Compte rendu |
Rencontre(s) poétique(s)
du 13 mars 2013 à Paris III |
Laure Delaunay
© Crédit photo : Programme de la journée du Printemps féminin de la poésie
L’étrange neige de mars était au rendez-vous de ces rencontres parisiennes mais nous étions tous et toutes au chaud dans une salle de répétitions théâtrales de l’université Paris III pour faire vibrer et venir le printemps poétique :
Nicole Coppey, Nina Zivancevic, Martine Jacquot, Thibault Jacquot, Isabelle Voisin, Laurence Breysse-Chanet, Elisabetta Simonetta, Laure Delaunay, Françoise Urban-Menninger, Camille Aubaude, Marie Gossart, Bernard Giusti, Gérard Chambre et Anne-Marie Reine Le Pape.
Nous avons choisi, comme il se doit, avant toutes choses, de nous écouter les uns et les autres, de nous écouter en poésie. Les participants qui le souhaitaient ont donc pu lire quelques-uns de leurs poèmes, confiant parfois leur voix à l’acteur Gérard Chambre ou encore à un proche (Martine Jacquot a été lue par son fils). Nous vous invitons à les retrouver, à les lire, à les traverser dans leur version écrite dans le hors-série à paraître en mai prochain avec les contributions de ceux et de celles qui n'ont pas se joindre à nous ce jour-là. Ce premier moment de pures lectures a permis d’ouvrir une table ronde tout à fait spontanée et quelques échanges heureux autour d’un débat bien ancien, celui de la mise en voix du poème. Comment lire un poème ? Comment faire pour transmettre un peu, dans la lecture à haute voix, des images, des émotions et aussi du silence souvent profond qui ont accompagné sa naissance ? Parmi nous, certains pensaient que la musicalité de la lecture était un élément essentiel, l’outil privilégié, le vecteur proprement oral permettant de « faire passer », de rendre vivant le poème non pas pour des lecteurs mais bien pour des auditeurs. D’autres au contraire optaient pour une nécessaire authenticité de cet acte, considérant ainsi que finalement seul le poète lui-même peut, à travers son corps propre, reproposer dans la lecture, ce qu’il a traversé dans l’écriture. Le débat sur cette question peut-être insolvable, est resté, à l’issu de ces échanges, ouvert, chaque expérience en la matière étant sans doute à la fois légitime et unique. L’enjeu le plus profond dans cette histoire était peut-être la question de l’autre et de comment l’associer au fleuve de mots que le poète a choisi, de manière toujours extraordinairement mystérieuse et personnelle, pas si facilement partageable, donc. Cet autre qui reçoit le poème, qu’il soit mandaté par le poète pour parler en son nom ou qu’il soit simple auditeur du texte lu, ou encore (nous n’en avons parlé mais la question se pose de la même manière) lecteur solitaire du texte écrit, doit sans doute accéder un peu à la voix secrète du poème et la faire sienne, en tous cas, dialoguer avec elle. Se lire, lire les autres, écouter les autres lire sont autant de déclinaisons de cette confrontation-là, absolument nécessaire pour qu’existe un poème et pour qu’il rencontre au sens fort son public, dans la lecture, quelle qu’elle soit et quelles qu’en soient les modalités. Après avoir donné la parole aux présents, nous l’avons également donnée aux absents, aux absentes en l’occurrence, évoquant l’œuvre et aussi (ce fût étonnement le cas de chacune des interventions) la vie de trois femmes poètes : deux italiennes et une espagnole. Elisabetta Simonetta s’est proposée de remettre en lumière une figure très méconnue de la Renaissance italienne : Isabella Morra, dont la poésie reflète de manière toute particulière le destin tragique. Il a ensuite été question d’Alda Merini, une poète italienne récemment disparue en novembre 2009, à l’issue d’une drôle de vie, assez chaotique, mais marquée toute entière (et dès l’adolescence) par la nécessité d’écrire. Enfin, Laurence Breysse-Chanet nous a permis de faire connaissance avec Princesse Inca, une poète espagnole bien vivante et qui écrit depuis Barcelone. Traductrice de « La femme-précipice », elle nous a parlé de ce livre si étonnant à tous points de vue et qui chante sur un fil, entre autres, la beauté des abimes et des papillons, annonçant au passage une bonne nouvelle, celle d’un prochain livre en cours d’écriture. Vous trouverez aussi bien évidement ci-dessous les traces écrites de ces trois interventions.
Chacun.e a été rendu.e, en fin d’après-midi, à sa neige, à ses rêveries, à ses voyages et à son écoute attentive des échos de nos rencontres. |
À suivre… |
Quelques liens utiles
Site de la maison d’édition qui accueille la traduction de La femme-précipice :
Url. http://www.lacontreallee.com/
Site de la poète Nicole Coppey :
Url. http://www.123musique.ch/Nicole%20Coppey/Nicole%20Coppey%20site%20officiel.html
Pour citer ce texte |
Laure Delaunay , « Rencontre(s) poétique(s) du 13 mars 2013 à Paris III », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°2 [En ligne], mis en ligne le 11 avril 2013. Url.http://www.pandesmuses.fr/article-rencontre-s-poetique-s-du-13-mars-2013-a-paris-iii-116293992.html/Url. http://0z.fr/gs8y2 |
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