2 décembre 2022 5 02 /12 /décembre /2022 14:43

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Bémols artistiques | Revue culturelle d'Europe

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​​Juliette Jouannais,

 

 

sculptrice de la couleur

 

 

 

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

© Crédit photo :  Juliette Jouannais, peintures de son exposition : "Sculpter la couleur", image no 1*.

 

 

Juliette Jouannais, née en 1958, diplômée des Beaux-Arts, vit et travaille à Paris. C’est lors de son exposition à la Fondation Fernet-Branca à Saint Louis qu’elle rencontre Chantal Bamberger qui l’expose en cette fin d’année dans sa galerie strasbourgeoise.

 

 

Si Eugène Guillevic affirmait que le rôle du poète consiste « à sculpter le silence », on ne peut qu’adhérer à l’intitulé de cette exposition « sculpter la couleur » qui nous invite à découvrir les œuvres lumineuses de Juliette Jouannais.

 

 

© Crédit photo :  Juliette Jouannais, peintures de son exposition : "Sculpter la couleur", image no 2*.

 

 

 

Pour ce faire, l’artiste peint à la gouache sur du papier qu’elle découpe et incise par la suite, libérant ainsi des claires-voies où ombre et lumière dialoguent avec les formes et les couleurs sans se heurter.

Car la couleur omniprésente impose son cheminement, délivre une myriade d’images joyeuses et oniriques. On y perçoit, selon son imaginaire, des fleurs luxuriantes qui éclosent dans un jardin intérieur, des ailes de papillons ou d’oiseaux exotiques, les valves d’un cœur palpitant, des vagues qui invitent à plonger dans le bleu des songes...

 

 

© Crédit photo :  Juliette Jouannais, peintures de son exposition : "Sculpter la couleur", image no 3*.

 

 

Jouant avec les pleins et les vides, Juliette Jouannais chorégraphie l’espace, taille dans l’air comme dans une étoffe, fait bouger les lignes aux frontières d u visible et de l’indicible. Ses mobiles suspendus génèrent une grâce tout aérienne qui égrène les notes d’une musique pleine de silence. Les volumes semblent flotter telles des ailes d’ange plus légères que l’air dans l’apesanteur d’un rêve éveillé.

Encadrées dans des supports transparents, les créations de Juliette Jouannais ont le pouvoir  de nous émerveiller car en découpant ses gouaches sur papier, elle renoue avec les gestes de l’enfant qui découpe des ribambelles mais mieux encore, elle fait surgir de son inconscient et du nôtre, la magnificences de beautés enfouies qui ne demandent qu’à réenchanter le monde en lui apportant un supplément d’âme.

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

* Les illustrations sont proposées par la galerie de Chantal Bamberger à Strasbourg, URL : www.galerie-bamberger.com 

 

 

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Pour citer ce bémol artistique inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « Juliette Jouannais, sculptrice de la couleur » avec des photographies inédites des peintures de l'artiste, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 2 décembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/fum-sculptricedelacouleur

 

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 12 Agenda artistique
1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 12:26

Événements poétiques | Calendrier du matrimoine poétique 2022 & N°12 | Poémusique des femmes & genre | Dossier mineur | Articles & témoignages | Revue matrimoine 

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​​​​​La poésie, l’arme des féministes russes !

 

 

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

 

© ​Crédit photo :  Portrait de Marina Skalova signée par Claire Fasulo. Cette photographie de l'autrice proposée par la BNU.

 

Compte rendu de la conférence de Marina Skalova sur la poésie féministe en Russie du

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Le Pan Poétique des Muses relaye cet article essentiel pour soutenir la cause des féministes russes :

 

 

Lundi 28 Novembre 2022. Une conférence de l’autrice Marina Skalova à la BNU (Bibliothèque Nationale Universitaire) en partenariat avec l’université de Strasbourg.

 

 

Marina Skalova affirme d’emblée que la poésie en Russie est devenue un lieu de contestation sociale en opposition à la culture majoritaire qui s’appuie sur « le virilisme » et qui, selon elle, est responsable de ce qui se passe actuellement en Ukraine.

L’autrice évoque les événements historiques de 2010 à 2012 et le jeu des chaises musicales entre Poutine et Medvedev qui généra des manifestations  contre cette élection truquée et  qui signa la fin du pluralisme et de l’ouverture à la démocratie.

À près 2012, les valeurs traditionnelles sont exacerbées telles que l’opposition au mariage des personnes du même sexe et l’aspiration à la démocratie. L’homophobie devient la norme, de même que le culte du masculinisme.

Poutine déclare dans un discours de 2013 que les pays occidentaux rejettent leurs valeurs et racines chrétiennes et ne font plus de différence entre la croyance en Dieu ou en celle de Satan !

Dès 2003, la censure artistique sévit. L’exposition « Attention religion » est vandalisée en 2016, les Pussy Riot sont condamnées pour avoir dénoncé dans une chanson la collusion entre la religion orthodoxe et l’état : « Les seules femmes sur l’autel sont des femmes de ménage », chantaient-elles...

 

 

© ​Crédit photo :  Les fameux billets de banque où sont inscrits des messages de paix.

 

 

Des lois punitives sont édictées :

 

2013 La loi Anti-LGBT1

2017 La décriminalisation de la violence conjugale et familiale est votée, l’on compte dès lors 60 % de femmes tuées par leur conjoint et 74 % de femmes emprisonnées le sont parce qu’elles ont tué leur conjoint

2022 La loi Anti-LGBT2 est proclamée, le sexisme fait bien évidemment partie de  rhétorique poutinienne et c’est dans ce contexte que le féminisme devient le mouvement le plus puissant et le plus fédérateur de la Russie d’aujourd’hui en s’appuyant sur la poésie qui n’est autre que l’un des derniers bastions de la liberté.

Beaucoup d’actions féministes émanent d’une centaine d’autrices qui écrivent de la poésie. Galina Rymbu est l’une d’elle, elle participe à la revue en ligne F-Letter et à l’atelier F.Pismo qui dénonce les procès absurdes. C’est ainsi qu’une jeune femme qui a dessiné des organes génitaux féminins dans un but éducatif est menacée d’incarcération. Pour la soutenir, une centaine d’autrices écrivent un poème intitulé « le vagin » ! La parole se libère quant aux violences conjugales. Une autre poète, Oksana Vasyakina explore la vie des « marges », s’attache à évoquer les corps des mères usés par le travail, s’emploie à restituer le réel…

En 2019, la mobilisation est vive dans le pays pour défendre trois sœurs parricides abusées depuis de nombreuses années par leur père. Ces trois femmes qui encourent vingt ans de prison sont soutenues par des milliers d’autres, l’affaire devient un catalyseur de la violence familiale enfouie dans le silence d’une société patriarcale.

De nombreux blogs de femmes émergent, ils deviennent une force politique et un lieu d’émancipation où les poétesses solidaires entre elles s’écrivent comme des sujets féminins.

Après l’invasion russe naît le mouvement féministe anti-guerre qui dénonce de Kaliningrad à Vladivostok les violences policières, étatiques, militaires...Des cellules actives opèrent dans une trentaine de pays pour aider les Ukrainiens, les déserteurs russes, les minorités ethniques...La Pravda des femmes est publiée, les billets de banques sont couverts de messages invoquant la paix, des cartes postales anti-guerre sont envoyées par SMS…

En parlant à partir du corps des femmes, les autrices russes renversent les valeurs traditionnelles, défient la langue étatique, font éclater au grand jour les violences qui se répercutent sur les corps des femmes en Ukraine, à notre tour de leur prêter nos voix pour relayer leur poésie engagée qui nous engage nous aussi en tant que femmes et poète. Retenons les noms de Marina Skalova, Galina Rymbu, Nastya Denisova, Ekaterina Simonova, Egana Djabbararova, Lolita Agamalov et ceux de toutes les autres, connues ou inconnues, qui ont pour toute arme, le flambeau de la poésie !

 

© Françoise Urban-Menninger

 

© ​Crédit photo :  La couverture du dernier ouvrage paru de Marina Skalova.

 

 

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Pour citer cet article inédit du matrimoine poétique


 

Françoise Urban-Menninger, « La poésie, l’arme des féministes russes ! »Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poéféministes 2022 | « Calendrier du matrimoine poétique 2022 » & N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 1er décembre  2022. Url :

 

http://www.pandesmuses.fr/no12/matrimoinepoetique22/fum-poesielarmedesfeministesrusses

 

 

 

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Retour au Calendrier poéféministe 2022

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 12 Matrimoine poétique Poésies féministes
30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 17:41

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Bémols artistiques  | Revue culturelle des Amériques

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​​​​Frida Kahlo au-delà des apparences

 

 

Exposition au Palais Galliera à Paris

 

 

 

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Photographies par

 

Claude Menninger

 

 

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 1. 

 

Loin des clichés, cette exposition exceptionnelle transcende le paraître pour s'attacher à la personnalité intime et authentique de Frida Kahlo, l'une des icônes féminines et féministes les plus populaires du XXe siècle. Les trois commissaires  de cette manifestation, Circe Henestrosa, conceptrice de l'exposition, Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera et Gannit Ankori, conseillère curatoriale et directrice du Rose Art Museum aux USA, en partenariat avec CHANEL, nous invitent à rencontrer cette artiste à nulle autre pareille.

Le magnifique Palais Galliera offre un écrin de choix pour réenchanter le destin de Frida Kahlo qui naquit en 1907 à la Casa Azul près de Mexico.

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 2. 

 

 

Dès son plus jeune âge, l'image, son image, prennent de l'importance avec son père, le photographe Guillermo Kahlo, pour lequel elle se plaît à poser.

À six ans, Frida Kahlo contracte la poliomyélite, sa jambe et son pied droits en garderont à vie les séquelles handicapantes. Douze ans plus tard, elle est victime d'un accident de bus qui l'oblige à s'aliter de longs mois et à abandonner ses études de médecine. Sa mère a alors l'idée astucieuse de lui proposer de peindre à l'aide d'un système de miroirs. C'est ainsi que naît son double en peinture, un motif récurrent que l'on retrouvera notamment dans le tableau intitulé « Les deux Frida » peint en 1939. En 1925, elle épouse le peintre communiste de renommée internationale, Diego Rivera, ce sera le début d'une vie tumultueuse. Ils divorcent en 1939 pour se remarier un an après à San Francisco !

 

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 3. 

 

 

 

De nombreuses photographies et peintures retracent cette suite d'événements qui ont bouleversé la vie de l'artiste qui a passé la majeure partie de sa vie à la Casa Azul, la Maison Bleue, construite par ses parents en 1904, elle y vivra avec Diego Rivera et y décédera en 1954 après avoir peint son dernier tableau « Viva la vida » (Vive la vie).

Cette maison décorée dans la plus pure tradition de l'art mexicain devient très vite un lieu culturel où l'on croise André Breton et Léon Trotski arrivés au Mexique vers 1930.

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 4. 

 

 

Souvent alitée en raison de son état de santé qui l'oblige à subir plusieurs opérations, Frida Kahlo  réunit autour d'elle des statues mexicaines, des ex-voto, des tissus traditionnels aux couleurs chatoyantes  pour se réfugier dans le microcosme d'un Mexique idéalisé. C'est dans la Casa Azul qu'elle déclare « Je me peins moi-même car je suis si souvent seule ». Elle réalise de nombreux autoportraits qui nous donnent à voir son visage d'une beauté troublante où l'on peut lire le défi, la fierté et l'esprit de rébellion. André Breton dira de Frida Kahlo, qui fut l'amante de sa compagne Jacqueline Lamba, qu'elle était « un ruban autour d'une bombe ». 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 5.

 

 

 

Nul doute que les personnes qu'elle rencontrait n'étaient pas près de l'oublier. Elle dénigra les surréalistes lors d'un séjour à Paris, elle ridiculisa Peggy Guggenheim auprès de Diego Rivera car celle-ci revêtait une tenue exotique dont Frida Kahlo estimait qu'elle n'en avait pas la légitimité.

Car l'artiste affirme sa «  mexicanité »  et façonne son style « Tehuana » issu de la culture matriarcale de Tehuantepec où elle porte des blouses et des robes chamarrées et brodées, des colliers de jade précolombiens, des châles tissés et arbore des coiffures élaborées. Elle devient actrice de son apparence et fait de son corps une œuvre à part entière dans laquelle elle exalte l'âme mexicaine qu'elle nous restitue dans chacune de ses peintures.

 

 

​​​​​​© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 6. La photo originelle en noir et blanc est de Lola Alvarez Bravo.

 

 

Mais derrière la muse iconique, la douleur incommensurable de la femme à la colonne brisée nous atteint de plein fouet, en particulier dans le tableau où elle se met en scène dans le corps d'un cerf transpercé de flèches à l'instar du martyre de Saint Sébastien.

Voilà pourquoi Frida Kahlo nous parle encore aujourd'hui du plus haut de ce piédestal où son talent l'a hissée mais nous touche aussi aussi dans notre condition humaine et dans notre chair. Elle ne cesse d'inspirer les grands couturiers tels Jean-Paul Gaultier, Maria Grazia Chiuri pour Dior, Karl Lagerfeld pour CHANEL, Riccardo Tisci pour Givenchy...

 

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 7. 

 

 

 

Leurs créations sont exposées aux côtés des 200 objets provenant de la Casa Azul. Nous y découvrons avec émotion les accessoires orthopédiques portés par l'artiste, ses corsets, sa bottine adaptée à son handicap, la prothèse de la  jambe droite suite à son amputation en 1953  qu'elle a « customisés » et sublimés en leur conférant le statut d'œuvres d'art.

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 8. 

 

 

Ses bijoux, ses robes, ses autoportraits nous la rendent vivante, universelle et intemporelle et en quittant le Palais Galliera, on ressent  la présence invisible et prégnante de Frida Kahlo qui nous accompagne par la pensée.

 

 

 

© Crédit photo :  Claude Menninger, Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris, image no 9. 

 

 

 

Exposition Frida Kahlo jusqu'au 5 mars 2023 au Palais Galliera 10 Avenue Pierre de Serbie 75116 Paris.

 

 

© Françoise Urban-Menninger, photos prises par Claude Menninger avec l'aimable accord du musée.

 

 

 

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Pour citer ce bémol artistique inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris » avec des photographies inédites par Claude Menninger, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 30 novembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/fum-exposition-fridakahlo

 

 

 

 

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30 novembre 2022 3 30 /11 /novembre /2022 11:20

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Entretiens poétiques, artistiques & féministes | Muses au masculin


 

 

 

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Rencontre avec Arnaud Martin :

 

 

peintre, dessinateur & poète

 

 

 

 

 

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Propos recueillis en novembre 2022 par

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

Entrevue avec & peintures de

 

Arnaud Martin

 

Site officiel : http://www.arnaudmartinpeintre.com/

 

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin, "Bleu nuit 14".

​​

 

 

Note biographique

 

 

 

Arnaud MARTIN est peintre, dessinateur et poète, il nous parle à cœur ouvert de son itinéraire, de ses techniques, ses maîtres à penser, sa vision d’artiste, bref, tout ce qui nourrit son art pictural et sa poésie.

 

 

© Crédit photo : Portrait de l'artiste Arnaud Martin.

 

 

Liens utiles

 

Sites Internet, Blog, liens vers des réseaux :

 

http://www.arnaudmartinpeintre.com/

https://www.facebook.com/anartistepeintre

Instagram.com/artno.mart/

https://emikoksg.bandcamp.com/album/renaissance-des-lumi-res?fbclid=IwAR3dBuTWk7I_CY00GXTpiyDhmIoS5aWT0b_LbowpUPEI8SzWTjQTEznY3Ok

 

 

© Crédit photo : L'artiste peintre "Arnaud Martin dans son atelier".

 

 

Entretien

 

 

MDC – Parlez-moi de votre rencontre avec l’art ? Faites-vous place au réel dans votre art ?

 

AM – Comme beaucoup de personnes, ma rencontre avec l’art a eu lieu à l’adolescence. Période durant laquelle j’ai très investi certaines disciplines artistiques (le cinéma, la musique et la littérature notamment). 

Certains créateurs dans ces domaines ont déclenché en moi une réelle passion qui ne s’est pas démentie, trente-cinq ans plus tard. La musique de John Coltrane, le cinéma de Jean Eustache et la poésie de Lautréamont ont été des jalons essentiels à ma ferveur artistique. Ma découverte et ma pratique de la peinture quant à elles, ne sont venues que plus tard, vers mes vingt-cinq ans, de façon fortuite, lors d’une activité en famille de création de cartes de Noël…

 

Au début de ma pratique graphique (c’est-à-dire, il y a vingt-cinq ans de cela), je ne faisais que des tableaux abstraits, très colorés où malgré tout, des visages, des corps pouvaient émerger « par magie » de ces compositions.  

Quelques années plus tard et bien qu’autodidacte, sans technique, je me suis lancé dans des peintures expressionnistes (proche de Francis Bacon et de Velickovic), car je sentais en moi, le besoin d’exprimer, la nécessité de dire l’indicible, le souvenir sans mémoire, mais bien présent. 

C’était une peinture organique, en noir et blanc, où des corps-fantômes s’animaient dans des espaces vides, car j’ai toujours aimé aller à l’essentiel, ne pas m’encombrer de décors, de fioritures.

Même encore aujourd’hui, la place du corps est centrale dans mon travail. Bien que malmené, en ombre ou en mutation animale, il est présent dans chacune de mes créations.

Alors, mon propos est l’expression d’un inconscient, d’une poétique du geste archaïque, où des hommes, des animaux, des plantes nous mènent en énigme vers une mythologie païenne, une mythologie du commencement qui attend (dans les plis du temps) d’être décodée. 

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Bleu nuit 16".

 

 


 

MDC – Quels sont les matériaux et les techniques que vous utilisez dans la composition de vos œuvres picturales ?


 

AM J’ai utilisé beaucoup de techniques (huile, acrylique, encre, pigment…), mais actuellement je vais au plus simple et au moins onéreux, un peu dans une démarche d’art « pauvre ». C’est pourquoi mes dernière séries sont exécutées sur des grands formats « Canson » et peintes à l’acrylique de base. Ce qui revient moins cher que des toiles en châssis avec des peintures à l’huile, et c’est plus facile pour le stockage.

Pour mes dessins, j’aime les feutres noirs sur feuille Canson, cela permet également d’avoir un rendu très fin, très ciselé.

À une époque, je faisais des collages et je peignais par-dessus ou j’encollais du papier kraft sur des toiles tendues, bref, comme beaucoup d’artistes, j’ai beaucoup exploré et j’explore encore.

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Bleu nuit 18".

 

 

 

MDC – Peut-on considérer que la peinture est une source d’énergie positive ?

 

AM –  C’est une question difficile tellement les énergies en œuvre lors d’une création sont multiples.

Il y a l’excitation de la toile blanche avec son champ des possibles, parfois la déception du résultat, le plaisir du geste pur… 

Quoi qu’il en soit, à chaque fois c’est un combat pour arriver à exprimer ce que l’on ressent au moment de l’exécution, et les déchets sont nombreux.

C’est pourquoi, je me débarrasse beaucoup de toiles dont je ne suis pas ou plus satisfait ; j’avance en permanence vers un idéal, un absolu.

Ce qui est positif, c’est de pouvoir montrer son travail, faire des expositions et échanger avec des personnes qui comprennent ma démarche, qui ressentent mon art. C’est la rencontre qui m’anime.

 

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Éros XVIII".

 


 

MDC – Quelles sont vos sources d’inspiration ? Auriez-vous un ou des modèles en matière d’art ? 

 

AM – Comme je le disais précédemment, j’ai été très influencé par Francis Bacon et Vladimir Velickovic, mais aussi par beaucoup d’autres artistes comme Fred Deux, Ronan Barrot, Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, Claude Monet, Bernard Réquichot, Eugène Leroy…

J’aime également les artistes singuliers, les « outsiders » qui créent pour exprimer une souffrance et/ou pour y remédier et qui ont une pureté dans le geste.

Bref,  tous ceux qui, à la frontière de l’onirisme, du fantastique, arrivent à exprimer une personnalité, un rapport au monde sensible et « en marge ».

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Éros XXI".

 

 

 

MDC – Vous êtes aussi poète, que représente pour vous la poésie ? Comment conciliez-vous le poétique et le pictural. Y a-t-il interrelation entre les deux domaines ?

 

AM – Pour moi la poésie est un acte magique, incarné. Quand je lis René Char, Paul Celan, Joë Bousquet, Yves Bonnefoy, Jacques Dupin ou Thierry Metz, je me dis comment ont-ils fait pour nous emmener si loin avec leurs mots, dans des contrées émotionnelles si étranges, si particulières où le sentiment humain questionne le monde, la nature, le rapport à l’autre.

J’aime cette poésie du sentiment sombre et mélancolique qui nous plonge dans un abysse de sensations déroutantes et parfois indéchiffrables.

Comme un tourbillon, une extase du dire.

Mes deux pratiques artistiques (voire trois avec le dessin) sont bien évidemment complémentaires. D’ailleurs mes toiles sont en résonance avec mes textes et vice versa. J’aime cette idée de créer un corpus de mots et de formes qui se répondent, comme une matière poétique pluridimensionnelle que l’on peut appréhender par différentes entrées : par les mots pour les plus littéraires ou par le graphisme pour les amateurs de peinture, mais pour moi c’est la même chose.

 

 

© Crédit photo : Arnaud Martin,"Chute 2".

 

 

 

MDCAuriez-vous un souhait à vous faire pour l’an 2023 ?

 

AM – Plusieurs beaux projets se profilent déjà pour l’année 2023 : la sortie de mon recueil de peintures et poèmes aux Éditions de l’Ire de l’Ours au mois de mai, des expositions parisiennes en perspective et mon travail de dessins présent sur un beau site de vente en ligne en automne.

 

© Crédit photo : Arnaud Martin, "Ce qui me reste à gravir".

 

Ce que l’on peut me souhaiter c’est de pouvoir poursuivre ma création quels que soient les supports, et de faire de belles rencontres artistiques pour réaliser des projets partagés (exposition collective, œuvre hybride, performances…), car ce que j’aime avant toute chose, c’est la dynamique de l’échange, de la collaboration.

 

 

 

© Maggy DE COSTER & Arnaud MARTIN

 

***

 

 

Pour citer ces entrevue, photographies & tableaux inédit​​​​​​s

 

Maggy De Coster, « Rencontre avec Arnaud Martin : peintre, dessinateur & poète » avec des peintures de l'artiste, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques N°12 | Hiver 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 30 novembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/mdc-dessinateur-poete 

 

 

 

 

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