Présidente de l’association "Voix de femme nabeul"
Crédit photo : Femmes iraniennes, domaine public.
C’est ahurissant et scandaleux ce qui se passe en Iran. J’étais abasourdie et je n’arrivais pas à réagir, figée par ces évènements inadmissibles !
Comme je comprends ce magnifique peuple Iranien, c’est un ras-le-bol global des décennies sous un régime anti-liberté. C’est dramatique !
Oui femmes, criez fort votre colère, ôtez ce fichu foulard de l’oppression de la déchirure, de la servitude, il n’a plus lieu d’exister ! Brûlez-le, piétinez-le en hommage à Mahsa Imani que Dieu illumine son âme ! Que sa mort soit la flamme de la résistance iranienne. Levez vos voiles en étendard, le linceul de cette pauvre jeune fille lynchée.
Quelle horrible injustice vivent encore les femmes dans ce monde déshumanisé. Je suis écœurée, paix à ton âme Mahsa la courageuse, l’innocente victime des ignares bigots.
J’arrête là car les mots me manquent, la colère et la peine me nouent la gorge… paix aux âmes perdues dans cette lutte.
Pour citer ce témoignage engagé, féministe & inédit
Mariem Garaali Hadoussa,« Un élan de solidarité aux femmes iraniennes »,Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Évènements poéféministes | « Bravoure iranienne » & N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 10 décembre 2022. Url :
Loin des clichés, cette exposition exceptionnelle transcende le paraître pour s'attacher à la personnalité intime et authentique de Frida Kahlo, l'une des icônes féminines et féministes les plus populaires du XXe siècle. Les trois commissaires de cette manifestation, Circe Henestrosa, conceptrice de l'exposition, Miren Arzalluz, directrice du Palais Galliera et Gannit Ankori, conseillère curatoriale et directrice du Rose Art Museum aux USA, en partenariat avec CHANEL, nous invitent à rencontrer cette artiste à nulle autre pareille.
Le magnifique Palais Galliera offre un écrin de choix pour réenchanter le destin de Frida Kahlo qui naquit en 1907 à la Casa Azul près de Mexico.
Dès son plus jeune âge, l'image, son image, prennent de l'importance avec son père, le photographe Guillermo Kahlo, pour lequel elle se plaît à poser.
À six ans, Frida Kahlo contracte la poliomyélite, sa jambe et son pied droits en garderont à vie les séquelles handicapantes. Douze ans plus tard, elle est victime d'un accident de bus qui l'oblige à s'aliter de longs mois et à abandonner ses études de médecine. Sa mère a alors l'idée astucieuse de lui proposer de peindre à l'aide d'un système de miroirs. C'est ainsi que naît son double en peinture, un motif récurrent que l'on retrouvera notamment dans le tableau intitulé « Les deux Frida » peint en 1939. En 1925, elle épouse le peintre communiste de renommée internationale, Diego Rivera, ce sera le début d'une vie tumultueuse. Ils divorcent en 1939 pour se remarier un an après à San Francisco !
De nombreuses photographies et peintures retracent cette suite d'événements qui ont bouleversé la vie de l'artiste qui a passé la majeure partie de sa vie à la Casa Azul, la Maison Bleue, construite par ses parents en 1904, elle y vivra avec Diego Rivera et y décédera en 1954 après avoir peint son dernier tableau « Viva la vida » (Vive la vie).
Cette maison décorée dans la plus pure tradition de l'art mexicain devient très vite un lieu culturel où l'on croise André Breton et Léon Trotski arrivés au Mexique vers 1930.
Souvent alitée en raison de son état de santé qui l'oblige à subir plusieurs opérations, Frida Kahlo réunit autour d'elle des statues mexicaines, des ex-voto, des tissus traditionnels aux couleurs chatoyantes pour se réfugier dans le microcosme d'un Mexique idéalisé. C'est dans la Casa Azul qu'elle déclare « Je me peins moi-même car je suis si souvent seule ». Elle réalise de nombreux autoportraits qui nous donnent à voir son visage d'une beauté troublante où l'on peut lire le défi, la fierté et l'esprit de rébellion. André Breton dira de Frida Kahlo, qui fut l'amante de sa compagne Jacqueline Lamba, qu'elle était « un ruban autour d'une bombe ».
Nul doute que les personnes qu'elle rencontrait n'étaient pas près de l'oublier. Elle dénigra les surréalistes lors d'un séjour à Paris, elle ridiculisa Peggy Guggenheim auprès de Diego Rivera car celle-ci revêtait une tenue exotique dont Frida Kahlo estimait qu'elle n'en avait pas la légitimité.
Car l'artiste affirme sa « mexicanité » et façonne son style « Tehuana » issu de la culture matriarcale de Tehuantepec où elle porte des blouses et des robes chamarrées et brodées, des colliers de jade précolombiens, des châles tissés et arbore des coiffures élaborées. Elle devient actrice de son apparence et fait de son corps une œuvre à part entière dans laquelle elle exalte l'âme mexicaine qu'elle nous restitue dans chacune de ses peintures.
Mais derrière la muse iconique, la douleur incommensurable de la femme à la colonne brisée nous atteint de plein fouet, en particulier dans le tableau où elle se met en scène dans le corps d'un cerf transpercé de flèches à l'instar du martyre de Saint Sébastien.
Voilà pourquoi Frida Kahlo nous parle encore aujourd'hui du plus haut de ce piédestal où son talent l'a hissée mais nous touche aussi aussi dans notre condition humaine et dans notre chair. Elle ne cesse d'inspirer les grands couturiers tels Jean-Paul Gaultier, Maria Grazia Chiuri pour Dior, Karl Lagerfeld pour CHANEL, Riccardo Tisci pour Givenchy...
Leurs créations sont exposées aux côtés des 200 objets provenant de la Casa Azul. Nous y découvrons avec émotion les accessoires orthopédiques portés par l'artiste, ses corsets, sa bottine adaptée à son handicap, la prothèse de la jambe droite suite à son amputation en 1953 qu'elle a « customisés » et sublimés en leur conférant le statut d'œuvres d'art.
Ses bijoux, ses robes, ses autoportraits nous la rendent vivante, universelle et intemporelle et en quittant le Palais Galliera, on ressent la présence invisible et prégnante de Frida Kahlo qui nous accompagne par la pensée.
Françoise Urban-Menninger,« Frida Kahlo au-delà des apparences. Exposition au Palais Galliera à Paris » avec des photographies inédites par Claude Menninger,Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 30 novembre 2022. Url :
N°12 | Poémusique des femmes & genre | Agenda poétique
Appel pour le calendrier du matrimoine poétique
du 1er au 31 décembre 2022
Crédit photo :Calendrier républicain, Commons.
Dina Sahyouni vous convie à fêter féministement la fin d'année 2022 avec l'équipe de la revue LE PAN POÉTIQUE DES MUSES en prenant part à notre lappel à textes et/ou images (photographies, dessins, peintures...) du Calendrier du matrimoine poétique 2022du 1er au 31 décembre.
La rédaction vous remercie de lui adresser vos textes ou images pour ce calendrier électronique par courriel à contactlppdm@pandesmuses.fr.
L'objectif féministe du calendrier est de proposer chaque jour un texte et/ou une image d'une ou sur une femme (poète/poétesse/poêtisse, éditrice, poéticienne, journaliste, historienne, érudite, illustratrice, traductrice...) ayant contribué significativement au matrimoine poétique.
Date limite de participation : 12 décembre.
***
Pour citer cet avis inédit
LE PAN POÉTIQUE DES MUSES,« Appel pour le calendrier du matrimoine poétique du 1er au 31 décembre 2022 »,Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 27 novembre 2022. Url :
Crédit photo :Charles-François, Marchal, "La foire aux servantes", Wikipédia.
J'ai écrit cet essai de fiction féministe l'été dernier en redécouvrant le tableau de 1864 cité ci-haut et peint par Charles-François Marchalécrit.
De l'autre côté du tableau
Quand je me suis retrouvée dans ce tableau intitulé « La foire aux servantes » dans le musée du Pays de Hanau à Bouxwiller, je me suis souvenue de ce jour où, dans ma tenue traditionnelle, une longue jupe verte, bordée d'un liseré rouge, un devantier brodé qui fermait ma chemise en lin blanc,
un large tablier d'une blancheur immaculée débordant sur mes hanches, je me suis présentée pour me louer chez un propriétaire terrien parmi d'autres postulantes.
Une oie batifolait à nos pieds et j'en fis part à mes compagnes, me comparant à cet animal volatile, bien plus libre que nous. Aussitôt, le fils de l'un des propriétaires, d'un geste péremptoire, me musela de sa large main pour me faire taire ou peut-être pour mieux étudier mon profil…
Il faut dire qu'à cette époque, je n'étais pas mal de ma personne, ma taille de guêpe, mon teint de pêche, faisaient tourner plus d'une tête quand je traversais le village pour me rendre au lavoir, un panier de linge sous le bras.
J'ai dû retenir la main de ma sœur dont le sang n'avait fait qu'un tour et dont le cou et le visage s'empourpraient sous son châle brodé car elle s'apprêtait à intervenir, je ne sais trop comment. D’ailleurs je n'ai jamais su quelles furent ses intentions à cet instant précis.
Tout ce dont je me souviens, c'est qu'à dater de ce jour-là, j'éprouvais du ressentiment pour nos maîtres qui se croyaient tout permis et nous traitaient à l'instar de cette oie blanche apeurée représentée sur le tableau.
Je revois ce propriétaire débonnaire dont le gilet rouge avait du mal à cacher le ventre proéminent et qui jaugeait mes sœurs d'infortune en leur indiquant avec les doigts de sa main grasse qu'il ne choisirait que trois d'entre elles.
N'étions-nous que du bétail aux yeux de ces messieurs en costume ? Je me pose cette question quand je nous contemple sur ce tableau où aucune d'entre nous ne sourit. Voilà tout notre destin en ce temps-là où il nous fallait nous louer pour survivre chez des propriétaires terriens du Pays de Hanau.
Combien d'entre nous ont-elles été abusées dans le silence hypocrite de la bien pensance d'alors.
J'entends d'ici les bigotes qui n'avaient d'autres chats à fouetter que de rapporter les derniers potins sur la place de l'église le dimanche matin…
Lorsque Charles-François Marchal m'a demandé de poser pour le tableau que lui avait commandé Napoléon III par l'entremise de George Sand, j'ai songé à la grande écrivaine féministe dont j’avais eu des échos alors que je servais à table lors de la saison dernière, peut-être allait-elle dénoncer cette foire humiliante qui s'apparentait, de loin sans doute, à celle des esclaves d'antan.
Que pouvait bien penser George Sand de ce Gsindemärik car elle aussi possédait des terres et avait grandi à la campagne. Avait-t-elle voulu, en commandant ce tableau, rendre hommage à cette société rurale qu'elle a idéalisée dans « La Mare au Diable » ou dans « François le Champi » ?
N' est-il pas surprenant qu'une autrice qui dénonce les oppressions dont les femmes sont les victimes, mette en lumière, en quelque sorte, cette coutume pour le moins humiliante, voire sexiste et décadente ?
Et pourtant rien d'étonnant quand on lit la lettre qu'elle adressa à Eugène Sue en lui déclarant : « Oui, c'est sur le peuple des campagnes qu'il faudrait pouvoir agir. C'est lui qui est l'obstacle et il ne sait pas qu'il trahit sa propre cause » ou plus loin encore, de pousser ce cri du coeur : « L'éducation du paysan est à faire ! »
Et bien oui, nous en avons fait du chemin, nous les femmes de la campagne depuis votre constat, chère madame ! Mo-même durant de longues nuits, j’ai appris à lire et à écrire à la lueur d’une chandelle dans ma misérable chambre de bonne sous les toits mansardés d’une maison bourgeoise à Bouxwiller.
Qu'y-a-t-il de commun aujourd'hui avec les propriétaires terriennes, les éleveuses, les agricultrices, les viticultrices et les servantes représentées dans ce tableau réalisé en 1864 par le Parisien Charles-François Marchal ?
En ce XXIe siècle, je vous parle depuis l'autre côté de cette fameuse toile d'où je vous observe quand vous venez visiter mon musée, j'y analyse l'évolution du monde, ses progrès mais aussi la mise à mal de nos terres et de la planète tout entière au nom du consumérisme et du profit de quelques uns .
Les homme ne changent pas, ils n'apprennent rien des leçons de l'Histoire, de ses guerres meurtrières et destructrices…
Ce tableau a figé un fragment de ma vie mais aussi un temps révolu dont je ne regrette rien car c'est dans cette œuvre que j'ai enfin trouvé ma vraie place. Dans la pleine lumière qui m'éclaire, je vous vois comme vous me voyez et vous continuerez à me contempler toujours belle, jeune et immortelle et cela pour l'éternité alors que vous, mes visiteurs d’un jour, vous ne ferez que passer...
Françoise Urban-Menninger,« De l'autre côté du tableau »,Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°12 | HIVER 2022-23 « Poémusique des Femmes & Genre », mis en ligne le 14 novembre 2022. Url :
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