit : heureux comme un poisson dans l’eau ? Bref, la symbolique des êtres est très présente chez elle car :
« les mouettes dérivent vers la mer » en ce « Temps ouaté de l’hiver »
où :
« une grue blanche interroge
terre et ciel confondus ».
Comprendre le langage des oiseaux c’est se mettre à l’écoute de la nature aussi s’écrie-t-elle :
« Qui entend le jargon de l’oie »
On a tant à apprendre de la nature par le biais de ses créatures ailées :
« Céder au sourire
qui affleure de l’endormi
don de la mésange »
La vie nous offre de ces césures enchantées dont il faut profiter à tout jamais car on ne sait jamais de quoi sera fait demain :
« Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’huy les roses de la vie. »
Crédit photo : Des oies flamandes, Wikimedia.
En corollaire à cette pensée épicurienne, Anne-Lise Blanchard nous enseigne :
« À l’abreuvoir des oiseaux
faire sienne les courbes
de la parenthèse de demain »
Mais que dire de ces :
« Choses tues de l’hiver
que les oies sauvages dispersent
préparant le printemps »
Ou de :
« Ces grues qui font halte
dans l’épais de la boue »
Elle revient toujours à l’enfance comme une rengaine ou une douce ritournelle pour nous apprendre que :
« Le rire de l’oiseau
À l’oblique des murs gris
Surprend en nous l’enfance »
© Maggy DE COSTER
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Pour citer ce billet inédit
Maggy De Coster, « Anne-Lise Blanchard, Qui entend le jargon de l’oie, Éclats d’encres, 2006, 47 pages, 12€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre » mis en ligne le 26 août 2022. URL :
http://www.pandesmuses.fr/no12/mdc-blanchard-jargondeloie
Mise en page par David
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