Lettre n°14 | Être féministe |Articles & témoignages |Revue culturelle d'Afrique & d'Orient
Postface du conte
Bo Ya et Ziqi
de Zhifang Tang
Journaliste, poète, romancière, Sociétaire de la Société des Gens de Lettres (SGDL)
Site personnel : www.maggydecoster.fr/
Site du Manoir des Poètes : www.lemanoirdespoetes.fr/
Texte reproduit avec l'aimable autorisation de l'autrice/auteure
© Crédit photo : Première de couverture illustrée du conte, image fournie par Maggy de Coster.
Dans Bo Ya et Ziqi, ce conte de Zhifang Tang nous retrouvons les fondements de l’amitié entre deux personnes dans la culture millénaire chinoise. C’est avec une énorme précision qu’elle nous fait découvrir la particularité du sentiment en question entre ces deux entités de rang social différent, disons que tout éloigne mais auxquels la musique a servi de trait d’union, comme quoi la musique peut faire choir les barrières sociales en rapprochant les êtres.
Il eut fallu que tombât la pluie, cet élément contingent, pour que naquit cette amitié hors norme entre un célèbre musicien et un jeune bûcheron cherchant à s’abriter. Une narration simple mais d’une grande profondeur menée avec beaucoup de dextérité. On y va de surprise en surprise. C’est un conte à tiroirs où plusieurs réalités se côtoient : leçon d’humilité sur fond de mélodie du bonheur, un bonheur inattendu comme une offrande de la nature. Histoire de dire qu’on n’a pas besoin de grand-chose pour être heureux. Rien n’étant éternel donc le coup de grâce relève aussi de l’inattendu.
L’amitié, cette valeur sûre, peut donner des ailes en ce sens qu’elle peut être un moteur en matière de réalisation de soi mais à trop vouloir se surpasser on risque de finir comme La grenouille qui veut devenir aussi grosse que le bœuf dans la Fable de La Fontaine. Tel ne fut le sort de Ziqi. C’est tout l’univers de Bo Ya qui s’écroule, se dépeuple tant que cet ami auditeur, son unique spectateur, lui manquera à jamais.
N’est-ce pas là le cas de convenir avec La Fontaine dans Le lion et le rat : « On a souvent besoin d’un plus petit que soi. »
Zhifang a su bien tenir le lecteur en haleine. Elle nous enseigne une leçon de grandeur d’âme à travers ces deux personnages.
À la fin de ce voyage dans le temps on est bouleversé et on le reste pendant longtemps car on est bel et bien marqué par cette belle histoire d’amitié fidèle que la mort n’a pas su entamer.
NDLR : Zhifang Tang, Bo Ya et Ziqi, Owen Publishinh, Septembre 2019, 72 p., 11 €
Maggy De Coster (Postface), Zhifang Tang (Avec la contribution de), Béatrice Albertat (Préface)
https://owen-publishing.com/product/boya-ziqi/
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster, « Postface du conte Bo Ya et Ziqi de Zhifang Tang », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 4 mars 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/postface
Page publiée par le rédacteur David Simon
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