2 août 2021 1 02 /08 /août /2021 14:43

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques

 

 

 

 

 

 

 

L’ivresse

 

 

 

 

 

 

Aurore Nivelle

 

 

 

Crédit photo : Henri Martin, "Beauté", Musée des Augustins, image Commons. 

 

 

 

 

L’ivresse,

La vie,

La vraie,

Au fond de soi,

Tout au fond de soi,

Dans la soie de son être intérieur,

L’ivresse de vivre,

L’ivresse d’un plaisir charnel,

L’ivresse d’une étreinte,

L’ivresse d’un moment langoureux,

L’ivresse d’un moment d’érotisme et d’évasion,

Le voyage,

Le voyage solaire,

Le voyage interstellaire,

Le voyage multidimensionnel,

Le voyage extra-sensoriel,

Le voyage intemporel,

L’étreinte d’un moment passionnel,

La passion,

L’ivresse de deux corps en fusion, 

À profusion,

En chaleur,

Chaleureux,

Doucement,

Délicatement,

Passionnément,

Langoureusement,

Extraordinaire,

Infra-ordinaire,

De l’extraordinaire dans l’ordinaire de la vie,

La vie quoi,

En soi et,

Tout autour de soi,

L’Amour avec un grand A,

Inconditionnel,

Intemporel,

Immortel,

Incommensurable,

Incroyable,

Grandiose,

Extraordinaire,

Indéfinissable,

Toute une évasion,

Tout un voyage des sens,

Toute une démesure,

Tout un sens,

Les sens en éveil et,

Le cœur grand ouvert,

À l'ivresse de la vie,

Toute entière,

Entièrement,

Passionnément,

Juste enivrante et passionnante,

Vivre,

Vivre,

Vivre,

Au grand jour,

Un jour et tous les jours de sa vie,

Pour plus d’émerveillement,

Pour plus de beauté,

Du cœur et dans son cœur,

Pour être soi,

Juste soi,

Rien que soi,

Passionnée et,

Passionnante,

Juste pour soi et les autres autour de soi,

Pour monter ces vibrations,

Pour monter ces fréquences,

Pour monter ces résonances,

Pour être soi et rien que soi,

Sans fioriture,

Sans démesure,

Sans additif,

Sans ajout de quoi que ce soi,

Juste être soi, 

Entièrement,

Indéfiniment,

Inconditionnellement,

Juste dans l’Amour de soi, sans égo,

Juste être soi,

Juste être dans la vie,

Juste VIVRE,

Être en vie,

Être dans l’ivresse du moment et de la vie,

Tout simplement,

Carrément,

Naturellement,

Pour le plus grand bien-être de soi,

Pour le plus grand bien pour soi,

Juste SOI,

Juste cultiver son soi intérieur,

Dans le cœur de soie,

Pour son plus grand plaisir,

Pour soi et les autres autour de soi,

Pour apprécier la vie qui nous est donnée chaque jour de notre vie,

Tout simplement,

Tout naturellement,

C’est simplissime,

Comme une colombe de la paix posée sur son cœur.

Alors voilà tout l’enjeu de l’ivresse de la vie et de la féminité,

Le respect de son être intérieur, à l’intérieur de soi,

Tout simplement,

Pour s’émerveiller de la vie et,

Aimer la beauté de la vie intérieure et extérieure,

Inexorablement,

Pour le plus grand bien de tous et de son être intérieur, caché au fond de soi,

Tout au fond de soi.

Avec AMOUR.

L’ivresse de la vie.

Tout simplement.

Affectueusement,

La vie en soi et tout autour de soi,

Qui est venue délivrer un message sur l’engouement de la vie au fond de soi,

Comme une vague en pleine mer qui vient vous prendre dans ces eaux fluides et légères pour y nager paisiblement et calmement pour un bon moment de détente intérieure et extérieure surtout en cette période estivale et de chaleur du cœur, au cœur de soi.

Avec ivresse,

La vie enivrante et « chavirante » qui vient vous plonger dans sa mer calme et paisible,

Le temps d’une serviette posée sur la plage,

Le temps d’un instant et d’un moment de détente et de relaxation en famille.

L’ivresse et la joie de vivre.


 

 

***

 

Pour citer ce poème d'amour 

 

Aurore Nivelle, « L’ivresse »​​​​​, poème inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 2 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/an-ivresse

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

 

 

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2 août 2021 1 02 /08 /août /2021 10:23

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Actions en faveurs des femmes & genre | Agenda poétique

 

 

 

 

 

 

Première édition du Salon

 

 

des livres des lettrées 2021

 

 

 

 

 

SIÉFÉGP

 

 

 

​​​​​​​​​​​© Crédit photo :  identité visuelle temporaire par DS. 

 

 

 

 

La SIÉFÉGP a eu le plaisir de vous annoncer la création de la première Maison de la poésie dédiée aux femmes et genre : "Maison de la Poéféminologie" créée par la poéticienne Dina Sahyouni. Aujourd'hui, on complète notre annonce en vous dévoilant avec joie la naissance (pour le moment numérique en attendant la possibilité d'avoir une salle dédiée) du "Salon des livres des lettrées"* fondé aussi par Dina Sahyouni.

 

Vous pouvez y participer par l'envoi des résumés, couvertures et liens Web vers les sites de vente de vos ouvrages. La première édition de ce Salon aura lieu du 23 au 28 octobre 2021.

Pour y prendre part, il faut être une maison d'édition ou une presse publiant de la poésie à compte d'éditeur et de valider son ticket de vitrine coûtant 2 euros symboliques pour Vitrine de 10 livres (une page Web) au plus tard le 20 septembre 2021 dans la limite des vitrines disponibles (limitées à 100 places).

Lien pour acheter son ticket de vitrine de livres :

il est disponible sur cette page dès le 15 août 2021. Voir ci-dessous.

 

Détails supplémentaires :

Site accueillant cet événement : www.pandesmuses.fr

La présentation détaillée des bouquins des écrivaines et les liens Web vers les sites de vente des livres doivent parvenir la rédaction avant le 10 octobre prochain.

 

 

 

Bet été,

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES

contactlppdm@pandesmuses.fr

Ou contact@pandesmuses.fr

www.pandesmuses.fr

 

 

 

 

* Ce salon ou marché s'intéresse aux productions culturelles et artistiques des écrivaines et artistes (littérature, poésie, journalisme, sciences humaines et sociales, littérature scientifique). Il est bien sûr inclusif et accorde également une place réservée aux personnes LGBTQ+ ou aux personnes agenrées. La poésie est évidemment privilégiée.

 

Voici le lien Web pour participer au Salon des livres de la SIÉFÉGP :

 

 

***

 

Pour citer cet événement 

 

SIÉFÉGP, « Première édition du Salon des livres des lettrées 2021 », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 2 août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/siefegp-1salondeslivres deslettrees

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude Simon

Dernière mise à jour le 15 août 2021 (ajout du lien web pour réserver son ticket de vitrine) 

 

 

 

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1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 18:11

 

Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Poétextes thématiques 

 

 

 

 

 

 

Ivresse & Identité*

 

 

 

 

 

 Nada Skaff**

 

 

 

 

Crédit photo : "Bacchante", image Commons. 

 

 

 

Ivresse

 

 

Ivresse, conscience aigüe du hic et du nunc

cru plaisir sanguin dans un palais dansant

vaux que ceps inondent d'amarantes pensées

bouquet qui terre et ciel marie

âme liquide du sol qui ma flamme irrigue

Ô vin, ô vie,

envie de tout versifier, pleine véracité

vérace crucifixion de la chair dans l'instant

Ô vin, ô vie,

ô vrilles des vignes glissantes

Esprit chancelant, cristal et tourment.

 

 

 

 

Identité

 

 

 

Dis, qui a volé l'odeur de verveine de ton payse d'enfance ?

Qui a masqué le souvenir des bois

et changé en terre aride la rouge terre de Pavese ?

Dante n'envoie-t-il plus les indolents en enfer ?

Je ne muerai aucune de tes croyances,

et n'ébranlerai aucun pilier.

Au fond de mon âme s'enfilent comme dans un entonnoir

les adrets monts,

la mosaïque colorée des plaines,

le camaïeu de bleu des eaux puniques.

Défluent des saveurs inaccessibles et fermes,

évoquées par les échos chers de voix lointaines.

Cep saturé,

j'adhère au terrain inconnu porteuse de ma propre lymphe.

Ouvre grandes les portes à la lumière d'orient,

abandonne-toi à l'ivresse du fruit de nos épousailles.

Bacchus a chevauché l'ère du temps intransigeant

et défoncé les bornes de tout esprit étroit.

 

© N. Skaff


 

 

 

* Ces poèmes sont des extraits reproduits, avec l'aimable autorisation de l'auteure et de sa maison d'édition, du recueil de poèmes Nada Skaff, Nusa, Prix de poésie 2021 Yolaine et Stephen Blanchard décerné par l'association « les poètes de l'amitié-poètes sans frontières » à Dijon, éd. France Libris, coll. Florilège, couverture illustrée par Nada Skaff, 2021.

** "Nada SKAFF, est née à Beyrouth en 1969. Après des études de Microbiologie à l'université américaine de Beyrouth, elle collabore pendant quatre ans à un hebdomadaire de langue française. En 1998, avec son mari, Italien, elle s'installe à Naples. Devenue créatrice de bijoux, mais toujours passionnée de poésie et de littérature, elle obtient une maîtrise en langue et littérature française à l'université « Orientale » de Naples. Elle est membre du jury du Prix International de Poésie et « Léopold Sedar Senghor » depuis 2018 et enseigne le français dans les établissements scolaires italiens depuis 2016. « NUSA » est son second recueil en langue française après « Fleur de sel » paru en 2013 aux éditions « Dar An-Nahar ». Elle a publié en outre en 2020 un recueil poèmes en italien, « Il punto di rugiada » aux éditions « MR Editori » ainsi que deux nouvelles aux éditions de l'université « Orientale » de Naples."

Par l'éditeur

 

***

 

Pour citer ces extraits

 

Nada Skaff, « Ivresse » & « Identité », deux extraits reproduits du recueil Nada Skaff, Nusa, (2021).  Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 1er août 2021. Url :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/ns-ivresse

 

 

 

 

 

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1 août 2021 7 01 /08 /août /2021 15:54

​​​​​​

​​​​​​Lettre n°16 | À nos ivresses & aux Bacchantes | Revue poépolitique

 

 

 

 

 

Adresse au beau sexe ;

 

relativement à la Révolution

 

 

 

 

 

M. L. C. D. V.

 

Texte féministe choisi, transcrit,

mis en français moderne (corrigé) & commenté brièvement par

Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo :  William Adolphe Bouguereau (1825-1905), "Bacchante", image Commons.

 

 

La brochure poétique présente ci-dessous a été écrite par une plume anonyme sous les initiales M. L. C. D. V. Elle s'intitule Adresse au beau sexe relativement à la Révolution présente ([Reprod.])/ [par M. L. C. D. V.] et date de 1790.

Le texte au vocabulaire typique du XVIIIème siècle se révèle, universaliste, radical et révolutionnaire en ce qui concerne les droits des femmes et leur place dans la société. Malgré quelques critiques sur certains peuples qui peuvent heurter des personnes par le ton et les termes utilisés, le fond reste foncièrement féministe et à portée universelle comme le poème qu'il contient. Ce fervent plaidoyer pour l'égalité des sexes dans la société est aussi un précieux témoignage sur les origines du féminisme universel.

Cet ouvrage appartient au domaine public.

 

Adresse au beau sexe ;

relativement à la révolution présente.

 

 

 

Sexe charmant, fait pour ajouter aux plaisirs de la vie des hommes et pour en adoucir les amertumes, qui plus que vous doit sentir le prix d'une heureuse révolution qui va vous rendre votre dignité, vous rétablir dans vos droits, et vous faire sortir de l'état d'opprobre et d'avilissement où l'affreux despotisme vous faisait gémir depuis des siècles ? Esclaves plus que personne des préjugés dont on berçait notre enfance et dont on amusait votre vieillesse, les despotes de tous les états semblaient s'être réunis pour vous avilir. Tantôt la force, usant de ses droits, arrachait à la beauté innocente des plaisirs que le cœur seul peut promettre, et l'amour faire espérer à un amant tendrement aimé ; tantôt, usant de l'empire que donne l'opulence et l'autorité, les despotes arrachaient des bras de leurs parents d'innocentes victimes qui ne leur étaient rendues que lorsqu'ils étaient las de les posséder ! Sans force, sans moyens, la beauté jeune et sans expérience était en proie à tous les caprices, et à toutes les fureurs des despotes de tous les corps et de tous les ordres qui se faisaient un jeu d'en trafiquer et de les livrer à l'opprobre et à l'ignominie ! Ouvrez les yeux, sexe adorable, sexe charmant, sexe trop longtemps avili ; ouvrez les yeux, vos fers sont brisés, vos impudents oppresseurs ont disparu, le regagne de l'auguste liberté brille de tout son éclat... vous étiez sous tous les rapports des esclaves, vous voilà des citoyennes ; sachez apprécier la dignité de votre nouvel état dans le nouvel ordre des choses ; sachez en sentir tout le prix et en tirer pour votre bonheur, pour l'honneur et la gloire de votre sexe tout l'avantage que vous avez droit d'en attendre. Vous êtes citoyennes, que ce titre, le seul honorable aux yeux d'une nation libre, vous rappelle et vos devoirs et les vertus qui ajoutent tant à l'empire de la beauté. Tous les vains préjugés de l'orgueil et de la vanité humaine détruits et foulés aux pieds : le mérite personnel, les grands talents, les vertus éminentes sont les seuls et véritables titres auxquels on doive un juste et légitime hommage. C'est à vous, sexe charmant, par un sage et raisonnable discernement, à n'accorder votre suffrage, votre estime qu'aux citoyens honnêtes et utiles qui servent la patrie. Votre empire s'étend partout et influe sur tout :livrez au ridicule et au mépris ces hommes vains et superbes, dont la suffisance insupportable annonce et l'inutilité et l'orgueil : accueillez le simple citoyen aimable, utile et honnête ; accablez de votre indignation ces nais orgueilleux qui s'élèvent sur le bout de leurs pieds pour annoncer à la masse générale qu'ils se croient pétris d'un autre limon que leurs semblables. C'est à vous, sexe charmant, à rappeler tous les hommes à cette noble et heureuse simplicité, qui forme le bien le plus doux de la vie et fait le véritable charme de la société.

C'est ainsi que vous formez de bonne heure les jeunes gens à devenir des époux sensibles, honnêtes et affables à tout le monde, et que vous corrigez les sots, les fats et les imprudents. Dans l'état de liberté, le premier besoin d'une âme honnête, sensible et vertueuse, est de pouvoir disposer de son cœur en faveur d'un objet qui puisse se concilier avec ses goûts, ses penchants et son humeur ; ce n'est que dans l'usage de la société que nous pouvons connaître cet objet de nos rapports et de nos goûts ; quel est l'homme sage, quelle est la fille raisonnable qui engagera sa liberté avec un inconnu dont l'humeur et le caractère peuvent toujours être, en contradiction avec le sien ? mais quel est l'homme sensible et vertueux, sous l'empire de la liberté, qui, ayant de la fortune, dédaignera de la partager avec une jeune amante pauvre, mais vertueuse, et dont il est tendrement aimé ?

Quelle est la jeune fille opulente qui dédaignera de donner sa main à un tendre amant plein de talents et de capacité, dont elle est adorée... Cruelle barbarie des parents, [vous] qui ne calculez que l'or, disparaissez avec les vains préjugés de la naissance... ! c'est parce que le mérite et la vertu n'ont été comptés jusqu'à ce moment-ci pour rien... et que l'or et la vanité ont assorti tous les mirages..., que la dissolution et la dépravation des mœurs sont à leur comble... Quel mal pourrait-il donc résulter pour la société, pour la patrie, qu'un citoyen riche fasse la fortune d'une fille charmante et vertueuse qui possède peu. Quel mal pourrait-il donc résulter, qu'une fille opulente partage sa fortune avec un époux d'un grand mérite, qui n'est pas riche. – Nos préjugés, comme notre avarice, doivent céder à l'empire de la raison, du bon sens, des convenances, du cœur, et de l'ordre ; avec ces principes, qui sont dans la nature et la religion, la beauté pauvre et vertueuse jouira du juste empire qu'elle doit exercer sur les cœurs, et elle recouvrera ses droits et sa dignité.

 

    Les femmes ayant appris à apprécier le titre honorable de citoyennes, les devoirs qu'il leur impose, dégagées de tous les vains préjugés qui les faisaient humilier et s'avilir devant des personnages sans vertus, sans mérite et sans talents, n'appréciant indistinctement chez tous les citoyens que les qualités éminentes qui les distinguent, elles doivent joindre aux grâces naturelles de leur sexe, aux agréments qui rendent leur société si intéressante, un peu de solidité, de raisonnement, (solidité sans prétentions au bel esprit ; (hors le Télémaque) ce n'est pas dans l'inutile et fade lecture des romans qui ne font que bouleverser l'esprit des jeunes personnes sans expérience qu'elles trouveront cette solidité ; ce n'est pas non plus en se laissant conduire par des moines ou des prêtres qui d'une façon ou d'autre leur tournent la tête et le cœur ; c'est dans la lecture de livres sages et raisonnés, comme il en existe beaucoup ; c'est dans la société de citoyens honnêtes, dégagés de tous les vieux préjugés avec lesquels on abrutissait l'espèce humaine (et les femmes plus particulièrement), qu'elles trouveront les moyens d'acquérir de la solidarité de raisonnement nécessaire pour se bien conduire. La morale sainte de l'évangile est la première morale du monde entier prise dans son simple sens... : mais il en a été de ce livre divin comme il en est des procès ; à force de les embrouiller, après des écritures éternelles on ne sait plus où l'on en est, il faut remonter à la source pour connaître l'objet du procès. À force d'embrouiller le sens de l'évangile ; après des écrits sans nombre sur ce livre divin, il faut en revenir au modèle. – C'est que les passions de toute espèce, ont agité les orateurs sacrés, et il a fallu intervenir le ciel pour justifier toutes les passions. Les moines et les prêtres voulaient accumuler de grands biens et avoir une domination absolue sur tous les hommes ; au lieu de leur rappeler les préceptes simples de l'évangile, pour les ramener aux principes de sagesse et de vertu qu'il prescrit, il fallait des tours de force pour les étourdir et les abrutir pour les dépouiller à son aise et leur donner des fers. C'est par cette raison, ô mon Dieu ! Qu'à la honte de l'humanité, en Espagne et en Portugal, les femmes sont encore honteusement courbées sous le joug impérieux des moines et des prêtres, et la plus belle portion de l'espèce humaine est presque partout réduite à cet état d'opprobre et d'avilissement. Une femme ne peut-elle donc rendre un hommage pur et agréable à son créateur sans se mettre sous la dépendance d'un moine ? Les vertus les plus agréables à Dieu dans une femme et qui lui attirent le plus les hommages et les respects des hommes ne sont-elles pas la pudeur, les soins qu'elle se donne pour allaiter,

nourrir et élever ses enfants, veiller à son ménage et contribuer au bonheur de son époux ! quand elle a rempli ces saints devoirs, qu'a-t-elle besoin d'aller s'avilir et ramper sous le despotisme d'un homme, tel qu'il soit !

    Ah ! connaissez, sexe charmant, le sage empire que vous devez exercer dans cette heureuse révolution ; cessez de vous laisser conduire par tous les préjugés dont on vous berçait ; cessez d'être les esclaves et de la vanité des grands et de la fine ambition des prêtres. N'accordez votre suffrage qu'aux vertus et aux talents ; que de leur côté tous les citoyens, sans tenir aux vains titres que donne la naissance, unissent leur sort à la beauté pauvre et indigente, mais vertueuse. Pour lors l'empire de la nature, de la raison et du bon sens reprendra ses droits ; les mœurs leur lustre et leur pureté, et la nation ne sera plus qu'une famille d'honnêtes et vertueux citoyens, dont Louis XVI sera le roi et le père. Peuples de tous pays, ouvrez les yeux à la lumière, cessez d'être les esclaves des moines, des prêtres et des grands ; relevez-vous de l'avilissement où vous êtes tombés ; – le ciel vous a fait des hommes libres ; des imposteurs et des despotes vous ont donné des fers, vos droits sont éternels et imprescriptibles ; relevez-vous et brisez vos chaînes. – Respectez la morale de l'évangile, mais foudroyez les fourbes, les sacrilèges qui, au nom d'un Dieu de paix qui veut également le bonheur de tous ses enfants, ont osé vous réduire à l'esclavage. Que tous les vains préjugés se taisent devant les lois éternelles de la raison, de la justice et du bon sens qui émanent de Dieu. – Juifs, mettez-vous à manger du jambon avec les autres hommes vos frères. Espagnols, chassez vos moines et jetez-les par la fenêtre, lorsqu'ils ont l'impudence et l'effronterie de venir déposer leurs sandales à votre porte. Démolissez la sainte inquisition et renvoyez vos saints inquisiteurs, s'ils veulent s'y opposer. – Et vous, Turcs, esclaves des rêveries de votre prophète, mettez-vous à boire du vin, rendez la liberté à vos femmes au lieu de les enfermer, elles sont faites pour concourir aux charmes de la société. – Puissent toutes les nations prendre pour modèle les sages décrets de l'assemblée nationale de France, qui tendent à détruire tous les préjugés que l'ignorance, l'orgueil et le fanatisme avaient accrédités, pour, donner à quelques despotes un empire aveugle et absolu sur le reste de l'espèce humaine, qu'ils ont abruti et dépouillé presque dans tous les pays pour la réduire au plus honteux esclavage.

 

 

 

Chanson

Sur l'air : Du Confiteor.

 

Repentir d'un gros bénéficier, et leçons que lui a données Lison, chez laquelle il a soupé.


 

Hélas ! quelle est l'énormité

De mes fautes, de mes offenses ?

Du saint nom de l'humanité

Dans mes folles extravagances,                           bis.

J'ai toujours méconnu les droits,

Et d'un Dieu bon les justes lois.

 

De bénéfices et de grands biens

Je fus pourvu en abondance ;

Pour ma table et pour mes catins

J'avais à peine suffisance, bis

Tandis que tant de citoyens

Jeûnaient comme de pauvres chiens.


 

Ah ! je croyais de bonne foi

Que tout pour moi dans cette vie

Devait concourir à la fois

À mes goûts, à ma fantaisie,                             bis.

Pour la luxure et les plaisirs

Renaissaient tous mes fous désirs.


 

J'étais fier, j'étais orgueilleux

De mes titres, de mes ancêtres ;

J'étais dur, j'étais vaniteux,

Comme le sont beaucoup de prêtres,                                   bis.

Qui méconnaissent, ainsi que moi,

D'un Dieu pauvre la sainte loi.


 

Un soir soupant avec Lison,

Dont l'âme était sensible et tendre,

Elle me fit cette leçon :

Je vais de bonne foi la rendre,                           bis.

Tant j'aime sa sincérité

Et son ton de naïveté.


 

Gros joufflu, dit-elle en riant,

Tu crèves et regorges d'aisance,

Tu es gai, ton cœur est content ;

Mais pourquoi, dis-moi donc en France,                            bis.

Enrichir tant de fainéants

Du sang de tous les pauvres gens.


 

Qu'as-tu donc fait pour ton pays,

Pour posséder tant de richesses ?

Crois-tu gagner le paradis

Avec ton faste et tes maîtresses.  bis.

Avoue que tu n'es qu'un vaurien,

Qui ne fus jamais bon à rien.


 

Quand le bon sens et la raison

Chasseront le grossier mensonge,

De bonne foi le croira-t-on,

Qu'il ait existé dans le monde                          bis.

Des fourbes qui, avec des mots

Aient dépouillé tant de sots ?


 

Le croira-t-on dans l'avenir,

Que l'espèce humaine abrutie

Ne pût parler, ne pût sentir,

Et que le flambeau du génie                              bis.

Fût éteint par tant de fripons

Qui enchaînaient les nations.


 

Les moines mangeaient nos moutons,

Ils nous enlevaient nos bergères,

Ils croquaient nos poules et chapons

Et marmottaient quelques prières.                                   bis.

Gardons nos bergères et moutons,

Et tous ensemble Dieu prions.


 

Fin.




 

 

***

 

Pour citer ce texte féministe

 

M. L. C. D. V., « Adresse au beau sexe ; relativement à la Révolution présente », texte féministe de 1790, choisi, transcrit, corrigé & commenté brièvement par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°16, mis en ligne le 1er août 2021. Url  :

http://www.pandesmuses.fr/lettreno16/mlcdv-adresseaubeausexe 

 

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

 

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