N°13 | (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices | Critique & réception | Handicaps & diversité inclusive
Soisik Libert
« Trombes en carré d’or vierge »,
L’Harmattan 2022, 81 pages, 12€
© Crédit photo : Première de couverture du recueil de Soisik Libert, Trombes en carré d’or vierge.
La poète se retrouve face à un monde abîmé enfoncé dans les ténèbres et son souhait n’est autre que de voir ce monde traversé par un rayon de lumière. Avec des mots justes elle décrit les atrocités qui prennent forme « Dans la topographie gluante de la cité » où la recherche d’un éden terrestre engendre des situations ingérables fruits d’une civilisation naufragée et chargée de tant de paradoxes que l’Humanité soit « en état de choc ».
On dit que la nuit porte conseil mais elle peut être aussi synonyme d’effroi. Aussi La poète se penche-t-elle sur les victimes de la nuit. La nuit perverse et démoniaque de ceux qui s’y aventurent, ceux en mal d’existence :
« Nuit chaotique
criblée de prospectus
de seringues
et d’infarctus
du myocarde »
Elle souligne également le manque de tolérance face à la différence de l’autre :
« Accusé l’autre
dans ses choix de vie
critiquer par principe
dans un amène sourire »
C’est un monde qui va à vau-l’eau est dans le paraître. C’est aussi un :
« Monde incohérent
qui se cherche
au milieu des livres
et se cache
derrière des slogans »
Dans ce monde il y a aussi :
« des guérites qui clignent de l’œil
dans leur devanture
pimpante et menteuse »
C’est un monde qui s’accroche aux futilités par manque de bon sens et de discernement.
Tout est à refaire car le monde semble se tromper de sens par manque de bon sens.
© Crédit photo : Quatrième de couverture du recueil de Soisik Libert, Trombes en carré d’or vierge.
Le poète est avant tout un être lucide et doté d’une grande sensibilité. Il sait lire entre les lignes et révèle des vérités. Et pour cause, notre poète fait montre d’une grande perspicacité en nous livrant sa perception des choses :
« Je vois
au fond de la nuit
la détresse
d’un monde évanoui
Qui gronde
et couve encore
ses carats de lumière »
Et encore :
« Je vois
gravés sur ce mur
des serments tressés
qui me grisent
derrière
la chaîne épineuse des tags. »
Selon elle, ce monde doit cesser de cultiver le paraître pour apprendre à être.
Elle est aussi celle qui cherche la lumière. La lumière qui réchauffe le cœur et l’esprit :
« Dans la tresse du soleil
tu laisses éclater ta joie »
Malgré sa plume subtilement incisive, elle chante aussi l’amour :
« Couvre mon corps
de ton haleine
Viens dans ma place
Réchauffe ma nuit
Je marche dans la ville
Enfant perdu
uni à tes côtés
je marche dans la ville
ivre de ta voix
qui s’est tue »
© Maggy DE COSTER
***
Pour citer ce texte inédit
Maggy De Coster (texte & images), « Soisik Libert, « Trombes en carré d’or vierge », L’Harmattan 2022, 81 pages, 12€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°13 | PRINTEMPS 2023 « (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices », mis en ligne le 23 juin 2023. URL :
http://www.pandesmuses.fr/no13/mdc-trombesencarredor
Mise en page par David
© Tous droits réservés
Retour au sommaire du N°13▼
Lien à venir...
Citation brève de ce texte inédit
Maggy De Coster (texte & images), « Soisik Libert, « Trombes en carré d’or vierge », L’Harmattan 2022, 81 pages, 12€ », http://www.pandesmuses.fr/no13/mdc-trombesencarredor