À lire aussi l'entrevue réalisée avec Nour Cadour :
Hanen Marouani, « Entretien avec la jeune poétesse, romancière et peintre franco-syrienne Nour Cadour », avec des œuvres de l'artiste et deux photos de Natalie Rezelmann & Ulysse Agassin
Nour Cadour, « Extraits poétiques de mes trois recueils », Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels & fictifs », n°2 & Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 24 août 2022. URL :
Profession ou activités : médecin, peintre, poétesse, romancière
Site Internet, Blog, liens sites de ventes : nourcadour.com ; nourapaintings.com, lappeaustrophe.com
Biographie
Peintre et poétesse française d’origine syrienne, Nour CADOUR est née en 1990 en Lozère et réside à Montpellier. Elle exerce en tant que médecin nucléaire. Elle publie son premier roman « L’âme du luthier » chez Hello Éditions en février 2022.
Engagée dans la poésie, elle remporte le prix Jacques Raphaël-Leygues de la Société des Poètes Français en 2021 pour son recueil de poèmes « Larmes de lune » et le prix des « Nouvelles Voix d’Ici » de la maison de la poésie Jean Joubert à Montpellier avec ce même recueil. Elle remporte également la mention spéciale du jury du concours international de Poésie en Liberté en 2014 dans la catégorie « étudiants de France » et devient membre du jury puis attachée de presse pour eux. Elle vend notamment ses peintures poétiques pour cette association au nom de « Noura paintings ». En 2020, elle est finaliste du prestigieux prix Hemingway de la nouvelle avec sa nouvelle « La Toile ». Elle est la co-créatrice et membre active de l’association de poésie montpelliéraine « L’Appeau’Strophe » qui vise à promouvoir la littérature et notamment la poésie. Elle participe régulièrement aux podcasts poétiques de « Mange des mots ». Elle a découvert la peinture en autodidacte depuis deux ans maintenant et continue perpétuellement d’évoluer. Elle expose régulièrement dans des librairies Montpelliéraines, endroits encerclés de livres qui lui tiennent à cœur. L’été dernier, elle participe avec ses tableaux à l’exposition Afrika d’Art.
Bibliographie
Publications individuelles :
– Roman « L’âme du luthier » chez Hello Éditions en janvier 2022
– Recueil de poèmes « Larmes de lune » chez L’Appeau’Strophe en septembre 2022, prix Jacques Raphaël-Leygues de la société des Poètes Français.
Publications collectives :
– Anthologie « Les voix de l’extrême », 2022, cinq poèmes sur le thème « Éphémère ».
– Anthologie « Couleurs Ukrainiennes », La Nouvelle Pléiade, mai 2022.
– Anthologie « 1001 plumes », 2022 : poème « À l’aube d’un jour vide » Revue « Débridé », 2021 : poème « Fièvre du pays »
– Revue Au Mbongui, 2022, nouvelle « L’intermède du tam-tam »
– Revue Poetiquetac, plusieurs poèmes dans le numéro de juin 2022.
– Revue L'Étrave de poètes sans frontières, numéro 269 mai-juin, avec le poème « Prisonnière d’ombre »
H.M – Nour Cadour qui êtes-vous et comment êtes-vous venue au monde de l’écriture?
Nour Cadour – Je suis une femme franco-syrienne de 32 ans, passionnée depuis toujours de littérature. Enfant, je dévorais les livres et j’ai toujours rêvé d’écrire. C’est ma mère qui m’a poussée au début à écrire, en tenant un petit carnet de tous les livres que je lisais, avec un court résumé du livre accompagné d’une critique, et ce dès l’âge de 10 ans. Puis, j’ai commencé par écrire des nouvelles. En seconde, j’ai eu une professeure de Français fabuleuse, Annick Peyre-Lavigne, qui, à travers mon écriture, m’a appris que j’avais un style poétique. Je ne connaissais rien alors à la poésie. Elle me parle du concours international de poésie en liberté. Je décide d’y participer avec le premier poème que j’avais écrit « Lettre E » et j’avais remporté la mention spéciale du jury dans la catégorie étudiants de France en 2014. Ce prix m’a vraiment encouragée à continuer d’écrire, en me rassurant sur le fait que ce que j’écrivais était apprécié. Mon premier retour en Syrie depuis la guerre, durant l’été 2021, est marquant. Je décide alors de prendre les mots pour dénoncer. Étant là-bas, j’écris et finis mon premier recueil de poèmes « Larmes de lune » qui remporte par la suite le Prix Jacques Raphaël-Leygues de la Société des Poètes Français en 2021 et le Prix des « Nouvelles Voix d’Ici » de la maison de la poésie Jean Joubert à Montpellier.
Concernant mon premier roman, je sentais depuis longtemps que j’avais envie d’écrire un roman qui traitait de la Syrie, pour montrer aux gens une autre image de ce pays dont on entend parler uniquement à cause de la guerre. Durant le confinement, j’étoffe alors une de mes nouvelles très appréciée auprès de mes amis « L’âme du luthier », et décide d’en faire un roman qui se passe entre la Syrie et la France.
H.M – La médecine et l’écriture: quelles divergences et quelles convergences ?
Nour Cadour – C’est une question très intéressante car je trouve que l’une nourrit l’autre. En médecine, à travers les patients que l’on soigne et les pathologies que l’on rencontre, on apprend l’empathie. Et pour moi, notamment pour écrire un roman avec des personnages, l’empathie est nécessaire pour pouvoir être complètement dans la tête du personnage.
Par ailleurs, en médecine et dans ma spécialité, j’ai été confrontée depuis mes études durant mes stages en cancérologie à l’espoir et la mort. Je trouve que l’on perçoit les choses différemment et on acquiert une sorte de maturité de la vie. Et qu’est-ce écrire ? si ce n’est célébrer la vie tout en dénonçant ce qui nous entoure ? Les chemins de vie (notamment les patients souffrant de maladie d’Alzheimer ou en cancérologie) m’ont poussé aussi à écrire sur ces sujets, en apportant une démarche et réflexion différentes que scientifique pure. Pour les deux disciplines, une partie de la guérison se fait à travers les mots: quand on va soulager un patient à travers nos paroles, et quand on va écrire un poème qui nous mène nous-mêmes à guérir et permet de guérir le monde dans lequel on vit. La médecine et l’écriture mettent pour moi l’humain au centre de leurs réflexions, et ce sont toutes deux des disciplines humanistes en ce sens qui se complètent.
H.M – Nous pleurons pour diverses raisons. L’écriture et la poésie sont-elles la meilleure raison d’approfondir ces raisons ?
Nour Cadour – C’est une façon particulière de voir les choses. Pour moi, l'écriture et la poésie sont là pour dire, même ce qui heurte, en les agrémentant d'esthétique, nous aidant ainsi à les supporter et à nous révolter....
Je vois les mots comme un combat pacifiste qui vont amener les gens à se questionner. Je me suis rendue compte, en lisant de nombreux romans et en écoutant des auteurs, que l’écrivain a le pouvoir de changer les choses au quotidien. Car ce que l’on transmet a le pouvoir d’être lu puis analysé par les gens. Ou du moins d’apporter une autre vision du monde aux personnes qui l’entourent. C’est ce que je cherche à faire grâce à ma poésie. Montrer du doigt certaines situations- qui peuvent être belles, violentes ou inacceptables- puis pousser les gens à se questionner à ce sujet. Ma poésie est une poésie engagée. Je ne la vois pas autrement.
H.M – Marguerite Duras a dit que « s’il n’y avait ni la mer ni l’amour, personne n’écrirait des livres » et que peut-on dire des astres et de la lune et à quel point leur représentation dans vos écrits peut être synonyme d’engagement ?
Nour Cadour – C’est une très belle citation de Duras que j’aime beaucoup. La lune est mon astre favori. On n’en voit pas forcément la lumière, mais même quand on ne la voit pas, elle est toujours là. Elle est comme chacun d’entre nous. Nous existons par notre individualité lumineuse, avec parfois peu d’énergie et un trop plein d’énergie qui nous ramènent à notre finalité : tout est cyclique. Paul Klee disait d’ailleurs « La lune est le rêve du soleil ».
Dans mon recueil de poèmes, « Larmes de lune » est un chant de questionnements sur la guerre et 1’exil. Les larmes symbolisent donc la souffrance et le chaos créé par la violence des hommes. Mais, au milieu de ces larmes, la poésie détonne comme un murmure d’espérance, une respiration nouvelle où chaque nuit la lune change, symbole de beauté, de renouveau et d’espoir.
H.M – Quels sont vos meilleurs alliés dans le monde de la créativité et dans la foule ?
Nour Cadour – Mes meilleurs alliés, c’est drôle à dire, mais ce sont justement les mots. Je m’enrichis moi-même énormément de lecture (poésie et roman de littérature principalement) qui m’aident à stimuler et étoffer ma créativité. Sinon, la nature aussi est source d’inspiration. Quand j’écrivais mon roman, j’allais tous les jours marcher une heure auprès de la rivière Le lez de Montpellier. Les bruits, les odeurs, les sensations, les lumièrent étaient une sorte de méditation tout en alimentant mon inspiration. Au fur et à mesure que je marchais, tout en observant, les idées venaient. L’observation et la contemplation sont indispensables pour moi.
Enfin, je pense que les rencontres que nous faisons, notamment amicales, sont également une belle source de créativité. Les gens, à travers leur propre histoire, nous enrichissent d’empathie et d’expérience.
H.M – L’expérience du confinement et les arts, jours de survie en période grise, un état d’urgence pour conjurer la mort ou la meilleure des solutions pour célébrer la vie ? Quels liens et quels apports ?
Nour Cadour – Le confinement pour moi est le moment où j’ai commencé à peindre en autodidacte. La peinture est le prolongement de la poésie à propos des choses sur lesquelles on ne peut mettre de mots justement. Juste poser une émotion, une sensation. J’ai découvert la peinture en autodidacte à travers mes observations répétées. Je définis d’ailleurs mon art, en toute humilité et à mon niveau, d’art SOSI, basé sur la Sensation, l'Observation, le Sentiment et l'Impression. Ma peinture laisse libre cours aux sensations et à l’interprétation de tout un chacun. Pour allier jusqu’au bout mes deux arts qui me tiennent à cœur, j’ai choisi justement d’accompagner chacun de mes tableaux d’un court poème.
Et je vends mes tableaux pour les deux associations de poésie dont je fais partie (L’Appeau’Strophe et Poésie en liberté) dont je suis membre active et qui ont beaucoup d’importance pour moi. Le message que je souhaite transmettre est avant tout un message d’amour : l’amour du monde et de son prochain quel que soit son origine. Ce n’est pas pour moi un état d’urgence pour conjurer la mort mais au contraire, célébrer la vie et ce qui nous entoure.
H.M – Des toiles à votre image, chaleureuses, audacieuses et amoureuses ? S’agit-il vraiment d’une “technique” de défendre la joie ou d’éterniser l’instant sans voix ?
Nour Cadour – Je cherche avant tout à travers mes toiles à célébrer la vie, l’amour de son prochain et la tolérance. J’utilise mes pinceaux comme un message de paix et utilise mes couleurs pour refléter le monde merveilleux qui nous entoure. Par ailleurs, la double culture et la passion pour les voyages ont énormément nourri ma créativité et mon ouverture d’esprit. Pour écrire et peindre le monde qui nous entoure, il faut déjà en être un fervent passager et acteur en mon sens.
H.M – D’après vous comment construire le monde de demain puisque c’est votre projet majeur ?
Nour Cadour – Pour moi la poésie est essentielle dans le monde dans lequel on vit, et d’autant plus aujourd’hui avec tout ce qui se passe. Tout le monde est poète. La poésie est l’attention que l’on va apporter aux choses qui nous entourent, et mettre des mots dessus. C’est une ressource accessible à tous. La poésie nous aide à aborder chaque journée avec sérénité, joie et beauté. Elle est une sorte de philosophie à mes yeux qui nous permet de modifier notre regard sur le monde de façon pacifique. Je crois que le pouvoir de la poésie n’est peut-être pas de changer le monde directement mais de changer notre rapport au monde. Et c’est en changeant notre rapport au monde et à soi que l’on peut changer le monde.
Le monde de demain pour moi est un monde bienveillant où l’amour est au centre.
H.M – Quels sont vos prochains projets et événements ?
Nour Cadour – Mon premier recueil de poèmes « Larmes de lune », édité par L’Appeau’Strophe, est disponible actuellement en pré-commande et sortira le premier septembre pour la rentrée littéraire.
Mes deux prochains projets sont poétiques :
– « Le silence pour son » est un recueil de poèmes qui regroupe les voix de femmes à travers le monde (un poème par ville et par pays) : leur quotidien, leurs peurs, leurs souffrances. Ces poèmes donnent la parole à ces femmes oubliées, dont le son est quasiment silencieux. Mais, malgré les divergences de cultures ou de traditions, la parole est la même et reste unie. Je voulais montrer que les problématiques des femmes restent les mêmes à travers le monde, et ce qu’elle que soit la culture de chacune. Ce recueil a déjà trouvé un éditeur, je vous en dirai plus très prochainement.
– « Corps-mémoire » est un questionnement identitaire des traumatismes qui hantent un corps. Son propre corps, mais aussi celui que l’on transmet de génération en génération. Dans ce poème fleuve, on découvre l’histoire de cette femme poète, « Femme-gare sans destination », qui nous transporte dans son passé, à travers sa chair. Dans un style poético-narratif, j’essaie de donner voix au corps du personnage. Le corps est alors un chemin d’exil, de deuil, de joie, de résistance, d’appartenance et de transmission.
– lecture lors du festival des voix vives à Sète le vendredi 29 juillet de 10h à 12h avec mon association de poésie “L’Appeau’Strophe”.
– soirée de lancement du recueil de poèmes à Montpellier à “L’original” le lundi 29 août à 19h pour une performance texte/danse contemporaine, avec Marina Lick.
– soirée de lancement du recueil de poèmes à Paris au “Salon Nun” le vendredi 9 septembre à 19h pour une performance texte/musique, avec Paul Hellec à l’oud.
– brunch littéraire le 8 octobre de 14h à 18h avec “The Soul Village”, dans le 10ème à Paris.
– Chaque premier lundi du mois, soirée poétique en musique avec “L’Appeau’Strophe” à Montpellier à “L’original”.
Pour citer ces entretien & œuvres artistiques inédits
Hanen Marouani, « Entretien avec la jeune poétesse, romancière et peintre franco-syrienne Nour Cadour », avec des œuvres de l'artiste et deux photos de Natalie Rezelmann & Ulysse Agassin, Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels & fictifs », n°2 & Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 21 août 2022. URL :
Mlle Yvonne Laeufer n'est certainement pas une inconnue pour nos lecteurs. Établie déjà depuis quelques années en Égypte, elle a collaboré à maints journaux et revues de langue française de la capitale. Ses contes et nouvelles, d'inspiration locale, plaisent au lecteur par la finesse d'observation, la robustesse du style, la force de la pensée et la profonde connaissance des mœurs et coutumes du pays...
Elle nous avait déjà donné « Les Stigmatisés » qui eurent leur heure de gloire. Aujourd'hui, son nouveau recueil de contes arabes « Oeil pour Oeil » consacre définitivement sa carrière littéraire.
Mlle Laeufer n'est pas seulement un écrivain. Elle possède le don, bien rare de nos jours, de ne parler que de sujets qu'elle a étudiés à fond. Elle ne voit pas l'Égypte à travers un mirage comme l'ont fait, hélas, pas mal d'écrivains étrangers.
Non. Elle a pénétré l'âme égyptienne, elle l'a comprise, elle l'a disséquée, elle s'est imprégnée de l'atmosphère du pays, elle en a découvert tous les dessous, tous les replis. Enfin elle en a parlé avec une connaissance approfondie des gens et des choses...
Citerons-nous quelques passages des contes arabes de Mlle Laeufer ?
Lisez les quelques lignes qui suivent, détachées d'une page de « Œil pour Œil » et coûtez-en le mystère tout oriental :
Oppressée, Aleya Hanem se pencha et s'absorba dans la féerie ambiante. Le palais, bâti sur la route des Pyramides, surplombait le Nil et faisait face à la perspective la plus captivante de la ville, massée au pied du Mokattam glabre. Dominant l'élancement prodigieux des mosquée du Vieux-Caire, les ruines de l'ancienne Fostat, l'étendue morne des cimetières où reposent, séparées par d'infimes distances, toutes les races* qui composent l'âme de l'Égypte moderne, la citadelle s'élève, altière. Habituellement baignée d'or fluide, ses fins minarets enchâssés dans l'azur d'un ciel éclatant, la citadelle revêtait par ce jour de pluie, un aspect mélancolique, étrange, d'une richesse imprévue de demi-teintes. Les nuages, un instant éparpillés, fuirent vers le nord. Un rais de soleil éclaboussa la ville bleuâtre et le Nil sembla charrier du sang.
__ Regarde, Dada Khéra, on dirait que le soleil s'est noyé dans le fleuve...
*Le terme "race" qui signifie "gens, tribu, ethnie, etc." selon la définition traditionnelle donnée par les dictionnaires diffère bien sûr des visions racialistes du XIXème siècle... Ici, le terme est employé au pluriel par la conteuse orientaliste et il renvoie aux différentes populations qui composent l'Égypte (pays cosmopolite alors...), il s'agit donc d'un usage usuel sans aucune autre valeur. Je vais vous donner prochainement des extraits des contes de l'écrivaine voyageuse méconnue Yvonne Laeufer...
La chronique ci-dessus provient du périodique Images, hebdomadaire égyptien paraissant le Dimanche, NO 40, 22 Juin 1930, p. 5. Cette presse écrite appartient au domaine public.
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Pour citer ce texte journalistique d'autrefois
Images, « "Œil pour Œil" (Contes Arabes) », extrait du périodique égyptien Images (No 40, 1930), choisi & transcrit avec une note par Dina Sahyouni pour Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels & fictifs », n°2 & Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 11 août 2022. URL :
Poème choisi & transcrit avec une note par Dina Sahyouni
Crédit photo : "Cèdre du Liban du lac Supérieur du bois de Boulogne", domaine public, Wikimedia.
À Madame Amy Kher
Dans le bois où repose une fadeur d'église
Les cèdres de la Bible exhalent leur encens
Et leur silence a de long soupirs angoissants
Où de leur souvenir l'âme se cristallise.
Leur feuillage s'étale en vivantes assises,
Et dans les cieux du soir tout maculés de sang,
Palpite en disques bleus autour des fûts, puissants,
Et la céleste paix des nuits le divinise.
Nul rêve ne fleurit au pied des troncs rugueux,
Et l'on sent, malgré soi, se renfermer ses yeux,
Et doucement monter un mystique vertige.
Ainsi, parmi les rocs et l'immortalité.
Debouts et dédaigneux de leur antiquité.
Les Géants du Seigneur dans les siècles se figent.*
* Le poète Édouard Gemayel (1???-????) célèbre dans ce poème élogieux le pays dont l'écrivaine Amy Kher est originaire ; le parfum des cèdres est celui du Liban. Amy Kher a vécu en Égypte et fut conteuse, romancière, poète (ou poétesse) du XXème siècle.
Le poème ci-haut provient du périodique Images, hebdomadaire égyptien paraissant le Dimanche, N°19, Égypte, Le Caire 26 janvier 1930, p. 19. Cette presse écrite appartient au domaine public.
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Pour citer ce poème élogieux d'un aïeul
Édouard Gemayel, « Les Cèdres », extrait du périodique égyptien Images (N°19, 1930), choisi, transcrit avec une note par Dina Sahyouni pour Revue Orientales, « Les voyageuses & leurs voyages réels & fictifs », n°2 & Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 2 août 2022. URL :
Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.
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