Pour citer ce poème philanthropique & politique inédit & illustré
Nataneli, « Ukraine », photographie de Lara Lara, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poépolitique « Stopper la guerre en Ukraine : lettre ouverte des personnes révoltées » & Megalesia 2022, mis en ligne le 17 mars 2022. Url :
Mariem Garaali Hadoussa, « Pensées éphémères (exposition) », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique / Festival Le Printemps des Poètes Mars 2022 | « L'éphémère aux féminin, masculin & autre », Recueil collectif des périodiques féministes de l'association SIÉFÉGP, mis en ligne le 23 mars 2022. Url :
París Paris, ce recueil de poèmes est un hommage à une ville chère au cœur du poète argentin Esteban Charpentier pour lequel il n’y a qu’un pas entre son Argentine natale et la France de ses ancêtres maternels. Ses pensées errent de Buenos Aires à Paris, deux villes qui ont le même poids dans la balance de sa vie bien remplie où se conjuguent des aventures multiples. Il se retrouve face un dualisme culturel à gérer : l’amour d’un Buenos Aires « martelant unrythme de Gardel » et celui d’un Paris avec des « gargouilles, des marionnettes des cloîtres. »
Remarquons que le titre de ce florilège est l’éponyme du poème d'ouverture, une perception de l’auteur de la capitale française. Le poème qui clôt l’ensemble est en revanche une perception du poète de la capitale argentine. Il s’intitule Buenos Airesavec en exergue cette citation de Borges : « La ville est en moi comme un poème / que je n’ai pas réussi à arrêter avec des mots. » Douce confrontation !
París Paris
« Je te salue, Paris
alors qu’une rébellion de gargouilles ivres
s’envole en emportant la cathédrale
aux quartiers perfides, où
les cabossés par la vie, bousillés par la folie,
voient s’accomplir leurs rêves. »
*
París Paris
“Yo te saludo París
cuando una rebelión de gárgolas
ebrias levanta el vuelo,
llevándose la catedral a los barrios pérfidos,
donde los jorobados por la vida,
ven cumplirse sus sueños jodidos de locura.”
Buenos Aires
« Si je devais te décrire
je dirais que tu vas pieds nus,
martelant un rythme de Gardel,
en équilibre sur des fils,
que tu es prisonnière de tes larme,
tes courbes bougent,
avec une tendresse de café. »
*
Buenos Aires
“Si tuviera que describirte,
diría que vas descalza,
adoquinando un ritmo de Gardeles,
haciendo equilibrio por los cables,
y que andas presa de lágrimas,
movimiento tus curvas con ternura de café.”
C’est son Moi profond qu’il nous livre dans les différents poèmes consignés dans ce recueil de poèmes bilingue espagnol / français traduits par Cecilia Acevedo Fucks et illustrés par Paula Noé-Murphy. Il nous parle sans fard de ses univers sociaux, il nous fait partager ses rêves, ses désillusions, ses fantasmes, ses fantaisies, ses regrets. Il nous offre un univers onirique où les villes sont pourvues d’attributs très particuliers :
« Dans ma ville imaginaire
J’ai planté un baobab,
où mes trois oiseaux idylliques,
ont construit leur nid,
chaque soir
à mon retour d’un vol,
je les embrassa, et je les rentre
parce que c’est l’heure d’aller rêver, jusqu’à nouvel ordre. »
*
“En mi ciudad imaginaria
he plantado un baobab
donde han construido sus nidos
mis tres pájaros idílicos.
y cada tarde,
cuando regreso de un vuelo,
los abrazo,
y los entro,
para la hora de ir a soñar,
hasta nuevo aviso.”
Le poète est également préoccupé par la fuite du temps, par un monde dominé par le manque absolu. « Qu’est-ce qui nous arrive » ? s’exclame-t-il, désemparé.
« Il manque du temps pour écrire des sonnets,
Pour faire l’amour,
Pour attendre au même coin de rue. »
*
“ Falta tiempo para escribir sonetos,
Para hacer el amor,
Para espera en una misma esquina.”
C’est une poésie généreuse à travers laquelle le poète égrène son chapelet de souvenirs qui peuplent son existence de Paris à Buenos tout en le ramenant à l’enfance et à ses racines, à son devoir de mémoire. Place est faite à ceux qu’il affectionne : parents, amis et maîtres à penser comme Jorge Luis Borges, Edgar Bayley, Khalil Gibran. Ainsi dit-il :
« Avec le dernier sourire,
mon père me transmet sa mémoire, »
Et c’est avec raison qu’il poursuit :
« Maintenant je suis un homme avec deux mémoires, »
“Con la ultima sonrisa,
Mi padre me entrega su memoria,”
“Ahora soy un hombre con dos memorias”
Reportage photographique
Ces photographies correspondant à la présentation du recueil de poèmes du poète Esteban Charpentier à l'Ambassade d'Argentine le Jeudi 17 mars 2022.
Maggy De Coster (article & reportage photographique), « Esteban Charpentier, « París Paris », Éditions Unicité, 2022, format A5, 106 pages, 14€ », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2022 « Les merveilleux féeriques féministe & au féminin », mis en ligne le 23 mars 2022. Url :
Crédit photo : Salt marshes of Arzew, Surface crystallized salt, image capturée de Wikimedia, domaine public.
Chacune de ces vagues ne sera plus l’enfant de cette mer de sel en bataille ;
Elle traîne vers le sable qui séduit, vers l’horizon qui hurle puis se tait et se réduit ; j’ai bâti une maison comme un nid
Chacune de ces graines dorées est palpitante de désir, elle attend son arrivée pour l’embrasser discrètement et l’absorber furtivement, mais elle fuit et là-bas elle finit Loin de ce monde, elle compte même la dévorer comme une proie tant désirée et préfère garder la bouche entrouverte ou bée, après !
Ce matin, son voyage a commencé, fuyant la chaîne de tout est relié pour vivre l’unique ivresse de l’instantané qui retentit de très loin.
L’aventure des débuts refuse de revoir la survie, de suivre le combat contre la vie chaque nuit !
Ses longueurs et ses somnolences sont fugitives et craintives contre vents et marées
Et au fond de chaque envie cachée, on n’entend que les cris emmitouflés, que les bruits ennuyés
Mais il arrive ce moment mystique où on n’entend plus rien sauf les échos et les écumes
Elle; flottante, scintillante, ardente sur le dos des bulles effervescentes ;
Ça monte, ça descend, ça apparait, ça réapparaît, ça transparait mais enfin ça disparait
Ses notes mélodieuses rappellent l’appartenance condamnée par l’errance ;
Elle apprend prudemment les premiers pas au goût mentholé ;
Elle essaie de gagner la confiance en toute prudence figée ;
Comment va-t-elle arriver ? Comment va-t-elle pouvoir finir cette longue danse ?
Est-ce vers l’infini qu’elle compte aller, si hésitante si méfiante ?
Ou simplement le rêve de transformer chaque instant en éternité
Qui empêche de voir le ciel incliné devant l’ambition de l’immortalité ?
Crédit photo : Salt workers of Marakkanam, image capturée de Wikimedia, domaine public.
Et puis, cette douleur d’attendre, d’être dans le besoin, dans l’urgence de se mettre face à face à ce rien, fait peur ;
Les vagues se serrent mais leur trait éphémère est un sort qui tremble sur le quai des bords
Leur appellation pleine d’espoir comme un talisman devient leur seul trésor
Elles ne résistent pas au temps, elles partent en quelques éclats, elles meurent au fond profond ;
C’est vrai que le rêve prend de l’ampleur ; mais il fallait bien reconnaître son début, son cours, ses limites, puis la fin d’un souvenir enfoui ;
Quelques instants, quelques espérances, ça fait du bien mais rien n’est sûr ! Rien n’est certain tellement c’est dur ! Rien !
Ici ou là, ici ou ailleurs, la mer, le ciel et la terre
Venez chercher avez nous des prières célestes qui nous rapprochent des rivages, qui nous libèrent des cages
Plus loin, à moitié endormi, à moitié nu, d’autres vagues naissent puis disparaissent ;
Les forces des débuts sont fragilisées et les efforts sont fatigués devant le cycle éphémère
Après de longs combats sévères menés et rejetés pour résister on se laisse faire
On est ébloui et ébahi face à ce spectacle à rebondir, on sort la tête de l’eau avec une nette insistance
Tout s’en va même ceux qu’on croit les plus fidèles et les plus forts !
L’amour ne dure qu’un instant !
Un instant est une fenêtre sur la vie !
Évitons de le fuir
Évitons de l’attendre
Évitons de le ralentir
Évitons de ne pas le sentir
Évitons de ne pas sourire
Les promesses et les caresses se multiplient
Il faut juste y croire et toujours dire à chacun des instants retenus : tu nous aides à vivre, tu nous enivres. Tu es la preuve d’exister et la sensation d’un secret.
Hanen Marouani, « L'éphèmère est le secret d'une vie », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique / Festival Le Printemps des Poètes Mars 2022 | « L'éphémère aux féminin, masculin & autre », Recueil collectif des périodiques féministes de l'association SIÉFÉGP, mis en ligne le 21 mars 2022. Url :
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