N° III | ÉTÉ 2024 | Florapoétique / 1er Volet | Dossiers majeur & mineur | Articles & témoignages | Critique & réception
Insomnies perpétuelles,
poèmes de Mona Azzam. Recueil paru
aux Éditions Ex Aequo
Critique par
© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil de poèmes « Insomnies perpétuelles » de Mona Azzam.
Née en 1962 en Côte d’Ivoire, cette enseignante en lettres modernes possède la passion des mots qui la possèdent à leur tour ! À l’instar d’Emile Cioran ou d’Albert Camus qui affirmaient que leur vraie patrie était leur langue, l’autrice fait sienne cette assertion. En témoignent ses écrits autour de Dante, Camus mais aussi ses nombreux recueils où la poésie n’est autre qu’un « éblouissement perpétuel ».
Citant un vers de René Char « La poésie vit d’insomnie perpétuelle », elle le reprend au pluriel dans l’intitulé de son nouveau recueil dont l’illustration de la couverture, s’apparentant à un tourbillon, voire à un vortex, exerce déjà un pouvoir de fascination hypnotique sur le lecteur.
Puis la poète de nous plonger dans un songe éveillé où elle nous avoue qu’elle aurait voulu « déployer les ailes du temps » et « retrouver la pierre de l’enfance ».
© Crédit photo : Portrait photographique de la poète Mona Azzam dans une librairie.
Nul doute que le voyage à l’intérieur de soi est véritablement cet « ailleurs » dont nous entretenait Arthur Rimbaud. Mona Azzam détient l’art de sonder les mots, d’en jouer et d’en appréhender les limites qu’elle explore car les mots sont « Un défi au temps. Aux morts. Aux vivants ».
Elle aborde ainsi les frontières de l’indicible et de l’invisible « tel un inconnu parvenu au bout de l’errance » pour nous octroyer la splendeur de vers éblouissants dont la magnificence suspend l’instant :
« Câline comme une cascade
Crucifiée, se farde l’églantine
D’un soupçon de muscade. »
Plus loin :
« Un lambris de verbe
S’étourdit pour éclore »
Et dans l’un des derniers poèmes de ce recueil, Mona Azzam, dans une parfaite symbiose avec la nature, de la laisser entrer et pénétrer ses vers dans d’éclairantes et lumineuses images :
« L’amandier s’éveillant de son sommeil
A mis sur mes rimes un brin de soleil. »
La poésie de Mona Azzam, à la fois mélancolique et radieuse, se condense tout entière dans un oxymore qui n’est autre qu’une ode perpétuelle à la vie, un charme envoûtant opère, se propage et se prolonge au-delà du recueil refermé car cette écriture singulière ne cesse de nous ensoleiller !
© Françoise Urban-Menninger, septembre 2024.
***
Pour citer ce texte ensoleillé & inédit
Françoise Urban-Menninger, « Insomnies perpétuelles, poèmes de Mona Azzam. Recueil paru aux Éditions Ex Aequo », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : ÉTÉ 2024 | NO III « Florapoétique », 1er Volet, mis en ligne le 25 septembre 2024. URL :
http://www.pandesmuses.fr/noiii/fum-azzam-insomnies
Mise en page par Aude
© Tous droits réservés
Retour au Sommaire du numéro▼ Lien à venir