26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 13:56

 

N°8 | Dossier majeur | Florilège de poétextes

 

 

 

 

 

 

 

Chagrin

 

 

 

 

 

Sarah Mostrel

 

Site : https://sarahmostrel.wordpress.com 

Facebook www.facebook.com/sarah.mostrel

 

 

 

© Crédit photo : Sarah Mostrel, portrait illustrant le poème "Chagrin", peinture inédite.

 

 

 

La vieillesse est un naufrage

Le retour à un autre âge

Et ce changement de page

Est terrible pour qui le vit

 

 

Pour les aidants aux alentours

Ceux qui n’ont que de l’amour

À donner, à partager

C’est bien souvent l’impuissance 

 

 

Tenant à la vie d’avant

Ils tentent d’atténuer

La déchéance du corps 

Quand ce n’est celle de l’esprit

 

 

Mais on ne peut soulager

La décote, les empêchements

Le regard sur soi soudain

Quand les organes se délitent

 

 

Les maladies s'amoncellent

Elles s’ajoutent, se font la guerre

Traitements incompatibles

Médications inutiles

 

 

La liste est interminable

La nuit et puis en journée

Que de pilules à avaler

On se fie au semainier

 

 

Ce pourrait être bien pire

Alors on ne sait que dire

On aimerait apaiser

Adoucir les maux immondes, mais comment ?

 

 

Quelle tristesse, la sénescence 

C’est une laide décadence

Qui nous amène au passage

Vers une autre réalité

 

 

La fatale parabole

La courbe à l’allure folle

Emporte sans ciller

Ceux qu’on voudrait éternels…

 

 

©S. Mostrel

 

 

***

 

Pour citer ce poème 

 

Sarah Mostrel (peinture & poème inédits), « Chagrin », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 26 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no8/sm-chagrin

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 8 Muses et féminins en poésie
25 août 2021 3 25 /08 /août /2021 12:20

 

N°8 | Bémols artistiques | Revue culturelle d'Europe 

 

 

 

 

 

 

 

Aphrodite Fur met le paquet

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Critique d'art, écrivain, poète & professeur à l'Université de Chambéry

 

 

 

 

Chez  Aphrodite Fur, sculptures phalliques ou empreintes ovariennes, animées ou non, vidéos faussement (ou franchement) équivoques ont toutes un air de famille. De tels lieux manifestent une communauté d’esprit pour placer le voyeurisme sur d’autres gonds. Histoire de créer – par grincements – d’autres ouvertures. L’absence de couleur (vidéos en noir et blanc), humour, légèreté font flotter les corps.

 

 

Aphrodite Fur travaille toujours par tâtonnements, abandons et surtout trouvailles. Être belle de cas d’X n’est pas donné selon les canons représentatifs officiels. Avec l'artiste, elle évolue en puissance de feu.

 

 

L’œuvre devient un grand jeu de Mikado dans lequel l’artiste pioche tasseaux ou blocs de corps pour le chorégraphier dans l’espace. Non seulement elle dessine dans l’espace mais « de » l’espace. La matière ou le corps aménage un solécisme et une farce dérégulée des normes voire de la convention de nos sens. Aphrodite Fur écarte l’orthonormie, réévalue différents élans. Il n’existe qu’un ordre à adresser au voyeur : gare  à la chute ! Car il lui faut réapprendre à avancer là où l’éros ne marche plus au pas militaire mais militant.

 

 

À sa manière Aphrodite Fur emmène les ogres voyeurs dans son mystère : elle leur fait bander les yeux sans les faire forcément rêver dans un espace érotique qui  ne se veut pas forcément pur. Bien au contraire. Même si le regardeur fantasme l’artiste lui fait boire une potion « magique  qu’il n’attend pas.

 

 

Par ailleurs en dépit de ses dépôts et dépositions, il y a loin de l’artiste à ses voyeurs anonymes. Son corps reste une lointaine terre d’Afrique. Nul  ne connaîtra ses secrets. Juste ses dépôts et dépositions.Désormais elle joue de ses collants pour que leur peuple intérieur chevauche les ogres. Qu’importe si la fusion dans le réel n’est pas au rendez-vous.

 

 

Les filles du futur font partie d’Aphrodite Fur. Certes les ogres voulurent retirer ses collants : mais elle les étire elle-même. Et comme l’escargot sortant les cornes elle débouche de sa coquille – mais juste ce qu’il faut. Et à sa propre mesure. Existe une chaleur accablante selon les experts. Nul ne peut en douter même si l’artiste brouille les cartes. Et surtout garde l’atout.

 

 

Ses collants comme ses menstrues engendrent un recueillement, une attente. Ses photographies s’enchaînent comme des répliques où Aphrodite Fur glisse muette.  Qui attendre ? Qui attend-elle ? lorsqu’elle tire les fils de ses collants comme ceux de rideaux.

 

 

Elle n’a plus besoin de déplier ses raisons. Au maelstrom d'émotions elle préfère l’ironie. Ses mains jointes l’artiste les défait. Elle rappelle qu’elle n’est jamais aussi proche de quelqu’un que de ses collants ou de ses "pertes" pas forcément blanches.

 

 

Et elle sait qu’on est rien, à personne. Qu’aucun ogre ne vole au secours de quelqu’un. Elle laisse sourdre une suite de batailles par déboîtement d’ombres et de lumières. Elle est louve désormais. Plus question à l’ogre de se jucher sur son dos sans qu’il apprenne le morse de la créatrice  lorsque la lampe s’éteint.

 

 

Reste la rutilance des collants noirs sur son corps. La toison se soupçonne. Surgit la limite de  son territoire. Et plus loin les sacs où elle recueille son sang.

 

 

La fine silhouette aux hanches étroites et qui ressemble malgré son âge à une enfant sait que son  fantôme ne change pas. Il se charge. Il dit :  « Viens par là ».  Que faisons-nous alors ?  La rencontre demeure impossible,  le seuil infranchissable.

 

© J.P. Gavard-Perret

 

 

À lire aussi sur l'artiste Aphrodite Fur : 

 

 

***

 

Pour citer ce texte sur l'artiste Aphrodite Fur

 

Jean-Paul Gavard-Perret, « Aphrodite Fur met le paquet », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 25 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no8/jpgp-aphroditefur

 

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 8
22 août 2021 7 22 /08 /août /2021 15:55

 

N° 8 | Dossier majeur | Florilège de poétextes 

 

 

 

 

 

 

Mutisme

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Zehnacker

 

Poète, nouvelliste & artiste peintre

 

 

 

© Crédit photo :  Couverture de son dernier recueil paru chez Astérion illustrée par Pierre Zehnacker. 

 

 

 

Ma mère n'a plus prononcé un mot durant les quatre dernières années de sa vie, et j'ai songé qu'un jour il me faudra lui rendre son visage. Elle me regardait avec les yeux de son rêve et la douceur étrange des raisins qui mûrissaient au fond de son sommeil. Et un peu comme le sourire d'un ange passait dans la lumière de son regard. De sa rêverie elle tirait l'ombre d'un oiseau et le laissait s'envoler loin de son lit orthopédique, par le rectangle de la fenêtre. 

 

​​​​​​ Et elle savait que ma vie avait changé depuis qu'elle était comme recluse dans son mutisme. Elle cherche dans mes yeux la flamme de mon amour, se réchauffe aux inflexions de ma voix lorsque je lui lis, d'une voix aussi attentive que sensible, Les souffrances du jeune Werther. S'il m'arrive de bavarder avec une jeune aide-soignante dévouée et sympathique, elle ne cesse de m'observer avec un mélange de compassion et de tristesse où perce comme une ombre de jalousie nostalgique.

 

 

​​​​​​ Il est vrai que le pain que nous mangions dans la cuisine avait une tout autre saveur autrefois, et que les confidences à propos des émois de la jeune fille que tu fus me mettaient quelque peu mal à l'aise, comme si tu dépassais, sans bien t'en rendre compte, la ligne rouge d'une rêverie interdite dans laquelle tu me réservais un rôle usurpé, plus dérangeant que raisonnable. Aujourd'hui tu pourrais de toute évidence me dire n'importe quoi et je serais naturellement toujours heureux du moment que la vie te traite tendrement, avec clémence. 

      

 

***

 

Pour citer ce poème en prose

 

Pierre Zehnacker (texte & illustration), « Mutisme », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 22 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no8/pz-mutisme

 

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 8 Amour en poésie Muses et féminins en poésie
15 août 2021 7 15 /08 /août /2021 16:40

 

N° 8 | Dossier majeur | Florilège de poétextes 

 

 

 

 

 

 

 

 

que regarde-t-elle cette femme

 

 

 

 

 

 

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Peinture par

 

Joseph Edreï

 

Site officiel : 

 

https://josephedrei.com/

 

 

 

 

© Crédit photo : Joseph Edreï, "Portrait pastel d'une alsacienne", 1995, image fournie par la poète. 

 

 

 

 

que regarde-t-elle cette femme

si ce n'est ce vide intérieur

creusé par les épreuves du passé

 

 

trois guerres ont traversé 

son histoire et celle de l'Alsace 

sa coiffe la relie au monde ancien


 

où les femmes dans les champs

à la ferme dans l'étable à la cuisine

partout telles des abeilles s'affairaient


 

dans ce portrait de paysanne belle et ridée

le reflet d'une âme féminine fière et altière

nous invite à traverser le miroir du temps*

 

 

 

 

* Ce poème a pour Muse le magnifique portrait d'une alsacienne de Joseph Edrei sur la vieillesse.

 

 

***

 

Pour citer ce poème inédit 

 

Françoise Urban-Menninger, « que regarde-t-elle cette femme » poème inédit inspiré par la peinture Joseph EdreiLe Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N°8 | Été 2021 « Penser la maladie & la vieillesse en poésie » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, ​​​​mis en ligne le 15 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no8/fum-cettefemme

 

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 8 Amour en poésie Muses et féminins en poésie

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