N°12 | Poémusique des femmes & genre | Entretiens artistiques, poétiques & féministes | Dossier majeur | Articles & témoignages
De la finance à l'art
Propos recueillis par
Entrevue avec & peintures de
Artiste peintre, plasticien
© Crédit photo : Surf Women, des portraits de femmes célèbres, collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 1ère œuvre.
Que nous révèle l’artiste plasticien Laurent Konqui à travers ses œuvres ?
© Crédit photo : De gauche à droite: David-Xavier Weiss: Premier Adjoint au Maire délégué à l’Événementiel et à la Jeunesse et Conseiller départemental.
Ancien expert-comptable et commissaire aux comptes, Laurent Konqui a conquis le terrain artistique depuis quinze ans. À voir les œuvres de cet artiste plasticien autodidacte, on ne peut être que conquis. Chaque élément de l’ensemble est évocateur. C’est une explosion de couleurs qui renvoient à des idées, des symboles et des concepts. Nous l’avons rencontré lors de son exposition au Centre culturel à Levallois–Perret le 12 janvier dernier.
© Crédit photo : Surf Maryline, des portraits de l'artiste Maryline Monroe, collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 2ème œuvre.
Maggy De Coster – Comment êtes-vous arrivé à la peinture et quelles ont été vos motivations ?
Laurent Konqui – J’ai commencé par des collages. Après avoir vu le film sur la vie de Jackson Pollock, avec l’acteur Ed Harris, je me suis mis à la peinture en utilisant la technique des drips (projections à plat). J’ai souhaité libérer mon énergie créatrice en marquant la toile avec les jets de peinture. Je suis ensuite passé à la troisième dimension, le relief, en incrustant des objets peints dans la résine de polyuréthane pour donner du sens à mes œuvres qui étaient abstraites à l’origine.
MDC – Parlez-moi de la réception de vos œuvres par le monde de l’art ?
LK – Le monde de l’art a décodé mes « bas-reliefs » en les inscrivant dans la lignée des œuvres d’Arman, César et Klein. Le monde de l’art est saturé d’œuvres vides de sens et a du mal à percevoir le travail de fond d’un nouvel artiste sur la société de consommation, la musique et les femmes, faute de temps.
MDC – Qu’est-ce qui explique le choix des objets que vous faites entrer dans votre création artistique, comme des violons, des violoncelles que vous fracturez, des vêtements que vous peignez à votre guise ?
LK – Je suis passionné par la musique classique avec Mozart et Chopin en particulier. J’ai moi-même joué du piano jusqu’à l’âge de 20 ans. Les violons et les violoncelles représentent aussi avec leur ligne courbe le corps de la femme qui est aussi au cœur de mon travail. Le violoncelle fracturé devient « violenc’elle » en référence aux violences faites aux femmes. Les vêtements comme la chemise et la cravate font, quant à eux, allusion à mon passé d’expert-comptable.
© Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 3ème œuvre.
© Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 4ème œuvre.
MDC – Pourriez-vous me dire quels sont les messages que vous délivrez à travers vos œuvres en utilisant les objets du quotidien comme partie intégrante de ces dernières ?
LK – En utilisant les objets du quotidien, j’attire l’attention sur la société de consommation, ses excès et ses dangers (en référence au Vélib’ par exemple qui a causé beaucoup d’accidents mortels de la circulation).
© Crédit photo : Saxophoniste, Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 5ème œuvre.
MDC – Comment vous procurez-vous ces objets et quelles sont les techniques que vous utilisez ? À mon avis, il ne s’agit pas totalement d’objets de récupération.
LK – Mes voisins, grâce aux réseaux sociaux, me donnent souvent ces objets usagés ainsi qu’un luthier pour les violoncelles réformés. J’achète aussi des objets neufs sur Internet comme les violons. Pour la technique, j’utilise la résine de polyuréthane pour fixer les objets qui sont ensuite peints à l’acrylique ou à l’huile avec des pigments purs.
MDC – Des femmes célèbres tant du cinéma, du théâtre que de la politique comme Simone Veil, Golda Meir mais aussi du sport, comme Florence Artaud, occupent une place dans vos collages sur des planches de surf. Mais pourquoi ce choix ? Seriez-vous féministe ?
© Crédit photo : Vélo, Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 6 ème œuvre.
© Crédit photo : 100% Flacons de parfum, Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 7ème œuvre.
LK — Je souhaite simplement souligner l’importance de la femme dans notre société sans être féministe.
MDC – Les couleurs semblent avoir pour vous une référence musicale ou l’inverse. Cela dit quand vous écoutez Mozart associez-vous sa musique à la couleur « bleu klein » ?
© Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 8ème œuvre.
© Crédit photo : Série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs. Collage & peinture par l'artiste Laurent Konqui, 9ème œuvre.
LK – Les couleurs peuvent avoir une référence musicale. Je n’associe pas Mozart à la couleur bleu Klein mais plutôt à un feu d’artifices, c’est pourquoi j’ai décliné la série de violons « Moz’Art » en plusieurs couleurs.
© Maggy DE COSTER
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Pour citer cette entrevue & peintures inédites
Maggy De Coster, « De la finance à l'art », entretien illustré par des œuvres artistiques de l'artiste, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 24 janvier 2023. URL :
http://www.pandesmuses.fr/no12/mdc-laurentkonqui
Mise en page par Aude
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