N°12 | Poémusique des femmes & genre | Bémols artistiques | Revue culturelle d'Europe
Elisabeth Fréring présente ses
« Contes d'automne » à la galerie
Bertrand Gillig à Strasbourg
© Crédit photo : Elisabeth Fréring, exposition « Contes d'automne » à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, image no 1.
Née le jour de Noël en 1955 à Argenteuil, l'artiste est diplômée de l'école Arts Aplicadas y Officios Artisticos de Valence en Espagne.
Les œuvres d'Elisabeth Fréring, dessins et peintures, ont toutes en commun une impression d'inachevé et de fragilité qui, paradoxalement, nous atteint au plus profond de notre inconscient. Le poète Yves Bonnefoy ne disait pas autre chose quand il écrivait que « le trait est l'indice de ce qui ne se voit pas ». Et d'ajouter que l'artiste perçoit « une temporalité qui plonge dans un fond sans fond ».
© Crédit photo : Elisabeth Fréring, exposition « Contes d'automne » à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, "Sucreries", image no 2.
Cet inconscient collectif dans lequel l'artiste puise son inspiration a partie liée avec les contes de fées. On y retrouve les figures symboliques récurrentes du loup ou d'un animal qui s'y apparente et du petit chaperon rouge qui hantent les labyrinthes de notre mémoire depuis l'enfance. Dans sa « Psychanalyse des contes de fées », Bruno Bettelheim expliquait que les contes plongent dans les parties les plus primitives de notre psyché.
Sur un fond blanc virginal, apparaît un loup, la petite fille tout en rose l'observe, entre les deux une fleur sanguine se délite, est-elle le symbole d'une défloration annoncée ?
© Crédit photo : Elisabeth Fréring, exposition « Contes d'automne » à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, "Sucreries", image no 3.
Du fantasme au fantomatique, Elisabeth Fréring joue et se joue des apparences, ses toiles deviennent des lieux d'errance, voire de déshérence.
Yves Bonnefoy disait de la poésie qu'elle était « de l'ordre de l'inachevé ». Voilà comment l'on pourrait éclairer la quête d'Elisabeth Fréring qui taille des brèches dans le réel en réenchantant la pensée magique de notre enfance qui ne cesse de travailler dans les abysses de notre inconscient en le questionnant.
© Crédit photo : Elisabeth Fréring, exposition « Contes d'automne » à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, "Sucreries", image no 4.
Son univers onirique nous donne à voir des silhouettes et des formes à peine suggérées qui nous font signe dans un entre-deux où le non-dit, l'irrationnel, l'obscur et la mort jettent le trouble en le mettant parfois crûment en scène. Le regard s'abandonne dans des paysages rêvés, des robes de baptême nous renvoient encore et toujours dans ce bal de l'enfance où dansent derrière le miroir des apparences, les ombres et les terreurs de nos nuits.
© Crédit photo : Elisabeth Fréring, exposition « Contes d'automne » à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, "Les dessous.", image no 5.
Dans les sous-bois de sa mémoire et de la nôtre, Elisabeth Fréring lève les lièvres, débusque les pièges cachés de nos peurs pour nous en livrer les traces et les empreintes dans une écriture picturale qui distille une petite mélodie qui s'inscrit subrepticement dans notre imaginaire.
© Françoise Urban-Menninger
Les illustrations sont proposées par la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, URL : https://www.bertrandgillig.fr/
Galerie Bertrand Gillig - Galerie d'art contemporain à Strasbourg
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Pour citer ce bémol artistique inédit
Françoise Urban-Menninger, « Elisabeth Fréring présente ses « Contes d'automne » à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg » avec des photographies inédites des peintures de l'artiste, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 5 décembre 2022. Url :
http://www.pandesmuses.fr/no12/fum-elisabethfreringcontes
Mise en page par David
Dernière mise à jour le 7 décembre 2022 (ajout de deux nouvelles peintures inédites)
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