23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

 

  Avant-première

 

Texte inédit

 

 

Douve 

 


Trois danseuses autour du poète

 

 

 


Tatiana Julien & Alexandre Salcède

 

 

 


Tatiana Julien, chorégraphe avec les danseuses Élodie Sicard et Mai Ishiwata — le compositeur Pedro Garcia Velasquez et Alexandre Salcède, collaborateur littéraire, préparent un spectacle mêlant danse, poésie et musique. Ce projet, intitulé Douve, sera présenté en février 2013 au Festival Faits d'Hiver (sous réserve) et a déjà pu jouir de premières résidences de création à Micadanses  à Paris, à Rhizome à Lyon, et au théâtre des Brigittines à Bruxelles. Les travaux en cours seront présentés en septembre octobre 2012 à l'issue de résidences au Centre Culturel du Safran à Amiens et au Pacifique CDC de Grenoble.

 

 

 

Comment transposer ce qui est fait de mots et tissé de sons dans le corps et sur l’espace de la scène ? Cette interrogation naît de nos expériences, de nos travaux respectifs et de notre rencontre avec l'œuvre d’Yves Bonnefoy , Du mouvement et de l’immobilité de Douve (1953). Un tel titre aurait pu être choisi pour un essai philosophique ou scientifique tels qu’en faisaient les Anciens, ou encore, pour un traité sur la danse.


Douve, un nom propre, vient du nom commun désignant le fossé souterrain, qui peut être rempli d’eau et, est ici porté par un personnage féminin agonisant. Cette agonie, ce combat est celui où s’affrontent la vie et la mort, l'immobilité et le mouvement, Éros et Thanatos, mais aussi la vision binaire, traditionnelle, du corps : le cadavre, putrescible allant au néant et le corps sensuel, érotique.


Comme le roi chez Kantorowicz, Douve a deux corps : l’un périssable, l’autre glorieux. Le poème est le lieu de la confrontation, de la dialectisation et de la conciliation de ces couples de contraires. Or, le recueil est l’illustration de cette dialectique féconde : il se compose au fur et à mesure que Douve se décompose. Disons-le d’emblée : le personnage Douve, féminin, échappe au filtre du regard masculin du poète.

 

Peu déterminé, le personnage est pris dans le dispositif du désir d’une manière émancipée des conventions sociales. Le poème donne donc à lire le corps de manière entière, absolue, détachée des représentations réductrices. C’est ce que dit Yves Bonnefoy dans sa « Préface » aux Poésies de Marceline Desbordes-Valmore :

 

[…] le grand obstacle des femmes […] est, tout simplement, le langage. Dans notre société, les hommes n’échangent plus tout à fait des femmes comme on ferait de biens matériels, ils n’en ont pas moins décidé entre eux des valeurs, des idées, des perceptions, des projets qui donnent structure à la langue ; et sans même y penser ils sont donc les seuls sujets libres d’un acte de la parole où la femme n’est qu’un objet1

 

La poésie, parole qui déconstruit le discours ordinaire, détricote ces structures inventées par les hommes au détriment des femmes et qui nient leurs subjectivité et statut de sujet.

Le poète Bonnefoy loue Marceline Desbordes-Valmore d'avoir été la première femme dans le paysage poétique français moderne à porter la voix des femmes puissamment :

 

La poésie, je ne l’oublie pas, est plus complexe et quelquefois plus lucide que la simple littérature. Que la langue comme elle existe, avec ses préjugés, ses contraintes, y soit considérée bien souvent comme la valeur suprême, cela n’empêche pas que ceux des poètes qui sont attentifs au monde sensible, à ses aspects non verbalisables, à une impression d’unité qui par instants s’en dégage, s’impatientent de ce système des mots qui voile l’univers autant qu’il le fait paraître, et veulent le transgresser, visant alors aussi bien les catégories, les façons de sentir ou d’être qui privent les femmes d’être libres2.

 

Nous croyons que la danse, avec ses moyens, déconstruit les modes conventionnels et sociaux d’être au monde et achève de libérer le corps féminin de cette vision métaphorique qui en fait un simple objet de désir.

 

Notre approche de Douve consiste en une écoute attentive des textures évoquées, des couleurs des mots, fidèles en cela à la vision d'Yves Bonnefoy qui considère que la poésie est une attention portée au son dans les mots plus qu'à leur sens, « perception du son du mot dans le vers, ou celle de l’immédiat dans le spectacle du monde, avec pour effet que l’autorité des concepts dans le discours y est relativisée »3

 

Devant les insuffisances confessées de la parole face à l’expérience de la mort, du deuil, du beau, comment la danse peut-elle venir prendre le relai ? Dans ces zones de turbulence de l’expression poétique, aux frontières du dicible et de l’indicible, la danse peut-elle, tout représenter et tout incarner ?  Que faire pour éprouver l'effet des mots dans la chair ?

Comment dans l'expérience de la lecture peut émerger chez les danseuses Tatiana Julien, Élodie Sicard et Mai Ishiwata,une nouvelle poétique du corps, de l'écriture du temps, une tentative d’expression de l’indicible de la matière.

 

 


Incarner les mots

 

 

 

Au commencement étaient les mots d’Yves Bonnefoy. Nous nous sommes confronté-e-s, face à eux, à la difficle incarnation de la parole, d'autant plus lorsqu'il était explicitement question du corps « Maintenant c’est la tête qui craque4 », etc., pourrait sembler servir de matériau direct à la danse. Pourtant, ce phénomène physique, une fois inscrit dans le poème, possède surtout sa musicalité propre qui se trouverait appauvrie par une transposition mimétique en danse. Sous ces mots dans le poème, quelque chose du monde se fait sentir, une vision du monde tel qu’il était perçu par l’enfant encore sans langage. La métaphore, rapprochant deux objets éloignés dans le réel, est un outil précieux dans cette quête de l’unité, comme dans les expressions qui ont encore le corps comme propos : « les menuiseries faciales »5 et « un beau geste de houille »6

 

 

On voit combien il est moins aisé de céder à la tentation du mime devant ces belles images qui font appel à l’imagination et à la sensibilité des danseuses pendant les périodes d’improvisation. Ce geste de houille7, qui rentre en écho avec les gestes de Douve, gestes déjà plus lents, gestes noirs8, avec l’éclat de [ses] gestes9 amène la chorégraphie à esquisser des gestes qui s’éteignent et trouvent dans cet épuisement la ressource de leur renaissance, rejoignant l’image du Phénix présente dans le recueil comme un symbole de Douve.

 

Là où la poésie aspire à s'affranchir du sens conceptuel des mots, car elle est précisément étrangère à la littérature qui cherche à signifier, à transmettre des idées, et qu’elle veut dire uniquement au sens où elle est un effort vers un indicible qu’elle voudrait dire, la danse aspire à unifier le geste et son essence-même par l'écriture d'un temps, d'un espace, et d'une qualité qui lui sont propres et ne renvoient à aucune autre signification que sa propre présence. Ainsi, l’intention même de traduire ces craquements dans une gestuelle mimétique serait anti-poétique parce qu'elle reposerait sur l’idée que les mots réfèrent directement et fidèlement.

 

C'est aussi quand les mots, dans le poème, donnent forme et rythme à une émotion.Pour mettre en gestes les mots, les danseuses font appel au souvenir, à la mémoire, et à la sensibilité qui les constituent. L’établissement d’une liste de verbes extraits du poème (''disloquer'', ''rompre'', ''s'étendre'', ''reculer'', ''envahir'', ''couler'', etc.) est une solution pour dépasser la tentation de référer dans l’improvisation. En effet, ces verbes à la forme infinitive se trouvent absolument détachés de toute situation et permettent de déclencher un mouvement, un élan. Les danseuses qui exécutent le geste de « rompre » se voient créatrices dans les nombreuses possibilités de rompre : elles inventent un espace, un temps, une intensité dans la rupture qui leur sont singuliers. C’est une é-motion résolument émancipée du poème, bien que ce dernier en soit le moteur. Ce procédé est une solution pour retranscrire l’univers du poème, ses couleurs verbales, son mouvement, ses développements sans qu’ils contraignent le corps au mimétisme.

 

 

La poétique du corps

 

 

Tentative d’incarnation, donc. Le corps est très présent sous la plume d’Yves Bonnefoy.

Et que fallait-il attendre d’autre à cet égard chez un lecteur assidu de Baudelaire, acharné de Rimbaud ? Que fait l’alliance de la poésie et de la danse à l’égard du corps ? Ne vient-elle pas réunifier ce qui dans l’humain pose le plus problème ? Ne vient-elle pas jouer avec la vieille dichotomie entre corps et esprit, qu’évoque Yves Bonnefoy dans le premier sonnet de « Soient Amour et Psyché » :


Âme et corps, pour nouer vos doigts, unir vos lèvres,

Faut-il vraiment l’approbation des yeux ?

Peinent nos yeux, qu’oblige le langage

À déjouer sans répit trop de leurres !10

 

 

 

Mais ce Verbe fait chair, quelles formes, quels corps lui donner ? Renonçant au mimétisme, à la simple traduction en gestes, au mime, nous avons fait le choix d’expérimenter l’effet des mots dans la chair des danseuses. Qu’évoquent les mots arbres d’une autre rive11, robe écarlate de l’air12 pour vous ? Quelles sensations, à la seule écoute de ces mots, s’emparent de vos corps ? Quel geste, immédiatement, cherche à se frayer un chemin ? Quels souvenirs se lèvent à l’horizon de vos consciences ?

 

Par le procédé de la synesthésie, par exemple, Yves Bonnefoy permet la création d'un corps et d'une proprioception décloisonnés. La métaphore d'un corps végétal, d’un corps géologique influe directement sur un imaginaire corporel à incarner pour les danseuses. De même, à propos de la charogne, le poète offre l’image d’un corps qui se fond dans la terre, envahi par les insectes, retournant à l’humus :

 

Dans la ville écarlate de l’air, où combattent les branches sur son visage, où des racines trouvent leur chemin dans son corps – elle rayonne une joie stridente d’insectes, une musique affreuse13

 

La description de ces métamorphoses de Douve offre aux lectrices-danseuses un imaginaire du corps singulier. Elle appelle à l'émergence d'un corps qui s'enracine, qui s'accroît d'un repoussé du sol, mais aussi qui s'y enfonce profondément, comme le lierre s'y attache. Il s'agit alors, pour les interprètes, d'éveiller une mobilité microscopique du squelette par la recherche de l'air entre les articulations et des attaches entre chaque vertèbre qui offre au geste dansé d’atteindre le corps végétal imagé dans le poème. La poésie en ce sens, invite la danse à réinventer le geste par des moteurs de fabrication à la fois étrangers et à la fois très proches de la sensibilité des danseuses.


 

 

Faire l'expérience du poème

 

 

 

Les lectures réitérées, les discussions, les échanges autour de la poésie d'Yves Bonnefoy au cours de nos résidences de création, ont permis aux danseuses de s'imprégner profondément des images du poème. Dans le travail d'improvisation ou d'écriture a ainsi pu éclore un imaginaire, un lexique corporel de ces images devenues des paysages intérieurs, des émotions.

 

Trois silhouettes de femmes, dans la pénombre, présences gardiennes de quel secret, veilleuses, se creusent, vertigineuses, chancellent. Devant le gouffre du néant, de la disparition, leur souffle se coupe, les regards s’embrument et se perdent, à l’absence d’horizon. Là où la poésie trahit l’absence en la convoquant, en la rendant présente, en creux, la danse peut, sur l’espace de la scène,— par des zones d’obscurité ou des zones d’apparition en lumière, ou encore par la simple existence d’un espace vide — la faire exister, dans son mystère. C’est là que se situe l’enjeu du projet Douve : éprouver les limites de chacune des formes d’expression utilisées et observer ce que la danse et la poésie peuvent s’apporter mutuellement.

 

 

Le paysage chorégraphique

 

 

La poésie a le pouvoir de susciter l’expansion des choses infinies14, dirait Baudelaire. La rencontre entre la danse et la poésie est alors une invitation à pénétrer l'invisible et par la seule substance du geste, rendre possible la sensation d'une étendue dépassant les limites de la scène. Dans l’espace du plateau, l'éloignement ou le rapprochement des corps peuvent être un moyen de rendre palpable l'élasticité d'un espace et d’installer réellement le foyer de la poésie, le lieu de Douve où le poète la voit et la dit, avec insistance, étendue. Cette rencontre de la danse avec le texte de Bonnefoy est ainsi un moyen d'approcher la dimension indicible de la poésie.

 

Au souvenir du poème, jaillissent des couleurs, des vibrations, des émotions propres à chacune des interprètes. La rémanence du rouge, dans le poème, apparaît aussi comme une tâche de couleur qui se révèle sur un tableau, une couleur en soi, qui n'est ni forme, ni renvoyée à un objet concret, mais qui porte en elle cette dimension charnelle présente dans le poème. L'espace charnel du poème perçu par les danseuses donne à peindre la rougeur d'un visage féminin, d'un geste sensuel, le poids d'un sein. Les trois danseuses, nourricières du monde, perçoivent l'appel au féminin chez le poète, cette relation intime entre l'auteur et Douve, et en accouchent par leur simple présence, de la féminité comme paysage.


Et c’est précisément le sens de l’entreprise poétique, comme le dit Bonnefoy lorsqu’il loue Baudelaire d’avoir célébré « une passante » et non plus « la passante »15 :  La poésie est le lieu du particulier, de l’éphémère et non celui du général, de l’abstraction. Il ne s’agit donc pas de présenter le corps de la femme, mais trois corps particuliers de trois femmes singulières. Voilà pourquoi les sensations suscitées de manière spécifique pour chaque danseuse par le poème sont les seules et uniques matériaux authentiques, loin de toute lecture systématique ou thématique.

 

Yves Bonnefoy s’est intéressé de près, dans ses essais, à la poésie, mais aussi aux autres arts, comme la sculpture, la peinture et la musique. La danse est donc la grande absente de ses écrits. Pourtant, Terpsichore, muse de la danse, figure féminine elle aussi, peut s’emparer de Douve par le biais de la chorégraphie exécutée par les danseuses qui lui prêtent leurs corps dansants : cette rencontre donne à la chorégraphie les moyens de réinventer une manière d'écrire une temporalité, un espace, un acte quelque part détrempés des schémas intérieurs de l'écriture parfois peu remis en cause. C'est un moyen de douter et donc de rendre au geste dansé une signification propre, une nouvelle essence

poétique.

 

Dans l'émergence directe des paysages que le poème suscite, dans la tentative d'incarner le verbe, il y a une nécessité intérieure de laisser poindre un sens poétique du réel.

Cet entretien des Muses de la poésie, de la danse et de la musique retente  l’ouverture16 espérée par le poète dans l’épaisseur du monde17.

 

 

 

Notes

 

 

1 Voir la « Préface » du livre Poésies, éd. Gallimard, Paris, 1983, p.10.

2  Ibid., p.11

3  Voir Yves Bonnefoy, Le Siècle où la parole a été victime, Paris, éd. Mercure de France, 2010, p. 286.

4 Voir  Yves Bonnefoy, Du mouvement et de l'immobilité de Douve, éd. Gallimard, Paris, 1982, p.52.   

5 Ibid.

6 Ibid.,  p. 51.

7 Ibid., p. 51.

8 Ibid., p. 49.

9 Ibid., p. 62.

10 Voir Yves Bonnefoy, L’heure présente, Paris, éd. Mercure de France, 2011, p. 35.

11 Voir Du mouvement et de l'immobilité de Douve, op. cit.  , p.50

12  Ibid.,   p. 56.

13 Ibid.

14 Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Correspondances », Gallimard, Paris, 1996, p. 37.

15 Ibid., « À une passante », p. 127.

16 Voir Du mouvement et de l'immobilité de Douve, op. cit., p.63.

17 Ibid.

 

 

 

Pour citer cet article

 

 

Tatiana Julien & Alexandre Salcède, « Douve : Trois danseuses autour du poète » ,  in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai  2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-douve-trois-danseuses-103914261.html ou URL. http://0z.fr/TQ_Lj
  

 

 

 

Pour visiter les pages/sites des auteur(e)s ou qui en parlent


 

  https://sites.google.com/site/cinterscribo/

 

http://litterature-poetique.u-paris10.fr/colloques/detailmanif.php?id=91

 

 

 

 

Auteur(e)s

 

 

 

Tatiana Julien & Alexandre Salcède

 

 

 

Tatiana Julien, à la suite de son diplôme du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en juin 2010, elle interprète Les Indes dansantes de Nathalie Pernette et la création Nil de la Cie 72/73. En janvier 2011, elle rejoint la Cie Illico de Thomas Lebrun où elle interprète les pièces La Constellation consternéeLe Baiser, et Les soirées What you want?

Diplômée d’une Licence d'Art du Spectacle Chorégraphique de l'université Paris VIII, elle a publié des articles dans la rubrique Scène du site d'actualité culturelle L'Intermède.com ainsi que dans la revue Repères. En mars 2011, elle fonde la compagnie C’Interscribo (https://sites.google.com/site/cinterscribo/). En mai 2010, elle présente sa pièce Ève sans feuille & la cinquième côte d’Adam inspirée de nus érotiques. Dans la continuité de sa recherche, sa seconde pièce, la Mort & l'Extase, traite de l'érotisme et la mort dans une conception sacrée. Elle est présentée le 26 juin 2010, dans le cadre de l'évènement Danse élargie par le Musée de la Danse/CCN de Rennes, au Théâtre de La Ville de Paris, puis programmée à Micadanses et au CCN de Tours. Désignée en juin 2011, parmi 8 jeunes artistes des pays du pourtour méditerranéen, par Boris Charmatz et Vincent Baudriller, Tatiana Julien participe à la 2ème édition du Réseau Kadmos, impulsé par les Festivals d'Avignon, de Barcelone, d'Athènes et d'Istanbul.

 


Alexandre Salcède, est rédacteur pour le site d’actualité littéraire Nonfiction.fr et étudiant en Master 2 de recherche en Lettres Modernes. Il s’intéresse tout particulièrement à la littérature française contemporaine, il participe au colloque sur les vanités organisé par Jean-Claude Laborie (professeur à l’Université Paris XNanterre) où il présente ses travaux sur le vent comme symbole de la vanité dans l’œuvre de Pierre Michon. Croisant le texte de cet auteur contemporain avec celui de l’Écclésiaste, il montre que ce premier considère, d’une part, la littérature comme une entreprise vaine lorsqu’elle cherche à ressusciter les morts et, d’autre part, qu’elle est une ''forme déchue de la prière''.

Alexandre Salcède travaille actuellement sur les rapports entre la poésie et la prière dans l’œuvre du poète contemporain Philippe Jaccottet. Malgré le constat de l’absence des dieux, le poète, soucieux de ré-enchanter le monde, célèbre la présence du monde en employant, parfois, une certaine forme de prière. Une communication problématique dans un monde sans Dieu, où la Nature retrouve une place privilégiée face au poète.

 

 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

[invité de la revue]

Texte inédit



Quand les femmes revisitent

 

 

le mythe d'Adam et Ève


 

Textes sélectionnés & présentés

par

 

Jo Laporte


 

 


Quand les femmes revisitent le mythe d'Adam et Ève, cela peut effrayer les exégètes et les théologiens. Les textes de Jacquette Guillaume (17ème siècle) et de Daniel Stern (19ème siècle) proposent des approches bien peu orthodoxes, et susceptibles de mobiliser les femmes dans leur juste combat : car il y a bien un sexe supérieur, mais ce n'est pas forcément celui auquel on pense. Le poème de Bourdic-Viot (de la fin du 18ème siècle) est un divertissement frivole écrit par une femme "un peu folle" qui n'en est pas moins "une femme de bien".



I - Jacquette Guillaume 17ème siècle


Les Dames illustres, où par bonnes et fortes raisons il se prouve que le sexe féminin surpasse en toutes sortes de genres le sexe masculin, Paris, T. Jolly, 1665.


Ouvrage en prose et en vers où l'auteure fait un éloge passionné de la Trinité et développe une défense du sexe féminin jugée outrancière par Fortunée Briquet .

Difficile d'apprécier à sa juste valeur ce livre très étrange (en prose et en vers): les dehors théologiques, moralisateurs de l'oeuvre ("La femme est faite pour l'homme...etc") cachent des propos audacieux au point que Fortunée Briquet juge que son auteure est "une des femmes qui ont porté trop loin l'amour de leur sexe". Le raccourci des arguments devait dérouter les lecteurs de l'époque: ainsi, pour Jacquette Guillaume, si la femme a été créée pour être utile à l'homme, pour l'aider, c'est que ce dernier est un être immature, peu autonome et de toute manière, celui (en réalité, celle) qui aide est forcément supérieur(e) à celui qui est aidé. Ou encore, Dieu a créé le monde en suivant un ordre ascendant qui va du plus grossier (la terre, le, ciel, etc.) vers un sommet de perfection, la femme. L'homme n'est à l'évidence qu'une étape intermédiaire...


En créant la femme,"Le Créateur voulut se tirer en petit volume..."


Il est remarqué dans la Genèse que Dieu ayant créé l'homme ne dit rien, mais qu'ayant créé la femme il dit: "Voilà qui est bien", pour nous apprendre que dès le premier moment de sa création elle fut agréable à son Créateur. Ne vous en étonnez pas, ce divin ouvrier la forma pour être les délices mêmes du Paradis terrestre, voulant raccourcir toute l'étendue de ses merveilles dans ce microcosme, et se tirer lui-même en petit volume, après s'être tiré en grand, dans le reste de l'Univers. Il donna à son corps la taille et la beauté, que la flatterie des Poètes attribue aux Déesses; son entendement étant éclairé des plus hautes lumières proposait le vrai bien à la volonté, qui brûlait d'une sainte ardeur de le posséder...

Jacquette Guillaume: Les Dames illustres...,1665.

 

 

 

II- Henriette Bourdic-Viot (1746-1802)

 

 

(Poème publié dans L'Almanach des Muses de l'année 1786)

L'auteure invite son amie à offrir une figue à un Evêque, comme Ève a offert la pomme à Adam. Aucune impudeur à cela, l'argument étant que la feuille même du figuier a été choisie par le Créateur pour couvrir la nudité de nos premiers parents. Mais il ne faut pas oublier les connotations sexuelles du fruit lui-même ; les revendications d' innocence et de décence couvrent les allusions érotiques du propos. La poésie du 18ème siècle, et en l'occurence celle de Bourdic-Viot, proche de Voltaire, n'a pas de grandes ambitions : son impertinence est le plus souvent au service d'un art de vivre en société le plus agréablement possible ; pourquoi ne pas l'accepter comme telle ?

 

Vers à Madame la Baronne d'A**, soeur de l'auteur, en lui envoyant des figues pour M. L'évêque de **, chez lequel ces dames avaient passé quelques jours ensemble.


Quand le malin esprit voulut du premier homme

Corrompre le naissant désir,

À la jeune Ève il présenta la pomme;

Elle y mordit et connut le plaisir.

Au bon Adam, Ève avec énergie,

Parle du fruit qu'elle vient de goûter;

Il m'a donné , lui dit-elle une nouvelle vie.

J'en ai gardé pour toi, je viens te l'apporter.

Adam voulait lui résister.

Il ne le put: femme jeune et jolie

Est toujours sûre de tenter.

Je ne veux pas, ma douce et belle amie

Jouer auprès de toi le rôle du serpent:

Oh! quand je le voudrais, le pourrais-je vraiment?

Non! non! mais j'ai la fantaisie

D'emprunter un instant sa main blanche et jolie,

Pour offrir quelques fruits à ce Prélat charmant,

Dont la vertu sans pruderie

Ne s'effarouche pas si l'esprit du moment

Laisse échapper une saillie;

Qui ne veut pas nous damner pour un rien;

Qui fait qu'on peut être un peu folle,

Sans être moins femme de bien;

Et qui trop éclairé pour juger sur parole

De son doux Paradis ne nous chassera pas

Pour des propos badins où règne le délire

Des plaisirs innocents qu'il sème sur nos pas.

Comment peut-on punir, hélas!

Des femmes qui ne font que rire?

Présente-lui sans balancer

Ce fruit dont les feuilles prospères

Servirent jadis à cacher

La honte de nos premiers pères.

Puisque l'arbre qui les produit

Offrit un voile à l'innocence

Il appartient à la décence:

Il doit en recueillir le fruit.

 

Almanach des Muses, 1786

 


III - Daniel Stern (pseudonyme de Marie d'Agoult (1805-1876))


Esquisses morales

Pensées, réflexions et maximes (1849)

 

Pour la romantique Daniel Stern, Ève est l'archétype de toute révolution, mais elle paye sa liberté au prix fort.

 

Ève

 

La première de toutes les révolutions dont le genre humain garde la mémoire, cette révolution symbolique et sacrée d'où naît dans la suite des temps tout le progrès de l'homme et des sociétés, nous la voyons apparaître dans les Écritures sous le nom et sous l'image d'une femme.

Le Tout-Puissant avait dit au couple humain, faible et ignorant, mais heureux et immortel : "Tu ne mangeras point de l'arbre de la science, ou bien tu mourras."

L'homme se résigne à cette inactive et insensible félicité; mais la femme, écoutant en elle-même la voix de l'esprit de liberté, accepte le défi. Elle préfère la douleur à l'ignorance, la mort à l'esclavage. À tout péril, elle saisit d'une main hardie le fruit défendu; elle entraîne l'homme avec elle dans sa noble rébellion.

Le Tout-Puissant les châtie l'un et l'autre, les bannit, les voue à la mort.

La mère des hommes est condamnée à enfanter dans les larmes. Ève reste à jamais, pour sa triste et fière postérité, la personnification glorieuse et maudite de l'affranchissement du génie humain.

Cette genèse est l'histoire de toutes les révolutions...

[...] L'esprit de liberté est immortel, et la Révolution, cette Ève perpétuellement rajeunie, préfère encore à cette heure, comme aux premiers jours du monde, le bannissement, l'anathème, la douleur et la mort, à la paix honteuse de l'ignorance et de l'esclavage.

Sachons donc chérir et respecter, honorons plus que jamais aujourd'hui l'Ève immortelle, toujours jeune et toujours ardente, qui garde en son coeur les deux plus nobles dons de la vie terrestre: l'inspiration de la liberté et la vertu du sacrifice.


Daniel Stern (Comtesse de Flavigny ou Marie d'Agoult) compagne de Franz Liszt de 1835 à 1839 : Esquisses morales, 1849. Sur Gallica, l'édition numérisée date de 1880.

 

 

Les trois textes cités au-dessus sont disponibles sur Gallica

 

 

 

   

Pour citer cet article

   


 

Jo Laporte , « Quand les femmes revisitent le mythe d'Adam et Ève. Textes sélectionnés & présentés par Jo Laporte » , in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques :  « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai 2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-quand-les-femmes-revisitent-104102135.html   ou URL. http://0z.fr/viImS
 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent


 

 

http://poetesses.blog4ever.com/blog/index-393335.html

 

http://www.amisldm.org/liens/

 

Notices des invitéEs du calepin...

 

 

Auteur(e)


 

Jo Laporte 



 

Professeur de Lettres ayant exercé au Lycée Renaudeau et au Lycée de la Mode de Cholet. Ce sont d'ailleurs les étudiantes de 1ère et de BTS de ce dernier lycée qui ont peu à peu fait sourdre en moi le regret de ne pouvoir conforter en elles l'idée que les femmes avaient été dans l'histoire aussi créatives que les hommes. J'avais si peu d'exemples à leur donner dans le domaine de la littérature. J'ai donc créé un blog consacré à la poésie féminine, "Poétesses d'expression française…" en m'appuyant surtout sur les ressources d'Internet (Gallica en priorité…)

Autres activités sur la Toile :

Site présentant l'intégralité de l'oeuvre poétique de Maurice Courant (1919-2007). Site de François Riu-Barotte, pianiste et pianiste-accompagnateur. Site de Philippe Malgouyres, conservateur au Musée du Louvre.

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

[invitéEs de la revue]

  Présentation inédite

 

Fusion

 

 

Présentation du spectacle

 

 

Leïla Da Rocha & Patrick Dupond

 

 

 

Cliquez sur les photos pour les agrandir

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© Présentation originale du spectacle "Fusion", tous droits réservés

 

Galerie du spectacle et des photos des artistes

 

 

Pour citer cet article

 

 

Leïla Da Rocha et Patrick Dupond, « Fusion : Présentation du spectacle », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai  2012.   

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-fusion-104106192.html ou URL. http://0z.fr/S3BDu
  

 

     

 

 

 

 

Pour visiter les pages/sites des auteur(e)s ou qui en parlent

 

 

http://www.francetv.fr/culturebox/patrick-dupond-et-leila-da-roca-nouveau-depart-en-fusion-27235

 

http://www.artistikrezo.com/201109157534/actualites/Divers/fusion-patrick-dupond-leila-da-rocha.html

 

http://www.parisetudiant.com/etudiant/sortie/fusion-patrick-dupond-leila-da-rocha-paris-05.html

 

http://www.myspace.com/patrickdupondfan

 

http://patrickdupond-fusion.com/

 

http://www.theatreponttournant.com/danse-patrick-dupond-2010.html 

http://spectacles.premiere.fr/Exclusivites-spectacle/Interviews/Patrick-Dupond-Confessions-d-une-etoile

 

http://fr-fr.facebook.com/pages/Patrick-Dupond/112081782185943

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Dupond

 

http://www.evene.fr/celebre/biographie/patrick-dupond-5944.php

 

 

 

 

Auteur(e)s

 

 

Leïla Da Rocha & Patrick Dupond

 

 

  Vidéo choisie par la revue

 

 

 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

[poème épicène sur la danse]   

 

Poème inédit

 

S'échauffer*

 

 

 

Jean-Marc Baillieu

 

 

 

(1)

 

 

Avancer épaule gauche reculer simultanément épaule droite puis

inverser.

Bras gauche balancé haut simultanément bras droit balancé bas puis

inverser.

Droit croisé derrière gauche en l’air tête tournée vers gauche puis

inverser.

Demi-tour gauche puis demi-tour gauche.

Soulever pied gauche reposer sans poids du corps puis avec.

Idem pied droit.

Pointer gauche avant pointer droit arrière.

Bras droit avant gauche arrière puis inverser.

Lever main gauche rapprocher du corps baisser main droite puis

inverser.

Relâcher genoux légèrement pliés cambrer reins rejetant bassin

          arrière simultanément mouvement cou projeter tête avant.

Tendre genoux rentrer reins rejeter bassin avant simultanément

mouvement cou projeter tête arrière.

 

 

(2)

 

 

Balancer droit en l’air croiser devant gauche droit à droite gauche.

Assembler au droit droit à droite balancer gauche en l’air croiser.

Devant droit gauche à gauche droit assembler au gauche gauche

à gauche.

Balancer droit droit en l’air croiser devant gauche sauter sur droit.

Ciseaux gauche en l’air en avant sauter sur gauche ciseaux droit.

L’air en avant sauter sur droit glisser sur droit en détachant.

Gauche du sol gauche en avant glisser sur gauche détachant droit.

Du sol droit en avant glisser sur droit détachant gauche.

Quart de tour droite gauche gauche droite.

Arrière gauche rapprocher droit.

 

Gauche à gauche déhanchement gauche.

Déhanchement droite.

Déhanchement gauche.

Déhanchement droite détachant pied gauche du sol rapprocher

droit.

Gauche en avant déhanchement gauche.

Déhanchement droite.

Déhanchement gauche détachant pied droit du sol rapprocher

gauche.

 

 

 

(3)

 

 

Gauche à gauche pointes dehors pivoter plante gauche revenir

position droit avant pointes dehors pivoter plante droite position.

Droit à droite pointes dehors pivoter planter droite position gauche

arrière pointes dehors pivoter plante gauche position.

 

Gauche avant droit assemblé gauche.

Gauche arrière droit rapproché gauche.

Gauche avant droit pointé droite retrait sans poids du corps.

Droit près gauche pointé gauche retrait sans poids du corps.

Gauche avant.

Droit avant gauche droit assemblé gauche.

Tour à droite

Droit avant gauche assemblé droit.

 

Genoux tendus temps impairs relâchés temps pairs puis inverser.

Pied gauche arrière droit marqué sur place avant.

Gauche avant sans poids du corps puis glissé avant poids du corps

dessus fin de mouvement.

Droit marqué place sans poids du corps puis glissé arrière poids du

corps dessus fin de mouvement.

Droit arrière gauche marqué.

 

 

 

(4)

 

Gauche gauche droit croisé devant large gauche gauche droit

balancé haut droite tournant corps droite droit droite gauche croisé

devant droit droite gauche balancé haut gauche tournant corps

gauche.

 

Droit avant gauche battu contre droit

Gauche avant droit battu contre gauche.

Gauche arrière droit battu contre gauche.

Droit arrière gauche battu contre droit.

Ad lib.

 

Gauche gauche genou tendu poids corps gauche inclinaison corps

fléchir genou gauche tendre genou flexion tension flexion ramener

poids corps droit genou tendu redresser corps fléchir genou droit

enchaîner premier pas.

 

 

 

 *Les quatre séquences de S’échauffer sont de préférence destinées à être lues à voix haute.

 

 

 

Pour citer ce poème

 

 

 Jean-Marc Baillieu, « S'échauffer », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques : « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai  2012.

URL. http://www.pandesmuses.fr/article-s-echauffer-104110545.html ou URL. http://0z.fr/aCDEb
 

 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent


 

http://www.cipmarseille.com/auteur_fiche.php?id=694


http://www.sitaudis.fr/Auteurs/jean-marc-baillieu.php

 

http://poezibao.typepad.com/poezibao/2008/12/jean-marc-baillieu.html

 

http://www.sitaudis.fr/Parutions/l-inconstance-de-jean-marc-baillieu.php

 

http://autresetpareils.free.fr/surlevif

 

 

 

Auteur(e)

 

 

Jean-Marc Baillieu

 


Jean-Marc Baillieu (1955) est principalement l’auteur de la trilogie Humanité (Spectres Familiers éd., 2000 et 2008, Hapax éd., 2012). Avec Naomi Mutoh (danseuse et chorégraphe) et Jean-Jacques Quesada (saxophoniste), il a participé au spectacle Poudre de riz sonore (produit par Permanences de la littérature, Bordeaux) dont il a écrit le livret (éd. Bleu du ciel, 2001). 

 


Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 05:30

 

 

 

Poème visuel inédit

 

Poesy

 


 

Anne-Sophie Gosselin

 

 


 

Cliquez sur le document pour le lirePoesy

 ©Anne-Sophie Gosselin


 

 

 

 

 

  Avertissement

 

Ce document pdf est protégé tous droits réservés par la revue et par l'auteure.

 

 

 

 

Pour citer ce poème

 

 

Anne-Sophie Gosselin, « Poesy », in Le Pan poétique des muses|Revue internationale de poésie entre théories & pratiques :  « Poésie, Danse & Genre » [En ligne], n°1|Printemps 2012, mis en ligne en Mai 2012.

URL.  http://www.pandesmuses.fr/article-poesy-104279641.html ou URL. http://0z.fr/zHbZ7

 

 

 

Pour visiter les pages/sites de l'auteur(e) ou qui en parlent,

 

 

http://isis.cnd.fr/spip.php?article925

 

http://recherche.univ-lyon2.fr/grs/index.php?page=97&id_membre=2067

 

http://recherche.univ-lyon2.fr/grs/index.php?page=39&notice=54

 

 

 

Auteur(e)


 

Anne-Sophie Gosselin

 

 

 

Anne-Sophie Gosselin, est socio-anthropologue et passionnée par la danse, elle vient de terminer son doctorat intitulé : La danse à l’école des pauvres. Projet politique d’intégration sociale des enfants des favelas, l’exemple d’une ONG à Fortaleza, Brésil. Mêlant l’ethnographie à l’analyse sociologique, cette recherche fait suite au Master of Arts in Ethnochoreology ou anthropologie de la danse qu’elle a suivi en Irlande. Elle rencontre à ce moment-là Barbara Piga, chorégraphe italienne qui lui propose de devenir chercheur associé à la Janas Dance Company. Avec elle et une équipe de musiciens, elle réalise Klokshen, vidéo de danse contemporaine et musique électroacoustique qui sera diffusée dans divers festivals d’arts contemporains dont le Dance and Media Festival à Tokyo en 2004. L’année suivante, elle enseigne l’anthropologie de la danse aux étudiants de l’Académie Nationale de Danse de Rome puis les sciences sociales à l’université Jean Monnet de St Etienne. Aujourd’hui, elle intervient lors de séminaires, débats ou rencontres sur ses thématiques de recherche : danse, corps, travail social, ONG et développement. 

 

 

 

Le Pan poétique des muses - dans n°1|Printemps 2012

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