Lettre n°14|Être féministe
L'image de la femme
(Extrait de
Pour un humanisme éclairé, éditions
Au Pays Rêvé)
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© Sarah Mostrel, Dame noire.
À la une des magazines, la femme est fréquemment représentée dans des états qui ne la reflètent pas, à moins qu’on ne la considère que par son allure et dans une tranche d’âge limitée.
Souvent mise en avant quand elle est jeune, mince (voire anorexique), sexy (de préférence vêtue d’habits luxueux, ce qui ne correspond absolument pas au budget moyen de la population), elle fait encore trop souvent office de femme-objet : objet de regard, de désir faisant vendre de célèbres marques de voitures (rouges de préférence) ou servant à valoriser… l’homme qui est à ses côtés. Cet emblème récurrent en faire-valoir n’aide pas à son émancipation, laquelle a pourtant commencé depuis plus de 40 ans. « Comment gérer boulot et famille ? », titrent les journaux, « Comment être une « superwoman, multitâche et belle, de surcroît ! »
Ce statut définissant la femme « en fonction de », « au regard de », dans une apparence privilégiant la forme au fond ou dans une performance de mère assumant tout, carrière et gamins, dévalorise la gent féminine.
Car cette image est insidieuse et favorise encore la discrimination. Non, il ne faut pas trouver les recettes pour que la femme soit plus compétitive, mais parler à l’être (tout comme pour l’homme d’ailleurs), avec ses envies, ses possibilités, ses capacités, sa personnalité.
Ce qui lui accordera une parfaite intégration dans un monde plus juste, plus égalitaire et qui lui donnera plus de chance en s’adaptant à ses spécificités (grossesse, enfants etc.). Ce sujet ne devrait-il pas toucher tout un chacun, puisque la survie de l’espèce en dépend ? L’homme est aussi ravi d’être père que la femme d’être maman. D’autres pays, notamment scandinaves, réussissent bien mieux à valoriser chacun des genres et à mener une bonne répartition des tâches.
© SM, Femme.
Et que vaut la parité, si l’on n’éduque pas, dès le plus jeune âge, les filles à aller au bout de leur ambition, leur inculquant, preuves à l’appui, qu’elles peuvent exercer ce que bon leur semble si le système s’y ajuste, naturellement ? Que vaut l’aménagement du temps de travail quand on constate que les hommes sont si peu à se porter volontaires pour un congé parental ?
C’est l’approche envers le deuxième sexe qu’il faut réviser, en plus des lois que personne n’applique, ou si peu…
C’est un constat, la femme reste cataloguée et n’est pas à son avantage, même dans nos pays occidentaux. Ne parlons pas de sa condition dans beaucoup de pays totalitaires, où l’actualité nous montre le pire : viols, traites, trafics, prostitution, esclavagisme, condamnations à mort, lapidations, obligation de se voiler totalement, excision... Attention chez nous à ne rien céder sur les droits de la femme à être, tout simplement.
©SM
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Sarah Mostrel (texte & dessins), « L’image de la femme (Extrait de « Pour un humanisme éclairé », éditions Au Pays Rêvé) », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 7 janvier 2020, Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/imagefemme
Page publiée par le rédacteur David Simon
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