23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

 

 

  Que danse ton ventre !

 

 

 


 

 

Damy Tangage

 

 

 

 

Que ton sable de sang mouille mon cœur de pierre !
Et que ton vent de mai tarisse ma plaie bleue !
Laisse-moi pénétrer ta vague d’amoureuse,
Tes lèvres d’organdi baisant ma bouche aride.

 

Ton souffle dans ma gorge est diamant lunaire,
La dune mauve ombrage un vieux palmier d’épines ;
Caresse mes chardons de tes frêles oyats,
Soulageant mes vieux os dans ton alpha, Nedjma !

J’engloutis de ma soif ton mirage sorcier ;
Oh ! Danse dans le soir comme danse ton ventre,
Que les plis de tes reins jusqu’au bout de tes seins
Voilent mon ciel de lit au lit de tes louanges.

Lune des ramadans aux oasis ultimes,
Parfume les séguias où mon puits a séché ;
Ta terre rafraichit mes mains qui se boursoufflent ;
Apaise ma douleur du goût des opiacées.

Je rêve un abandon aux éthers de l’amour
Quand mon désert s’abreuve à la soie de tes yeux ;
Pour que mon âme valse aux rives de l’Euphrate,
Libère-moi des peurs, ô toi, brune Nedjma !


(extrait du recueil Le printemps de Nedjma inspiré par le Printemps arabe)


 

Pour citer ce poème

 

 

Damy Tangage,  « Que danse ton ventre ! »,     (le dernier poème est extrait du recueil de poèmes Le printemps de Nedjma  reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur), in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai 2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-poeme-damy-104638185.html ou URL.  http://0z.fr/TM__q

 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent

 

 

 http://www.damy-fugue-mi-raison.com/

 

 

http://www.poetika17.com/damytangage.html

 

http://pan.blogs.nouvelobs.com/tag/damy%20tangage

 



 

 

Auteur(e)

 

 

 

Damy Tangage

 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

Poèmes inédits

 

 

 

 

 

Trois poèmes en français


 

accompagnés d'un florilège en anglais 

 

 

 

 

 

  Tatjana Debeljački 

 

 

  Tatjana Debeljacki



Ivre de poésie, non de vin

tes mots-vents

 emportent

l'amour

 
     

***

 

 

Je sens le doux basilic

frais et divin

et j'aime

 la liberté

 

 
 

              
***

 


greffe mon âme

dans le scintillement

dans la nature

moi, la pomme mûre

jaune

toi, la poire miellée

 dorée

 

 

 

Avertissement

Les documents Pdf présents au-dessous sont protégés tous droits réservés , ne le téléchargez pas.


  Are There Are There

  A House Made of Glass sa slikama A House Made of Glass sa slikama

 

Pour citer ces poèmes

 

 

Tatjana Debeljački , « Trois poèmes en français accompagné d'un  florilège en anglais »   , in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai 2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-trois-poemes-104647813.html ou URL. http://0z.fr/ZWYKn
 

 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent


 

http://debeljacki.mojblog.rs/p-dragoljub-djuricic/134666.html

 

http://www.poemhunter.com/tatjana-debeljacki/

 

http://www.ascentaspirations.ca/tanjahaiku.htm

 

http://www.google.fr/search?hl=fr&tbo=p&tbm=bks&q=inauthor:%22Tatjana+Debelja%C4%8Dki%22&source=gbs_metadata_r&cad=3

 

http://debeljacki.mojblog.rs/

 


 

Auteur(e)

 

 

 Tatjana Debeljački

 

 

 

 

Tatjana Debeljački, was born on 23.04.1967 in Užice.  Writes poetry, short stories, stories and haiku. Member of
Association of Writers of Serbia -UKS since 2004 and Haiku Society of Serbia - HDS Serbia, HUSCG – Montenegro and HDPR, Croatia. A member of Writers’ Association Poeta, Belgrade since 2008, HKD Croatia since 2009 and a member of Poetry Society  "Antun Ivanošić" Osijek since 2011. Deputy of the main editor (cooperation with magazines & interviews). 

http://diogen.weebly.com/redakcijaeditorial-board.html

Editor of the magazine "Poeta", published by Writers’ Association "Poeta"

http://www.poetabg.com/ 

Union of Yugoslav Writers in Homeland and Immigration – Belgrade, Literary Club Yesenin – Belgrade.

Up to now, she has published four collections of poetry: “A HOUSE MADE OF GLASS “, published by ART – Užice in 1996; collection of poems “YOURS“, published by Narodna knjiga Belgrade in 2003; collection of haiku poetry “VOLCANO”, published by Lotos from Valjevo in 2004. A CD book “A HOUSE MADE OF GLASS” published by ART in 2005, bilingual SR-EN with music, AH-EH-IH-OH-UH, published by Poeta, Belgrade in 2008.

Her poetry and haiku have been translated into several languages.

 Poetic Interests poetry

Other interests Editor
Web search www.poetabg.com/

Other   http://twitter.com/debeljacki

 

 

Traduction partielle

 

 

Tatjana Debeljački, est né le 23 avril 1967 à Uzice. Elle est auteure et écrit des poèmes, des histoires courtes, des histoires et des haïkus. Elle est membre de :

  • l'Association des écrivains de Serbie-UKS depuis 2004
  • Haïku Society de Serbie — Serbie HDS, HUSCG — le Monténégro, la HDPR, la Croatie,
  • l'Association des poètes de Belgrade depuis 2008,
  • la Croatie depuis 2009 HKD
  • la société de poésie "Antun Ivanošić" Osijek depuis 2011. 


Elle est aussi rédactrice en chef du magazine Poeta. Elle a déjà publié quatre recueils de poésie : Un maison de verre, publié par l'ART-Užice en 1996; YOURS, publié par Narodna knjiga Belgrade en 2003; collection de poésie haïku « VOLCANO », publié par Lotos de Valjevo en 2004. Un CD Une maison de verre, publié par l'ART en 2005. Ses poésie et haïku ont été traduits en plusieurs langues.
 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
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Création de nouvelles zones

 

 

 

 

 

 

 

 

Couverture n°1

La revue LPpdm évolue grâce à vous, et cette évolution se manifeste par la création de nouveaux territoires pour accueillir vos contributions, réaliser nos objectifs et pour répondre à vos attentes :


 

 

 

 

 

  • Hors-zone ou Bémol, c'est un territoire libre au sein de la revue qui peut être dédié à des contributions diverses. 
  • Zone d'excellence poétique, c'est un territoire dédié à certains aspects des œuvres de Jean-Michel Maulpoix (invité d'honneur de la revue). 
  • Zone de la poésie érotique des (et/ou sur les) femmes & de genre, c'est un territoire consacré à la poésie érotique des femmes ou de genre.
  •   Zone d'Instant poétique en compagnie de..., c'est un moment poétique libre et léger. Il est réalisé par le biais de vos plus beaux souvenirs poétiques.
  • Zone des ouvrages sur les femmes et le genre en sciences humaines et sociales, c'est un territoire qui publie des communiqués de presse et des parutions livresques récentes.

 

 

 

 

 

  

 

 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
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Ode

 


qui a concouru pour le Prix de Poésie décerné par l'Institut National de

 

France, le 6 nivôse an XII

 

 

Fortunée Briquet

  Transcription & remaniement du poème l'aïeule par Nelly Taza

 

 

Ode

 

qui a concouru pour le Prix de Poésie décerné par l'Institut National de France, le 6 nivôse

 

an 12 :

Par Mme Fortunée B. Briquet, de la Société des Belles-Lettres, et de l'athénée des Arts, de

Paris.



Un Peuple brise en vain les chaînes qu'il abhorre :

S'il n'est point épuré par ses propres revers,

S'il n'est point vertueux, il n'est point libre encore ;

Et ses vices bientôt le rendraient à ses fers.

Lebrun.



Niort,

de l'imprimerie d' É. Dépierris Ainé.

Germinal an 12- Avril 1804

A CH. Pougens,

De l'Institut National de France, de l'Académie Impériale des Sciences de Saint-

Pétersbourg, etc.



Monsieur,


L'ode que je vous offre, est le tribut de ma reconnaissance. Vous m'avez encouragée dès

les premiers pas que j'ai faits dans la carrière des Lettres, et les Lettres ont embelli mon

bonheur. Puisse l'hommage de ma gratitude vous être aussi agréable qu'il est sincère !



Salut et respect.

Fortunée B. Briquet.

Sujet

Du prix de Poésie donné par l'Institut National de France :



La Vertu est la base des Républiques.

Montesquieu, liv.2, chap. 2 et 3.



Ode


qui a concouru pour le Prix de Poésie décerné par l'Institut National de

 

France, le 6 nivôse an douze.

 

 

Astre éclatant des cieux, Père de la nature,

Elle te doit la vie et la fécondité ;

Ta suite fait son deuil, ton retour, sa parure ;

C'est de foi qu'elle attend les biens et la beauté.

Le feu compose ta couronne,

Et, comme un vêtement, l'abîme t'environne

dans le vague immense des airs.

Que ta splendeur inaltérable

Trompe à jamais l'espoir de la faulx implacable

Qui doit moissonner l'univers !



Pour le Monde naissant quel jour, et quelle fête !

Lorsqu'à peine sorti de la nuit du chaos,

Son regard étonné vit briller sur sa tête

Cet Astre qui versait la lumière à grands flots.

À ses feux tout naît, tout s'anime,

Et ce globe enflammé, dans un ordre sublime,

Attire les célestes corps.

Bientôt l'homme à l'homme s'allie ;

Et, pour jouir en paix de la terre embellie,

Il en partage les trésors.





Qu'êtes-vous devenus, Peuples des premiers âges,

Orgueilleuses Cités qui fûtes leur berceau ?

Vos noms mêmes du temps ont subi les ravages :

Pourrai-je du passé soulever le rideau?

Soleil, ô toi qui les vis naître,

Redis-moi leurs destins ; je brûle de connaître

S'ils ont fait régner la Vertu...

Ils vivraient, s'ils l'avaient aimée ;

Leur gloire charmerait encor la Renommée ;

Mais rien ne leur a survécu.





Eh ! quel affreux spectacle offriraient des empires

Où le crime lui seul unit les nations ?

Leurs moeurs sont des forfaits, leurs lois sont des délires,

Et leurs sociétés, des conjurations.

Tous les maux inondent la terre ;

Rien n'est sacré : la paix, moins que la guerre,

Produit de nouvelles horreurs.

Ainsi le ciel inexorable

Vit périr des humains la race déplorable,

En proie à ses propres fureurs.







Un petit nombre échappe à ce sanglant déluge :

De l'humanité sainte il écoute la voix ;

Il t'implore, ô Vertu, daigne être son refuge ;

Il a brisé ses fers pour vivre sous tes lois.

Lois augustes, lois fortunées,

La liberté, les moeurs, suivent vos destinées

Et brillent de votre splendeur.

Hélas ! Aux passions altières,

Quand vos n'opposez plus que de vaines barrières,

Le peuple a perdu sa grandeur.



 



Ivres d'un fol orgueil, à la Grèce rivale,

Darius et Xercès avaient juré des fers :

Marathon, Salamine et Platée et Micale

Ont immortalisé leur honte et leurs revers.

Ils avaient compté sur le nombre :

Insensés ! leur armées a passé comme l'ombre

Des voiles fuyant sur les flots.

Trompés dans leur superbe attente,

À leurs vastes États ils portent l'épouvante

Dont les frappèrent des Héros.





Ô funeste présent de cette infâme horde !

Les trésors qu'à Platée elle laisse entassés,

Appauvrissent les grecs, leur soufflent la discorde :

Les vainqueurs à leur tour vont être terrassés.

En vain Thémistocle, Aristide,

S'opposent quelque temps à ce torrent rapide :

Les lois, les moeurs, ne règnent plus.

Trasybule en vain se dévoue,

De ses hardis succès la fortune se joue :

Athènes languit sans vertus.





Et toi, de l'univers et l'orgueil et l'exemple,

Quand de la liberté tu suis les étendards ;

Ô Rome, avec horreur l'univers te contemple,

Lorsque la tyrannie a souillé tes remparts.

Sont-ils sortis de ta mémoire

Les jours heureux, les jours consacrés par la gloire

Des Émile, des Scipion ?

Eh ! Quelle puissance ennemie

Te force à partager l'éternelle infamie

Des Tibère et des Néron ?







Aspire, aspire encore à ta grandeur première ;

De l'austère Vertu rallume le flambeau,

Ose être heureuse enfin, et marche à sa lumière :

Le dernier des romains serait-il au tombeau ?

À tes brillantes destinées,

Le ciel n'a point marqué le terme des années,

Si tu respectes la Vertu...

Ah ! C'en est fait, Rome succombe :

Le Monde est sa conquête, et son empire tombe



Sous son propre poids abattu.

Malheur ! Trois fois malheur à toute république

Qui peut de la vertu fouler aux pieds les droits :

L'opprobre est son partage, et son pouvoir inique

La condamne à passer sous le sceptre des rois.

Venise, ô perfidie atroce !

À nos soldats blessés tend une main féroce ;

Leur sein de poignards est percé 1!

Venise expira ces offenses ;

L'humanité l'ordonne, et du rang des puissances

Son nom coupable est effacé.







Serait-ce donc en vain, ô France, ô ma Patrie,

Qu'Athènes et que Rome offriraient à tes yeux

Les tableaux de la gloire et de l'ignominie ?

Non, non, ton choix est fait ; il a pour lui les dieux.

J'en jure tes nombreux trophées,

Tes saintes lois, tes moeurs, les chants de tes Orphée,

Et de tes héros le premier2.

À la vertu toujours fidèle,

Des empires heureux tu seras le modèle,

L'honneur, l'avenir du monde entier.







1 Massacre des Français dans les hôpitaux des États de Venise, peu de jours après la

signature du traité de Léoben.

2 Bonaparte premier consul de la république française.

 

Ode qui a concouru pour le prix de poésie décerné par l'Institut national de France, le 6 nivôse an XII,

par Briquet, Marguerite-Ursule-Fortunée Bernier (dame), Niort, E. Dépierris aîné, 1804,

In-12, 12 p.

Texte trouvé et disponible sur Gallica (url. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58363331.r=fortun%C3%A9e+briquet.langFR.swf )

 

Pour citer ce poème

   


 

Fortunée Briquet, «  Ode qui a concouru pour le Prix de Poésie décerné par l'Institut National de France, le 6 nivôse an XII »,   in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai 2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-n-1-ode-105256534.html ou URL. http://0z.fr/6U9K7

 

 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent

 

 

 

Calepin des personnes d'exception

   

http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb301623003


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58363331


http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Cat%C3%A9gorie:Dictionnaire_Fortun%C3%A9e_Briquet

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fortun%C3%A9e_Briquet

 

 

Auteur(e)

 

 

Fortunée Briquet

 

 


 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 


 

 

  Portrait d'Iris, par elle-même

 

 


 

 

  Mme de Lauvergne

  Transcription & remaniement du poème l'aïeule par Dina Sahyouni

 

 

 

 



Il me semble que les gens que je vois

ne me connaissent pas bien, chacun en

parle différemment, et pas un selon moi

ne rencontre la vérité. Pour me contenter

et pour faire voir que je me connais mieux

que toute autre personne, je me suis avi-

sée de faire mon Portrait, et ne pense pas

mal faire de le commencer par ma taille,

dont je ne puis que dire qu'elle est médio-

cre, et pourtant si bien prise qu'il s'est

trouvé des gens de bon goût à qui elle

a été capable de plaire ; si cette médio-

crité me dérobe l'avantage d'avoir beau-

coup de part au grand air, je n'ai pas

aussi le chagrin d'apprendre qu'on y ait

rien observé de choquant : Pour belle

je ne la fuis pas, et qui jugera des traits

de mon visage en détail ne s'emportera

pas aux louanges. L'ovale n'en est point

véritable, et la plupart estime qu'il est

rond : Pour moi, je l'ai toujours condam-

né d'être un peu trop large ; j'ai les yeux

grands bien fendus et à fleur de tête, ils

sont sans les flatter doux et tendres, et ont

de grandes paupières ; pour leur couleur

je n'ai point de nom, ils ne sont pas en-

tièrement noirs, mais on les pourrait dire

d'une espère de feuille morte brun ; leurs

regards sont languissants, et mêlés de

quelque chose de triste, mais ils changent

en peu de temps, selon les passions et les

mouvements de mon âme, si bien que pour

peu que la joie vienne s'en saisir, ils

prennent leur éclat, et s'animent d'un

brillant dont la vivacité n'est point mépri-

sable ; mon nez n'est nullement de ceux

qu'on admire, il n'est point aussi de ceux

qui déplaisent, il est un peu retroussé, et

quelques-uns font consister en cela ce

qu'il peut avoir d'agréable ; j'ai la bouche

grande et un peu élevée, ce défaut m'est

causé de ce que je n'ai point les dents

bien arrangées, on ne les saurait dire

belles, et je pense même qu'elles feraient

peur à regarder, si de bonne fortune je ne

les avais blanches et saines, mais avec

ces difformités assez considérables il est

certains moments où je ne laisse pas de

plaire ; j'ai les lèvres bien rebordées et

fort incarnates, le teint uni et tout a fait

passable; les cheveux d'un châtain fort

brun et dans une quantité qui n'est pas

ordinaire, je n'en sais bien parer quand

il me plaît d'en prendre la peine, mais je

suis paresseuse et l'humeur m'en vient rare-

ment, ce qui tient du déshabillé s'accom-

modant incomparablement mieux à mon

inclination, que toute autre chose ; je veux

même dire qu'il est plus de ma bien-

séance, car la parure ne m'embellit point ;

j'ai la gorge belle, bien taillée, elle se

soutient admirablement, et je l'ai blan-

che plus que les brunes n'ont de coutu-

me de l'avoir ; mes bras ne sont pas laids,

quelques-unes y trouvent de l'agrément,

et l'on m'a dit quelquefois que je n'avais

pas les mains malfaites ; j'ai de l'embon-

point ; j'aime la musique ; j'ai de la voix ;

les airs passionnés me plaisent, je les

chante d'une manière touchante : On m'a

souvent dit que j'avais de l'esprit, je ne

crois pas que l'on s'y trompé, mais de

brillant n'en est pas toujours, de sorte

qu'il me faut voir plus d'une fois pour le

connaître ; je parle peu, et souvent point

du tout, si la compagnie ne se trouve à

mon gré ; je parais indifférente extraor-

dinairement, et la suis en effet en beau-

coup de choses ; je fuis les plus grands

plaisirs du moment qu'ils me donnent la

moindre peine ; je n'ai nulle curiosité pour

les fêtes publiques où tout le monde

court avec tant d'ardeur ; mon empresse-

ment irait tout entier à servir mes amis ;

je n'ai point de joie pareille à celle de

m'en bien acquitter, et j'y suis si fort dans

la bonne foi, que j'en cherche de moi-

même les occasions avec autant de soin

que j'évite celles de leur être à charge ;

je reçois tout ce que l'on fait pour moi

de fort bonne grâce, et j'en ai une re-

connaissance très particulière ; il faut s'y

bien prendre, car j'ai là-dessus beaucoup

de fierté et de délicatesse ; peu de gens

rencontrent à me plaire ; mais s'il arrivait

que quelqu'un touchât mon coeur, et que

je n'en crue aimée, j'avoue que j'aime-

rais jusqu'à perdre la raison ; j'ai l'âme

tendre et fidèle, beaucoup plus que je ne

voudrais ; cette complexion me fait de la

peine, et je cache plus des trois quarts de

ma tendresse, parce que je tremble tou-

jours de n'être pas aimée autant que je

sens bien que j'aime ; aussi j'ai des délica-

tesses qui passeraient pour des extravagan-

ces au sens des personnes de faible amitié ;

la moindre défiance me rend bizarre,

chagrine, et la plus petite négligence me

met au désespoir ; j'écris en vers et en

prose passablement ; toujours d'une ma-

nière tendre ; si pourtant il arrivait qu'on

me pressât de quelque billet enjoué, j'ai

bien assez de présomption pour m'assurer

d'y réussir, quoique les grands emporte-

ments de joie ne me viennent que par

caprice, et que je ne sois pas gaie naturel-

lement. Il me semble que je suis à la fin de

mon portrait, il ne me paraît point flatté,

et je me persuade que l'on n'aura pas de

peine à me reconnaître.

 


(extrait de son recueil posthume, Recueil de poésies, Paris, éd. Claude Barbin, 1680, p. 156, in-12, pp. 65-70)

     

Texte trouvé et disponible sur Gallica (url. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148

/bpt6k74569q.r=mme+de+lauvergne.langFR.swf)


 

Pour citer ce poème

   


 

Mme de Lauvergne, « Portrait d'Iris par elle-même »,  in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai 2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-portrait-105332870.html ou URL. http://0z.fr/1T1nc

 

 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent

 

 

 

http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13006419j/PUBLIC

 

 

http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30753048b/PUBLIC


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74569q/f22.image.r=Mme+Lauvergne+po%C3%A9sies.langFR

 

http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Madame_de_Lauvergne/Fortun%C3%A9e_Briquet

 

 

 

 

Auteur(e)

 

 

Mme de Lauvergne


 


 


Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012

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