Lettre n°14|Être féministe| Critique & réception
Ivanka Paul
Goodby Tito, Mémoires d’une jeune provinciale aux idées arriérées et à rééduquer de manière douce dans la Yougoslavie de Josip Broz
éd. Createspace, 2018, 94 p., 15€
© Crédit photo : Première de couverture du livre.
D’emblée Ivanka Paul dresse un tableau historique du régime de Tito en toute simplicité mais de façon vivante et anecdotique. Elle brosse le portrait physique et moral du Maréchal dans sa complexité. Puis elle décrit géographiquement la Croatie en signalant les grands faits marquants de son pays et de Komin, son village natal.
Avec beaucoup de tendresse, elle évoque la mémoire de son père, ce héros légendaire qui comptait tant pour elle. Et aussi de la femme attentionnée que fut sa mère envers la fratrie, dévouée envers son mari sans oublier qu’elle lui « faisait apprendre des histoires et des poèmes ». Une large place est également faite aux femmes dans la résistance contre les nazis. Elle nous communique ses impressions de jeune fille curieuse qui entrait en immersion, l’espace d’un mois, à l’insu même de ses parents, dans les activités organisées par le régime communiste à l’adresse de la jeunesse que les dirigeants enjôlaient en les gavant de récompenses : diplômes et médailles qu’elle avait pris le soin de déchirer ou de lancer dans les champs en fin de compte. Aussi avance-t-elle avec ironie : « Au passage du train les vaches s’arrêtaient de brouter en voyant ce monstre étrange qui sifflait, ronflait et qui fumait. »
Ainsi elle a fini par tourner le dos à cette société archaïque, où « les voitures d’ailleurs peu nombreuses, circulaient sans signalisation » où la pénurie était telle que les parapluies n’existaient pas pour s’abriter en cas de pluie donc tout jurait avec l’Europe Occidentale.
Dans l’ex-Yougoslavie le destin des jeunes filles était scellé mais elle, bonne oratrice et amatrice du théâtre affectionnant les auteurs français et de surcroît faisant partie de la première promotion des bacheliers en 1958, avec l’aval de son père, catholique et royaliste, elle se refusa d’être missionnée pour aller soigner les Lépreux en Afrique mais préféra faire des démarches pour venir à Paris, dans le but de parfaire ses études, où elle réside depuis 1965.
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster, « Ivanka Paul, Goodby Tito, Mémoires d’une jeune provinciale aux idées arriérées et à rééduquer de manière douce dans la Yougoslavie de Josip Broz, éd. Createspace, 2018, 94 p., 15€ », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 8 mars 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/goodbytito
Page publiée par le rédacteur David Simon
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