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Roman de John Irving
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Ce livre publié en 1978 a remporté le National Book Arward et George Roy Hill en a réalisé un film homonyme en 1982 avec Robin Williams dans le rôle de Garp.
Fils d’une infirmière féministe qui l’a engendré durant la seconde guerre mondiale, Garp se passionne très tôt pour l’écriture et la fiction et tente par ce biais de séduire la fille de son entraîneur de lutte.
Élevé par une mère qui ne voulait pas s’encombrer d’un mari mais qui a profité de l’état de perpétuelle surexcitation d’un soldat agonisant dont le cerveau a été endommagé pour l’engendrer, Garp est affublé du nom singulier de T. S qui renvoie à son géniteur « Technicial Sergeant ». Jenny, la mère de Garp, décide d’écrire un livre qui dénonce la luxure et la sexualité, ce sera très vite un best-seller au titre aguicheur « Sexuellement suspecte ». Icône féministe, la mère de Garp, utilise ses revenus pour recueillir des femmes en difficulté. C’est dans ce centre ouvert par sa mère que Garp découvre l’existence des « Ellen Jamesiennes », des femmes qui ont volontairement tranché leur propre langue en signe de solidarité envers Ellen James, une jeune fille de onze ans qui a été violée, puis a eu la langue tranchée afin qu’elle ne puisse pas identifier ses agresseurs.
Il va de soi que l’on songe très vite au mythe de Philomèle qui a peut-être pu inspirer John Irving qui mêle dans ses écrits fiction et réalité comme le fait Garp dans son livre. Le synopsis de cet ouvrage a partie liée, sans nul doute, avec la vie même de John Irving qui a été élevé par sa mère et qui n’a connu le nom de son père qu’à soixante ans !
Il est évident que dans Le Monde selon Garp, John Irving règle ses comptes avec une forme de féminisme débridé qui donne lieu à des scènes surréalistes frôlant la loufoquerie et l’absurde.
Le Monde selon Garp est un miroir grossissant mais parfois à peine déformant de notre monde réel, il en est une critique impitoyable qui ne peut manquer de nous interpeller. C’est ainsi que l’histoire horrible d’Ellen James devient le prétexte fallacieux pour les « Ellen Jamesiennes » à défendre leur cause dans une violence inouïe qui n’a rien à envier à celle des agresseurs de la jeune fille qui supplie en vain les « féministes » de ne plus se trancher la langue pour la soutenir… Garp est accusé dans le même temps par les « Ellen Jamesiennes » d’avoir procédé au « lavage de cerveau » de la jeune Ellen James et devient ainsi l’homme à abattre, au sens propre comme au sens figuré… Mais l'écriture reste toujours chez John Irving une revanche sur la vie et la jeune fille amputée de sa langue devient à son tour écrivain !
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http://www.pandesmuses.fr/2016/04/lMonde-selon-Garp.html |