Événements poétiques | Le Printemps des Poètes | « Désir » | Les femmes & le désir en poésie
Le vent, L'urne,
Triste je suis
&
Tant rutilent mes yeux noirs
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https://camilleaubaude.wordpress.com/
Crédit photo : Reclining beauty, domaine public, Wikimedia.
Le vent
Je suis enceintée par le vent
galopant à tous vents.
Personne ne m’enlève l’ivresse des mots,
galopant à tous vents.
Mirage de l’art, verte enfance empourprée
je suis encerclée par les vents,
L’harmattan, le zéphir… la brise
astucieuse enlace mes seins
ensemençant de ses caresses le blanc
entourant la colonne de sang
du giron de la Déesse.
L’urne
Les baisers de la bouche dans la mer frissonnante emportent la chair dans leurs cadences.
La queue enfoncée dans la chatte chaude fait tanguer le beau cul aux tréfonds puissants, où la pierre de sang palpite, folle, en mesure, pourtant.
Il passe le long des seins, elle ouï sa voix à jamais en pressant son dessein d’aboutir au même instant qu’elle, tout prêt, nue et pâmée.
Elle sait sa toison noire aux perles ruisselantes sur la peau ambrée, la rose salée d’un baiser dans le cou, le ton haut des battements de son cœur.
Et ses doigts dans sa chatte éperdue et folâtre, où naviguent l’orque, le norval, la faune aux serpents de feu.
Plaqué contre ses reins, il manie le sceptre du sacre divin et lève les vagues de la mer. Le diamant qui ruisselle de ses yeux vers ses yeux est le sien, puis le leur, fort brillant.
La sirène a rué dans les palmes de l’ondin, occulte pouvoir de saisir l’esprit qui meut l’homme et la femme en une danse à pleines mains.
Sans être du même sang, ils ont l’envie jumelle de jaillir à l’aube de sourires d’aise. Mus dans l’étreinte de chaque jour, la lutte contre la nuit, les râles adorant le silence cadencé.
Feu perpétuel, cheveux mêlés, poitrines embrassées, aux formes arrondies de la mer dans les remous de paupières sous les jolies langues mouillées.
Oh ! que le sacre de Morphée relève le sceptre des ténèbres.
Triste je suis
Triste je suis, vous tordez mon désir
saisissez ma fleur d’étrange force
Vous me tenez sous un joug féroce
jusqu’à me faire consentir.
Je souris de n’être la première
à rester en prière penchée sur ma raison
étincelle sur la roche où vos caresses
dénudent mon corps en langueur.
Sur le roc de Lorelei brûle une fleur cueillie
au Phœnix des Veilles par un Oiseau qui fuit
tant il est blanc. Glace fendue, son vol
verse au ciel la cendre de peaux nues.
Un lys blanc, puis deux lys troublants
embaument la Maison qui m’enlace
en fils de rêverie pour que je trace
sans retard la séparation de l’Azur.
Tant rutilent mes yeux noirs
Tant rutilent mes yeux noirs
happant les tourbillons du désir
qu’ils vous envoûtent sans gémir
en poursuivant de vains espoirs.
Temps de tempête dans les soirs
mes lèvres roses vont s’ouvrir
et d’instinct mon âme mourir
tant vous dansez en ses miroirs.
Dans la cuisine aux cafés noirs
le ciel s’accorde à nos soupirs.
L’eau coule en nos abreuvoirs
tant que rutilent mes yeux noirs.
***
Pour citer ces poèmes d'amour sur le désir
Camille Aubaude, « Le vent », « L'urne », « Triste je suis » & « Tant rutilent mes yeux noirs » poèmes inédits d'amour, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique|Le Printemps des Poètes « Les femmes et le désir en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 11 mars 2021. Url :
http://www.pandesmuses.fr/desir/ca-levent
Mise en page par Aude SIMON
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