30 octobre 2024 3 30 /10 /octobre /2024 16:08

N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège | Matrimoine poétique | Astres & animaux /Nature en poésie | Presses, Médias, etc. & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Créations poétiques

 

 

 

 

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La vie japonaise

 

 

 

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Texte japoniste par

 

Jane de La Vaudère (1857-1908)

Choix du texte, translation, présentation

brève & photographies par

@JVaudere 

 

https://mobile.twitter.com/jvaudere

 

 

 

 

Le texte qu’on lira ci-après, agrémenté de ses deux illustrations originales, est un article de Jane de La Vaudère, publié en mars 1906 dans la revue mensuelle « Tourisme ». Il s’agit toutefois d’un texte qui avait déjà paru : en fait, d’un extrait de son roman « La Guescha amoureuse » (1904), difficile à trouver de nos jours, et qui constitue, avec « La Cité des sourires » (1907), le diptyque de sa contribution au japonisme littéraire. Écrits au début du XXe siècle, ces romans témoignent de la persistance d’un engouement qui avait commencé avec les œuvres de Judith Gautier (« L’Usurpateur, épisode de l’histoire japonaise », 1875) et de Pierre Loti (« Madame Chrysanthème », 1887), ainsi que l’« Anthologie japonaise » (1871) de Léon de Rosny.


 

 

La vie japonaise

 

 

C’est au milieu des amandiers blancs et des pommiers roses en fleurs, une coquette maison de poupées nippones. Sous un toit retroussé, ailé, fragile, supporté par des parois à coulisses, de minces châssis en baguettes de sapin, tendus de papier, glissent rapidement. La boîte est proprette, cirée, pomponnée, fine et amusante comme un jouet neuf. Pas un atome de peinture ne déshonore la teinte harmonieusement veinée du bois, et les cloisons transparentes laissent passer, le soir, la lueur des lampes ainsi que les verres dépolis d’une lanterne vénitienne. Le jour, les parois des quatre façades rentrent les unes dans les autres comme par enchantement, et le logis n’a plus qu’une toiture reposant sur des piliers de kashiva. Du dehors, le passant curieux peut alors voir les nattes de paille tressées, molles et fraîches de l’intérieur, les couchettes avec leur phtoun piqué en guise de couverture et leur tambour de bois, hinoki, recouvert de peau, qui maintient la nuque.


 

© Crédit photo : Première de Couverture illustrée de la revue « Tourisme » de mars 1906. Photographie Sharon Larson (source : BnF), tombée dans le domaine public.

 

 

Quelques petites étagères portent le tout frêle service de soucoupes de laque destinées au riz, des baguettes d’ivoire, des plats minuscules pour la cuisine bizarre et compliquée. 

Quelques panneaux de soie bardés de boiseries blanches découpées, des kakémonos de crépon peints, représentant des femmes-fleurs, au milieu des papillons ou des guerriers frénétiques, hérissés de poignards et de sabres, ornent les paravents. 

*

Les cloisons de papier écartées, les petits lits rangés et les phtouns étendus sur des bambous flexibles, les trois mousmés du logis procèdent à la toilette matinale. 

C’est, d’abord, Oukitara, une mignonne de dix ans, aux yeux vifs, bridés vers les tempes, à la bouche minuscule d’œillet rose, aux quenottes pointues de jeune chat. Kino-Sourya, la seconde, montre une peau dorée comme un citron mûr, des prunelles rieuses et des cheveux si abondants qu’ils la couvrent entièrement de leur voile ténébreux.

 

 

© Crédit photo : Parc japonais (Source : BnF). Photographie tombée dans le domaine public. 

 

 

Mais la plus charmante est, certes, Lotusaï, la corolle d’élection du logis, l’espoir des vieux parents. 

Le Kimono mal attaché sur la gracilité de ses épaules, elle s’examine dans un petit miroir d’argent.

Elle a eu quinze ans hier, et déjà les hommages vont à elle comme les papillons vont à la lumière… Elle admire, en souriant, ses yeux doucement relevés en amande, ses prunelles aux reflets d’onyx et de topaze, la finesse de son nez dont les narines transparentes s’ouvrent comme de menus coquillages nacrés, sa bouche enfantine, puérile, et l’ovale harmonieux de son visage ambré comme un lis d’or… Avec un peu d’huile de jasmin et de camélia, elle a parfumé sa lourde chevelure, tandis que Kino-Sourya cherche sa chemise de gamamay, son peigne d’écaille et ses épingles de corail rose.

*

Les trois mousmés, après le bain obligatoire et la prière au Bouddha secourable, ont passé sur leur visage une pâte d’amandes pilées, et sur leurs lèvres, un bâtonnet de bonbon enduit d’un fard écarlate. Plus tard, pour plaire à l’époux, elles se noirciront les dents avec une mixture de noix de galle, de sels de fer et de saké, mais pour le moment, leurs quenottes enfantines brillent comme des grains de nacre entre leurs lèvres rieuses.

*

Les souffles grisants qui viennent de la mer dissipent les vapeurs matinales et de confuses rumeurs s’élèvent de toutes parts dans la ville active.

 

© Crédit photo : Femme japonaise (Source : BnF). Photographie tombée dans le domaine public. 

 

Oukitara et Kino-Sourya ont disposé des plats de laque dans le jardinet, près des arbres nains curieusement taillés, que dominent les grappes liliales des amandiers et des cerisiers en fleurs. À tout instant, des frelons et des abeilles sonores se détachent des branches, frissonnent dans la neige odorante des calices, se poursuivent autour des jets d’eau, entrent dans la maisonnette blanche et repartent sur l’aile des brises.

Mais le premier déjeuner est préparé près du hisbashi (boîtes à feu) et des courtes pipettes d’argent. Oukitara a présenté des coupes de riz munies de bâtonnets d’ivoire, des assiettes où, sur une saumure rousse, nagent des légumes et des fruits confits, des amandes salées et poivrées, des pépins de tournesol et des graines de pin au miel servent de hors-d’œuvre. Le soir, avec leurs parents, les mousmés mangeront du poisson cru aux confitures, des œufs aux plantes aromatiques, des crabes au saki (eau-de-vie de riz), des haricots à la grêle, des salades compliquées de feuilles et de fleurs. Lotusaï, l’aînée des mignonnes, servira son père et sa mère, les pieds nus sur des tatamis soyeux ; mais, pour le moment, c’est elle qui se fait obéir et commande à ses petites sœurs. Elle a, d’ailleurs, la tête un peu lourde, ayant terminé l’échafaudage bizarre de ses cheveux. Ce chef-d’œuvre capillaire s’élargit vers les tempes en ondes savantes, se renfle en coques suaves plus luisantes que le jaïet, forme des nœuds glorieusement unis qui se terminent par des boucles de corail rose et de petites brochettes d’antimoine émaillé.

C’est la coiffure au chinjocha, au « papillon d’amour » qui ravira tous les cœurs.

*

Maintenant, les mousmés, après avoir repassé sur leurs lèvres le bâtonnet de carmin et d’or, ont mis des kimonos clairs, fleuragés d’orchidées et d’anémones dont les grandes manches, qui leur servent de poches, tombent presque jusqu’à terre. Autour de leur taille enfantine elles ont enroulé l’obi azuré, le large ruban qui les gaine dans ses plis soyeux et les fait ressembler à des fleurs printanières dans des coupes de majolique.

Ce superbe obi renferme l’éventail, le tabac, la pipette d’argent et le rouleau de papier mince qui leur sert de mouchoir.

Les Japonaises n’ont qu’une chemise de soie rouge, sans pantalon ni jarretelles. Leurs pieds délicats sont couverts d’une chaussette de peau blanche et reposent sur la planchette des guétas qu’on laisse à la porte des demeures.

Mais Oukitara, Kino-Sourya et Lotusaï ont achevé leurs préparatifs de conquête ; elles se livrent aux arts d’agrément : dansent le pas de l’abeille, jouent du luth et du shamisen, font voltiger un papillon de papier sur un éventail, jonglent avec des boules d’or ou peignent de légers feuillages sur des écrans de soie. Tout à l’heure, quand la cloche du temple voisin aura sonné « l’heure bleue », elles se montreront sur les promenades à la mode dans la gloire de leurs kimonos clairs, de leurs illusions et de leur jeunesse.

 

  Jane de La Vaudère

 

 

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Pour citer ce texte illustré de la presse ancienne

 

 

Jane de La Vaudère (1857-1908, autrice) & @JVaudere (texte choisi, transcrit, présenté brièvement & illustré par des photos anciennes capturées), « La vie japonaise », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : AUTOMNE 2024 NUMÉRO SPÉCIAL | NO IV | « Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) », 1er Volet & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 30 octobre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noiv/jv-laviejaponaise

 

 

 

 

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17 octobre 2024 4 17 /10 /octobre /2024 17:10

Événements poétiques | Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles  & N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossier majeur | Florilège | Poésie & littérature pour la jeunesse | Travestissements poétiques 

 

 

 

 

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Une poupée cassée

 

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Écopoème féministe pour la jeunesse par

 

Hélène Calinette

 

 

 

Crédit photo : Camille Métra, « Portrait de jeune fille », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.

 

 

Porcelaine, dentelle et poussière, 

 

Avant, j’étais belle

 

 

Concurrence au puzzle

Mais les pièces rassemblées,

Ne suffisent pas à cicatriser

 

 

Je suis une poupée, une poupée cassée

 

 

Ô temps suspend ton vol

Autant les rires s’envolent

 

On m’a faite pour les vitrines

Souriante, béate, figurine

 

« Bien fait pour moi » diront-ils

Si maintenant je suis une poupée, une poupée cassée

 

Je me suis échappée

Pour voir le monde, respirer

Alors je suis partie

Sur la ligne de mes envies

 

J’ai aimé, tous les enfants qui m’ont aimée

Leur imaginaire a fait de moi

Vivre d’incroyables vies :

Princesse, reine, bébé, top model, défouloir de leurs peines

 

À chacune de leur larme qui coulait, un peu de moi s ébréchait

Et maintenant, dans les fissures de mes grands yeux,

Restent leur ciel et tous leurs vœux

 

 

Je suis une poupée, une poupée cassée

 

Dans un coin de cette serre au jardin

Entre les roses et les ancolies

Sans trop savoir comment suis-je arrivée ici ?!

Bras cassé, porcelaine fêlée, dentelle jaunie

Je suis l’amie des abeilles et la gardienne des mésanges qui ont fait leur nid

 

 

Je suis une poupée, une poupée cassée

 

J’ai a affronté bien des tourments

Le cœur à la danse tous les temps

Plus aucune valeur pour les vitrines

Mais dans ce jardin, je suis bien divine

 

Je suis une poupée, une poupée cassée

 

Heureuse de vous connaître et de vous aimer,

Heureuse de vous sourire et de vous faire rire !

 

 

© Hélène Calinette

 

 

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Pour citer cet écopoème féministe lyrique & inédit 

 

Hélène Calinette, « Une poupée cassée », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2024 | « Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles 2024 » & ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 17 octobre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/11octobre24/noiii/hc-poupeecassee


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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 17:55

Événements poétiques | Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Poésie & littérature pour la jeunesse | Astres & animaux / Nature en poésie

 

 

 

 

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Le cerisier

 

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Écopoème bucolique par

 

Hélène Calinette

 

 

 

 

Crédit photo : Juliette Wytsman, « Cerisiers en fleurs », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.

 

 

​À la mémoire du cerisier

 

 

 

Des mains un peu trop rêches

Des habits raccommodés

 

Nous n’en avions que faire

On riait sous le cerisier

 

Des paroles parfois en l’air

Comme un Monde qu’on s’inventait

 

Et si notre repas était maigre

On montait dans le cerisier

 

Les passants nous regardaient

Avec sourire, crainte ou pitié

 

Comme un air de tout temps on connait

Pas fréquentable si pas de monnaie

 

Mais nous on s’en moquait

Quand chantait le merle dans le cerisier

 

Et puis le temps a passé

Chacun sa route, son petit métier

 

On s’en est sorti à ce qu’on dirait

Notre petite routine du bon côté

 

Mais dans la nuit tout étoilée

Nos rires d’enfants entremêlés

 

Lèvres rouges cerise comme un baiser

Cristal d’un monde à réinventer

 



 

© Hélène Calinette

 

 

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Pour citer cet écopoème fleuri, élégiaque, engagé & inédit

 

Hélène Calinette, « Le cerisier », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènement poéféministe 2024 | « Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles 2024 »  & ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 11 octobre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/11octobre24/noiii/hc-lecerisier

 

 

 

 

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8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 12:30

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossiers majeur & mineur | Florilèges | Astres & animaux / Nature en poésie | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages 

 

 

 

 

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la colère de la terre se réveille

 

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Écopoème bucolique & 2 images fournies par

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Photographie du canal par

 

Claude Menninger

 

 

© Crédit photo : Claude Menninger, image du canal renaturé en Alsace et aujourd'hui menacé.

 

 

Ce poème défend un canal renaturé en Alsace et est menacé aujourd'hui. Dans le Ried en Alsace, nous sommes plusieurs à ne pas souhaiter qu'un canal laissé à l'abandon depuis 60 ans soit rouvert au tourisme fluvial, ce qui détruirait la flore et la faune. Une manifestation aura lieu le 5 octobre pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être car les travaux ont déjà commencé...

 

 


 

creuser bétonner dénaturer

voilà élaboré le programme dévastateur

pour un dernier havre de bonheur

où de rares espaces aquatiques renaissaient

 

 

abattre des arbres le long des berges

de ce canal où parfois émergent

parmi une flore méconnue

des bouvières que l’on croyaient disparues

 

 

Crédit photo :  « Rhodeus sericeus » ou bouvière. Ce petit poisson qui est revenu revivre dans les eaux du canal renaturé, capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.

 

 

 

c’est détruire les ultimes merveilles

d’une terre dont la colère se réveille

armons-nous de cette poésie

pour répercuter l’infini de son cri

 

 

dans les plus hautes cimes

où résonnera cet hymne

accordons le chant limpide de cette onde

à la musique universelle du monde

 

 

car que vaudront sous le bleu du ciel

les rives sans âme d’un canal redevenu artificiel

aurons-nous assez de larmes pour pleurer

quand ce paysage sauvage appartiendra à notre passé


 

 

© Françoise Urban-Menninger, septembre 2024.

 

© Crédit photo : Bannière officielle de la manifestation écologique du 5 octobre pour préserver le canal et son écosystème. ou bouvière. Image fournie par l'écopoète Françoise Urban-Menninger.

 

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Pour citer cet écopoème lyrique, féministe, engagé, illustré & inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « la colère de la terre se réveille », photographie du canal par Claude Menninger, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 3 octobre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/fum-lacoleredelaterre

 

 

 

 

Mise en page par David

Dernière modification de la page le 8 octobre 2024 (ajout d'images)

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