Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 | Critique & réception
Esteban Charpentier
« París Paris »
Éditions Unicité, 2022, format A5, 106 pages, 14€
Texte & reportage photographique
Site personnel
© Crédit photo : Première de couverture illustré de l'œuvre bilingue du poète Esteban Charpentier « París Paris » Éditions Unicité, 2022.
París Paris, ce recueil de poèmes est un hommage à une ville chère au cœur du poète argentin Esteban Charpentier pour lequel il n’y a qu’un pas entre son Argentine natale et la France de ses ancêtres maternels. Ses pensées errent de Buenos Aires à Paris, deux villes qui ont le même poids dans la balance de sa vie bien remplie où se conjuguent des aventures multiples. Il se retrouve face un dualisme culturel à gérer : l’amour d’un Buenos Aires « martelant un rythme de Gardel » et celui d’un Paris avec des « gargouilles, des marionnettes des cloîtres. »
Remarquons que le titre de ce florilège est l’éponyme du poème d'ouverture, une perception de l’auteur de la capitale française. Le poème qui clôt l’ensemble est en revanche une perception du poète de la capitale argentine. Il s’intitule Buenos Aires avec en exergue cette citation de Borges : « La ville est en moi comme un poème / que je n’ai pas réussi à arrêter avec des mots. » Douce confrontation !
París Paris
« Je te salue, Paris
alors qu’une rébellion de gargouilles ivres
s’envole en emportant la cathédrale
aux quartiers perfides, où
les cabossés par la vie, bousillés par la folie,
voient s’accomplir leurs rêves. »
*
París Paris
“Yo te saludo París
cuando una rebelión de gárgolas
ebrias levanta el vuelo,
llevándose la catedral a los barrios pérfidos,
donde los jorobados por la vida,
ven cumplirse sus sueños jodidos de locura.”
Buenos Aires
« Si je devais te décrire
je dirais que tu vas pieds nus,
martelant un rythme de Gardel,
en équilibre sur des fils,
que tu es prisonnière de tes larme,
tes courbes bougent,
avec une tendresse de café. »
*
Buenos Aires
“Si tuviera que describirte,
diría que vas descalza,
adoquinando un ritmo de Gardeles,
haciendo equilibrio por los cables,
y que andas presa de lágrimas,
movimiento tus curvas con ternura de café.”
C’est son Moi profond qu’il nous livre dans les différents poèmes consignés dans ce recueil de poèmes bilingue espagnol / français traduits par Cecilia Acevedo Fucks et illustrés par Paula Noé-Murphy. Il nous parle sans fard de ses univers sociaux, il nous fait partager ses rêves, ses désillusions, ses fantasmes, ses fantaisies, ses regrets. Il nous offre un univers onirique où les villes sont pourvues d’attributs très particuliers :
« Dans ma ville imaginaire
J’ai planté un baobab,
où mes trois oiseaux idylliques,
ont construit leur nid,
chaque soir
à mon retour d’un vol,
je les embrassa, et je les rentre
parce que c’est l’heure d’aller rêver, jusqu’à nouvel ordre. »
*
“En mi ciudad imaginaria
he plantado un baobab
donde han construido sus nidos
mis tres pájaros idílicos.
y cada tarde,
cuando regreso de un vuelo,
los abrazo,
y los entro,
para la hora de ir a soñar,
hasta nuevo aviso.”
Le poète est également préoccupé par la fuite du temps, par un monde dominé par le manque absolu. « Qu’est-ce qui nous arrive » ? s’exclame-t-il, désemparé.
« Il manque du temps pour écrire des sonnets,
Pour faire l’amour,
Pour attendre au même coin de rue. »
*
“ Falta tiempo para escribir sonetos,
Para hacer el amor,
Para espera en una misma esquina.”
C’est une poésie généreuse à travers laquelle le poète égrène son chapelet de souvenirs qui peuplent son existence de Paris à Buenos tout en le ramenant à l’enfance et à ses racines, à son devoir de mémoire. Place est faite à ceux qu’il affectionne : parents, amis et maîtres à penser comme Jorge Luis Borges, Edgar Bayley, Khalil Gibran. Ainsi dit-il :
« Avec le dernier sourire,
mon père me transmet sa mémoire, »
Et c’est avec raison qu’il poursuit :
« Maintenant je suis un homme avec deux mémoires, »
“Con la ultima sonrisa,
Mi padre me entrega su memoria,”
“Ahora soy un hombre con dos memorias”
Reportage photographique
Ces photographies correspondant à la présentation du recueil de poèmes du poète Esteban Charpentier à l'Ambassade d'Argentine le Jeudi 17 mars 2022.
© Crédit photo : Le poète argentin Esteban Charpentier, mars 2022.
© Crédit photo : Leonardo Costantino, Ambassadeur de la République d'Argentine en France et à Monaco.
© Crédit photo : François Mocaer directeur des Éditions Unicité & le poète argentin Esteban Charpentier auteur du recueil de poèmes bilingues París Paris.
© Crédit photo : Le poète-musicien franco-argentin Pablo Urquiza.
© M. DE COSTER
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Pour citer ces texte & photographies inédits
Maggy De Coster (article & reportage photographique), « Esteban Charpentier, « París Paris », Éditions Unicité, 2022, format A5, 106 pages, 14€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 « Les merveilleux féeriques féministe & au féminin », mis en ligne le 23 mars 2022. Url :
http://www.pandesmuses.fr/megalesia22/mdc-estebancharpentier-paris
Mise en page par David Simon
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