23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 17:27

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossier majeur | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages | Revue poépolitique

 

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Mais où est donc passée notre humanité ?

 

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Lettre ouverte par

Mona Azzam

 

 

 

Crédit photo : W. B. Richmond, « The Crown of Peace », peinture tombée dans le domaine public, 

 

 

(Mona Azzam)


 

Il est des moments où prendre la plume devient un acte nécessaire, un acte dicté par une responsabilité dont l'on se sait investi au nom de son humanité. 

L'on ne peut s'affirmer camusienne sans se révolter. 

Prendre la plume, un acte de révolte.

Se révolter parce que “nous sommes”.

Nous sommes responsables de “nommer les choses”. De dénoncer ce qui se doit d’être dénoncé. 

 

Je prends la plume ce jour, après avoir opté longtemps pour le silence face à la banalisation de la violence et les massacres de populations innocentes, entraînés par toutes ces guerres qui se suivent et se ressemblent, tel un feuilleton pitoyable et lassant que des médiocres scénaristes s’entêtent à nous faire subir. 

 

Je romps aujourd’hui avec mon “habituel” silence qui est souvent ma réponse à l’injustice et à la violence et qui, jusque-là, était la seule expression de ma révolte. 

Un silence inefficace. Parce qu’il ne nomme pas les choses. Alors que plus que quiconque, je ne suis sans ignorer que « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » 1.

 

Ce monde miné par son lot quotidien de massacres me tourmente au plus haut point, me plonge dans un tel état que j’ai la sensation, par moments, d’être une extra-terrestre. Ou une brebis galeuse se refusant à suivre le troupeau. 

Suis-je une extra-terrestre ? 

Suis-je une marginale ? 

À quel moment l’humanité a-t-elle disparu de nos horizons, emportant avec elle la décence, l’empathie et la solidarité ?

À quel moment la paix a-t-elle cessé d’être notre seule et unique préoccupation ? 

 

Quelle tragédie, que notre Histoire “moderne” qui s’écrit à coup de publications instantanées  sur X ou Y et sur des réseaux sociaux par des “spécialistes” de la guerre qui, de la guerre, ignorent tout et surtout l’essentiel ! 

Que savent-ils de cette ignominie qu’est la guerre, alors qu’ils sont à l’abri derrière les écrans de leurs téléphones ? 

Quelle tragédie que notre Histoire “moderne” dont les pages sont, de seconde en seconde, de minute en minute, d’heure en heure, emplies de mots et de réactions instantanées qui font la part belle à la violence et à la mort d’innocents ! 

Tant d’innocents…

Trop d’innocents. Dont les voix se sont tues et ce, ensevelies dans un linceul de silence.

 

Face à cette histoire “moderne”, je ne peux que me révolter. M’insurger. Au nom de mon humanité et des valeurs qui me sont chères. 

Je m’insurge et prends la plume. Et, puisqu’il me faut « nommer les choses »…





 

Je dis que la guerre est un fléau qui dévaste tout sur sa trajectoire, tuant sans distinction de nationalité ou de religion des innocents. 

Les innocents, les seuls perdants de toute guerre. 

Quant à la victoire, je doute qu’une guerre puisse être victorieuse dès lors qu’UNE seule victime innocente a perdu la vie. 

Je dis que nul ne peut se réjouir de la mort d’autrui, ni applaudir une quelconque guerre. 

Je dis qu’aucune guerre n’est juste. 

Je dis qu’aucune guerre ne se justifie.

Je dis que les victimes innocentes ne sont pas de simples dommages collatéraux. Ce sont des êtres humains. Qui avaient des rêves…et une vie.

Je dis que la guerre n’est pas une virtualité que l’on peut s’autoriser à commenter de manière légère. Et inconsciente. 

Ce n’est pas une succession d’images qui défilent sur un écran pour que l’on les aime ou pas.

Je dis que la guerre est une réalité. La plus abjecte qui soit. De celles qui nous laissent sans voix, nous privent de sommeil ; nous coupent l’appétit. 

Jusqu’à nous pousser à nous révolter. Surtout quand la guerre est une réalité. Connue. Vécue. 

Ceux qui l’ont vécue savent de quoi je parle. 

Car qui a vu, ne serait-ce qu’une seule fois, le corps d’un enfant innocent déchiqueté par des obus ou par une mine, sait que la guerre est une réalité insurmontable. Et que l’on garde en mémoire à jamais cette réalité que l’on voudrait ne jamais avoir vécue. 

 

Je dis. 

Suis-je pour autant une extraterrestre ? 

Serais-je encore plus extra-terrestre si, de par le monde, sur toutes les toiles, dans tous les espaces réels et virtuels, naissait une chaine gigantesque ralliant tous les peuples – sans distinction de nationalité ni de religion – à une seule cause, celle de la paix, « le seul combat qui vaille d’être mené » ? 2.

 

Extraterrestre, marginale ou idéaliste ? 

Qu’importe le mot. Pourvu qu'on ait la PAIX, en lieu des guerres et que l'on emplisse les pages de l’Histoire, d'humanité. De notre humanité. 

La PAIX. Le seul legs digne d'être laissé en héritage, aux générations futures.

 

 

 

Notes

1. Albert camus, Sur une philosophie de l’expression.

2. Albert Camus.




 

 

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Pour citer ce billet engagé, gnomique & inédit 

 

Mona Azzam, « Mais où est donc passée notre humanité ? », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 23 septembre 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noiii/monaazzam-notrehumanite

 

 

 

 

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30 juin 2024 7 30 /06 /juin /2024 18:55

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Réflexions féministes sur l'actualité | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Varia & Actualité

 

 

 

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L’ONU se couche devant les Talibans !

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

Crédit photo : Chitter-chatter of young children fill the air as New Kabul Compound, Afghan Women’s Bazaar springs to life ». Capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons. 

 

Afin de discuter de la réintégration de l’Afghanistan dans la communauté internationale, dont le pays est exclus depuis 2021 en raison de l’arrivée des Talibans au pouvoir, l’ONU a décrété que la présence des femmes serait interdite à la table des réunions !

 

Bien évidemment, cette décision a été prise pour plaire aux Talibans qui refusent toute liberté aux femmes, ont rétabli la Charia, interdisent l’école aux fillettes…

 

L’ONU se rend ainsi complice des Talibans qui n’accordent aucune visibilité aux femmes, elle les renforce bien au contraire dans leur régime discriminatoire à l’encontre du corps féminin qu’il faut cacher, de l’esprit de nos soeurs qu’il faut plonger dans les ténèbres afin de détruire jusqu’à leur âme.

 

Crédit photo : Schoolgirls in Bamozai. Capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.

 

Pour Chékéba Hachemi, qui fut la première femme diplomate afghane du gouvernement provisoire en 2001, comme pour de nombreuses associations féministes, la décision de l’ONU d’inviter les Talibans à la table des discussions en y refusant lâchement la présence des femmes  est « une forme de capitulation » !

 

Et Chékéba Hachemi de déclarer qu’en Afghanistan « Juste parce que vous êtes née femme, vous êtes morte-mais vivante »…

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

Actualité poétique de Françoise Urban-Menninger

 

© Crédit photo : Affiche officielle de la soirée poétique « Fêtons la triphonie » du 6 juillet. 

 

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Pour citer ce texte engagé, féministe & inédit 

 

Françoise Urban-Menninger, « L’ONU se couche devant les Talibans ! », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, & Revue Orientales, « Déesses de l'Orient », n°4, volume 1, mis en ligne le 30 juin 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientalesno4/noiii/fum-onu

 

 

 

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19 juin 2024 3 19 /06 /juin /2024 15:07

N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Réflexions féministes sur l'actualité | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages

 

 

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violée parce que juive 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Crédit photo : Felice Ficherelli dit Felice Riposo (1603-1660), «The Rape of Lucretia », peinture témoignant des #VSS tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du site Commons.

 

 

 

trois jeunes adolescents

ont violé une toute jeune fille

d’à peine douze ans

 

 

cela s’est passé à Courbevoie

et nous laisse sans voix

pourquoi violer cette jeune fille

 

 

la réponse est dans sa religion

voilà revenu l’horreur

du siècle de la déraison

 

 

faut-il avoir peur

d’être juive aujourd’hui

dans notre beau pays

 

 

la réponse est clairement oui

honte aux lâches qui promènent

l’étendard de la haine

 

 

et violent le corps des femmes

ils portent le visage infâme

de ceux qui ont perdu leur âme

 

 

fini le royaume de l’innocence

place à cette crasse ignorance

qui signe notre décadence

 

 

ce n’est pas ma poésie

qui réveillera les esprits

c’est juste un cri dans la nuit

 

 

© Françoise Urban-Menninger, on ne peut rester indifférentes à ce qui s'est passé à Courbevoie ! ce poème qui résonne comme un cri dans le brouhaha insensé de notre monde en perte de sens.

 

 

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Pour citer ce poème engagé, féministe & inédit pour l'élimination de l'antisémitisme & des violences sexistes & sexuelles faites aux femmes et enfants

 

Françoise Urban-Menninger, « violée parce que juive », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 19 juin 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/2024/noiii/fum-violee

 

 

 

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28 avril 2024 7 28 /04 /avril /2024 16:08

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies » & « Elles » | Réflexions féministes sur l'actualité | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes & hommages 
 

 

 

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« PAS UNE DE PLUS »

 

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Camillæ (Camille Aubaude)

Sites officiels : http://www.camilleaubaude.com/

​​​​​​ www.lamaisondespages.com/

https://litterature-lieux.com/fr/guide/lieu/428-la-maison-des-pages-de-camille-aubaude

 

Blogue officiel :https://camilleaubaude.wordpress.com/ ​​​​​​

 

 

 

J’ai reçu par Françoise Urban Menninger cet article accablant sur un jugement de tribunal de justice à propos d’un poète qui frappe sa femme.

 

Il s’agit d’un certain « Maulpoix », très en vogue, très « monsieur Partout » dont les livres sont dans les médiathèques, ce qui est toujours une marque de métayage de la poésie, et non de désintéressement. Le poète Maulpoix est devenu l’homme qui cogne, et ses juges le ravalent au rang de « Monsieur Tout le monde ». Terrifiante façon de la justice d’exprimer une totale puissance des femmes battues et dévalorisées, et la totale impunité des bourreaux. Disons que c’est le guerrier d’autrefois qui prenait tant de plaisir à brûler les cités... 

Le jugement du tribunal est diffusé, et il doit l’être. On le doit à l’intervention salutaire de la sœur de la victime. Certes, par peur, les victimes se font complices des bourreaux, le système piège les épouses de ces soldats désireux d’infliger des blessures et d’en avoir, par avide ambition. Le cas de ce « poète » agresseur est exemplaire : il n’est pas en cavale, il assume ses maltraitances… Sachant qu’il ne sera pas poursuivi, que ces révélations prêteront sourire, il se compare au poète Verlaine, pris dans une relation mortifère avec Rimbaud et sa femme, et à Picasso. Pourquoi pas Aristote, qui prône la supériorité de l’homme sur la femme ? Femme à qui il doit la vie, mais les esprits pervers pratiquent avec un zèle hors pair l’ingratitude.

Le discours, aussi concret et direct que les coups du « possesseur », sa façon de marquer sa propriété dans le système patriarcal mondial, multi millénaire, imprégné de la culture du viol, est actuellement analysé. Pourvu que ça dure, et que ce ne soit pas au service d’un idéal autocratique !

 

Un autre poète proférateur de glose parle de « dénonciation » ! Il s’agit de protéger une femme battue quand elle était enceinte mais on dévie, on colle des étiquettes... Le même poète générateur de glose parle de « sale » et très « vilain fait divers ». Seulement un fait divers… seulement du « Monsieur Tout le monde » ! La Tribune des 400 femmes contre les violences genrées dans le milieu littéraire affirme que pas une seule d’entre nous a échappé aux agressions. C’est facile d’arrêter le discours sur la barbarie par le poison ! Allez, c’est un monstre, c’est un marginal, un Autre, et notre démocratie ne peut produire des hommes violents envers les femmes, des hommes qui les dominent pour leur interdire une vie propre. 

Dans cet exemple, l’impunité s’étend dans les débauches littéraires. Monsieur Tout le monde-poète reçoit en 2022 un prix de poésie aux éditions Gallimard. Le même jour, il a cassé le poignet de sa femme pour qu’elle ne puisse plus écrire. « Riez », écrivais-je dans La Malcontente

Ces agressions contre les femmes sont préméditées. Admises comme la guerre, comme le pillage des villes incendiées, ces multiples agressions expriment une toute puissance virile dont l’adversaire invisible est la féminité. La déesse tutélaire d’une ville réduit à peu de choses l’égoïsme du vaillant petit soldat. La propriété d’un homme du corps de la femme, c’est la maman qui, sous contrat, lui assure une postérité, c’est la putain qu’il achète comme un simple objet. Dans les systèmes mafieux, les femmes sont enlevées et prostituées. L’élément structurant du patriarcat est que les femmes sont des territoires que les hommes possèdent pour les échanger. Ce système de pouvoir se retrouve en poésie, avec la spectacularisation du corps de la femme (cf. Elle par bonheur et toujours nue…). Les exemples de femmes sur-tuées foisonnent, car l’Etat marche sur le corps des femmes. Tant que les victimes de violences conjugales sont « invisibilisées », le silence préside à l’écriture des poétesses, notamment quand elles s’énervent sur le terme qui les désigne. 

Le jeune poète proférateur de glose le prouve en reprenant le mythe de Philomèle, sans citer Tant de Philomèles en ce monde paru sous ma direction au Pan poétique ! Ah, la priorité des idées… Pour sortir de silence qui paralyse, il faut identifier la violence mentale (lire Laurène Daycard, Nos absentes). Le slogan « quand on touche à une femme, on touche à toutes les femmes », assure l’unité, sans uniformité.

Plus on monte dans la hiérarchie sociale, moins les femmes portent plainte pour maltraitance. La professeure Laure Helms est une survivante alors que la maîtresse de conférence Cécile Poisson* est décédée. 

 

© Crédit photo :  Capture d'écran du site Babilo de la page dédiée à Laure Helms. Image fournie par la l'autrice.

 

Dernier fait exemplaire de cette société qui a déployé tous ses rets pour arnaquer les femmes, le tribunal a aussi condamné Laure Helms ! Ancienne élève de l'ENS (Ulm), agrégée de Lettres modernes, docteure en littérature, professeure en classes préparatoires littéraires au lycée de Fustel de Coulanges, à Strasbourg, publiant comme moi chez Armand Colin un essai sur la présence des femmes en littérature... Tout s’éclaircit :  Monsieur Tout le monde l’accusait sans doute de ne pas être assez gentille avec lui (lire « pas assez pute »). Le grand poète ne s’évanouit plus dans l’égoïsme mais dans le despotisme…

 

 

© Crédit photo :  Portrait de Cecile Poisson. Image fournie par la l'autrice.

 

Dans la France d’aujourd’hui, les violences conjugales et les viols sont des délits pénaux ce qui n’était pas ainsi dans le passé, et ne l’est toujours pas dans d’autres pays. Pourtant la société a du mal a en parler, et les femmes opprimées se taisent, ne vont pas jusqu’à la révolte et encore moins au commissariat. Esclaves de cette longue suite d’actions dévalorisantes, heurtées, destructrices, il est vital pour elles de ne pas aller au-devant de plus de souffrances et de se protéger des violence psychologiques. C’est ce qu’illustre une sanction mi-figue mi-raisin (cas de Laure Helms), ou dans le mien, un jugement rendu inopérant après des années d’embarras juridiques qui massacrent la création. Bien qu’elles aient besoin de la plus grande attention, les femmes agressées sont jugées castratrices. Leur sensibilité, leurs vapeurs, leur sensualité sont les caisses de résonnance des mauvais traitements et des traumatismes qui accroissent le risque de développer une pathologie mentale. L’agresseur de mon bureau d’écrivaine m’a lancé dans la rue : « sorcière, pas encore suicidée ». Tout trahit le désordre et la haine. Le spectre de la violence que les femmes subissent commence enfin à être analysé par les néo-féministes, qui œuvrent à une prise de conscience dans l’espérance d’être plus humains.   

Ce qui reste encore peu intelligible, ce sont les doctrines sans doute pérennes que j’ai étudiées dans Le Mythe d’Isis pour une société sans radicalité (cf. La Thréicie de Quintus Aucler, l’initiation aux Mystères d’Isis…). Le sentiment d’infériorité implanté notamment par l’École Normale Supérieure produit une culture d’automates qui, entre antagonisme et mimétisme, interdit l’épanouissement des femmes dans la création. Que France-Culture énonce des écrivains pour le bac, ou désigne des poètes, il n’y a que des hommes. Nec plus ultra, les désirs de propriété, de gloire et de puissance qui s’érigent en modèles creusent la tombe à larges pelletées, dessèchent le cœur et ne rendent jamais heureux.

« Une révolution est en marche ». « La peur change de camp », « c’est à l’agresseur d’avoir peur » (slogans…), pour qu’une voix s’élève, claire, inespérée, portant une vérité constante, ferme et paisible.

 

 

 

© Crédit photo :  « Plus une en plus », capture d'écran du slogan espagnol luttant pour l'élimination des feminicides. Image fournie par la l'autrice.

 

 

 

Sangre mía,

de alba,

de luna partida,

del silencio.

de roca muerta,

de mujer en cama,

saltando al vacío,

Abierta a la locura.

Sangre clara y definida,

fértil y semilla,

Sangre incomprensible gira,

Sangre liberación de sí misma,

Sangre río de mis cantos,

Mar de mis abismos.

Sangre instante donde nazco adolorida,

Nutrida de mi última presencia.

 

 

La poétesse, psychologue et activiste mexicaine Susana Chávez a été violée et asphyxiée à 36 ans, le 6 janvier 2011 ; ses trois agresseurs ont coupé la main avec laquelle elle écrivait. Voir la série de France-Culture, Féminicides.

 

 

*https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/sa-mort-nous-regarde-un-an-apres-le-feminicide-de-luniversitaire-cecile-poisson-un-emouvant-hommage-lui-est-rendu-a-lens-20240320_2ZK5Y32X7FFWNJFOS6VCMSRGTM/)

 

 

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Pour citer ce texte féministe, inédit & engagé 

 

Camillæ (Camille Aubaude), « "PAS UNE DE PLUS" », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2024 « Amies », « Elles », mis en ligne le 28 avril 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia24/camillae-pasunedeplus

 

 

 

 

 

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