Lettre n°15 | Eaux oniriques... | Astres & animaux | No 8 | Varia de textes poétiques
Poèmes de Silvia Pepió
traduits de l’espagnol
par Maggy De Coster
© Crédit photo : La poète argentine Silvia Pepió, image fournie par Maggy De Coster.
viaje por abril
quiere averiguar su afán
hecho de luna nueva
de lucero apurado
de abrazo
desanda este tiempo
hasta abril se va
la noche entre amigos se termina
con risas bailarinas
se despiden unos a otros
lo descubre
con un último saludo apurado
quiere alcanzarlo
retenerlo
sólo retendrá su mirada
su mirada que hoy
si en ella se posa
la hace
la alborota
la marca
la vuelve beso
la amanece
voyage d’avril
elle veut découvrir son désir
fait de nouvelle lune
de lumière épurée
d’embrassades
elle veut arrêter le temps
jusqu'à ce qu’avril s’en aille
la nuit entre amis se termine
avec les rires dansants
on prend congé les uns des autres
elle le découvre
elle veut le retenir
par un dernier salut empressé
elle ne retiendra que son regard
son regard qui aujourd'hui
s’il le pose sur elle
la travaille
la trouble
la marque
à l’aube
Sacro silencio
hay silencio
hay pausa
no hay reflexión
y no vuela la alondra
el silencio llega
sagrado e inmutable
y en profano ritual
ausencia el grito
se detiene el instante
se vuelve sacro
la alondra se echó a volar
Sacré silence
C’est le silence
C’est la pause
Il n’y a pas de réflexion
l’alouette ne vole pas
le silence devient
sacré et immuable
et en rituel profane
efface le cri
l’instant s’arrête
il redevient sacré
l’alouette se mit à voler
Triste Tristeza Tristemente Triste
me lloran las hojas secas
la vereda resbaldiza
me lloran los cristales
las columnas de cemento
me lloran los espejos
la piedra que es puente
me lloran las ramas verdes
el tronco inclinado
me lloran las sábanas
la cama deshecha
despierto
y
me
lloro
Triste tristesse tristement triste
Les feuilles mortes
le sentier glissant me pleurent
les cristaux pleurent
les colonnes de ciment
les miroirs pleurent
le pont en pierre
les branches vertes pleurent
le tronc incliné
les draps pleurent
le lit défait
je me réveille
et
moi
je pleure
Venturas
enredándote en un arrullo
surco tu aire
ventura buena. . .esa.
la de haberte tenido
apaciguándome en un suspiro
surco mi día
ventura triste. . .esta.
la de haberte perdido
crepitándome en un latido
nostalgio tu vida
Aventures
je sillonne ton aire
en t’entraînant dans une berceuse
bonne aventure que celle-là
celle de t’avoir eu
je sillonne ma journée
en m’apaisant d’un soupir
triste aventure que celle-là
celle de t’avoir perdu
nostalgique de ta vie
je crépite de douleur
Ignoro
no sé qué es el limbo
si llama
si hielo
si ceremonia ó desaparición
no sé qué es aquí
si sol
si perfume
si oro en el charco ó sol en el mar
sé del incendio
del jazmín acobardado
de los árboles hambrientos de cielo
de la juventud huyendo
de los artificios que entretienen
también sé
de abrir los brazos
respirar
de sentir una vez más
qué no sé cómo es aquí
J’ignore
je ne sais pas ce que sont les limbes
s’ils sont appel
gèle
cérémonie ou disparition
je ne sais rien de leur présence
s’ils sont soleil
s’ils sont parfum
s’ils sont l’or dans la flaque
ou le soleil dans la mer
j’en sais de l’incendie
du jasmin lâché
des arbres affamés du ciel
de la jeunesse fuyant
les artifices qu’ils entretiennent
je sais aussi
ouvrir les bras
respirer
sentir une voix plus
qu’on ne peut le dire
Née à Buenos Aires (Argentine), Silvia Pepió, dit Pep Pepió, est licenciée en Administration et Comptabilité publique. Poète, elle est très impliquée dans les activités littéraires tant en Argentine que dans plusieurs autres pays latino-américains comme le Pérou, la Colombie, le Brésil, etc. Depuis 1987, elle assure la promotion culturelle à travers la Commission Culturelle du Conseil professionnel des Sciences Economiques de la Province de Buenos Aires. Elle est actuellement Coordinatrice Internationale de L’Atelier Littéraire Sans Frontières d’Arequipa ( Pérou).
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Pour citer ces poèmes traduits d'espagnol
Maggy De Coster, « Poèmes de Silvia Pepió, traduits de l’espagnol par Maggy De Coster », textes édités avec l'aimable autorisation de la traductrice, de la poète & de leur maison d'édition, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n° 15 « Eaux oniriques : mers/mères » N°8|« Penser la maladie & la vieillesse en Poésie » volet 2, sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 11 février 2021. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettre15/no8/mdc-poemesdesilviapepio
Mise en page par Aude Simon
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