N°8 | Sourires & rires féministes
Les tétons flingueurs
Nos tétons détonnent ?
N’est ce pas plutôt les hommes qui déconnent ?
Il y aurait les femmes correctes
Celles que l’on respecte
Et les soi-disant pécheresses
De celles que l’on agresse
Pour un décolleté trop échancré
Une jupe trop retroussée
Un cul trop moulé
Un téton trop dressé.
Nos corps sexualisés
Dès la tendre puberté
Les filles perturbent les garçons
Faites donc leur éducation
Faut se faire jolie pour plaire
Au risque d’être taxée de vulgaire
Se prendre des remarques déplacées
Des regards libidineux ou outrés.
Sur les plateaux télé
Pas de discussions enflammées
Personne ne crie haro
Sur vos maillots moulants Speedo
Les torses dévoilés
Un privilège masculin bien ancré.
Si la culture du viol n’existait pas
Tout cela ne ferait pas débat.
Nos tétons vous agressent ?
Ton désir n’est pas irrépressible !
Nos tétons vous appâtent ?
Ton désir n’est pas irrépressible !
Nos tétons sont tentateurs ?
Ton désir n’est pas irrépressible !
Nos tétons sont décents
Nos seins sont rebellion
Dans l'espace public
Nos seins sont politiques
Pas érotiques
VF, Octobre 2020
***
Pour citer ce poème féministe
Véro Ferré, « Les tétons flingueurs », texte inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie », mis en ligne le 6 octobre 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/no8/tetonsflingueurs
Mise en page par David Simon
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