N°10 | Célébrations | Critique & réception | Varia ou Poésie dans tous ses états
Chronique du Marché de la Poésie,
Paris, du 19 au 24 octobre,
Stand 307
La Maison des Pages
https://camilleaubaude.wordpress.com/
À la fin du XXème siècle, le marché et l’édition imprimée de la poésie ont créé des plateformes digitales consacrées à la diffusion des textes imprimés en majeure partie. Cette diffusion numérique suscite un engouement et devient omniprésente, à court terme. Elle est assez fallacieuse car elle fait croire à la séparation de la voix, donc du corps, de l’œuvre poétique et, de surcroît, prive les poètes de l’indispensable graphie et de l’écoute d’un public.
Amplifiée par les réseaux dits sociaux (mais a-sociaux), cette voie prétendument démocratique banalise à fond les écrits poétiques par de navrantes mises en scène. Le courage des éditeurs dits « petits » pour faire connaître la poésie ne sert plus à faire perdurer l’excellence.
Soyons attentifs à des points fondamentaux pour ne pas opérer de choix qui peuvent s’avérer destructeurs.
En premier lieu, tout le monde peut s’arroger le titre de poète, qu’aucune loi ne définit et qu’aucun pouvoir ne protège. Quelle structure peut octroyer une identité de « poète » à un être humain ? Il est possible d’acheter des identités collectives mais on ne peut les aimer ni en jouir. Ces « porteurs » de tout et de rien servent de substituts pour avoir l’impression d’être vivants, dans une approche plus compulsive que jamais.
Quel niveau élevé de professionnalisme peut se maintenir dans une culture dématérialisée ?
Les « porteurs d’identité » mutent en « développeurs », voire en « renforceurs », telle la pathétique identité d’Amazonie, sans reconnaître la beauté.
C’est assez triste de voir que la pandémie a décuplé l’écriture de la poésie et démultiplié les envois virtuels que personne n’ose appeler « correspondances ». De quoi s’agit-il en fait ? De bouteilles éventées jetées à la mer, de baudruches gratuites ou d’ingérables vessies ? Alors que la désorganisation s’installe, la visée commerciale se brouille, et ne sert même plus l’exigence. Cette incohérence n’est aucunement une liberté.
L’amateur de poèmes n’a pas beaucoup de graines à se mettre sous la dent, bien que les prescripteurs de toutes espèces l’abusent en lui fournissant — hors commerce ! —, une masse infinie de données. Le poème est « médié », « le littéraire s’invite » Dieu sait où… L’authenticité des textes n’est pas assurée, ce qui incite tout un chacun à les transformer sans apprécier ce qui est bon, dès lors que les jugements sont devenus poreux.
Exemple :
Participants / 2021
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Responsable(s) :
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Principaux collaborateurs :
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Spécialité / Genre :
Poésie
Année de création :2000
Nombre de livres publiés :31
Nombre de publications par an :2
Alors fleurissent les traductions, en multipliant les erreurs de tous poils dues à ce processus. Ça croît, c’est en expansion, ça se développe sans fin, sans que l’on sente la vie en soi. Nous devons la remplir, la Vie. Il n’est même plus question de choisir. Ça ne vous rappelle rien, ce développement stérile ?
© C. Aubaude
Site du Marché de la poésie :
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Pour citer ce texte
Camille Aubaude, « Chronique du Marché de la Poésie, Paris, du 19 au 24 octobre, stand 307, La Maison des Pages », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 10 | Automne 2021 « Célébrations », mis en ligne le 26 octobre 2021. Url :
http://www.pandesmuses.fr/no10/ca-chronique
Mise en page par Simon SIMON
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