Critique & réception |
Gabriel Arnou-Laujeac
Plus loin qu'ailleurs
Éditions du Cygne, 2013
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© Crédit photo : Couverture illustrée de l'éditeur
C'est Plus loin qu'ailleurs, c'est à dire dans un hors-monde, dans une quête d'absolu et de divin, dans une recherche d'amour infini que Gabriel Arnou-Laujeac nous entraîne. Une quête depuis l'entrée dans la vie jusqu'à la rencontre de l'autre et celle de l'autre en soi, dans un élan créateur au-delà de la sphère des jours et du temps, au-delà de l'espace même, dans une danse qui touche à l'universel et de l'unique à la fois.
Aussi pénible que lui [nous] soit cette venue en ce monde bruyant et absurde, symbolisée par ce « tison ardent planté dans la chair tendre, dès la naissance » cette « présence en l'absence », Gabriel Arnou-Laujeac reconstruit un univers que les dieux lui ont abandonné. Sa quête du Tout hors de ce théâtre d'ombres, il lui fallait la bâtir « tout était trop laid pour être vrai ».
C'est un chant tout entier dirigé vers la recherche de la perfection, du beau et de la découverte qui suit l'entrée dans ce « monde des adultes aux ailes rouillées, aux rêves effondrés ...».
L'Autre alors rencontré devient ce Tout que l'on attendait. L'ivresse du devenir amoureux installe à l'identique le mouvement de la mer et celui du désir. La dépendance à l'Amour elle même conditionnée par la volonté d'un plus aimant encore, entraîne l'illusion puis très vite, la désillusion, le désamour et la chute à nouveau. « Pourquoi la passion n 'échappe-t-elle pas au mouvement des marées [...] ? ». Il n'y a plus alors aucun remède, même plus de mots pour p(e)anser les maux. Dans la solitude éprouvée, seul le silence et le manque.
Il ne lui reste plus qu'à. Aimer toutes les femmes puisque aucune nulle part. En appeler à Dieu ou se perdre dans ses désirs multiples en quête de toutes pour trouver peut-être l'Une. Et quand on a fait le tour, revenir à l'Unique Amour, se souvenir du « Tout Autre. C'était moi »... « Moi par grâce du Tout Autre ».
Dans une densité de la langue et des images, s'impose la description de l'Aimée. Et, loin de la furie du monde, à nouveau, lorsque, enfin on l'a trouvé, emmener l'autre non pas à l'intérieur de soi, mais en lui-même, là où réside l'amour et sa grâce. Le livre de Gabriel Arnou-Laujeac se déploie ainsi jusqu'à l'apothéose dont le mot unique pour le résumer serait Amour. Car, loin ensemble, il convient d'appeler sans fin la lumière et l'aube nouvelle, « la mémoire et le chemin », « l'écho du silence ».
Voir aussi : Gabriel Arnou-Laujeac, Plus loin qu'ailleurs aux Éditions du Cygne
Pour citer ce texte |
Marie-Josée Desvignes, « Gabriel Arnou-Laujeac, Plus loin qu'ailleurs, Éditions du Cygne, 2013 », Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°4 [En ligne], mis en ligne le 23 octobre 2013. Url.http://www.pandesmuses.fr/article--120688961.html/Url.http://0z.fr/2eMwq |