Dina Sahyouni, « Effet mère », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique / Festival Le Printemps des Poètes Mars 2022 | « L'éphémère aux féminin, masculin & autre », Recueil collectif des périodiques féministes de l'association SIÉFÉGP, mis en ligne le 24 mars 2022. Url :
Mariem Garaali Hadoussa, « Pensées éphémères (exposition) », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique / Festival Le Printemps des Poètes Mars 2022 | « L'éphémère aux féminin, masculin & autre », Recueil collectif des périodiques féministes de l'association SIÉFÉGP, mis en ligne le 23 mars 2022. Url :
Crédit photo : Salt marshes of Arzew, Surface crystallized salt, image capturée de Wikimedia, domaine public.
Chacune de ces vagues ne sera plus l’enfant de cette mer de sel en bataille ;
Elle traîne vers le sable qui séduit, vers l’horizon qui hurle puis se tait et se réduit ; j’ai bâti une maison comme un nid
Chacune de ces graines dorées est palpitante de désir, elle attend son arrivée pour l’embrasser discrètement et l’absorber furtivement, mais elle fuit et là-bas elle finit Loin de ce monde, elle compte même la dévorer comme une proie tant désirée et préfère garder la bouche entrouverte ou bée, après !
Ce matin, son voyage a commencé, fuyant la chaîne de tout est relié pour vivre l’unique ivresse de l’instantané qui retentit de très loin.
L’aventure des débuts refuse de revoir la survie, de suivre le combat contre la vie chaque nuit !
Ses longueurs et ses somnolences sont fugitives et craintives contre vents et marées
Et au fond de chaque envie cachée, on n’entend que les cris emmitouflés, que les bruits ennuyés
Mais il arrive ce moment mystique où on n’entend plus rien sauf les échos et les écumes
Elle; flottante, scintillante, ardente sur le dos des bulles effervescentes ;
Ça monte, ça descend, ça apparait, ça réapparaît, ça transparait mais enfin ça disparait
Ses notes mélodieuses rappellent l’appartenance condamnée par l’errance ;
Elle apprend prudemment les premiers pas au goût mentholé ;
Elle essaie de gagner la confiance en toute prudence figée ;
Comment va-t-elle arriver ? Comment va-t-elle pouvoir finir cette longue danse ?
Est-ce vers l’infini qu’elle compte aller, si hésitante si méfiante ?
Ou simplement le rêve de transformer chaque instant en éternité
Qui empêche de voir le ciel incliné devant l’ambition de l’immortalité ?
Crédit photo : Salt workers of Marakkanam, image capturée de Wikimedia, domaine public.
Et puis, cette douleur d’attendre, d’être dans le besoin, dans l’urgence de se mettre face à face à ce rien, fait peur ;
Les vagues se serrent mais leur trait éphémère est un sort qui tremble sur le quai des bords
Leur appellation pleine d’espoir comme un talisman devient leur seul trésor
Elles ne résistent pas au temps, elles partent en quelques éclats, elles meurent au fond profond ;
C’est vrai que le rêve prend de l’ampleur ; mais il fallait bien reconnaître son début, son cours, ses limites, puis la fin d’un souvenir enfoui ;
Quelques instants, quelques espérances, ça fait du bien mais rien n’est sûr ! Rien n’est certain tellement c’est dur ! Rien !
Ici ou là, ici ou ailleurs, la mer, le ciel et la terre
Venez chercher avez nous des prières célestes qui nous rapprochent des rivages, qui nous libèrent des cages
Plus loin, à moitié endormi, à moitié nu, d’autres vagues naissent puis disparaissent ;
Les forces des débuts sont fragilisées et les efforts sont fatigués devant le cycle éphémère
Après de longs combats sévères menés et rejetés pour résister on se laisse faire
On est ébloui et ébahi face à ce spectacle à rebondir, on sort la tête de l’eau avec une nette insistance
Tout s’en va même ceux qu’on croit les plus fidèles et les plus forts !
L’amour ne dure qu’un instant !
Un instant est une fenêtre sur la vie !
Évitons de le fuir
Évitons de l’attendre
Évitons de le ralentir
Évitons de ne pas le sentir
Évitons de ne pas sourire
Les promesses et les caresses se multiplient
Il faut juste y croire et toujours dire à chacun des instants retenus : tu nous aides à vivre, tu nous enivres. Tu es la preuve d’exister et la sensation d’un secret.
Hanen Marouani, « L'éphèmère est le secret d'une vie », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique / Festival Le Printemps des Poètes Mars 2022 | « L'éphémère aux féminin, masculin & autre », Recueil collectif des périodiques féministes de l'association SIÉFÉGP, mis en ligne le 21 mars 2022. Url :
Si l’on en croit la psychanalyse, le patronyme serait un signifiant déterminant à partir duquel chacun construirait son identité et tracerait son chemin de vie.
Aussi, aucune surprise de découvrir que la quête artistique de Bénédicte Bach a partie liée avec l’eau puisque « bach » en allemand se traduit par cours d’eau ou ruisseau. Quant à la musicalité indéniable des œuvres de l’artiste, il suffit de songer à la famille de Jean-Sébastien Bach composée de très nombreux musiciens et dont il fut le premier en titre !
Bénédicte Bach poursuit un cheminement poétique et onirique qui l’amène, selon ses dires, « à remonter le cours de l’eau jusqu’à la dernière goutte ».
Dans son exposition présentée à Strasbourg à la galerie « La Pierre large » et qu’elle intitule « Le rêve est l’aquarium de la nuit », ses photographies nous immergent d’emblée dans l’élément premier jusqu’aux profondeurs obscures où sont enfouis nos mythes et nos fantasmes fondateurs.
L’artiste plasticienne est à l’écoute du vagissement de l’eau, elle s’abandonne corps et âme à une rêverie contemplative qui l’entraîne dans des abysses à la fois proches et lointaines où elle n’a de cesse de capter « la complainte des vagues » qui « portent en elles les larmes des sirènes ».
Loin de s’enchaîner comme Ulysse, Bénédicte Bach répond à l’appel plaintif des sirènes et ses images se fondent dans l’éblouissement d’une écriture à la fois liquide et musicale.
Ces larmes qui sont autant de notes de musique, la plasticienne nous les restitue dans une installation où des gouttes de résine bleues et vertes, suspendues à de longs filaments, oscillent au-dessus d’un miroir circulaire qui devient un puits sans fond...Notre conscience s’y perd, s’y noie, prise dans le filet d’un rêve hypnotique. Nous retournons dans l’eau foetale de la mer-mère, bercés par le roulis des images de vagues qui déroulent l’infini où notre origine et notre finitude confinent. « Le linceul des rêves » ainsi nommé par l’artiste est cette blanche écume ourlée de fine dentelle qui nous renvoie inéluctablement à ces limbes de la mémoire qui se défont et se noient dans les abîmes de notre inconscient….
Bénédicte Bach possède l’art d’abolir le temps, elle découpe dans l’instant éphémère, des fragments d’éternité dont la luminescence radieuse et éminemment poétique réenchante le regard.
Sa vidéo sonore en couleur « Waterdrop » évoque « l’évanescence du temps », le temps s’égoutte « écho lointain d’un océan rêvé », l’essence d’un tout dans un tout petit rien », écrit l’artiste.
Nul doute que la quête intemporelle de Bénédicte Bach fait écho à celle d’Arthur Rimbaud qui l’illustre dans « Le bateau ivre » par ces vers magnifiques « Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème / De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, / Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême / Et ravie, un noyé pensif parfois descend ; »*
Et la plasticienne de nouer et dénouer dans ses œuvres, la trame d’un long poème où l’ombre et la lumière dansent à la crête des vagues depuis la nuit des temps. Dans « Carnage », Audiberti fait fusionner l’eau qui reflète le ciel et qui devient cet « azur liquide » que Bénédicte Bach a su incontestablement capter dans ce temps immobile où l’âme de la rêveuse a jeté l’ancre.
* Voir Rimbaud, Œuvres complètes, Établissement du texte, présentation, notices, notes, chronologie et bibliographie Jean-Luc STEINMETZ, Paris, Éditions GF Flammarion, 2010, pp. 130-133, p. 130, §/quatrain n°24.
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Pour citer cet article inédit
Françoise Urban-Menninger, « La mer & l’éphémère chez Bénédicte Bach », illustrations par Bénédicte Bach, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique / Festival Le Printemps des Poètes Mars 2022 | « L'éphémère aux féminin, masculin & autre », Recueil collectif des périodiques féministes de l'association SIÉFÉGP, mis en ligne le 19 mars 2022. Url :
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