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¡OYE MATILDE !
Un hommage du poète argentin
Carlos Arturo Schang à Matilde Urrutia,
la troisième épouse de Pablo Neruda
© Crédit photo : Le poète Carlos Arturo Schang lisant des extraits de son recueil de poèmes "¡OYE MATILDE !". Image fournie par la traductrice.
“¿Qué son todas las acciones y pensamientos de los hombres durante siglos contra un solo instante de amor?” Hödelin, Hyperion.
¡OYE MATILDE! En este poemario Carlos Arturo « Goyo » Schang procura de habla de la ubicación del amor en su vida. Inaugura el libro por un encuentro ficticio en un bar con Matilde, la musa de Pablo Neruda con la cual platicó bebiendo alcohol. Encuentro que se hizo por medio de un amigo común. Muy buena introducción. Hago honor a su osadía. Matilde es para él es modelo de mujer por excelencia: la mujer amable, la mujer-culto la mujer-faro.
El sentimiento amoroso toma diversas formas bajo su pluma . ¿No era Cervantes quien decía en Don Quijote: “La pluma es la lengua del alma”? Toma su pluma para expresar su estado de ánimo con mucha sinceridad Así sus amores se ven consecutivamente clandestinos, imposibles, muertos hacia fantasmales. Tal vez el amor se hace dolor que le quema en el pecho: “Pero pienso que algún día / todas las flores llevaran tu nombre,/ y este dolor en el pecho, por tenerte, / se ira vestido de primavera.” Su amor es tan tenaz que dice: “Siento un rayo de sol tibio/ sobre mi espalda; / y creo que es tu mano. / No dejo de pensarte…”
Me parece que su universo es blanco pues notamos la recurrencia de este color a lo largo de su poemario; puesto que el blanco es el símbolo de pureza, probablemente el poeta necesita volver a ser un hombre nuevo para alcanzar un alto grado de pureza. Montando “mil caballos blancos”, “La luna blanca” le guía para conquistar la mujer amada quien es una “gaviota blanca” y se encuentra “frente a un jarrón blanco”. Una canción “con aromas de flor blanca” Hay también la “camisa blanca” de la mujer que se fue, expuesta en el perchero bajo sus ojos en su cuarto. ¿Qué nostalgia?
En sus versos se esconden muchas insinuaciones sutiles, muchas alusiones que se pueden leer entre las líneas: “Sin apuro serás la reina de la Isla Negra/ y en tules blancos amarás el néctar.” O todavía: “¿[…]sueña conmigo/ y haces de mi un torbellino?”
Las mujeres que pueblan su imaginario tienen sabor de especia como “canela” igual que sus besos; tienen “ojos de copa de vino”, “el andar de risas de trigo” y les busca en sus noches: ¿“Quien eres? Y yo, que te buscaba/ sin conocerte, solo te imaginaba.”
París, Versalles son también depositarios de sus amores: “Paris sabe de tu lengua, / sabe que buscas” sin duda el sabor de un “Paris carnal” a través de las “noches de Montmartre”.
¡OYE MATILDE ! un libro de poemas y cartas de amor poblado de recuerdos románticos, reminiscencias, erotismo, sensualidad y fantasmas que nos comparte Carlos Arturo Schang y que se encuentra entre esperanza e incertidumbre. Es también un guiño a la historia de amor de Matilde y Pablo Neruda. Se termina sobre una nota muy insólita.
« Que sont toutes les actions et les pensées des hommes durant des siècles contre un seul instant de l’amour ? » Hödelin, Hypérion.
OYE MATHILDE ! Dans ce recueil de poèmes, Carlos Arturo « Goyo » Schang essaie de parler de la place de l'amour dans sa vie. Le livre commence par une rencontre fictive dans un bar avec Matilde, la muse de Pablo Neruda avec qui il discute en buvant de l'alcool. Rencontre orchestrée par l'intermédiaire d'un ami commun. Très bonne introduction. J'honore son audace. Pour lui, Matilde est un modèle de femme par excellence : la femme gentille, la femme-culte, la femme phare.
Le sentiment amoureux prend diverses formes sous sa plume. N'est-ce pas Cervantès qui a dit dans Don Quichotte : « La plume est la langue de l'âme » ? Il prend sa plume pour exprimer son état d'âme avec une grande sincérité. Ainsi, ses amours sont successivement clandestines, impossibles, mortes voire fantomatiques.
L'amour devient peut-être une oppressante douleur : « Mais je pense qu'un jour / toutes les fleurs porteront ton nom, / et cette douleur dans la poitrine, pour t'avoir, / s'en ira vêtue de printemps. »
Son amour est si tenace qu'il dit : « Je sens un chaud rayon de soleil / dans mon dos ; / et je pense que c'est ta main. / Je ne cesse de penser à toi... »
Il me semble que son univers est blanc car on remarque la récurrence de cette couleur tout au long de son recueil de poèmes ; puisque le blanc est le symbole de la pureté, le poète a probablement besoin de redevenir un homme nouveau pour atteindre un haut degré de pureté. Chevauchant « mille chevaux blancs », « La Lune Blanche » le guide à la conquête de la femme qu'il aime qui est une « mouette blanche » et se tient « devant un vase blanc ». Une chanson « aux arômes de fleurs blanches ». Il y a aussi la « chemise blanche » de la femme qui est partie, exposée sur le portemanteau, à sa vue, dans sa chambre. Quelle nostalgie ?
Beaucoup d'insinuations subtiles se cachent dans ses vers, beaucoup d'allusions peuvent être lues entre les lignes : « Ne te presse pas tu seras la reine de l'Ile Noire / et en tulles blancs tu aimeras le nectar. » Ou encore : « [… ] rêve de moi / et fais de moi un tourbillon ? »
Les femmes qui peuplent son imaginaire ont une saveur épicée comme la « cannelle » tout comme leurs baisers ; elles ont des « yeux de verre à vin », « la marche du rire des blés » et il les cherche dans ses nuits : « Qui es-tu ? Et moi, qui te cherchais / sans te connaître, je ne faisais que t'imaginer. »
Paris, Versailles sont aussi les dépositaires de son amour : « Paris connaît ta langue, / sait ce que tu cherches » sans doute le goût d'un « Paris charnel » à travers les « nuits de Montmartre ».
OYE MATILDE !, un livre de poèmes et de lettres d'amour, peuplé de souvenirs romantiques, de réminiscences, d'érotisme, de sensualité et de fantasmes que Carlos Arturo Schang nous fait partager et qui se situe entre espoir et incertitude. C'est aussi un clin d'œil à l'histoire d'amour de Matilde et Pablo Neruda. Ce livre se termine sur une note très insolite.
© Maggy DE COSTER
NDLR : Ingénieur-agronome dans une autre vie, poète argentin Carlos Arturo Schang m’a fait l’honneur de me demander de lui faire la préface de son dernier recueil de poèmes ¡OYE MATHILDE ! publié en Argentine en langue espagnol que nous avons traduit pour nos lecteurs francophones.
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Pour citer ce texte inédit
Maggy De Coster, « ¡OYE MATILDE ! Un hommage du poète argentin Carlos Arturo Schang à Matilde Urrutia, la troisième épouse de Pablo Neruda », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 5 septembre 2022. Url :
http://www.pandesmuses.fr/no11/mdc-oyematilde
Mise en page par David
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