18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 15:52

 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm)


 

REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE & MULTILINGUE DE POÉSIE

 

ENTRE THÉORIES & PRATIQUES

 

 

 

 

N°11 | ÉTÉ 2022


 

 


PARFUMERIE POÉTIQUE OU 

 

 

PARFUMS, POÉSIE & GENRE

 

 

 

© Crédit photo :  Mariem Garaali Hadoussa,"Strange roses", tableau.

 

 

 

 

 

 


SOMMAIRE

 


DATE BUTOIR POUR Y PARTICIPER :

 

30 SEPTEMBRE 2022

 

MISE EN LIGNE JUSQU'AU  5 20 OCTOBRE 2022

 

 

 

APPEL À CONTRIBUTIONS DU 11ème NUMÉRO 
 

 

 

 

 

 

Rappel utile : comme vous le savez bien cher lectorat la revue LPpdm (dans ses versions électronique et imprimée) décline toute responsabilité juridique concernant le contenu publié par elle parce qu'elle considère que chaque auteur/auteure est libre dans le respect de sa charte déontologique, par conséquent, l'auteure/auteur est l'unique responsable du contenu de son texte, de son image, etc.

 

 

 

Le Pan Poétique des Muses (LPpdm)

 

Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre

théories & pratiques

 

 diffusée en version électronique (apériodique) & en version imprimée suspendue suite à un cas de force majeure de 2018 à 2020, reprise de l'édition imprimée dès 2021.

 

 

ISSN numérique : 2116-1046

 

(4 numéros par an dont un Hors-série & un Numéro spécial)

La reprise de la parution imprimée se fera en 2021 

 

ISSN imprimé : 2492-0487

 

ISSN imprimé Hors-série : 2554-8174

© www.pandesmuses.fr

 

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Lettre n° 9 (Avant-première de nos dernières publications de 2016)

 

© Tous droits réservés

 

Présentation créée le 7 juillet 2022

par Aude & David

 

Édition en cours

 

Dernière mise à jour : 30 septembre 2022

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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 15:51

 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm)

 


 

REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE & MULTILINGUE DE POÉSIE

ENTRE THÉORIES & PRATIQUES

 

 

 

N°11 | ÉTÉ 2022

 

 

PARFUMERIE POÉTIQUE

 

OU 

 

PARFUMS, POÉSIE & GENRE

 

 

N°11 | SOMMAIRE


 


 

EN COURS D'ÉDITION...

 

 

© Crédit photo :  Mariem Garaali Hadoussa,"Titre à venir", tableau.

 

 


DATE BUTOIR POUR Y PARTICIPER :

 

30 SEPTEMBRE 2022

 

MISE EN LIGNE JUSQU'AU  5 OCTOBRE 2022

 

 

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APPEL À CONTRIBUTIONS DU 11ème NUMÉRO 
 

 

Équipe de la version en ligne :

Rédaction de la revue 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES

Couverture & une bonne partie du numéro est illustrée par l'artiste 

Mariem Garaali Hadoussa

Autres illustrations par 

Des artistes citéEs dans les pages du numéro.

Réalisation technique :

Aude & David Simon 

Nous écrire :

contactlppdm@pandesmuses.fr, contact@pandesmuses.fr. 

 

 

ISSN numérique : 2116-1046

 

Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques

 

 diffusée en version électronique

& en version imprimée

 

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SOMMAIRE 

 

 

AVANT-PROPOS

 

Dina Sahyouni, « Cet été parfumé 2022 »

 

ÉDITORIAL 

Dina Sahyouni, « En parfumerie poétique »

 

BÉMOLS ARTISTIQUES​​​​​​

 

Maggy De Coster, « André Seleanu, "Le Conflit de L’Art Contemporain. Art tactile, art sémiotique", L’Harmattan, 2022, 225 pages, 23€ »

Françoise Urban-Menninger, « Hélène Martinez-Urban », texte illustré par trois photographies inédites des œuvres de l'artiste Hélène Martinez-Urban

 

ENTRETIENS POÉTIQUES, ARTISTIQUES & FÉMINISTES

 

​​​Hanen Marouani, « Entretien avec Asma Bayar » & « Entretien avec la jeune poétesse, romancière et peintre franco-syrienne Nour Cadour », avec des œuvres de l'artiste et deux photos de Natalie Rezelmann Ulysse Agassin

 


ARTICLES & TÉMOIGNAGES

 

 

 

DOSSIER MAJEUR 

 

PARFUMS, POÉSIE & GENRE

 

 

 

​Françoise Urban-Menninger, « Bains de lumière » 

Michel Loetscher, « La fabrique du poème : Françoise Urban-Menninger, parfum d'âme »

Maggy De Coster, « Nathalie Maranelli, Parfums d’Infancia, L’Harmattan, 2014, 225 pages »

 

DOSSIER MINEUR 

 

MUSES & POÈTES

 

POÉSIE, FEMMES & GENRE

 

Françoise Urban-Menninger, « La forêt du poème », poème inédit illustré par une photographie inédite de Claude Menninger

Maggy De Coster, « Des poèmes du poète cubain exilé Ernesto Díaz Rodríguez », « ¡OYE MATILDE ! Un hommage du poète argentin Carlos Arturo Schang à Matilde Urrutia, la troisième épouse de Pablo Neruda »

 

Hanen Marouani, « Entretien avec la jeune poétesse, romancière et peintre franco-syrienne Nour Cadour », avec des œuvres de l'artiste et deux photos de Natalie Rezelmann Ulysse Agassin

Renée Vivien (aïeule), « Amitié féminine », extrait de VIVIEN, Renée (1877-1909),​​​​​​ La dame à la louve (1904) choisi, transcrit & brièvement présenté par Dina Sahyouni 

 

POÉTICIENNES/THÉORICIENNES DE LA POÉSIE

 

 

 

FLORILÈGE

 

 

DOSSIER MAJEUR

 

​Mokhtar El Amraoui (poème & dessin), « Parfum de couleurs »

Mariem Garaali Hadoussa, (poèmes & peinture), « Le parfum » & « L’eau de mon univers »

Hanen Marouani, « La nouvelle collection printemps-été 2022 de la styliste Tuniso-canadienne Sarah Manai ; Femme-Fleur : des poèmes visuels et olfactifs », photographies de Majdi Agrebi de Ichrak Cofflard (Mannequin)

Sarah Mostrel (poèmes & peinture)« Des parfums divinement poétiques »

Édouard Gemayel, « Les Cèdres »

​Françoise Urban-Menninger, « Un parfum d'âme » & « image éphémère », extraits illustrés par une peinture de l'artiste Hélène Martinez-Urban du recueil de poèmes L'âme du jour (2022)

Mariem Garali Hadoussa (poème & peinture), « Notre roseraie »

Floriane Martin, « Parfumerie », peinture inédite par l'artiste Mariem Garaali Hadoussa

Irina Moga, « Amaretto » avec une illustration de l’artiste Tatiana Arsénie

Dina Sahyouni, « Mes voyages olfactifs »

Désirée Pacault (aïeule), « La fleur sans parfum »

Charlène Lyonnet, « Le corbeau amoureux », image par DS.

 

DOSSIER MINEUR

 

​​​​​Monique Thomassettie (conte & peinture), « Nom de Déesse. Extrait »

Nour Cadour, « Extraits poétiques de mes trois recueils »

Pierre Zehnacker (poème & peinture), « Le divin »

Lydia Kowicz Loriot, «Le cri des femmes du monde »

 

/ Aïeules 

Zoé Fleurentin« À mes vers » & « À une femme poète »

Marceline Desbordes-Valmore, « L'amie » 

Adèle Souchier, « Muse »

 

 

MUSES AU MASCULIN

 

Claude Luezior, « Extrait de Sur les franges de l’essentiel, suivi de Écritures »

Mustapha (texte & illustrations), « Jean-Jacques Sempé, le funambule »

 

LA POÉSIE DANS TOUS SES ÉTATS OU VARIA 

 

Sandrine Daraut, « Le dire en ver-t-s »


INSTANT POÉTIQUE EN COMPAGNIE DE...

 

​​​​​​Mona Azzam, « Sous le baobab, un livre… »

 

POÈTES ÂGÉS DE MOINS DE 26 ANS

 

.......... 

 

POÉSIE DES ANCÊTRES (AÏEULES /AÏEUX)

* Se trouve dans plusieurs rubriques. 

 

POÉSIE ÉROTIQUE 

 

Mokhtar El Amraoui (poème & dessin), « Miroirs infinis »

 

CUISINER EN POÉTISANT

 

Irina Moga, « Amaretto » avec une illustration de l’artiste Tatiana Arsénie

 

PRESSE, MÉDIA, FEMMES, GENRE & POÉSIE

 

Images, « "Œil pour Œil" (Contes Arabes) » 

 

............... 

 

 POÉSIE AUDIOVISUELLE /

[UNIQUEMENT EN LIGNE]

 

 

POÉSIE VISUELLE &/OU OLFACTIVE 

Hanen Marouani, « La nouvelle collection printemps-été 2022 de la styliste Tuniso-canadienne Sarah Manai ; Femme-Fleur : des poèmes visuels et olfactifs », photographies de Majdi Agrebi de Ichrak Cofflard (Mannequin) 

 

/ POÉSIE, MUSIQUE & ARTS AUDIOVISUELS

Dinah, « En mal d'amour, la nouvelle chanson de MIKA vous console » 

 

 

 

 

TRAVESTISSEMENTS POÉTIQUES 

 

Victorine Rostand (aïeule), « Agnès La Noire »

 

 

CRITIQUE & RÉCEPTION 

 

 

​Françoise Urban-Menninger, « Jardins empans du rêve, poèmes de Colette Nys-Mazure, aquarelles de Colette Ottmann »

 

Maggy De Coster, Maggy De Coster, « Irène Shraer, "Une couronne à ma porte", L’Harmattan, 2020, format A5, 12, 50€ », « Anne-Lise Blanchard, Sur les paupières du vent, Donner à voir, 2008, 45 pages, 6,50€ », « Anne-Lise Blanchard, avant l’été, pré carré, 2005 sans numérotation de pages », « Anne-Lise Blanchard, Ce chant étroit, Interventions À Haute Voix, 2003, 56 pages, 9€ », « Nathalie Maranelli, Parfums d’Infancia, L’Harmattan, 2014, 225 pages »

Camille Aubaude, Camille Aubaude, « Dans une autre demeure (Centre d’Études Supérieures de la Littérature, Tours, 2022)», « Florence Delay, Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas, éd. du Seuil, La librairie du XXIè siècle, 2022 »

 

CHRONIQUES DE CAMILLAE/

POÉSIE & CINÉMA/

CHRONIQUES CINÉMATOGRAPHIQUES

Camille Aubaude, « "Compétitionofficielle". Film de Mariano COHN et Gaston DUPRAT, 2022. Avec Penélope CRUZ, Antonio BANDERAS et Oscar MARTINEZ »

 

RÉCEPTION D'AUTREFOIS

 

Images, « "Œil pour Œil" (Contes Arabes) »

Auguste de Roosmalen, « Le petit oiseau prisonnier par Désirée Pacault »

 

RÉFLEXIONS FÉMINISTES SUR L'ACTUALITÉ 

 

Lydia Kowicz Loriot, « Le cri des femmes du monde »

 

LITTÉRATURE POUR LA JEUNESSE 

 

ENCART DES LANGUES ÉTRANGÈRES 

 

Voir les textes publiés dans nos rubriques.

 

REVUE DES MÉTIERS DU LIVRE 

Françoise Urban-Menninger, « Strasbourg, capitale mondiale du Livre en 2024 » & une image du photographe Claude Menninger

 

 

ESSAI OU MANIFESTE

Maggy De Coster, « La place de l’homme dans les cultures et les littératures »

 

LEÇONS, MÉTHODES & MÉTHODOLOGIES EN POÉSIE 

Maggy De Coster, « La place de l’homme dans les cultures et les littératures »

 

S'INDIGNER, SOUTENIR, LETTRES OUVERTES & HOMMAGES 

 

Mustapha (textes & illustrations), « Jean-Jacques Sempé, le funambule » & « William Klein, l’ami américain»

Maggy De Coster, « ¡OYE MATILDE ! Un hommage du poète argentin Carlos Arturo Schang à Matilde Urrutia, la troisième épouse de Pablo Neruda »

 

REVUE POÉPOLITIQUE

 

Marguerite Milon (aïeule)«  Le vote des femmes »

Maggy De Coster, « Des poèmes du poète cubain exilé Ernesto Díaz Rodríguez »

 

SOURIRES & RIRES FÉMINISTES 

 

 

FAITS DIVERS & CATASTROPHES

 

 

ASTRES & ANIMAUX 

 

Mariem Garaali Hadoussa, « L’eau de mon univers »

Camille Aubaude, « Florence Delay, Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas, éd. du Seuil, La librairie du XXIè siècle, 2022 »

​Françoise Urban-Menninger, « La forêt du poème », poème inédit illustré par une photographie de Claude Menninger« Jardins empans du rêve, poèmes de Colette Nys-Mazure, aquarelles de Colette Ottmann »

 

Maggy De Coster, « Anne-Lise Blanchard, Sur les paupières du vent, Donner à voir, 2008, 45 pages, 6,50€ », « Anne-Lise Blanchard, Ce chant étroit, Interventions À Haute Voix, 2003, 56 pages, 9€ »

Dina Sahyouni, « Mes voyages olfactifs »

Auguste de Roosmalen, « Le petit oiseau prisonnier par Désirée Pacault »

Charlène Lyonnet, « Le corbeau amoureux », image par DS.

 

VOIX-VOIES DE LA SORORITÉ 

 

Marceline Desbordes-Valmore (aïeule), « L'amie » 

Renée Vivien (aïeule), « Amitié féminine », extrait de VIVIEN, Renée (1877-1909),​​​​​​ La dame à la louve (1904) choisi, transcrit & brièvement présenté par Dina Sahyouni

 

HANDICAPS & DIVERSITÉ INCLUSIVE

 

Hanen Marouani, « Entretien avec Asma Bayar » 

 

PHILOSOPHIES & SAGESSES EN POÉSIE 

 

 

REVUE MATRIMOINE

 

Marguerite Milon (aïeule), «  Le vote des femmes »

​Françoise Urban-Menninger, « Hélène Martinez-Urban », texte illustré par trois photographies inédites des œuvres de l'artiste Hélène Martinez-Urban

 

 

SPIRITUALITÉS/

CROYANCES, RELIGIONS & MYSTICISMES EN POÉSIE

 

 

Pierre Zehnacker (poème & peinture), « Le divin»

 

REVUE CULTURELLE D'EUROPE

François Folscheid, « Claude Luezior, Sur les franges de l’essentiel, suivi de Écritures, Éditions Traversées, 2022, isbn : 9782931077047, 128 p., Virton, Belgique » 

Françoise Urban-Menninger, « Strasbourg, capitale mondiale du Livre en 2024 » & une image du photographe Claude Menninger

 

REVUE CULTURELLE DES AMÉRIQUES

 

Maggy De Coster, « La place de l’homme dans les cultures et les littératures »

Mustapha Saha (hommage & photo), « William Klein, l’ami américain»

 

REVUE CULTURELLE D'ORIENT  & D'AFRIQUE 

 

Mustapha Saha, « Nourdine Tabbai expose une peinture allégorique de l'Apocalypse à la Fondation Mohammed VI en octobre 2022 »

 

ANNONCES DIVERSES 

 

« Vient de paraître "Le Chant des Sirènes" de Maryse Weisser Macher »

 

ACTIONS EN FAVEUR DES FEMMES & LGBTQ+ 

 

SIÉFÉGP, « La deuxième édition du Prix Littéraire de Dina Sahyouni »

 

AGENDA ARTISTIQUE

 

« Actualités artistiques choisies pour cet été »

 

 

AGENDA POÉTIQUE

 

« Appels à propositions. Bel été à vous & à bientôt ! »

SIÉFÉGP, « La deuxième édition du Prix Littéraire de Dina Sahyouni »

 

David Simon, « Lettre d'information du 6 septembre 2022 »

 

***

 

Pour citer ce sommaire inédit 

 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES, « N°11 | ÉTÉ 2022 | SOMMAIRE », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11| ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 2 septembre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no11/sommaire

 

 

 

Le Pan Poétique des Muses (LPpdm)

 

Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre

théories & pratiques

 

 diffusée en version électronique (apériodique) & en version imprimée 

 

 

ISSN numérique : 2116-1046

 

(4 numéros par an dont un Hors-série & un Numéro spécial)

La reprise de la parution imprimée est en cours. 

 

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Lettre n° 9 (Avant-première de nos dernières publications de 2016)

 

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Présentation créée le 2 septembre 2022 & en cours d'édition

Dernière mise à jour : le 18 octobre 2022

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18 octobre 2022 2 18 /10 /octobre /2022 15:48

N°11 | Parfums, Poésie & Genre | Poésie dans tous ses états 

 

 

 

 

​​

 

 

Le dire en ver-t-s

​​​​​​

 

 

 

 

 

 

​​

Sandrine Daraut

 

 

 

 

Crédit photo : Fleurs blanches, CommonsCommons.

 

 

 

En bois d’avenir

En train de t’offrir un arbre

L’Amour dépollue (Sandrine Daraut Alias SansditdArt)

 

 

 

En mars 2014, lorsque nous proposions sur la Place Arnaud Bernard - à Toulouse – à tout un chacun de donner sa propre définition de la poésie, quelqu’un nous a parlé d’un Pays. Nous pensons aussi à ces magnifiques vers d’Ossip Emilievitch Mandelstam ;

 

Ainsi, dans les marges des brouillons, naissent des arabesques qui vivent de leur vie indépendante, perfide et

merveilleuse

(Le Sceau égyptien, traduit du russe et postfacé par Claude B. Levenson, l’Âge d’Homme, 1968).

 

Toute la chambre est imprégnée

De langueur – délicieux remède !

Penser qu’un si petit royaume

A englouti tant de sommeil

(Tristia et autres poèmes, traduit du russe par François Kerel, Gallimard, 1975).

 

Dans les premiers labours, noire jusqu’à l’indigo,

Et le travail désarmé prend en elle naissance :

Collines par milliers dans les labours des mots

Comme s’il existait un cercle sans circonférence

(Le Tchernoziom, Avril 1935 ; Tristia et autres poèmes, op.cit.).

 

Il n’existe qu’un chemin

Celui de ta main légère ;

Comment trouver autrement

Le pays qui m’est si cher ?

(Les poésies d’amour, choisies, traduites et présentées par Henri Abril, Circé, 2016).

 

« Ainsi s’effondrent en poésie les frontières entre nations, et les éléments d’une

langue s’entr’appellent avec ceux d’une autre par-dessus la tête de l’espace et

du temps, une fraternité s’affirme en toute liberté dans le patrimoine de chacune

d’elles et unit tous les idiomes, des consanguinités se font fraternellement signe

au sein même de cette liberté et familièrement se hèlent. »

 

Issu d’une famille juive peu pratiquante, il arrive à Saint-Pétersbourg à l’âge de cinq ans. Essayiste et poète russe lié à la mouvance acméiste – aspirant à l’unité indivisible de l’Homme et de la Terre – il est arrêté, exilé – après une tentative de suicide – puis condamné aux travaux forcés pour avoir composé un épigramme critiquant ouvertement Staline. Il meurt en transit, en 1938, de froid et de faim. Encore selon lui, la poésie est un pouvoir, car pour elle on vous tue. D’aucuns nous diront que la rime est facile. À méditer, tout de même…

 

 

1 – Le contexte du projet

 

 

C’est juste avant le premier confinement que nous annoncions – via Twitter – l’organisation d’un concours visant à décrire – en vingt-cinq vers maximum – son pays poétique. Nous utilisons le groupe Facebook dirigé par André Campos Rodriguez – ou Cercle de l’Ardent Pays – pour diffuser les participations ; dont celle de Rio Di Maria1… Ce dernier – Président de la Maison de la Poésie d’Amay, de 2009 à 2019, décède le 23 mars 2020 ; le dernier jour d’appel à textes. Dans de telles circonstances, nous avions essentiellement besoin d’un support de résilience.

 

Toujours à la recherche d’une structure où lire ces poèmes envoyés, on nous parle de l’arbre à poèmes au Café des Plumes – anciennement implanté dans le quartier toulousain des Sept Deniers. Alors, pour l’hypothétique évènement du 28 mars 2020, nous préparons et présentons des mises en scène photographiques.

 

En 2016, un recueil de poèmes, écrits de 1992 à 2012, par Abdellatif Laâbi porte justement comme titre L’arbre à poèmes 2; cette métaphore illustre une poétique aux racines abreuvées de souffrances mais dont la fertilité émane tant d’une permanente indignation que des fruits d’une utopique réconciliation interculturelle.

Autant de brefs contes ou de vers libres pour dénoncer cette constante volonté humaine d’asservir.

 

Cet auteur marocain s’est exilé en France, après avoir été emprisonné pour – au travers de la Revue Souffles, qu’il co-crée en 1966 – avoir peu à peu insufflé des idées révolutionnaires, dans la mouvance communiste – en totale opposition avec le pouvoir alors en place. Hassan II fait interdire cette publication en 1972, tout en faisant arrêter et torturer le poète ainsi qu’Abraham Serfaty – indépendantiste et militant politique ayant rejoint l’équipe de rédaction en 1968. Abdellatif Laâbi n’est libéré qu’en 1980, après qu’une campagne internationale ait été menée pour sa libération – alors que durant sa captivité plusieurs prix internationaux de poésie lui sont décernés.

 

Ainsi, même si l’arbre ne doit jamais faire oublier la forêt – ou l’environnement de subsistance – il reste immobile, immortel et immuable.

Au-delà de la douleur liée à l’exploitation du bois, rien ne peut, en effet, occulter de par l’aspect de résistance, de vigueur – face aux aléas du temps – le fait que les arbres peuvent constituer des éléments salvateurs, via entre autres une possibilité d’identification narcissique. Georges Brassens évoquait un alter ego.

De par sa longévité, l’arbre se pose aussi comme soutien et témoin privilégiés de l’activité humaine ; complice vertical d’une terre nourricière de reproduction… Et dans cet échange sensible, l’être humain goûte – pour se libérer – à cette sève d’éternelle renaissance…

 

 

Somme toute, nous cherchions encore un public, après cette autre annonce évènementielle3 – à l’occasion du Printemps des Poètes 2020, dont la thématique du courage ne pouvait pas mieux caractériser cette crise sanitaire inédite ; où toute réunion devenait dangereuse.

En attendant, nous amenions les arbres en promenade ; avant de prendre le train lorsque

la situation sanitaire et notre corps le permettaient…

 

 

2 – Mises en situation et ouvertures

 

Dans une perspective de bienveillance et de reconnaissance, nous découpions toujours nos arbres dans du papier recyclé – alors qu’à la clôture du concours 2020 « un haïku pour le climat »4, auquel nous participons depuis quatre ans déjà – nous tweetions l’exergue de ce développement.

 

Mais il a fallu attendre jusqu’en novembre 2021 pour avoir véritablement la possibilité de donner à voir, de lire et d’échanger collectivement – en présentiel – quant à ces signets improvisés. C’est la Fondation toulousaine pour l’Art contemporain Espace Écureuil 5 qui nous en a donné l’occasion, en proposant à des visiteur.e.s de l’exposition sans œuvre « Circulez, il n’y a rien à voir6» de venir décrire – selon son propre point de vue – des emplacements définis par un contour – au mur ou au sol – une vitrine vide, …, toujours assortis d’un cartel.

 

Nous avons tout d’abord – tout en expliquant notre démarche à la demande de la structure – mis en dépôt deux marque-pages « arbres », sur lesquels nous avons écrit quelques vers de notre fait au crayon à papier. Nous avons parallèlement choisi de mettre en correspondance des poèmes avec les descriptifs de notre choix. Nous les avions écrits pour l’occasion ou bien nous les avons trouvés dans des recueils déjà édités.

Comme Dame Nature a horreur du vide, ces « petits arbres » trouvent leur place éphémère – toujours en notre présence – dans ce musée imaginaire.

 

Il faut toujours être spectateur.e avant d’être diseur.e ; jusqu’à s’adapter à d’autres représentations, aux diverses interventions et temporalités du monde « extérieur » - et ceci notamment au travers de différentes discussions ; entre spectateur.e.s – diseur.e.s, avec la commissaire et les organisateur.e.s, avec le public visiteur. On nous demande de répéter, on nous dit des haïkus, nous tentons l’intervention en duo concernant une même

création7 . Nous avions d’ailleurs, à ce moment-là, fait paraître un calligramme en forme d’oiseau,

dans la Revue La Page Blanche 8.

 

En imitant La Mouette de Sarah Moon – cette publication sous le menton – nous avons aussi proposé au public d’envisager cette performance comme une page blanche – à travers laquelle tout spectateur.e a son mot à dire chemin faisant…

 

Tout spectateur.e peut alors devenir diseur.e et inversement ; jusqu’à l’éphémère substitution 9

 

 

De fait, au fil des interventions, la composition que nous avons écrite et associée – pour l’occasion – à La Mouette a vu un.e L se transformer en M…

 

 

 

Je suis un oiseau qui raconte la mer

En vert d’eau

Je suis mou

Tu es mou

Il est mou

Nous sommes mous

Vous êtes mous

Ils sont mous

Trop pour entendre la requête de ce tableau

La--→ Ma poésie est un oiseau

Envolez-moi

Envolez-moi

Mais non… Le vent se lève déjà (Sandrine Daraut Alias SansDitDart).

 

 

Chemin faisant, le 12 mars 2022 – date du lancement de la 24ième Édition du Printemps Des Poètes, sur le thème de l’éphémère – nous avons encore eu l’opportunité de dire des œuvres en vers… Mais pour des compositions visibles cette fois ; celles de Jacques Tison10.

 

 

 

Étrange écho à l’expérience précédente… Nous avions déjà pensé à ce poème d’Odette Casadesus 11 pour illustrer la trace des 4’ 33’’ de silence de John Cage 12.

 

 

L’APRES-SILENCE

Mon silence est tombé pour toi des stalactites

Ces javelots de glace enfoncés dans la nuit.

Devant la page blanche on se sent si petite,

On trébuche aux lacets de l’encre qui s’enfuit.

Mon silence est tombé sans bruit comme une feuille.

Il roule dans les mots en vertige d’oiseaux.

Il faut crever le mur que ma mémoire endeuille,

Revenir au soleil et bercer mes roseaux.

Donner le coup de pied au fond du lac de givre

Pour remonter enfin vers les tièdes printemps.

Au nom de ton amour accepter de revivre,

Aux plis de tes cheveux épingler mes instants.

Pour toi mon cœur en berne ouvre son coquillage.

Entends chanter la mer en sa conque de gel

Et tout l’amour de toi le long de cette page.

Mon silence est tombé comme neige à Noël.

Odette Casadesus

11 avril 1989

 

Cet après-midi-là, après un refus d’invitation à l’écoute, un Monsieur nous a parlé de ses formes poétiques préférées. Comme nous lisions sur un arbre L’après-silence d’Odette Casadesus, pour évoquer un tableau en deux parties – de Jacques Tison – où un panneau blanc apparaît avant ou après une représentation en couleur et à propos duquel nous avions associé le blanc au silence, ce spectateur nous a précisé que la poétique rimée ne répondait pas à son désir « d’être réchauffé ».

Près d’une autre œuvre, nous disions alors un haïku de notre fait. Et le charme a opéré…

Au point qu’un recueil il m’a acheté. Devant la représentation d’un arbre, nous proposions aussi des accro-mots – un graphisme de notre invention visant à figurer une arborescence, à travers la composition d’acrostiches. Encore une vente… Assortie de dons de signets « arbres ». Et si c’était un miroir ? Une spectatrice a pensé à cet objet en évoquant notre support de lecture… Quelle étrange coïncidence !

 

 

Du IEL au JE, comment ne pas évoquer la féerie poétique de la métamorphose du monde sensible en une traduction onirique d’une vie sous-jacente ? Le passage donne vie et voix aux mots ; ce tu à toi 13 à l’image d’un arbre de vie en éternelle recomposition.

 

Bruit sourd et plein de prudence

Du fruit qui tombe de l’arbre

Parmi l’inlassable chanson

Des profonds bois en silence…

(Ossip Mandelstam, (La) Pierre : Les premières poésies (1906-1915), Circé, 2003).

 

Nous pensons également à cet autre immense poète plus connu comme chanteur ; Claude Nougaro qui dit dans Plume d’Ange 14 –

 

Un grand silence se fait en moi.

Mais cet homme dont l’ange t’a parlé, cet homme introuvable qui peut croire à ta plume, eh bien, oui, c’est lui, il est là,

devant toi !

Sans hésiter, je sors la plume.

Les yeux mordorés lancent une étincelle.

Il examine la plume avec une acuité qui me fait frémir de la tête aux pieds.

« Quel magnifique spécimen de plume d’ange vous avez là, mon ami.

Alors vous me croyez ? vous le savez !

Bien sûr, je vous crois. Le tuyau légèrement cannelé, la nacrure des barbes, on ne peut s’y méprendre.

Je puis même ajouter qu’il s’agit d’une penne d’Angelus Maliciosus.

Mais alors ! Puisqu’il est dit qu’un homme me croyant, le monde est sauvé...

Je vous arrête, ami. Je ne suis pas un homme.

Vous n’êtes pas un homme ?

Nullement, je suis un noyer.

Vous vous êtes noyé ?

Non. Je suis un noyer. L’arbre. Je suis un arbre ».

Il y eut un frisson de l’air.

Se détachant de la cime du grand cèdre, un oiseau est venu se poser sur l’épaule du vieillard et je crus reconnaître,

miniaturisé, l’ange malicieux qui m’avait visité.

Tous les trois, l’oiseau, le vieil homme et moi, nous avons ri, nous avons ri longtemps, longtemps...

Le fou rire, quoi !

 

« Ô MON PAÏS Ô TOULOUSE Ô TOULOUSE 15 »

 

La boucle est bouclée.

Nous pouvons par conséquent proposer tout atelier de lectures poétiques participatif, relativement à un environnement artistique particulier. Tout.e participant.e pourrait alors repartir avec son signet à faire passer – en mode vente ou don… Autant de pièces poétiques et de formes d’arbre qu’Iel, en séance, aurait particulièrement apprécié.

 

 

 

Notes

 

 

1 Né en Sicile en 1946, il écrit son premier poème à l’âge de 21 ans – dans la région de Liège, où il arrive avec sa famille en 1958.

4 Afin d’appeler poétiquement à la transition écologique, le CLER – réseau pour la transition énergétique –invite les citoyen.ne.s à écrire des haïkus visant à donner leur avis sur les questions de l’urgence climatique et énergétique. Un jury se réunit depuis 2015 pour évaluer ces productions sur une thématique particulière. Un vote des internautes est également organisé, les poèmes lauréats – et c’est le cas pour l’un des nôtres cette année ! - paraissant dans les revues associées à cette initiative, ou en ligne sur les sites partenaires.

7 Dessinée sur le livret d’exposition par Benoît Grimalt.

9 Une jeune femme nous indique à ce sujet son désir de rechercher l’original de la photographie présentée.

11 Poétesse française née en 1925 et morte en 1999 à Paris.

12 Cette œuvre correspond en réalité pour ce compositeur, plasticien et poète américain au fait de seulement prendre en compte – pendant quatre minutes et trente-trois secondes – les sons créés ou discernés dans l’environnement de mise en œuvre.

 

***​​

 

Pour citer ce témoignage inédit

Sandrine Daraut, « Le dire en ver-t-s », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°11 | ÉTÉ 2022 « Parfums, Poésie & Genre », mis en ligne le 18 octobre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no11/sdaraut-ledireenver-t-s

 

 

 

Mise en page par David

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 11 Muses de la nature et zoopoétique
14 octobre 2022 5 14 /10 /octobre /2022 17:21

N°12 | Poémusique des femmes & genre | Muses au masculin | Spiritualités / Croyances, religions & mysticismes en poésie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La poétique claudélienne,

 

une conquête de la totalité de l’Être

 

dans Cinq grandes odes

 

 

 

(Claudelian poetics, a conquest

 

of the totality of Being in Five Great Odes)

 

 

 

 

 

 

 

 

Kouakou Bernard Aho

 

Université Alassane Ouattara

(Côte d’Ivoire)

 

 

 

 

 

 

Crédit photo : Paul Claudel vers 1890, Commons.​

 

​​​​

Résumé


 

L’écriture poétique de Paul Claudel, à travers Cinq Grandes Odes, s’inscrit dans la technique du verset et retrace la voie spirituelle du poète. Dans la dilatation de la forme métrique, il aboutit à une poésie totale. L’alternance de l’alexandrin classique et de l’alexandrin « libéré », la fréquence de la césure épique et d’une coupe circonflexe, contribue à cette déflagration du vers, liée à la surabondance rythmique dans l’universalité de son lyrisme. La liberté organisée de son langage obéit à un rythme cosmique. En conciliant les éléments du cosmos avec Dieu, il emprunte la voie de la conquête de la totalité de l’Être. Les enjeux du verset portés sur la ressemblance de l’Homme et du monde ouvrent une voie victorieuse dans le drame humain. La poétique claudélienne interroge la condition humaine. Affranchi du hasard, l’Homme retrouve l’action pour vaincre la fatalité.


 

Mots-clés : dilatation, homme, l’Être, lyrisme, poésie totale, verset

 

 

Abstract

 

The poetic writing of Paul Claude, through Five Great Odes, is part of the technique of the verse and traces the spiritual path of the poet. In the dilatation of the metric form, it results in a total poetry. The alternation of the classical Alexandrian and the « liberated » Alexandrian, the frequency of the epic caesura and a circumflex cut, contribute to this deflagration of the verse, linked to the rhythmic overabundance in the universality of its lyricism. The organized freedom of his language obeys a cosmic rhythm. By reconciling the elements of the cosmos with God, he takes the path of conquering the totality of Being. The stakes of the verse on the likeness of man and the world open a victorious path in the human drama. The Claudelian poetics questions the human condition. Freed from chance, Man rediscovers the action to overcome fate.

 

Keywords : dilatation, man, Being, lyricism, total poetry, verse


 

 

 

Introduction


 

Paul Claudel a été attristé par le matérialisme et le déterminisme. Aussi, son indignation face au positivisme l’a conduit à l’aspiration d’une œuvre d’essence supérieure. Il utilise alors divers modes d’expression dont le lyrisme. Avec les Cinq Grandes Odes, il confirme la technique du verset et retrace la voie spirituelle du poète qui libère de même son esprit. Cette virtuosité devient un instrument d’appropriation et de séduction de l’Être dans son entièreté. L’œuvre littéraire tient, pour lui, de la métaphysique qui s’étend au cosmos tout entier. Il bâtit en conséquence sa poésie sur les modèles biblique, eschyléen, pindarique, constituant les sources de son imagination et qui influenceront les poètes des deux générations contemporaines dont Saint-John Perse, Pierre Emmanuel, Jean-Claude Renard.

Le caractère universel de l’œuvre du poète tient de l’originalité de ses vers, de la pureté et de l’émerveillement face à la création divine du cycle de la vie. Il se fixe pour but la conquête de la totalité de l’Être par la « co-naissance » (Claudel 1984 : 78) de Dieu et de soi-même et de la poésie afin de le délivrer de ce qui serait pour lui une fatalité ; d’où le sujet suivant : « La poétique claudélienne, une conquête de la totalité de l’Être dans Cinq Grandes Odes ». Autrement dit, la théorie de la poésie de Paul Claudel se présente comme un organe opérateur, mieux un canal par lequel l’on peut saisir l’homme. L’hypothèse générale émise est de la considérer comme un élément fertilisant laissant appréhender l’Être dans sa plénitude afin de triompher de la tragédie que constitue sa condition. Elle cherche à saisir l’homme dans son existence. Réfléchir, de fait, sur cette poésie revient à redéfinir l’art. Une telle pratique poétique d’envergure humaniste détermine l’intérêt de l’analyse qui ne manque pas d’interroger la conscience du chercheur. Qu’est-ce qui caractérise l’écriture poétique de Paul Claudel ? Comment s’opère la conquête de la totalité de l’Être soumis au hasard dans le drame de sa condition ? Quels sont les enjeux de la poétique claudélienne ? Le problème que pose Claudel dans le renouvellement de la poésie en lien avec l’homme et son univers n’est pas nouveau. L’originalité, cependant, émane de sa capacité à imposer l’écriture du verset dans sa dilatation comme une voie dans la conquête de l’homme entier. L’objectif assigné au présent travail est donc de montrer que la poésie claudélienne autorise, dans son élargissement, à l’Être d’atteindre sa plénitude dans le drame de son existence, et de conquérir sa totalité ; dès lors, la poésie claudélienne s’établit comme une voie dans la soustraction de l’homme à la fatalité. Son existence n’est plus soumise au hasard. La stylistique, la sémiotique et la poétique, en tant que méthodes d’analyse permettront de vérifier les hypothèses. La sémiotique qui se définit comme une méthode d’autonomisation de la réalité textuelle considère, l’œuvre littéraire comme « étant d’abord et avant tout un système de signes » (Valency 1981 : 155) ; elle organise les unités et leurs relations dans les poèmes de Claudel afin de résoudre les ambiguïtés puisque « les machinations de l’ambiguïté sont aux racines mêmes de la poésie » (Fontaine 2002 : 86). La poétique, en tant que théorie générale de la création littéraire, vient spécifier l’art claudélien.

Trois points structureront alors l’analyse : le premier s’attache à montrer l’actualité de la métrique dans l’expansion formelle. Le deuxième axe pose la poésie totale comme une conquête de l’Être dans son épaisseur. Le dernier point situe les enjeux de la pratique des versets chez Paul Claudel.

 


 

1. La dilatation de la forme dans l’actualité métrique pour une poésie totale


 

L’actualité métrique a abordé longtemps et plus largement la question de la forme versifiée du texte poétique moderne. La dilatation de cette forme dans le renouvellement de la métrique est perçu, ici, comme l’élargissement à d’autres genres de l’écriture poétique dans son évolution. Elle caractérise la poésie de Paul Claudel :


 

Voici soudain, quand le poëte nouveau comblé de l’explosion intelligible,

La clameur noire de toute la vie nouée par le nombril dans la commotion de la base,

S’ouvre, l’accès

Sauter la clôture, […] (1966 : 18-19).


 

Par les Illuminations et Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud, Claudel découvre de même la voie d’une illumination effective. Cinq Grandes Odes tient son originalité des versets qui laissent entrevoir la passion du poète pour l’écriture religieuse. Le terme « verset » désigne déjà, dans le domaine de la poésie, « des ensembles qui excèdent la mesure du vers, et peuvent même compter plusieurs lignes, jusqu’au paragraphe entier [commençant] presque toujours par un alinéa » (Aquien 1993 : 314) ; c’est donc chacune des courtes sections numérotées présentant une unité de sens, un segment typographique plus étendu que le vers obéissant, cependant, au même principe de retour à la ligne comme le vers. Le verset ne concorde pas systématiquement avec une unité syntaxique, c’est-à-dire on peut le diviser selon d’autres critères tels qu’on le découvre dans L’Otage de Paul Claudel qui constitue une seule phrase, ce qui n’empêche pas chaque verset de débuter par une majuscule :


 

Et je me souviens de ce que disent les moines indiens, que toute cette vie mauvaise

Est une vaine apparence, et qu’elle ne reste avec nous que parce que nous bougeons avec elle,

Et qu’il nous suffirait seulement de nous asseoir et de demeurer

Pour qu’elle se passe de nous.


 

Il existe traditionnellement plusieurs types de versets : le verset métrique, le verset dit amorphe et le verset cadencé utilisé par Claudel. Sa cadence fondée plutôt sur des groupes rythmiques repose également sur le travail d’une syntaxe lyrique et oratoire, qui joue sur de grands ensembles : ils peuvent aller croissant, décroissant, se répondre en des parallélismes plus ou moins complets :


 

Voici celle qui tient la lyre de ses mains, voici celle qui tient la lyre entre ses mains aux beaux doigts,

Pareille à un engin de tisserand, l’instrument complexe de la captivité,

Euterpe à la large ceinture, la sainte flamine de l’esprit, levant la grande lyre insonore ! (1966 : 24).


 

Ces trois versets forment une phrase et se caractérisent par différents aspects qui assurent à chacun son rythme propre : on remarque le gonflement de la caractérisation, c’est-à-dire les oppositions enchaînées, l’effet de prolepse qui retarde la nomination, l’anaphore très fortement accentuée dans le premier verset, qui reprend « voici celle qui tient la lyre », avec de légères variations, le fait que chaque verset contienne deux ou trois groupes syntaxiques (2, puis 2, puis 3) : Voici (2)/ celle qui tient (4)/ la lyre de ses mains (6)/ voici (2)/ celle qui tient (4)/ la lyre entre ses mains (6)/ aux beaux doigts (4).

Les procédés de répétition de ce type de verset masquent la régularité de la structure rythmique et sonore ; Brigitte Buffard-Moret le constate aussi par « l’absence de structures rythmiques et sonores régulières » (2001 : 50).

Si Claudel choisit le verset cadencé, c’est pour sa fonction de contribuer au mieux à l’expression de la douleur humaine, tel qu’on retrouve dans la « Cinquième Ode » :


 

Fais que je sois entre les hommes comme une personne sans visage et ma

Parole sur eux sans aucun son comme un semeur de silence, comme un semeur de ténèbres, comme un semeur d’églises,

Comme un semeur de la mesure de Dieu (1966 : 98).


 

En dehors de Claudel, la dilatation de la forme du vers a été opérée par d’autres poètes dans la période contemporaine, tel que Saint-John Perse, chez qui l’on retrouve un système rythmique basé sur le groupement de vers dont l’amplitude, c’est-à-dire la grandeur, varie remarquablement. Son discours se décline, cependant, « en vers ininterrompus » selon l’expression d’Henri Meschonnic (1982 : 382), dans lesquels la disposition en versets dissimule une métrique visiblement régulière ; c’est un vers polymorphe qu’utilisent les symbolistes. Il s’agit donc du verset métrique comme dans Éloges : « Le pont lavé, avant le jour, (8) d’une eau pareille en songe au mélange de l’aube, (6//6) fait une belle relation du ciel. (10) Et l’enfance adorable du jour (3/3/3), par la treille des tentes roulées (3/3/3), descend à même ma chanson (8) » (Meschonnic 1982 : 37).

Il y a chez Perse une prédominance des modules 6 (constituant le second hémistiche du décasyllabe et les deux hémistiches de l’alexandrin et 8. Alternant ainsi les vers classiques avec l’alexandrin dit « libéré », il fonde son verset sur la fréquence de la césure épique1 et une coupe circonflexe en occultant la césure lyrique et la coupe ternaire ; il y a ainsi une continuité et une spécificité de coupe, tel qu’il apparaît dans « Pour fêter une enfance » : « Ma bonne était métisse et sentait le ricin » (1982 : 26). Par scansion, on obtient :


 

Ma/ bo/nne é/tait/ mé/ti/sse et/ sen/tait/ le/ ri/cin

1/ 2 / 3 / 4 / 5 /6 // 7 / 8 / 9 /10 /11/ 12 = 12 ;

Ce qui revient à : 6 // 6 = 12 ou 3 / 3 // 3 / 3 ; on a alors deux (2) hémistiches égales.

 

La mesure de ce verset obéissant à la synérèse à la troisième syllabe de l’hémistiche 1 et septième syllabe de l’hémistiche 2 donne un alexandrin qui comporte une coupe binaire à la césure qui intervient à l’intérieur du mot « métisse ». On se rend vite compte de l’« assassinat de l’alexandrin » (Roubaud 1967 : 255), selon l’expression de Jacques Roubaud ; autrement dit, l’effacement de la marque grammaticale de la césure médiane, les changements dans le statut du -e atone et les règles de diérèse, de synérèse ou hiatus modifient, au final, la nature de l’alexandrin.

 

Par le verset, Paul Claudel se situe entre ciel et terre, faisant ainsi don aux âmes humaines un bonheur profond ; le respect de la divinité qui a été de tout temps son refuge demeure aux antipodes de la vulgarité de la vie. Deux sources convergentes proclament, à partir de là, son salut : la source poétique lui offrira la nourriture intellectuelle et la source religieuse satisfait sa faim spirituelle. À partir de ce moment, l’unité de la poésie et de la foi devient le pilier des Cinq Grandes Odes que justifie « La Muse qui est la Grâce » (Claudel 1966 : 73-90) en début du recueil. De cette conception, la distinction des formes, du fait de la découverte de l’essence poétique, est à la fois dépassée et acceptée pendant que se réalise une réconciliation entre la poésie et les autres genres. La poésie apparaît alors comme une réception de l’esprit puisque, avec Michel Blay l’Homme possède la pensée en propre (Blay 2013 : 373), ce que Martin Heidegger nomme dans Lettres sur l’Humanisme les « lois organiques de l’Être humain » (Heidegger 1970 : 49). L’Être de l’Homme se compose de deux principes : le corps comme la partie « animale » et l’esprit qui renferme la sensibilité et la raison. La coexistence de ces postulats dualistes autorise cette définition de l’humanité de l’Homme en laquelle se trouve sa substantialité poétique. Ainsi considérée, son humanité plonge sa racine dans la culture, l’idéal vers lequel se sont tournés les humanismes Grecs et Romains. Le génie de Paul Claudel provient donc de sa disposition à recevoir le souffle ; ce que confirme Stanislas Fumet en ces termes : « Nul n’a été plus accueillant à l’inspiration » (Fumet 1968 : 205) traduisant ainsi la dominance du lyrisme dans son recueil.

Le lyrisme est appréhendé, ici, comme une manière d’être et de parler qui assure l’homogénéité des diverses formes poétiques où il s’incarne. La nature rythmique de la parole poétique et de la pensée, du cœur, de l’esprit et de la voix, agit, comme par osmose, sur l’expression littéraire. Le lien entre la spiritualité et la littérature se justifie, en conséquence, chez Paul Claudel. Les structures de sa rhétorique suivent la pulsation spirituelle au plus profond de son être. Du coup, la contradiction existant entre l’éloquence et l’authenticité s’éteint dans l’harmonie du rythme. Dès lors, à l’esthétique de la surabondance rythmique, répond l’universalité du lyrisme claudélien, un lyrisme « défait, ridicule comme un outil brisé à côté de ces versets (…). Ils sont parents » (Claudel 1966 : 7-8) ; cela se réalise dans l’expression d’un enthousiasme mythique. La vision claudélienne de l’universel étend à tout le cosmos et à toute la création la loi rythmique qui est la loi de l’esprit créateur, en Dieu et dans l’âme du poète. Cela constitue en lui l’unité de la poésie et de la foi ; il est l’imitateur de Dieu, et la poésie, l’imitation de la Création : « C’est entre les deux pinces de ce dilemme négatif que je me suis trouvé toute ma vie et, ma foi, somme toute, aujourd’hui encore » (Claudel 1982 : 482). La puissance du lyrisme et de l’illumination et l’exploration du mystère divin se sont alors accrues, méritant le vibrant hommage que lui rendait Saint-John Perse dans « Hommage à la mémoire de Paul Claudel » :


 

Richesse aussi de l’homme : également partagé entre sa force animale et sa charge d’intellect.

La rectitude de sa foi, entre ces deux forces adverses, s’affirme impérieusement sans complaisance spirituelle (Saint-John Perse 1982 : 484).

 

Puis, d’ajouter dans ce verset : « Honneur à la grandeur qui passe sans tristesse sur les chemins enténébrés de l’homme » (Saint-John Perse 1982 : 485).

Les deux sources de son lyrisme sont, en effet, le credo de l’Église catholique2 et la personnalité psychologique du poète, fondus dans l’unité de sa manière d’être et de parler : « O credo entier des choses visibles et invisibles, je vous accepte avec un cœur catholique ! » (Claudel 1966 : 42). Il existe une harmonie entre le lyrisme de recueil et la personnalité de l’homme-poète. Le verset claudélien n’est alors ni versification, ni prose rythmée ; ce qui laisse entrevoir une parenté entre sa parole et le mouvement de la mer : le verset est la transcription indispensable de « la dilatation de la houle » (37) à travers la liberté organisée de son langage : « je joue, je resplendis ! Je partage la liberté » (38). Le rythme cosmique est, par conséquent, libéré de toutes conventions et de toutes régularités ; cependant, son caprice en obéit plus aux lois de la Nature et de l’Esprit qui se retrouvent dans les figures des lois organiques du ciel, du vent, de la mer, et aussi de la respiration humaine.

Aussi, le verset ne discipline pas les enthousiasmes, les mots, les images et les réalités. Paul Claudel se place, de ce fait, à l’antipode de Paul Valéry pour qui le verset en épouse le jaillissement naturel ; les rythmes du monde, de l’Homme et de Dieu sont une variété métrique et tonale. Le verset devient le langage de l’inépuisable. Au lieu de nier la métrique, le poète la dilate plutôt dans « la déflagration de l’Ode soudaine ! » (Claudel 1966 : 20) où la rime peut se conserver ou se transformer en assonance ou en rime intérieure.

Au-delà des formes fixes, de la rime, le verset claudélien opère une libre et parfaite harmonie entre le rythme vital ou cosmique et la forme métrique. À l’instar du Monde et de l’Homme, de même que Dieu, il est le rythme créateur perpétuellement nouveau, une forme d’écriture au service de la pensée ; Paul Claudel le choisit, parce qu’il répond à son idéal de liberté et de renouvellement esthétique pour atteindre l’Homme entier. Réconcilier la poésie avec les autres genres par l’adoption du verset, revient à réconcilier tous les éléments du cosmos et avec Dieu.


 

2. La poésie totale, une conquête de l’Être


 

Tout langage poétique porte sur l’homme absolu, dans toute son amplitude. Il cherche à atteindre la totalité de l’être dans le drame de son existence. La poésie devient totale, parce qu’elle emploie l’Homme dans son entièreté, dans la conquête de l’humain. Celle de Paul Claudel apparaît comme un organe opérateur de la conquête de la totalité de l’Être, c’est-à-dire l’émanation et l’instrument de la conquête de l’intégralité de l’Homme. L’auteur des Cinq grandes Odes conçoit le poète comme celui qui a le pouvoir et le devoir d’interroger l’être dans sa totalité, une totalité dont il est, c’est-à-dire qui interroge ainsi son appartenance à l’être : « Moi l’homme (…) je suis au monde, j’exerce de toutes parts ma connaissance. Je connais toutes choses et toutes choses se connaissent en moi. » (Claudel 1967 : 238).

Cet aspect de la réflexion institue, à l’instar du doute cartésien3, le Cognito claudélien. Pour déboucher sur son Ergo sum, qui signifie « donc j’existe », le poète part, à l’inverse du philosophe, c’est-à-dire du cartésianisme classique, de la question « Où suis-je ? » ; ce qui témoigne de sa non inscription spatio-temporelle. Le Cogito devient donc pour lui « Je suis quelque part, à cette heure ; donc je suis », puisque « l’Homme commence à exister à partir du moment où il est situé par rapport au monde ; et le monde lui-même commence à exister dès qu’il est centré sur l’homme » (Vachon 1965 : 244). Une telle position justifie l’affirmation selon laquelle « Nous ne naissons pas seuls. Naître, pour tout, c’est co-naître. Toute naissance est une connaissance » (Claudel 1984 : 78). Le Cogito ergo sum se saisit alors comme l’attitude de l’homme qui revendique une forme de pensée contraire à celle des autorités de l’Église et proclame son droit à l’existence par la pensée. Ces idées existent, certes, avant l’Art poétique4, mais ici, Claudel leur attribue une expression plus précise et plus méthodique.

De la poésie totale à la totalité de l’Être, le poète trace sa voie, qui est purement claudélienne. Cette posture du poète conseille à l’homme de s’assurer de la solidité de ses connaissances ; pour y parvenir, il lui faut trouver, une bonne fois pour toutes, un fondement inébranlable à partir duquel il pourra déduire tout le reste.

Plus que la forme, le verset est une figure de la poésie contemporaine qui se trouve « Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau » (Baudelaire 1972 : 177). Arthur Rimbaud, se souciant aussi peu de son sort matériel que de sa personne, affirmait son altérité dans la crise du sujet lyrique que « Je est un autre » (cité par Marchal 2011 : 103). Ce contre-cogito pose le poète comme un Prométhée, le vrai voleur de feu qui se charge de l’humanité, puisqu’il distingue de son être apparent le moi profond, capable de sonder l’inconnu. L’inconnu, le nouveau, l’autre, et l’ailleurs du romantisme allemand ou nervalien témoignent d’une exigence spirituelle de la poésie totale restée inassouvie. Or, inscrite dans les techniques du verset comme dans l’universalité de l’inspiration, la soif du nouveau et de l’inépuisable ne supporte pas, chez Claudel, l’idée d’échec : « Il s’agit de ne pas être ce que j’ai vu être ce malheureux Verlaine, ou Villiers de l’Isle-Adam, que j’avais rencontré chez Mallarmé, c’est-à-dire un vaincu. Je veux être un vainqueur » (Claudel 2001 : 158). La poésie est donc un acte de volonté qui accomplit l’acte de lucidité.

Quant à la révolte, solution et illusion du romantisme, du néo-romantisme, du surréalisme, « elle ne conduit nulle part » bien qu’elle soit, au dire de Claudel, « la meilleure poésie du XIXe siècle » (Claudel 1934 : 98). La seule issue victorieuse au drame de la condition humaine réside dans la conquête de la totalité de l’Être. La poésie se pose, dès lors, comme l’organe opérateur de cette conquête : elle est le tout de Dieu, le tout du monde, le tout de l’Homme, le tout du langage. C’est pourquoi, Claudel attribue ses vers et sa dilatation de la forme métrique à la Mnémosyne5 : « Pour toi, Mnémosyne, ces premiers vers, et la déflagration de l’Ode soudaine ! » (20). Dans son inspiration, dans son contenu, et dans son rythme, elle équivaut aussi à une philosophie de l’Être, c’est-à-dire celle qui a pour intérêt l’Homme. Elle incluse donc dans son dynamisme homogène, le sens, la sensibilité, l’intelligence et l’intuition mystique ; cette poésie et son langage sont le lieu d’épanouissement des deux valeurs fondamentales de l’Être que sont l’inépuisable et l’homogène.

Or, il est une interprétation de Dieu, de l’Homme et du monde, interprétation poétique par excellence qui, seule, annule le risque de défaite ou de révolte pour produire l’idée de création. Elle est la caution de la totalité de l’œuvre claudélienne, le moteur de la victoire poétique, puisqu’elle implique la continuité de l’Être et de son action, et l’analogie du poète et de Dieu dans la participation au poïein, c’est-à-dire du « faire » universel (Aquien 1993 : 217). Cette continuité et cette action justifient le refus et l’absence de mouvement, qui sont le propre de la poésie, comme le proclame Saint-John Perse : « Fierté de l’homme en marche sous sa charge d’éternité » (Saint-John Perse 1982 : 445). René Char s’accorde en définissant la poésie comme un passage : « La poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins aux reflets de ses ponts. Poésie, la vie future à l’intérieur de l’homme requalifié » (Char 1965 : 267).

Si la Création est, cependant, un ordre dont le reflet se rencontre dans les figures de la poésie, cet ordre même inclut un désordre dont le siège est dans le cœur de l’Homme ; la totalité poétique, à son tour, assume ce désordre, et c’est alors que la poésie se fait théâtre, car dans l’inépuisable continuité interne de la Création, le désordre humain introduit la structure dialectique du drame, selon une sorte de clair-obscur où les ténèbres de l’Homme se heurtent à la luminosité de Dieu. Haine et amour, mort et vie, douleur, souffrance et paix, peine et joie, désespoir et espoir, doute et espérance, pleur et rire, cette dualité qui constitue tout le drame humain, contenu dans son existence, est liée à son sort d’humanité. La religiosité de ses textes se justifie à ce niveau. Cette existence qui découle de l’énigme du berceau à l’énigme du cercueil est « un esprit qui marche de lueur en lueur (…) [commençant] par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l’abîme » (Hugo 2008 : 25-26) : telle est la vie de l’homme, sa destinée, la totalité de son être que cherche à atteindre Paul Claudel.

Pour accomplir la totalité de sa vocation, par la suite, le poète inscrit dans son œuvre le mouvement d’une double postulation de l’âme, concernant sa dualité. Puisque l’histoire de l’Homme se situe dans l’ordre de la Terre et du Ciel, pour être donc totale, la poésie doit figurer cette simultanéité. L’Homme est lié, dans cette histoire, à son propre destin, à la cruauté du sort. Victor Hugo clarifie cette dimension en déclarant que le malheur de l’Homme « c’est d’être né », « d’être un homme », « d’être un forçat qui promène / Son vil labeur sous le ciel bleu » (Hugo 2008 : 325). Dans le « sombre univers, froide, glacé, pesant » (381), sa conquête dont se livre Paul Claudel, sa félicité, se fera dans la spiritualisation et l’idéalisation globale pour une poésie totale. « La sublimation de l’être par la flamme, / De l’homme par l’amour » (Hugo 2008 : 381) : rien de plus humaniste que cet acte poétique.

Cette opportunité offerte à l’Homme dans un cadre poétique est susceptible de l’affranchir du hasard. La poétique claudélienne est un moyen de saisie du monde, global et globalisant (Aristote 1990 : 29) dans la connaissance.

 

 

 

 

3. Les enjeux de la pratique poétique de Paul Claudel


 

      

La poésie claudélienne interroge l’homme dans sa célébration : la profondeur de son rythme, l’oscillation de la question et de la réponse fondent la structure de l’acte poétique. Une telle pratique de l’écriture des Cinq Grandes Odes convoque des enjeux majeurs.

Le poète est celui qui peut dire, le seul capable de s’adresser à Dieu : « J’interroge toute chose avec vous » (Claudel 1966 : 61). Elle soustrait donc l’Homme du hasard. Stéphane Mallarmé pensait, dans « Préface à une émission radiophonique » en 1951, qu’en présence de n’importe quel objet, la question que l’on doit obligatoirement se poser est : « Qu’est-ce que cela veut dire ? » (Mallarmé 1965 : 266). Pour Paul Claudel, en reprenant l’interrogation mallarméenne, il est convenable de restaurer la pleine signification du langage qui est, ici, celle du verbe vouloir, car pour lui, résident en tout et partout une volonté et une intention, c’est-à-dire une liberté ; la poésie est créatrice, selon qu’elle communie avec cette volonté. Elle poursuit l’accomplissement et l’épanouissement dans la formulation verbale : de là, résulte la signification du jeu de mots sur Co-naissance et connaissance6 ; alors le poète écrit : « Je connais toutes choses et toutes choses se connaissent en moi » (Claudel 1966 : 40), puisque « Je suis au monde, j’exerce de toutes parts ma connaissance » (39). On retrouve le génie claudélien sous ce pan de l’humanisme ; ce qui amène Yves Bonnefoy à expliquer que « […] le génie, c’est précisément, au moins en matière de poétique, d’être fidèle à la liberté » (Bonnefoy 1961 : 39).

Claudel reste fidèle à sa liberté d’homme d’action. Désormais, il ne laisse, en conséquence, aucune place pour le hasard, parce que tout possède un sens, le monde et l’homme étant réciproquement sauvés par leur ressemblance en Dieu (« Je suis en vous et vous êtes à moi et votre possession est la mienne » (Claudel 1966 : 44) ; la ressemblance de l’homme et du monde constitue, aussi, le thème originel de la poésie claudélienne d’où jaillissent toute la thématique. Tandis que le lyrisme chante cette victoire décisive et ses péripéties, le théâtre déploie de son côté le drame, souvent cruel, de l’acheminement vers la victoire, à travers les défaites et les sursauts provisoires d’une humanité complexe dans sa nature et simple dans sa vocation.

C’est ce que l’interprétation poétique de l’homme et du monde, dans un cadre humaniste, se développe à partir de l’intime communion entre le visible et l’invisible, au-delà des illusions et des tourments que produisent le hasard et le destin humains : le « grand poëme de l’homme […] soustrait au hasard » (Claudel 1966 : 78) dans la « Quatrième Ode » fait, en effet, l’éloge des correspondances réciproques du visible et de l’invisible. L’esprit de la poétique claudélienne est le grandium de veritate, la joie du contact avec la vérité.

Pour le poète, le monde sans Dieu manquerait d’achèvement ; il serait soumis au désordre, c’est-à-dire à un non-sens, sans aucune existence. Dès lors, il est possible de comprendre chez Claudel comment la religiosité côtoie le désir de la liberté de penser, la volonté de réforme sociale et humaniste. L’amour et la connaissance constituent des piliers d’un nouvel humanisme situé au cœur de toute poésie. Claudel partage la position, puisque dans son « Argument », « [l’] Embrassement du devoir poétique (…) est de trouver Dieu en toutes choses et de les rendre assimilables à l’Amour » (1966 : 53). Il devient ainsi le Poète-Prométhéen qui « apportant Dieu, entre dans la Terre Promise » (53). C’est pourquoi, dans le « Magnificat », son âme exalte le Seigneur (53). La poétique claudélienne est, en définitive, une révélation, au sens dynamique du mot.

Redéfinir la poésie dans une perspective humaniste devient pour le poète un enjeu qui fonde son écriture et son univers. L’entreprise poétique d’abolition du hasard, déclarée impossible par Mallarmé, est solidaire de la « déflagration » (1966 : 20) du dynamisme verbal avec pour mission d’achever la Création ; une Création où le hasard ne peut produire l’illusion de sa fatalité que si l’homme continue à ignorer que Dieu l’a laissée « in-terminée »7 pour confier à l’homo poeta la poursuite positive de sa perpétuelle floraison. Lorsque la discorde s’instaure entre l’apparence du chaos et la vérité du sens, on débouche inévitablement sur le drame humain ; le lyrisme triomphe ainsi dans la découverte du sens à travers le symbolisme du chaos, parce que si le visible n’est pas restitué à l’invisible qui lui confère une réalité et une signification, alors il est livré à l’anarchie du hasard.

La vocation propre de la poésie serait l’instauration victorieuse de ce rapport, que résume l’ambition de Claudel par sa formule : recevoir l’être et restituer l’éternel (Claudel 1966 : 45) ; c’est le mystère de la parole poétique. La poésie claudélienne se révèle ainsi comme une voie à l’affranchissement de l’homme du hasard ; elle constitue, de ce point de vue, une voie victorieuse dans le drame humain liée à sa propre existence. C’est l’enjeu qui sous-tend toute l’écriture poétique de Paul Claudel. Que de fierté, que de richesse d’être claudélien et persien, dans une vision partagée de l’homme et de l’écriture poétique.

 

 

Conclusion

 


 

Au terme de l’analyse, l’écriture de Paul Claudel, par sa spécificité de dilatation du verset, s’impose comme une voie dans le drame humain. La poétique claudélienne cherche à réconcilier l’homme et les éléments du cosmos avec Dieu au terme d’une conquête de la totalité de l’Être. Elle débouche ainsi sur la poésie totale. Son œuvre poétique, malgré la diversité de son expression formelle, comporte une unité structurelle, rythmique et tonale. Que ce soit dans l’enthousiasme de sa communion avec le monde et Dieu sur un mode lyrique des Odes, que ce soit l’évocation de son expérience humaine, il est toujours possible de saisir la double structure originelle de la parole qui est le dialogue et le monologue. Être à l’école de Claudel, c’est être à la recherche de la totalité de l’Être, de l’humain ; par la puissance de ses versets, il devient un principe et un commencement. C’est d’ailleurs à ce niveau que se situent les enjeux de la pratique du verset poétique claudélien.


 


 

Références bibliographiques


 

AQUIEN, Michèle, Dictionnaire de poétique, Paris, Librairie Générale Française, 1993.

ARISTOTE, Poétique, Paris, Librairie Générale Française, 1990.

BLAY, Miche, Dictionnaire des concepts philosophiques. Paris, Larousse, l, 2013.

BONNEFOY, Yves, Rimbaud par lui-même. Paris, Seuil, 1961.

BUFFARD-MORET, Brigitte, Précis de versification, Paris, Nathan, 2001.

CHAR, René, Recherche de la base et du sommet. Paris, Gallimard, 1965.

CLAUDEL, Paul, Positions et propositions. Tome II, Paris, Gallimard, 1934 ; Cinq Grandes Odes, Paris, Gallimard, 1966 ; Art poétique. Édition présentée et annotée par Gilbert Gadoffre, Paris, Gallimard, 1984 ; Mémoires improvisés. Paris, Gallimard, 2001.

FUMET, Stanislas, Claudel, Paris, Gallimard, 1968.

FONTAINE, David, Poétique, Paris, Nathan, 2002.

HEIDEGGER, Martin, Lettre sur l’Humanisme (Über den Humanismus), traduit par Roger Munier, Paris, Aubier éditions Montaigne, 1970.

HUGO, Victor, Les Contemplations, Paris, Flammarion, 2008.

LENOBLE, Robert, Mersenne ou la naissance du mécanisme, Paris, Vrin, 2000.

MALLARMÉ, Stéphane, Correspondances, T 2, Paris, Gallimard, 1965.

MESCHONNIC, Henri, Critique du rythme. Anthropologie historique du langage, Paris, Verdier Perse, 1982 ; Saint-John, Œuvres Complètes, Paris, Gallimard, 1982.

POULET, Georges, « Claudel » dans Entre moi et moi. Essai critique sur la conscience de soi. Paris, José Corti, 1977, pp. 155-170.

RIMBAUD, Arthur, Lettres du Voyant, Éditées et commentées par Gérald Schaeffer, Paris, Droz, 1975.

ROUBAUD, Jacques, Le Vers français au XXe siècle, Recueil de communications faites au Colloque de Strasbourg en avril 1965, Paris : Klincksiek, 1967.

VACHON, Alfred, Le temps et l’espace dans l’œuvre de Paul Claudel. Paris, Seuil, 1965.

VALENCY, Gisèle, Introduction aux méthodes critiques pour l’analyse littéraire, Paris, Bordas, 1981.


 

Notes

1La césure nommée épique parce que souvent rencontrée dans l’épopée, se faisant comme une fin de vers, sur un –e non élidable et surnuméraire, c’est-à-dire non compté prosodiquement.

2Le credo est l’ensemble des principes sur lesquels on fonde sa conduite et ses opinions. Le credo de l’Église catholique est le symbole de la foi catholique : c’est le « Je crois en Dieu, le père tout-puissant ; Je crois en l’esprit-saint, à la sainte Église catholique.

3Le doute cartésien est une composante de la philosophie de René Descartes qui décline en plusieurs modalités tout au long de son œuvre. Le doute porte sur la vérité des perceptions et le sens ; le doute hyperbolique portant sur le sensible atteint aussi toute la sphère du réel, le monde intelligible et même les vérités scientifiques, et qui permet à Descartes d’aboutir, dans les Méditations métaphysiques, au cogito et aussi à l’existence de la liberté : cogito, ergo sum, signifiant : « Je pense, donc je suis » ou ego cogito, ergo sum. Cherchant à refonder la connaissance, Descartes souhaite trouver un fondement solide, absolument certain ; ce qui le conduit à la conclusion que seule sa propre existence, en tant que « chose qui pense », est certain au départ. C’est cette découverte qui exprime le cogito (Lenoble 2000 : 95-97).

4L’Art poétique (Claudel 1984) est composé de trois traités que sont : « Connaissance du temps », « Traité de la co-naissance au monde et de soi-même » et « Développement de l’Eglise ».

5Mnémosyne est, selon la mythologie grecque, mère des Muses et déesse de la Mémoire qui est elle-même fille d’Ouranos et de Gaia ; Gaia ou Gê est la divinité fondamentale représentant la « Terre » ayant enfanté les premiers êtres divins et d’autres divinités monstrueuses, tels Titans, Géants, Cyclopes et plusieurs autres.

6« Connaître », c’est com-prendre, prendre et faire en soi, et avec soi, l’objet de la connaissance ; c’est donc co-naître à cet objet, alors devenu intelligible.

7Du latin in- préfixe négatif avec le participe passé « terminé » employé comme adjectif, dans le sens de non terminé, c’est-à-dire inachevé.

 

***

 

Pour citer cet article inédit

 

 

Kouakou Bernard Aho, « La poétique claudélienne, une conquête de la totalité de l’être l’Êtredans Cinq grandes odes  », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | AUTOMNE 2022 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 14 octobre 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no12/kbaho-lapoetiqueclaudelienne

 

 

 

 

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