N°8 | Poésie érotique
Audace
Je t’écris parce que tes mains aux doigts de pianiste sont restées accrochées à l’espagnolette de ma chambre.
Ta toison ombre encore les draps froissés, les désirs sont sous la douche et les soupirs ondulent dans les effluves d’eau de toilette.
Pour t’écrire j’ai retiré mes mules afin ne pas faire de faux pas en faisant les cent pas.
La tasse de café est brûlante, remets un sucre
Éparpillement des campanules dans le duvet de tes ombres, chuchotements sans limite, nuages dans les lignes, limite du petit matin, ferme les volets il fait jour.
Gourmande.
Absente.
Sur ta lèvre inférieure les mots de la nudité nocturne, ils moussonnent, moissonnent l’aplomb des morsures sur les écorce de peau, arbre écartelé.
S’il te plaît, encore un instant avant le cri de la scie et sa poussière de larmes.
Audace sans carapace.
Je t’écris parce que ma langue brûle à l’enclume de ton fer, Vulcain à la forge sans étiage.
Interstice dans le silence.
Il fait grand jour, la nuit s’est enroulée dans nos songes.
Les étoiles ont mangé la margelle du puits, où s’appuyer ?
***
Nicole Hardouin, « Audace », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 8 Supplément sur « la maladie et la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 10 février 2018. Url : http://www.pandesmuses.fr/2018/2/audace
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