18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 07:58

 

Événements poétiques | ReConfinement | Rêveries fleuries | Jour 50

 

 

 

 

 

Tu rêves

 

 

 

 

 

 

Tiphaine Mora

 

 

 

© Crédit photo : Illustration du conte "La petite fille aux allumettes",  Caputre du livre par LPPDM, du conteur Hans Christian Andersen, tombé dans le domaine public.

 

 

 

 


 

Dans la nuit froide de l’oubli

De décembre

Quand scintillent les couronnes aux portes 

Et le givre sur les auvents

Tu glisses

Dans le silence et la torpeur

Reine des neiges glacée jusqu’au cœur

Tu dors

L’hiver brille sur les bancs

Mais il n’y a pas de bois dormant

Juste une rue vide de pas

Et alors que sourde la fête

Jeune femme aux allumettes

Tu rêves

D’étreinte, de feu, de chaleur

Mais il n’y a plus rien à craquer

Tous les verrous sont tirés

Et alors que le soir s’avance 

Tu penses

Que ça passe vite trente ans

Mais qu’on part si lentement

Sous les étoiles de décembre

Quand scintillent les couronnes aux portes

Et le givre sur les auvents.

 

 

 

 

***

 

Pour citer ce poème philanthropique 

 

Tiphaine Mora, « Tu rêves », poème philanthropique inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 18 décembre 2020. Url :

http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/tm-tureves

 

 

 

 

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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 11:58

 

Événements poétiques | ReConfinement | Rêveries fleuries | Jour 49

 

 

 

 

 

 

Bouquet de rêveries fleuries 

 

 

 

Sophie Weill

 

 

Crédit photo : roses blanches, domaine public.

 

 


 

Chrysanthèmes

 

 

Tu me fais sentir l’amour et nos odeurs mêlées forment un étrange bouquet

De lilas, de rosiers, de chrysanthèmes

Ces fleurs de cimetière que mon père offrit à ma mère le jour de ma naissance

Il ne savait pas ce qu’étaient ces fleurs-là

Mais peut-être entendit-il dans leur nom résonner 

Un thème qu’il n’effleurait jamais.

 

 

 

Au jardin des plantes

 

 

Au jardin des plantes deux singes sont passés 

Ils nous ont regardé

Ont-ils vu qu'un jour nous étions eux 

Dans leurs yeux miroitait

Qui  un jour ils seraient.

 

 

 

 

Djinn

 

 

Mon odeur de terre, ton odeur de fleurs

Ensemble créent notre saveur

Tel un djinn, d’elle, émane une femme-fleurs

Enterrant ses pleurs, source des couleurs.

 

 

 

Rose

 

Où rit-elle ?

 

Dans le prénom que je viens de dire

Je le respire, tu me l'inspires

Je l'expire dans ta bouche, entre tes lèvres

Je dis "où" et elle rit.

 

Rit dans ma bouche qui s'ouvre pour dire

Le nom de ton être, les sons de ses lettres

Rit dans la tienne pour qu'en ce prénom

Rose s'éclose.

 

Elle se rit de nous, mais nourrit nos bouches qu'elle réunit

Et sa langue de fleur, douce et âcre à la fois

Révèle ceux qui rêvent d'elle.

 

 

 

Haïku 

 

 

Ta tige

Mes pétales

Une fleur.

 

 

***

 

Pour citer ce bouquet de poèmes d'amour 

 

Sophie Weill, « Bouquet de rêveries fleuries » composé de cinq poèmes inédits, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 17 décembre 2020. Url :

http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/sw-bouquetdereveriesfleuries 

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Reconfinement Amour en poésie
16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 15:25

 

Événements poétiques | ReConfinement | Poésie audiovisuelle | Rêveries fleuries | Jour 48

 

 

 

 

 

 

Rêve Sel d'Étoile

 

&

 

Rêverie 

 

en balançoire​​​​​​​

 

 

 

 

Nicole Coppey

 

Site officiel : http://www.nicolecoppey.com/

 

Chaîne officielle YouTube : https://www.youtube.com/channel/UC_Mt28JgxfzPW91iaO7TS1g

 

 

 

Rêve Sel d'Étoile

 

 

 

© ​​​​​​​​​​​​​​​​​Crédit photo : Nicole Coppey, Rêve Sel d'Ètoile Or, calligramme, 2020.

 

 

Description :

L'auteure  a déclamé ce calligramme dans un court-métrage, voir ci-dessous, où elle est accompagnée de plusieurs musiciennes et musiciens.

 ​​​​​

Lien du poème audiovisuel :

 

https://youtu.be/U7AapeTrAqw

 

 

Rêverie en balançoire 

 

 

 

 

© ​​​​​​​​​​​​​​​​​Crédit photo : Nicole Coppey, Rêverie Balancoire Or, calligramme, 2020.

 

 

Description :

L'auteure  a déclamé ce calligramme dans un court-métrage, voir ci-dessous, où elle est accompagnée de plusieurs musiciennes et musiciens.

 ​​​​​

Lien du poème audiovisuel :

 

https://youtu.be/w1xEnntpIJY

 

***

 

Pour citer ces poèmes audiovisuels 

 

Nicole Coppey (calligrammes audiovisuels inédits), « Rêve Sel d'Étoile » & « Rêverie en balançoire », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 16 décembre 2020. Url :

http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/nc-reveseldetoile

 

 

 

 

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15 décembre 2020 2 15 /12 /décembre /2020 11:30

 

Événements poétiques| ReConfinement | Rêveries fleuries | Jour 47

 

 

 

 

 

 

Extraits de

 

« Dans la marge d'un

 

horizon ébouriffé »

 

(inédit)

 

 

 

 

 

Martine L. Jacquot

 

 

​​​​​​​​​​​​​​​​​Crédit photo : "Ciel bleu en Touraine", domaine public, Commons.

 

 

 

Épitaphe

 

L’instant a été bref. La journée a passé trop vite. La saison a été si courte. Tout n’a duré que l’espace d’un éclair. A-t-il entendu le chant des oiseaux au soleil levant malgré le brouhaha des nouvelles d’hier ? A-t-il lu le message dans mes yeux par-dessus le journal noirci de l’encre des erreurs des hommes ? Il regardait des photos fanées alors que je plantais des fleurs. Que nous sommes-nous dit finalement ? Que m’a-t-il dit, sinon qu’il manquait de temps ? Le café du matin n’est pas amer, il a un goût de solitude et je regarde le fond de ma tasse, comme si un message allait apparaître.



 

Route

 

À quoi bon crier s’il n’y a pas de mur pour renvoyer l’écho ? Tous passent à la vitesse de la lumière, en ne laissant qu’une trace indéchiffrable sur le cahier de ma vie. Tous passent sans prononcer la moindre parole. Quelle empreinte laisserons-nous sur l’âme du monde ? J’écris à 100 km à l’heure parce qu’un jour, demain de viendra pas. J’écris même si tout est dérisoire et que sur la ligne d’horizon, les larmes ont effacé le maquillage et que les mots ont perdu leur sens. Je suis une maison à vendre au milieu d’un champ de pierres. 

 

Escalier


Je tisse un linceul avec quelques mots dans le tourbillon de flocons sur le ciel de nuit. La ville va s’endormir. Les passants sont rares et furtifs. Nous glissons tous vers la terre sans le savoir, sans y penser. Pour y dessiner des anges de neige. Il y a plusieurs milliers d’années que j’apprends à lire, et pourtant je ne comprends pas l’alphabet de la vie. Il neige avec acharnement et nous continuons de traverser le temps. Il arrivera un moment où nous deviendrons statues.


 

Crépuscule

 

J’escalade un autre horizon ébouriffé de parures noires sur écran voilé. Au loin, il y a des innocents écorchés et des madones qui ont vendu leur âme. On pénètre dans l’obscurité comme on se glisse dans un gant, dont le velours n’a pas la même douceur pour tous. Je me souviens de ce couple qui s’embrassait inlassablement dans un café au cœur de la ville. Leur reflet se peignait sur les lunettes de l’homme assis en face de moi. J’aurais dû lui offrir un baiser. Comme frôlement intempestif et audacieux.

 

Cartes

 

Chaque matin, je brasse les cartes comme si elles allaient se mettre en place d’elles-mêmes. Qui aurait cru que je resterais sourde aux poèmes écrits sur feuillets brûlés, que je suivrais des pas par-delà des sentiers obliques abandonnés, et plus loin, plus loin encore. Je m’adosse contre le passé. Ce qu’on écrit, on le puise dans une réalité que l’on a inventée. Un tout fait de petits riens. C’est ainsi que l’on devient laid et que l’on vieillit définitivement.

 

 

Désert 

 

Rien ne sert de décrypter la déchéance ni de fouler la jachère. Nous surgissons dans l’instant que nous ne choisissons pas comme pantins inadaptables, amas de mots pour nommer ce qui encombre ou n’existe pas, dans l’aporie d’un désert affectif. Nous cherchons à posséder dans la dépossession de l’amour, nous reproduisant en parlant de choses concrètes, mais éphémères. À l’orée, au cœur d’une géomancie d’offrandes, je mendie. Ne me cherchez pas. Je ne suis pas où vous croyez. Il ne reste aucun espace libre dans ce lugubre univers que vous créez. 



 

Absences

 

La ville où je marche vibre sous une cuisante lassitude. Personne ne parle, mais tout le monde porte un fardeau de misère et d’abandons successifs. Lacérations invisibles sous un masque de deuils mal vécus. Ce monde manque de joies innocentes, fiction puisée dans une nostalgie mensongère. Sans doute aurait-il fallu infliger la peine de mort aux bourreaux d’enfants. Sans doute aurait-il fallu les crucifier sur la place publique.



 

Masque

 

Est-ce la mort qui s’installe insidieusement dans les interstices du masque prématurément posé sur certains visages ou la peur qui peint des signes indéchiffrables et affolants ? Nul ne saurait le dire. Nous traversons des galaxies pendant quelques éternités avant de pouvoir dire que nous sommes arrivés. Pendant ce temps, court le vent et fument les cheminées. Pendant ce temps, se battent certains sans plus savoir pourquoi. Pendant ce temps, dorment les dieux et s’enchaînent les désastres. 

 

 

On publie ci-dessous la version originale en bleu des extraits pour vous permettre de visualiser le texte en couleur :

 

 

Épitaphe

 

L’instant a été bref. La journée a passé trop vite. La saison a été si courte. Tout n’a duré que l’espace d’un éclair. A-t-il entendu le chant des oiseaux au soleil levant malgré le brouhaha des nouvelles d’hier ? A-t-il lu le message dans mes yeux par-dessus le journal noirci de l’encre des erreurs des hommes ? Il regardait des photos fanées alors que je plantais des fleurs. Que nous sommes-nous dit finalement ? Que m’a-t-il dit, sinon qu’il manquait de temps ? Le café du matin n’est pas amer, il a un goût de solitude et je regarde le fond de ma tasse, comme si un message allait apparaître.



 

Route

 

À quoi bon crier s’il n’y a pas de mur pour renvoyer l’écho ? Tous passent à la vitesse de la lumière, en ne laissant qu’une trace indéchiffrable sur le cahier de ma vie. Tous passent sans prononcer la moindre parole. Quelle empreinte laisserons-nous sur l’âme du monde ? J’écris à 100 km à l’heure parce qu’un jour, demain de viendra pas. J’écris même si tout est dérisoire et que sur la ligne d’horizon, les larmes ont effacé le maquillage et que les mots ont perdu leur sens. Je suis une maison à vendre au milieu d’un champ de pierres. 

 

Escalier


Je tisse un linceul avec quelques mots dans le tourbillon de flocons sur le ciel de nuit. La ville va s’endormir. Les passants sont rares et furtifs. Nous glissons tous vers la terre sans le savoir, sans y penser. Pour y dessiner des anges de neige. Il y a plusieurs milliers d’années que j’apprends à lire, et pourtant je ne comprends pas l’alphabet de la vie. Il neige avec acharnement et nous continuons de traverser le temps. Il arrivera un moment où nous deviendrons statues.


 

Crépuscule

 

J’escalade un autre horizon ébouriffé de parures noires sur écran voilé. Au loin, il y a des innocents écorchés et des madones qui ont vendu leur âme. On pénètre dans l’obscurité comme on se glisse dans un gant, dont le velours n’a pas la même douceur pour tous. Je me souviens de ce couple qui s’embrassait inlassablement dans un café au cœur de la ville. Leur reflet se peignait sur les lunettes de l’homme assis en face de moi. J’aurais dû lui offrir un baiser. Comme frôlement intempestif et audacieux.

 

Cartes

 

Chaque matin, je brasse les cartes comme si elles allaient se mettre en place d’elles-mêmes. Qui aurait cru que je resterais sourde aux poèmes écrits sur feuillets brûlés, que je suivrais des pas par-delà des sentiers obliques abandonnés, et plus loin, plus loin encore. Je m’adosse contre le passé. Ce qu’on écrit, on le puise dans une réalité que l’on a inventée. Un tout fait de petits riens. C’est ainsi que l’on devient laid et que l’on vieillit définitivement.

 

Désert 

 

Rien ne sert de décrypter la déchéance ni de fouler la jachère. Nous surgissons dans l’instant que nous ne choisissons pas comme pantins inadaptables, amas de mots pour nommer ce qui encombre ou n’existe pas, dans l’aporie d’un désert affectif. Nous cherchons à posséder dans la dépossession de l’amour, nous reproduisant en parlant de choses concrètes, mais éphémères. À l’orée, au cœur d’une géomancie d’offrandes, je mendie. Ne me cherchez pas. Je ne suis pas où vous croyez. Il ne reste aucun espace libre dans ce lugubre univers que vous créez. 



 

Absences

 

La ville où je marche vibre sous une cuisante lassitude. Personne ne parle, mais tout le monde porte un fardeau de misère et d’abandons successifs. Lacérations invisibles sous un masque de deuils mal vécus. Ce monde manque de joies innocentes, fiction puisée dans une nostalgie mensongère. Sans doute aurait-il fallu infliger la peine de mort aux bourreaux d’enfants. Sans doute aurait-il fallu les crucifier sur la place publique.




 

Masque

 

Est-ce la mort qui s’installe insidieusement dans les interstices du masque prématurément posé sur certains visages ou la peur qui peint des signes indéchiffrables et affolants ? Nul ne saurait le dire. Nous traversons des galaxies pendant quelques éternités avant de pouvoir dire que nous sommes arrivés. Pendant ce temps, court le vent et fument les cheminées. Pendant ce temps, se battent certains sans plus savoir pourquoi. Pendant ce temps, dorment les dieux et s’enchaînent les désastres. 

 

 

***

 

Pour citer ces contes du confinement 

 

 

Martine L. Jacquot, « Extraits de Dans la marge d'un horizon ébouriffé (inédit) », contes inédits du confinement, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 15 décembre 2020. Url :

http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/mlj-extraits-horizon

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Reconfinement

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