Numéro Spécial | Printemps 2022 | Critique & réception
Irina Moga,
Variations sans palais
L’Harmattan, 91 pages, 12€
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© Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'œuvre "Variations sans palais", L’Harmattan.
Un véritable écheveau à démêler. L’autrice nous entraîne dans un dédale de questionnements autour de deux temporalités différentes : un avant dans l’Ancien monde et son actualité dans le Nouveau monde. Impossible de boucler la boucle.
« Naufragée, après d’âpres tempêtes,
Sur une plage mystérieuse,
Je me dressais, à genoux,
Sur un nouveau continent »
Est-elle bien armée pour avancer ? Elle semble avancer à tâtons dans le noir dans un monde aventureux. La neige, le froid, le verglas se déploient sur son itinéraire. L’inconnu s’y invite à chaque fois. Le passé et le présent s’enchevêtrent, ponctués de silences où évoluent « des petits démons invisibles ».
« Une terre neuve, vaste et silencieuse, dans laquelle
Le mutisme des arbres était mon compagnon »
Là, elle semble bien rejoindre Pascal quand il avance : « Le silence éternel des espaces infinis m’effraie ».
Tout aussi bien Baudelaire quand il avance dans son sonnet « Le Gouffre » : « Le silence, l’espace affreux et captivant »
Ces Variations subies, passage d’un état à un autre, c’est l’espoir et la mélancolie, le rêve et la nostalgie qui sont autant de sentiments à verbaliser. Et les mots ne lui manquent guère . « Il faut parler », prône-t-elle car « on ne survit que par la hardiesse de nos convictions »
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© Crédit photo : Quatrième de couverture de l'œuvre "Variations sans palais", L’Harmattan.
Elle semble incarcérée dans un espace de solitude dont il faut briser les glaces pour se libérer du vide intérieur qu’est le manque des « odeurs des sables » et des « contours des rocs et des algues /près de Pas de Calais » :
Rêve de palais perdu, véritable chimère. Un mur à abattre.
La poète a aussi envie de sagesse mais le désir se révèle bien plus fort. Impossible de le calmer donc retour à ses fantasmes :
« Je te suis / où que tu sors/ dans le frisson en nœud de vipère s qu’est mon corps ».
Rien de tel pour tenter de digérer le hiatus entre les deux mondes. Deux mondes parallèles.
© M. DE COSTER
***
Pour citer ce texte inédit
Maggy De Coster, « Irina Moga, Variations sans palais, L’Harmattan, 91 pages, 12€ », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Numéro Spécial | Printemps 2022 « Humour au féminin » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 1er février 2022. Url :
http://www.pandesmuses.fr/ns2022/mdc-variations
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