Lettre n°15 | Eaux oniriques... | Critique & réception
Adrien Cannamela,
Le Petit Prince aux douze pieds,
L’Harmattan, 2018, 125 p., format A5, 20€
© Crédit photo, Première de couverture illustrée du recueil Le Petit Prince aux douze pieds aux éditions L’Harmattan, 2018.
Le Petit Prince de Saint-Exupéry, après avoir fait le tour du monde est maintenant campé sur douze pieds par une prouesse poétique d’Adrien Cannamela pour qui rien ne semble impossible. Pari réussi !
Et on le comprend bien quand il écrit dans le prolongement de l’idée de Saint Ex « Ce rêve me hante ». Rêve qui se traduit dans une sorte de complétude de la pensée de Saint Ex.
On se demande ce que le créateur du Petit Prince aurait pensé de cette rencontre avec son personnage. En effet, en chacun de nous loge un Petit prince avec lequel on rêve de dialoguer. Le poète s’est accordé une certaine licence en juxtaposant sa pensée à celle de St Ex. Au discours originel (en italique) s’adjoignent les mots issus de son imaginaire et le tout est construit en alexandrin.
Les qualificatifs employés tombent bien à propos sur le plan discursif. Là encore, on peut toujours épiloguer en se demandant si sur le plan sémantique tout est dans le droit fil. Mais on ne va pas lui tenir rigueur, privilégions l’aspect poétique car il s’agit d’une fantaisie littéraire Apprécions ainsi ces vers de la page 19 :
Il me fallait fallut longtemps ainsi pour bien comprendre
De quel endroit venait Petit prince charmant,
Il posait des questions ne voulant pas m’entendre
Mais ses mots prononcés par hasard doucement, «
» Vont ainsi révéler le fond de sa pensée,
De très belles évocations et des apartés sur fond poétique qui ne manquent pas de nous enchanter, nous dérider. Le poète a su y mettre du sien sans être insipide. Très bel hommage à Saint-Exupéry. Comme quoi la poésie se mêle de tout ou à tout, c’est selon.
Il a su maintenir le souffle sur 117 pages divisées en vingt-sept chapitres avec une maîtrise de la syntaxe classique.
Adrien Cannamela n’a pas fini de nous étonner en s’appropriant l’œuvre de Saint-Exupéry. C’est une leçon de vérité qu’il nous enseigne par la voie poétique en nous faisant entendre la voix du Petit Prince. Notons les vers suivants (cf. p. 96) :
Mais il ne répond pas lorsque je le questionne
Il me dit simplement : « L’eau vois-tu pour le cœur,
Est bonne également, un bonheur, qu’elle donne !*
* Voir aussi la page du livre aux éditions L'harmattan :
Si le "Petit Prince" a été traduit et adapté tant de fois, personne ne l'avait jamais transcrit en alexandrins classiques. C'est désormais chose faite grâce à Adrien Cannamela qui a voulu hon...
https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=59778&razSqlClone=1
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Pour citer ce texte
Maggy De Coster, « Adrien Cannamela, Le Petit Prince aux douze pieds, L’Harmattan, 2018, 125 p., format A5, 20€ », critique inédite, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n° 15 « Eaux oniriques : mers/mères », mis en ligne le 22 janvier 2021. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettre15/adriencannamela-lepetitprinceauxdouzepieds
Mise en page par David Simon
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