Mariem Garali Hadoussa (texte & toile), « Voyage d’espérance », poème et illustration inédits, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 7 novembre 2020. Url :
À Marrakech, la mosquée Koutoubia, nous ramène au XIIème siècle, époque des Almoravides. Elle jouxte un complexe funéraire de style hispano-moresque, abritant les tombeaux des rois Saadiens, que protège une cour arborée.
Par les portes monumentales nous débouchons sur les différentes artères de la ville où nous découvrons tant de choses à la fois insolites et choquantes comme des bébés transportés en scooter sans protection. Ainsi, le scooter est un moyen de transport familial.
Situé dans la Médina de Marrakech, Le Palais de la Bahia, (palais de la belle), vaste de 150 pièces, avec ses cours et ses jardins, s’étale sur 8000 m2 et nous laisse découvrir ses charmes architecturaux, ponctués d’une touche à la française, appliquée par le Général Lyautaud, au temps du protectorat français. Il y a été tourné des films français.
Du Palais Baadi, jadis, fière de ses 350 chambres, ne restent que les remparts extérieurs. Les cigognes, aujourd’hui y font leurs nids, d’où l’appellation de « Palais des Cigognes » qu’on lui prête aujourd’hui.
Sur La Place Jemaa El Fna, véritable lieu d’attraction touristique, de porteurs d’eau, de saltimbanques, de dresseurs de singes, de troubadours et charmeurs de serpents sont présents dès la nuit tombée.
Le jardin Majorelle, vivier d’espèces des cinq continents, restauré par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, nous offre un tableau onirique et loge une stèle à la mémoire d’Yves Saint-Laurent. On y découvre également une bâtisse d’un bleu profond, appelé bleu Majorelle, qui abrite un musée berbère.
À Casablanca, l’imposante Mosquée Hassan II, avec son minaret, le plus haut du monde, plonge ses regards sur la corniche et avoisine en même temps un triste bidonville dont les toits sont fleuris d’antennes paraboliques.
Sur la Place Mohammed V, tandis qu’un groupe de gens manifestent en faveur des victimes en Palestine, les pigeons affichent leur présence en masse en picorant.
À Rabat,le Mausolée Mohammed V, dont la construction dura 10 ans, est un joyau de style arabo-andalou. Il abrite les restes du souverain et ceux de ses deux fils, Moulay Abdellah et Hassan II. Sur l’esplanade de la Tour Hassan, minaret d’une mosquée inachevée, se dressent les colonnes de Volubilis, la cité romaine.
Par une porte monumentale du Palais Royal nous accédons au Dar al Mahkzen, Le Palais Royal, une enceinte close, bordée de jardins et s’ouvrant sur un parvis, « le Mechouar », où dorment des canons de couleur verte. C’est le siège du gouvernement et la résidence administratif des rois marocains.
Meknès, ceinturée par des remparts, est appelée la ville « aux cent minarets » et possédant le plus grand haras d’Afrique du Nord, abrite les greniers de Moulay Ismaïl avec un puits alimenté par une noria. Au mausolée de Moulay Ismaïl, on peut voir les deux horloges comtoises offertes au sultan par Louis XIV pour se faire pardonner de lui avoir refusé la main de sa fille Marie-Anne de Bourbon.
Beni Mellal, ville fortifiée, est située aux portes du Moyen Atlas, on y découvre la vie pastorale des Berbères pour la plupart vivant à l’ancienne dans des logements très rudimentaires mais non dépourvues pour certains d’antennes paraboliques.
Ce texte a été sélectionné pour paraître dans un de nos numéros imprimés de 2018.
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster (texte et photographies), « Carnet de voyage. Sous le soleil Marocain, Été 2014», Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°13, mis en ligne le 1er février 2018. Url : http://www.pandesmuses.fr/2018/2/soleil-marocain
Le MUPANAH, (Musée du Panthéon National Haïtien) a été inauguré le 7 janvier 1983 et retrace l’histoire mouvementée de la République d’Haïti depuis la Période Indienne qui débuta avec les Ciboneys, une peuplade venue d’Amérique du nord, puis les Tainos, une branche des Arawaks descendant des Calibis de l’Amazonie, jusqu’à nos jours, en passant par la Période Espagnole avec la découverte de l’Ile par Christophe Colomb le 5 décembre 1492, la Période Esclavagiste, qui débuta en 1697 par le traité de Ryswick en vertu duquel l’Espagne céda à la France le tiers occidental de l’Ile, la Période révolutionnaire illustra le soulèvement des esclaves en août 1791 lors de la cérémonie du Bois-Caïman, la Période postrévolutionnaire, marquée par l’assassinat en 1806 du Père de l’Indépendance, Jean-Jacques Dessalines et la scission du pays : la République à l’Ouest présidée par Alexandre Pétion et la Royauté au Nord avec Henri Christophe. Le Président Boyer, entre 1822 et 1844 procéda non seulement à la réunification du pays mais de l’Ile toute entière (La République Dominicaine comprise) tandis que Le Second Empire avec Faustin 1er resplendit de 1849 à 1859.
La Période contemporaine est marquée par le débarquement de l’armée américaine le 28 juillet 1915 qui y resta jusqu’en 1934. Le MUPANAH recèle aussi une collection d’œuvres d’art occupant la galerie d’exposition permanente, des objets d’art décoratif, des documents historiques, des pièces relevant des fouilles archéologiques, sans oublier le sarcophage où sont conservés les restes symboliques de Toussaint Louverture (de la terre de Fort-de-Joux) ainsi que la couronne de l’empire sertie de pierres précieuses.
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster, « Carnet de voyage II : le MUPANAH (Musée du Panthéon National Haïtien)», Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°11, mis en ligne le 25 juillet 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/2017/7/carnetdevoyage2.html
Ancienne colonie française, partageant l’Île d’Haïti avec la République Dominicaine, la République d’Haïti, a du mal à se relever malgré son illustre histoire qui lui a valu le titre de première République noire. Pays malheureux mais qui « En 1939, adopta un décret-loi octroyant la naturalisation haïtienne immédiate à tous les Juifs désireux de l’obtenir » (cf. « Avant que les ombres s’effacent », Louis-Philippe Dalembert, Sabine Wespieser éditeur, 296 p., 21€). Après la Seconde Guerre mondiale, lors de la création de la création Société des Nations (SDN), actuellement appelée Les Nations Unies, jadis, il manqua une voix à la France et c’est grâce à celle de son ancienne colonie, en l’occurrence Haïti, qu’elle obtint le quorum.
Depuis novembre 2016 le pays a un nouveau président, Jovenel Moïse, 49 ans qui remue beaucoup d’air, en sillonnant les villes et les faubourgs comme s’il était encore en campagne haranguant le peuple des heures durant. Quant aux parlementaires ils s’accordent le droit d’ingérence dans la vie ministérielle rien que pour placer les personnes de leur choix à des postes clés, le clientélisme étant un appendice de la vie politique haïtienne.
Les élus locaux sont plutôt au service de leur coterie que du peuple car dans ce pays le passe-droit, la corruption et l’impunité sont le fer de lance de l’appareil d’État. Certains endroits sont tellement oubliés que les résidents doivent miser sur la bonne foi ou le bon vouloir des élus pour obtenir ce qu’ils sont en droit d’attendre en tant que citoyens.
L’état est démissionnaire : les rues de la capitale sont des dépotoirs à ciel ouvert, car les détritus ne sont pas ramassés, les particuliers doivent payer une entreprise privée pour l’enlèvement des ordures ménagères s’ils ne veulent pas les déverser sur la voie publique comme le font certains officiels. Sauf aux abords du Palais National (NDLR, non encore reconstruit de puis le séisme du 7 janvier 2010) où le Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH), retraçant les différentes étapes de l’Histoire d’Haïti : le seul endroit digne d’intérêt dans Port-au-Prince où même les trottoirs sont occupés par des échoppes de fortune abritant des commerces de toutes sortes : ferraille, pièces détachées pour automobile et moto.
Quant à l’eau potable n’en parlons pas car on doit se fournir en eau minérale vendue dans les grandes surfaces ou se munir d’une fontaine d’eau distillée et pour se laver et pour la cuisson, on doit avoir un réservoir à pompe alimenté par un camion-citerne relevant d’un système privé de distribution d’eau et tout est à la charge des particuliers.
Quant à l’électricité chacun doit avoir son propre générateur sinon les plus mal lotis doivent se contenter d’une lampe tempête à pétrole. Les camionnettes de transport en commun, appelés tap-tap (onomatopée caractérisant le bruit du moteur), les bus colorés, chargés de marchandises, de bétail et d’humains circulent brinquebalant, hors du temps, à côté de grosses cylindrées, des véhicules tout terrain, un chassé-croisé dangereux dans les artères défoncées et congestionnées d’une capitale polluée, surpeuplée et au bord de l’asphyxie, où s’entassent des immondices et où les effluves des égouts sont susceptibles de vous porter à l’évanouissement.
L’insalubrité des rues est tellement criante que pour ne pas être malade et suffoqué par la chaleur on circule en voiture, les vitres fermées et le climatiseur en marche. Loin de la cohue de la nauséeuse capitale, dans les hauteurs des villes avoisinantes, à flanc de collines, sont juchées les demeures de caractère, les somptueuses villas des nantis, ceintes de hautes murailles, surmontées de barbelés et gardées par des molosses dont seuls l’aboiement réitérés peuvent vous faire penser qu’il y a âme qui vive.
Le coût de la vie grimpe de façon exponentielle alors que les salaires stagnent tout comme l’économie. Certains employés sont sous-payés et reçoivent leurs payes au bout de plusieurs mois de retard sans les arriérés. En revanche les locaux qui travaillent pour les compagnies et ONG internationales implantées en Haïti ont un revenu décent. Il y a quelques années de cela, un jeune coopérant français laissait entendre : « si j’étais payé par le gouvernement haïtien, je ne pourrais jamais manger de la viande ». Rien n’a changé depuis, bien au contraire. On ne peut même pas parler de revenu minimum. Le système D est de rigueur : on lutte pour la survie. Cela dit, on assiste de plus en plus à une paupérisation de la classe moyenne dont le pouvoir d’achat diminue considérablement. Elle s’endette pour ne pas se déclasser, donc elle vit au-dessus de ses moyens alors que la classe populaire croupit dans la misère. La gourde, la monnaie nationale, n’est qu’une monnaie de singe par rapport au dollar qui a droit de cité.
Pays essentiellement agricole, dit-on, Haïti vit essentiellement d’importation et les produits importés ne sont guère accessibles à la majorité vivant en-dessous du seuil de pauvreté. Cela dit, les produits alimentaires, même les plus basiques en provenance d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et de France envahissent les rayons des supermarchés gérés par les géants de la grande distribution internationale alors que les produits locaux sont aux abonnés absents si l’on excepte la maigre place faite aux pâtisseries locales. Il n’y a que l’artisanat, l’art et la culture en général (bien que les salles de cinéma soient fermées par manque de courant électrique) qui occupent encore une grande place dans la vie haïtienne.
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Pour citer ce texte
Maggy de Coster, « Carnet de voyage I », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°11, mis en ligne le 24 juillet 2017. Url : http://www.pandesmuses.fr/2017/7/carnetdevoyage1.html
LE SITE « PANDESMUSES.FR » DEVRA BASCULER EN HTTPS DÈS LA FIN DE SA MAINTENANCE ET LE COMPTAGE DE SES PAGES À ACTUALISER. CELA PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE AURA AUSSI UN THÈME GRAPHIQUE UN PEU DIFFÉRENT DU THÈME ACTUEL. POUR UNE MAINTENANCE À COMPTER DU 20 OCTOBRE 2023. CETTE OPÉRATION POURRAIT PERTURBER VOIRE RALENTIR LA MISE EN PAGE DE NOUVEAUX DOCUMENTS. MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION !
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