18 juillet 2021 7 18 /07 /juillet /2021 14:22

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques

 

 

 

 

 

 

 

Pluie de caresses

 

 

 

 

 

 

Michel Orban

 

Poème reproduit avec l'aimable autorisation

de l'auteur et de sa maison d'édition. 

​​​

 

 

 

© Crédit photo : Présentation visuelle avec extraits du recueil de poèmes, image fournie par M. Orban​​​​​​. 

 

 

 

 

Pluies de caresses

 

Perles de tendresse

 

Débit d’ivresse.

 

 

 

Lumière et or

 

Magie de l’encore

 

Corps accords.

 

 

 

Silence du torrent

 

Présent de l’instant

 

Éternellement.*

 

 

 

 

 

* Ce poème est un extrait de « Renaissance, de la solitude à l'union »

 

 

***

 

Pour citer ce poème d'amour 

 

 

Michel Orban,  « Pluie de caresses », poème reproduit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 18 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/mo-pluiedecaresses

 

 

 

 

 

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15 juillet 2021 4 15 /07 /juillet /2021 17:46

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​​​Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poésie des ancêstres | Faits divers & catastrophes 

 

 

 

 

 

 ​​​​

 

 

L'inondation de 1856

 

 

 

 

 

 

Fanny Forestier

 

Poème choisi & transcrit par

Dina Sahyouni

 

 

 

 

Crédit photo :  Des inondations de 1856 en France, image de Commons. ​​​​​​

 

 

III

 

L'inondation de 1856

 

Ode

 

 

Sur la cime des monts, chacun cherche un refuge,

Et craint de revenir aux horreurs du déluge.

Le fleuve élève aux cieux ses vagues en courroux,

Et couvre de ses eaux une femme à genoux.

Suspendant sa prière en cette horrible attente,

Elle jette autour d'elle un regard d'épouvante ;

Elle veut s'échapper ; mais le fleuve en son cours,

L'entraîne dans l'abîme... et l'eau monte toujours !

 


 

Son enfant sur son cœur, regardez cette mère ;

Jusqu'au dernier instant elle prie, elle espère ;

La vague prend l'enfant. Et, partageant son sort,

Sa mère dans les flots, trouve après lui la mort.

Des vieillards, des enfants, entassés pêle-mêle,

Se sont tous élancés dans une barque frêle :

La barque disparaît ! On vole à leur secours,

Mais ils sont engloutis... et l'eau monte toujours !

 


 

Un sentiment fait place à la tristesse amère,

Et chacun croit toucher à son heure dernière.

Pour sa mère adorée, en un suprême effort,

Un fils au désespoir lutte contre la mort.

Sa mère entre ses bras, guidé par son courage,

Il atteint le plus haut des hauts points du village ;

Mais le fleuve l'atteint et l'emporte en son cours,

Sa mère est entraînée... et l'eau monte toujours !

 

Crédit photo :  Des inondations de 1856 en France, image de Commons. 

 

 

Oublié sur un roc, un malheureux succombe,

Pour lui chaque minute est un pas vers la tombe ;

Car, bravant mille fois tous les dangers nouveaux,

Pour sauver son semblable, il plongea dans les eaux.

Mais son chien le rejoint, à son maître fidèle,

Quand lui la dernière heure, il consacre son zèle ;

Il cherche à l'entraîner pour préserver ses jours,

Mais ils meurent tous deux... et l'eau monte toujours !

 


 

Tout bruit cesse... Au milieu du plus morne silence

On n'entend que la voix du flot qui se balance ;

Ce flot qui dans sa course a tout anéanti,

Conserve dans ses flancs ce qui fut englouti.

Il ravit le bonheur, il ravit la richesse,

Il fait couler les pleurs où régnait l'allégresse.

Il ravit tout enfin, dans son terrible cours,

Il ne rend jamais rien... et l'eau monte toujours !

 

 

 

Il veut tout posséder et de tout il s'empare ;

Rencontrant dans sa course un fleuve qui s'égare,

Il va lui disputant le butin amassé,

Le corps de la victime et le roc déchaussé.

Si le cœur d'un ami renaît à l'espérance,

Voyant qu'un malheureux vers la plage s'avance,

Riant de sa douleur, le torrent dans son cours,

L'entraîne au fond des flots... et l'eau monte toujours !

 

Crédits photos :  Des inondations de 1856 en France, images de Commons. 

 

 

 

Partout est le meilleur, et partout la misère,

Chaque être qui survit pleure, se désespère...

Enfin l'eau redescend !... et prise de remords,

Elle montre à nos yeux les cadavres des morts.

L'homme a fait alliance avec le divin juge ;

Comme on vit l'arc-en-ciel, à la fin du déluge,

Un prince généreux, vient en ces tristes jours,

Soulager le malheur... et l'eau reprend son cours !

 

Juin 1856.

 

Fin*

 

* « L'inondation de 1856 » est une ode de FORESTIER, Fanny (Mlle, 1839-1901), Premier bouquet poétique, par Mlle Fanny FORESTIER, Paris, imprimerie de J. CLAYE, 7 Rue Saint-Benoit, 1856, p. 11. Fanny Forestier est la sœur de Jeanne Forestier et la tante de l'auteur Paul Léautaud. Cet opus composé de trois poèmes appartient au domaine public.

 

 

Pour citer ce poème fait divers de juin 1856

 

Fanny Forestier, « L'inondation de 1856 », ode de l'opus poétique de FORESTIER, Fanny (Mlle, 1839-1901), Premier bouquet poétique. (1856), choisie & transcrite par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 16 juillet 2021. Url  : http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/ff-inondationde1856

 

 

 

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15 juillet 2021 4 15 /07 /juillet /2021 17:15

​​​

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques | Biopoépolitique  & N° 10 |  Célébrations | Revue Biopoépolitique | Poésie érotique

​​​​​

 

 

 

 

 

 

Ma vulve

 

 

​​

 

 

 

 

 

Barbara Polla

Site où elle publie régulièrement :

https://sarasvati.fr/

ou

https //womentoday.fr/

Blog officiel : 

https://barbarapolla.wordpress.com/

Site officiel de la Galerie :

https://analixforever.com

 

 

 

 

Crédit photo : "Dame aux coquillages", image de Commons. 

 

 

 

Ma vulve est tous les fruits

les fruits de mon labeur

un fruit de la passion

mangue et citron vert

et vigne toujours vierge

ma vulve fruit de mer

sanguine


 

Ma vulve est toutes les fleurs

mes pensées mes capucines

fleurs de pommiers fleurs carnivores

le parfum des lauriers roses

et celui des lauriers blancs


 

Ma vulve est la tendresse

la violence de la vie

ma vulve est amour

je jouis en accouchant

ma vulve est mon extase


 

Ma vulve est la joie

Elle fait rire les déesses

Elle fait rire Déméter

Et la console

de la perte de Perséphone

Ma vulve est un sourire


 

Ma vulve est le temps

le temps de jouir

le temps de la vie

de mon envie de vie

Ma vulve est mon amie

fidèle compagnonne

chaque jour elle me rappelle

tu peux jouir tu sais

Elle s’endort avec moi

mes mains entre mes cuisses

– une dernière caresse

se réveille à la rosée

Ma vulve est mon témoin – testis de mes désirs

et elle chante pour toi

les chants des marins grecs

 

 

Crédit photo : "L'Origine du Monde" de Gustave Courbet, Musée Orsay, image de Commons. 

 

 

 

Pose ton oreille là, mon amant

et écoute ma vulve

tu entendras le vent

le ressac et l’océan

la musique vient de là

les bateaux et les voiles et le chant des baleines

le chant des sirènes

le soleil en éruption


 

Il y a très longtemps au Rwanda

sur Flash FM une légende raconte

que la fontaine d’une reine

créa le lac Kivu

Le kunyaza fit jaillir l’eau

Une eau sacrée dit la légende

sur Radio Rwanda, Zirara Zubakwa

ma vulve est une fontaine

fontaine de jouvence


 

Ma vulve est politique

je suis femme sous mes jupons

comme des milliards d’autres femmes

des vulves au Parlement


 

Ma vulve est à moi

et à qui seule je veux

je suis le corps humain

le corps social le corps mortel

je suis mon corps

mon corps au Parlement

ma vulve est mon corps


 

Ma vulve est androgyne

Geisha aux lèvres blanches

ma vulve sait tout faire

rétention éjection ouverture ou refus

ma vulve est privilège


 

Dessine moi une vulve…


 

Ma vulve est ma planète

ma vulve est ma princesse

une Sainte Exubérante

Astéroïde B-07-03


 

 

 

Il y a très longtemps au Rwanda, une reine se languissait de son époux retenu loin d’elle par la guerre. Éperdue de désir, elle ordonne à un esclave de la rejoindre dans sa chambre. L’homme s’exécute, mais il est tétanisé à l’idée du sort qui l’attend, si le roi venait à découvrir l’affaire à son retour. Tremblant de tout son corps, il ne parvient pas à pénétrer la souveraine. Mais son sexe, en frottant contre les lèvres et le clitoris de la reine, provoque un jaillissement de plaisir. On raconte même, au Rwanda, que la reine aurait éjaculé le lac Kivu...

C’est sur cette légende que repose la pratique du kunyaza, un acte sexuel voulant que l’homme caresse le sexe de la femme à l’aide de son pénis pour « faire jaillir l’eau », et qui s’enseigne comme l’un des piliers du mariage. Car « Le kunyaza, [dit-on], unit les familles et chasse le désordre dans les foyers. » Le réalisateur belge Olivier Jourdain, lui, a décidé de tirer de cette légende vivante un documentaire, intitulé L’eau sacrée 1 : « L’eau, c’est la vie, dit-il, c’est ce qui fait pousser les plantes. Le fait d’être fertile parce que la femme est capable “d’avoir de l’eau” renvoie aussi à la toponymie du Rwanda, à sa végétation luxuriante. La pratique est sans doute liée à la géographie du lieu...» 2.

 

 

 

Notes

1. Cf. URL : https://vimeo.com/ondemand/sacredwater

2. Voir URL : http://www.slate.fr/story/157474/rwanda-ejaculation-feminine-kunyaza-tradition-ancestrale

 

 

***

 

 

Pour citer ce poème dionysiaque  & féministe

 

Barbara Polla, « Ma vulve », poétexte dionysiaque, érotique biopoépolitique & féministe inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16 & N° 10| Automne 2021 « Célébrations », mis en ligne le 15 juillet 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/no10/bp-mavulve

 

 

 

 

 

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13 juillet 2021 2 13 /07 /juillet /2021 13:25

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​​Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poésie des ancêstres | Astres & animaux 

 

 

 

 

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Les arbres

 

 

 

 

 

 

Renée Vivien

 

Poème choisi & transcrit par Dina Sahyouni

 

 

Crédit photo : Forêt, arbres, Dülmen, Naturschutzgebiet, Am Enteborn, 2014. Image de Commons. 

 

 

 

Dans l'azur de l'avril et dans l'air de l'automne,

Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.

Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,

Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.

 

 

Sa grâce a des langueurs de chair qui s'abandonne ;

Son feuillage murmure et frémit en rêvant,

Et s'incline, amoureux des roses du Levant...

Le tremble porte au front une pâle couronne.

 

 

Vêtu de clair de lune et de reflets d'argent,

Le bouleau virginal à l'ivoire changeant

Projette avec pudeur ses blancheurs incertaines.

 

 

Les tilleuls ont l'odeur des âpres cheveux bruns,

Et des acacias aux verdures lointaines

Tombe divinement la neige des parfums.

 

 

* « Les arbres » est un sonnet de VIVIEN, Renée (1877-1909), Cendres et poussières, Paris, Alphonse LEMERRE, Éditeur, 23-31, Passage Choiseul, MDCCCCII/1902. pp. 103-104. Ce recueil appartient au domaine public.

 

Pour citer ce poème 

 

Renée Vivien, « Les arbres », sonnet extrait de VIVIEN, Renée (1877-1909), Cendres et poussières (1902), choisi & transcrit par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 13 juillet 2021. Url : 

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/rv-lesarbres

 

 

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