Vivere ardendo e non sentire il male…
La place des femmes dans le Parnasse des muses
Amor m’ha fatto tal ch’io vivo in foco,
qual nova salamandra al mondo, e quale
l’altro di lei non men strano animale,
che vive e spira nel medesimo loco.
Le mie delizie son tutte e il mio gioco
vivere ardendo e non sentire il male,
e non curar ch’ei che m’induce a tale
abbia di me pietà molto né poco.
A pena era anche estinto il primo ardore,
che accese l’altro Amore, a quel ch’io sento
fin qui per prova, più vivo e maggiore.
Ed io d’arder amando non mi pento,
purché chi m’ha di nuovo tolto il core
resti de l’arder mio pago e contento.
Connaissez-vous ces vers sublimes ?
Il s’agit de l’un des poèmes les moins méconnus du chansonnier de Gaspara Stampa (le CCVIII de l’édition Rizzoli, 1994). Poétesse padouane du XVIème siècle, Gaspara fut une interprète audacieuse du pétrarquisme et ses vers, inspirés par une passion amoureuse réellement vécue, gardent toute l’ardeur de sa vie intime, ainsi que sa subtile capacité de percer l’esprit humain et de faire preuve de grande maîtrise des strictes codes poétiques imposés à l’époque. La passio poétique de Gaspara, à la fois souffrance et vigueur, nous a laissé un riche héritage qui confirme sa prégnance émotive à chaque lecture, son transport est le nôtre, et l’actualité, ainsi que l’indéniable beauté de ses vers, méritent une place non seulement dans le Parnasse des muses, mais aussi dans la Panthéon terrestre des femmes. Le « Pan poétique des muses » est une revue électronique de poésie féministe qui a tout pour satisfaire une telle exigence !
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