No 9 & Événements poétiques | Megalesia 2021 | Textes poétiques du dossier mineur permanent | Varia de textes poétiques
Mujer de sombra /
La Femme de l'ombre
&
Lectora de tu voz /
Lectrice de ta voix
Poèmes de
Poèmes choisis & Œuvre traduits en français par
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© Crédit photo : Couverture illustrée du recueil de poèmes de Celia Vázquez traduits en français par Maggy De Coster.
« Comme nous disions hier », Celia Vázquez, collección AMPALIT, Poesía, 2020, 131 p., traduit de l’espagnol par Maggy De Coster
Mujer de sombra
Nos han humillado, nos han infravalorado,
nos han silenciado la voz,
nos han arrancado la mirada,
nos han rechazado y nos han sometido:
esos grandes hombres que no tienen medida
de su sadismo sin raciocinio.
De todos ellos están los libros llenos:
personajes heroicos que llenan cementerios;
aclamados y elevados en la fuerza de sus vidas,
inhumanos y agresivos, violentos,
cohorte de cretinos.
La historia se ha escrito con sangre de soldados:
Guerras de conquista, guerras de independencia,
las más cruentas de la historia, las guerras de religión;
guerras por ostentar el poder, guerras por una mujer.
Juegos de hombres, estatuas ecuestres, en patas alzadas;
caballos en bronce de pata en el aire, flechas y lanzas;
hombres esgrimiendo la espada, cañones y bayonetas;
aviones, buques acorazados, tanques, hazañas de vileza
ejercida por el hombre contra el hombre.
Ironía. Tortura, abuso, barbarie y venganza.
Los siglos navegan en el tiempo, el hombre queda anclado.
La violencia sigue arropando la naturaleza humana.
El hombre no suelta lastre, el placer de la crueldad
se cuelga de su espalda allá donde va.
Son los súbditos de la muerte, la llevan grabada a temple.
La mujer de sombra avanza por el filo del abismo,
bajo el sutil velo de la lucha silenciosa
por el derecho a recuperar el honor arrebatado.
El hombre es un contraste sustancial de involución
frente a la madre-mujer. Revolución.
Rechaza el yugo oculto bajo la bandera del amor.
Mujer de sombra, no transijas, no llores, no te rindas
Tu triunfo eximio reside en la fuerza suprema de dar vida.
La Femme de l’ombre l'ombre
Ils nous ont humiliées, ils nous ont sous-estimés,
ils nous ont réduites au silence,
Ils nous ont détourné nos yeux
Ils nous ont rejetées et imposé la soumission :
ces grands hommes qui n'ont aucune mesure
de leur sadisme sans raison.
Les livres fourmillent :
de personnages héroïques qui remplissent les cimetières ;
acclamés et élevés dans la force de leur vie,
inhumains et agressifs, violents,
une cohorte de crétins.
L'Histoire s'est écrite avec le sang des soldats:
Guerres de conquête, guerres d'indépendance,
les plus cruciales de l'Histoire, les guerres de religion;
des guerres pour prendre le pouvoir, des guerres pour une femme.
Des jeux pour hommes, des statues équestres avec des pattes élevées ;
des chevaux de bronze, les pattes en l'air, des flèches et des lances;
des hommes brandissant l'épée, des canons et des baïonnettes;
des avions, des cuirassés, des chars, des exploits de vilénie
exercée par l'homme contre l'homme.
Ironie. Torture, abus, barbarie et vengeance.
Les siècles naviguent dans le temps, l'homme y est ancré.
La violence continue d’envahir la nature humaine.
L'Homme ne lâche pas du lest, le plaisir de la cruauté
qu’il revendique en tout temps et en tout lieu.
Ils sont les sujets de la mort, incrustée en eux.
La femme de l'ombre avance vers l’abîme,
sous le voile subtil d'une lutte silencieuse
pour obtenir le droit de récupérer son honneur volé.
L'homme est un contraste substantiel d'involution
contre la femme-mère. Révolution.
Soulève-toi contre l’oppression cachée sous la bannière de l'amour.
Femme de l’ombre, ne transige pas, ne pleure pas,
n'abandonne pas
Ton triomphe absolu réside dans la force suprême de donner la vie.
Lectora de tu voz
Soy la lectora de tu voz;
la que pronuncia al viento
Sílabas transidas de silencio,
la que acaricia con la mirada
Ese verbo encabalgado de poeta,
de trovador de almas
Que no distingue género.
Intento descifrar tu quimera
cuando deshilas tu vida
De metáforas y ausencias,
De tus tardes de adolescencia.
Soy la cándida criatura que,
sentada en la arena de la playa,
a mil estrofas de distancia,
desde arcaicas tierras celtas,
tiende un puente de añoranza
para escuchar atardeceres
Al ritmo lento de tus poemas.
Desde el céfiro a los alisios
soy tu adivina,
La que traduce los inmensos azules
del horizonte marino,
La que interpreta tus versos.
Se deslizan por mis labios
peldaño a peldaño,
Resbalan por mi pecho
Para quedarse en el recuerdo…
poeta, tu voz no cae en yermo,
se transforma en eco.
Soy Alice :
Interpreto besos, sueños
a través de los espejos.
Lectrice de ta voix
Je suis la lectrice de ta voix ;
celle qui prononce le vent
syllabes transies de silence,
celle qui caresse avec le regard
ce verbe qui enchante le poète,
le troubadour des âmes
qui ne différencie pas les sexes.
Syllabes transies de silence,
celle qui caresse avec le regard
ce verbe enragé de poète,
de troubadour des âmes
qui ne différencie les sexes.
J'essaye de déchiffrer ta chimère
quand tu démêles ta vie
de métaphores et d’absences,
de tes soirées d'adolescence.
Je suis la candide créature qui,
assise sur le sable de la plage,
à mille lieues,
des archaïques terres celtiques,
jette un pont
pour écouter les couchers de soleil
au rythme lent de tes poèmes.
Du zéphyr aux alizés
je suis ta devineresse,
celle qui traduit l’immensité bleue
de l'horizon marin,
Celle qui interprète tes vers.
Ils glissent sur mes lèvres
petit à petit
Ils atterrissent sur ma poitrine
Pour rester dans la mémoire...
poète, tu ne prêches pas dans le désert,
ta voix se fait écho.
Je suis Alice :
J'interprète les baisers, les rêves
à travers les miroirs.
NDLR : Celia Vázquez est docteur en philologie anglaise à l’Université Complutense de Madrid, chercheur, conteuse, poète et essayiste ; elle a été professeur titulaire de l’Université Polytechnique de Madrid et de l’Université de Vigo et aussi Directrice du Département de Philologie anglaise pendant quelques années.
***
Pour citer ces poèmes traduits & printanier coloré s
Celia Vázquez, « Mujer de sombra / La Femme de l'ombre » & « Lectora de tu voz / Lectrice de ta voix », poèmes bilingues inédits choisis & traduits en français par Maggy De Coster, textes reproduits avec l'aimable autorisation des auteures et leur maison d'édition, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique|Megalesia 2021/I « Poésies printanières & colorées » & N° 9 | FIN D'ÉTÉ « Femmes, Poésie & peinture » volet 2, sous la direction de Maggy De Coster, mis en ligne le 7 avril 2021. Url :
http://www.pandesmuses.fr/megalesia21/no9/cv-femmedelombre
Mise en page par David Simon
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