N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Critique & réception
Irène Shraer
Une couronne à ma porte
L’Harmattan, 2020, format A5, 12, 50€
© Crédit photo : 1ère de couverture de l'œuvre Une couronne à ma porte chez L'harmattan.
« Ne baisse jamais la tête devant un problème, bats-toi double, la couronne est au bout du combat. » (Pascal Ahouanvoegbe, archiviste béninois)
« Poussez la porte, le soleil est à l’intérieur » Paul Nougé, poète surréaliste belge
Une couronne à ma porte : une double symbolique. Une couronne c’est le symbole d’une victoire annoncée. La porte symbolise une ouverture, une entrée et aussi une sortie. Quand la victoire s’annonce la porte doit forcément s’ouvrir :
« Dieu vient quand on lui ouvre la porte » nous enseigne la poète.
Et cette couronne scelle l’alliance avec le divin dans l’injonction du silence. D’autres portes gagneraient bien à s’ouvrir à la clarté de l’aube :
Tandis que « Des portes se succèdent et se ferment », « La Justice attend parfois l’aube qui tarde à se lever ».
Elle nous invite à sauter le pas pour franchir les portes et découvrir les secrets qu’elles recèlent :
« Les portes ne cèdent pas
Elles nous aident à franchir
Et à passer leur pas »
Elle nous prodigue entre les lignes de sages conseils : Mille ans de ruine / Couronnent ton regard ». La couronne est à notre porte mais on est peut-être frappés de cécité ou animés du refus de ne pas la voir. Le temps s’en fuit et il faut se donner des ailes pour arriver à la victoire.
Les portes c’est aussi nos limites, notre ignorance, notre manque de flair :
« Les hommes ne reconnaissent pas l’histoire
Quand elle se répète. »
C’est par les portes qu’entrent tant les ondes positives que les ondes négatives. C’est un lieu d’arrivée et de départ. Tout y passe. Les portes sont multiples et mènent à tout. L’important c’est de choisir la bonne porte, celle qui mène vers une promesse donc il faut être perspicace.
Les portes ont aussi leur mystère à percer car elles sont manipulées par tant de doigts.
Parfois en franchissant une porte on ne se doute même pas qu’elle allait être la dernière de sa vie : la porte de l’épouvante, de l’horreur, de la mort :
« Ici la porte de l’horreur
Dès qu’ils l’avaient franchie
C’est la mort qui guettait
Ils ne savaient pas pourquoi
Mais ils flairaient le désastre
À partir de ce seuil
Plus rien ne pourrait les secourir »
On peut frapper en vain à toutes les portes sans qu’il y avait une qui s’ouvre et pour ne pas se perdre Irène Sharer se lance dans une introspection en remontant à « la source / L’origine », ainsi, nous insuffle-t-elle l’idée de savoir d’où l’on vient pour comprendre où l’on va.
De la couronne surgit la fleur de sagesse. Laquelle croîtra en terrain fertile.
Une couronne à ma porte est un recueil de poèmes à messages et c'est au lectorat de tenter de les comprendre « dans le silence de la terre ».
© Maggy De Coster
À consulter la biographie d'Irène Shraer aux éditions de l'Harmattan :
Irène Shraer - Biographie, publications (livres, articles)
Renseignements Titre(s), Diplôme(s) :Docteur Es Lettres Fonction(s) actuelle(s) : Poète, Peintre Pays d'origine : Maroc Bibliographie Autres parutions Rumeurs, (unniversselle) Ma longue nuit ( ...
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=1365
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Pour citer ce texte inédit
Maggy De Coster, « Irène Shraer, "Une couronne à ma porte", L’Harmattan, 2020, format A5, 12, 50€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 8 juillet 2022, Url :
http://www.pandesmuses.fr/no11/mdc-shraer-une-couronne
Mise en page par David
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