27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 09:00

N°13 | (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices | Bémols artistiques | Critiques & réception

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Les femmes d’aujourd’hui

 

au regard des artistes

 

ouvrage de Barbara Polla

 

 

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

 

© Crédit photo : Shannon Plumb, en autoportrait androgyne, première de couverture illustrée de l'œuvre de Barbara Polla Les femmes d’aujourd’hui au regard des artistes aux Éditions Slatkine.

 

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Les femmes d’aujourd’hui au regard des artistes, ouvrage de Barbara Polla Paru aux Éditions Slatkine à Genève avec une préface de Maïa Mazaurette

 

 

Barbara Polla est « une femme hors norme » pour reprendre le titre de l’un de ses livres, car elle est plusieurs femmes à la fois. Médecin, allergologue, poète, autrice prolifique d’une quarantaine d’ouvrages, personnalité politique suisse, elle est également galeriste ! Et c’est certainement dans l’art et dans ses rencontres avec les artistes qu’elle puise l’énergie qui lui permet de se renouveler en précédant le cours de son destin pour l’infléchir plutôt que de le suivre dans un rôle défini par les codes patriarcaux de la société.

 

Dans ce nouveau livre richement illustré et magnifiquement préfacé par Maïa Mazaurette  qui annonce d’emblée la couleur « Car l’art des femmes peut déplacer mieux que des montagnes : des idéologies », on découvre le travail de bon nombre d’artistes contemporaines parfois inconnues ou méconnues que Barbara Polla met en lumière et fait entrer dans l’Histoire de l’art. Elle leur donne la parole dans une première partie qui évoque « la fluidité du genre » qui « cède la place à un sexe unique, jouissant, royal » lors d’une relation sexuelle fusionnelle. On songe au mythe de l’androgyne développé par Platon dans Le Banquet où trois espèces humaines sont évoquées, mâle, femelle, une troisième composée des deux autres et d’y trouver cette explication : « L’amour recoupe l’antique nature, s’efforce de fondre les deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine ». Avec humour Shannon Plumb, dont l’autoportrait apparaît en couverture de ce livre et qui se plaît à se travestir, note que dans « women », il y a « men » !

 

La solitude de la femme, mère, épouse, amante est un thème récurrent qui prend la dimension d’un « corps maternel » voire « cosmique » chez Caroline Tschumi en générant l’acte créateur. Le pouvoir des femmes est le pivot central de cet ouvrage, il est mis en scène par Dana Hoey dans ses photographies « face à la masculinité toxique ». Quant à Maryam Ashrafin elle nous donne à voir des guerrières !

 

Nul doute que Barbara Polla fait partie de ces battantes, voire combattantes  avec ce quelque chose en plus qui la fait danser dans le poème de la vie quand elle cite Véronique Caye qui met « du rouge à lèvres pour les nuages ». On imagine bien que l’autrice joue dans cette même mouvance légère et aérienne de « l’érotisme mystique et poétique » .

Quant au chapitre dédié aux détenues, on comprend son acharnement à  introduire dans les prisons ce souffle vital de liberté qu’apporte l’art, « Car en prison, il faut d’abord survivre ».

 

Mais l’art sous toutes ses formes d’expression, écriture, peinture, photographie, sculpture, n’est-il pas le dernier recours pour affronter ou apprivoiser sa propre mort ?

Barbara Polla de répondre à cette question essentielle en citant la phrase tranchante comme une lame de couteau de Pascal Quignard : « Les artistes sont des meurtriers de la mort ».

 

Pour appréhender cette « grâce qui est comme la pluie » dont parle Barbara Polla et les artistes qu’elle convoque, la réponse n’est autre que dans cette quête qui se confond avec elle-même. «  Le but n’est pas seulement le but, mais le chemin qui y conduit », nous apprend Lao Tseu. Et Barbara Polla de nous offrir avec ce livre à nul autre pareil un chemin lumineux, celui des femmes en marche vers leur devenir et leur avenir. En donnant la parole aux créatrices, elle ouvre aux femmes la voie radieuse et éclairante de leur liberté.

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ces image & bémol inédits​​​​​​​​​​​​

 

Françoise Urban-Menninger, « Les femmes d’aujourd’hui au regard des artistes, ouvrage de Barbara Polla », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°13 | PRINTEMPS 2023 « (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices », mis en ligne le 27 mars 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no13/fum-femmesauregarddesartistes

 

 

 

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8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 10:00

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 | 8 mars | Distinctions 2023 | Prix Poétiques de la SIÉFÉGP

 

 

 

 

 

 

 

Les Prix Internationaux, Poétiques &

 

Artistiques de la Revue Poéféministe

 

Orientales

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Prix Internationaux, Poétiques & Artistiques de la REVUE POÉFÉMINISTE ORIENTALES de l'association SIÉFÉGP récompensent des œuvres et créations poétiques & artistiques individuelles ou collectives en français ou dans une autre langue, éditées sur n'importe quel support en France ou ailleurs dans le monde des autrices et artistes. Ils sont attribués publiquement le 8 mars de chaque année durant la JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES afin de célébrer l'apport poétique et artistique des personnes dites orientales et orientalistes* à la poésie, aux arts et aux droits des femmes et personnes LGBTQ+, non binaires, neurodiverses, valides ou non. Ces distinctions sont décernées à des personnes physiques ou morales qui n'appartiennt pas au Conseil Administratif de l'association SIÉFÉGP, ont été créées en décembre 2022 par la Présidente de la SIÉFÉGP D. Sahyouni. Elles sont basées sur des propositions de la part des membres de l'association, ses périodiques ou du lectorat, et peuvent être attribuées à titre posthume. Ces distinctions sont octroyées pour la première fois cette année :

 

 

Attestation officielle

 

 

Crédit photo : Couronne de lauriers, domaine public. 

 

Société Internationale d'Études des Femmes

 

& d'Études de Genre en Poésie (SIÉFÉGP) 

 

       

 

 

 

        Grenoble le 8 mars 2023

 

 

La Présidente de la SIÉFÉGP a l'honneur et la joie de

1 — gratifier à titre posthume et pour l'ensemble de leurs œuvres orientalistes et d'orientales les artistes Adrienne JOUCLARD et Josette SPIAGGIA, les femmes de lettres Isabelle EBERHARDT, Mariana MARRACHE et May ZIADÉ suivant la décision du Conseil Administratif qui leur a décerné les Prix Internationaux, Poétiques & Artistiques de la Revue Poéféministe Orientales de l'association SIÉFÉGP ;

 

 

2 — annoncer aux personnes morales et physiques : les artistes des « Expositions Habibi, les révolutions de l'amour » de l'Institut du Monde Arabe, le mouvement pour la liberté des sœurs Iraniennes « Femme, Vie, Liberté », le compositeur MIKA (pour  la musique du film « Zodi & Tehu, frères du désert » et les femmes de lettres Mona AZZAM, Hanen MAROUANI (pour leurs œuvres « Le sablier des mots » et « Tout ira bien » parues respectivement aux Vibration Éditions et Éditions Le Lys bleu) que le Conseil Administratif leur a décerné les Prix Internationaux, Poétiques & Artistiques de la Revue Poéféministe Orientales de l'association SIÉFÉGP et leur adresse ses sincères félicitations.**

 

 

Signature de la Présidente

Dina SAHYOUNI

 

* Rappel utile : tous les Prix internationaux de l'association SIÉFÉGP visent l'égalité et l'équité des droits et sont par conséquent inclusifs.

 

** Chaque personne lauréate (ou sa représentante) a, du 8 mars 2023 au 8 mars 2024, la possibilité de demander par voie électronique ou postale à la revue Le Pan Poétique Des Muses de publier une page individuelle de sa distinction annoncée ci-haut.

 

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Pour citer cet avis de distinctions

 

SIÉFÉGP, « Les Prix Internationaux, Poétiques & Artistiques de la Revue Poéféministe Orientales », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 « Étrangères », « Frontières du vivant » & Distinctions 2023 « Prix poétiques de la SIÉFÉGP du 8 mars », mis en ligne le 8 mars 2023. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/megalesia23/distinctionsdu8mars1

 

 

 

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19 février 2023 7 19 /02 /février /2023 11:17

N°13 | (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices | Revue Matrimoine | Revue culturelle d'Europe

 

 

 

 

 

 

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​​​​​​Les femmes de l'ombre à la lumière

 

 

 

 

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Article de

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

Photographie du tableau de

Hélène de Beauvoir prise en photo par

 

 

Claude Menninger

 

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Hélène de Beauvoir, "Femmes au Maroc" (femmes au Maroc) par prise en photo par Claude Menninger lors de l'exposition au musée Würth à Erstein. Image fournie par l'autrice.

 

 

 

L'Histoire témoigne de ce que derrière chaque homme célèbre se cache l'intelligence méconnue d'une femme, épouse, fille, collaboratrice... Jules Renard n'affirmait pas autre chose quand il écrivait « Dans l'ombre d'un homme glorieux, il y a toujours une femme qui souffre ».


 

L'anthropologue Wiktor Stoczkowski, chercheur au Collège de France, révèle que l'historien Léopold Delisle, administrateur de la Bibliothèque nationale de 1874 à 1905, doit en grande partie sa réussite à son épouse Laure Delisle qui fut son assistante et sa collaboratrice. Il cite de nombreux couples qui ont « fonctionné » selon ce schéma comme les Lavoisier ou encore les Durkheim.

Il est en effet établi de nos jours que Louise, l'épouse du sociologue Emile Durkheim, relisait et corrigeait ses manuscrits.

 

Il en fut de même avec Emma, l'épouse de Charles Darwin qui a corrigé « L'origine des espèces ». Quant à leur fille Henrietta, elle a également contribué à faire connaître les travaux de son père. N'oublions pas Jenny von Westphalen, aristocrate, sociologue qui fut l'épouse de Karl Marx et qui, pour le suivre, a accepté le déclassement, la misère, les expulsions successives et même les humiliations ! Pourtant Victor Fay dans un numéro spécial de « L'Homme et la société » dédié au 150 e anniversaire de la mort de Marx, expliquait que Jenny Marx fut la secrétaire, la copiste le bras droit de son époux ! Il rapporte une phrase prononcée par Engels : « Sans Jenny, le travail de Marx n'aurait jamais pu être ce qu'il était ». On ne peut être plus clair !

 

Et bien évidemment, si certains hommes ont officiellement témoigné leur reconnaissance à une figure féminine, d'autres les ont laissées à dessein dans l'ombre tandis qu'ils brillaient sous les feux de la rampe.

Janet Browne dit de ces femmes oubliées qu'elles sont « des fantômes patients derrière la quête infinie de la perfection ».







 

Mais aujourd'hui bon nombre de femmes voient leurs talents enfin mis en lumière !

 

 

 

© Crédit photo : Alma Mahler en 1899, portrait photographique capturé de Wikipédia par l'autrice.

 

 

 

On songe d'emblée à Alma Mahler née Schindler qui fut tour à tour l'épouse de Gustave Mahler, de Walter Gropius puis de Franz Werfel après avoir été la compagne d'Oskar Kokoschta. Appelée « la Veuve des quatre arts » car elle avait connu l'amour avec un musicien (Mahler), un architecte (Gropius), un peintre (Kokoschta) qui avait réalisé plus de 400 portraits de celle qui fut sa muse, un écrivain (Werfel), cette femme magnifique cumulait tous les talents.

En épousant Gustav Mahler qui avait 19 ans de plus qu'elle, Alma avait renoncé à la musique alors qu'elle avait commencé très jeune à composer des Lieder. À ce jour, on en connaît 14 ou 16, or une centaine sont encore inédits !


 

D'autres femmes ont pu accéder à la littérature en s'affranchissant de la tutelle masculine. Ce fut le cas de Colette qui servit de « porte-plume », selon l'expression de d'Eliane Viennot, jusqu'en 1923 à son mari surnommé «  Willy ». Et que penser de Catherine Pozzi trahie par son amant Paul Valéry qui puisa une part de son inspiration dans un écrit de sa maîtresse  qui porte le titre éminemment poétique de « Peau d'âme » ?

 

Aujourd'hui les femmes tentent de mettre ou de remettre en lumière, celles qui sont restées trop longtemps dans l'ombre et, qui pourtant, ont contribué à la mise en avant d'un homme entré dans l'Histoire.

 

 

 

 

 

© Crédit photo : Suzanne Césaire, portrait photographique capturé de Wikipédia par l'autrice.

 

 

 

Suzanne Césaire en est un exemple, l'épouse et muse du grand poète Aimé Césaire, fut une autrice à part entière que l'on fête aujourd'hui dans les Antilles où elle est devenue l'initiatrice d'une importante lignée d'autrices féminines.

 

Belle de corps et d'esprit, Suzanne Césaire a animé avec son époux la fameuse revue « Tropiques » de 1941 à 1945. Dans « Le grand camouflage », édité par Daniel Maximin et qui donna lieu au spectacle « Fontaine solaire », on redécouvre la pensée de Suzanne Césaire en lien avec les théories du philosophe Leo Froebius qui affirmait que « l'homme est l'instrument de la civilisation », elle y renoue avec le beau mythe de « L'Homme-plante » et nous donne à lire des textes d'une étonnante modernité témoignant d'un esprit libre et d'avant-garde.

Que penser également du destin de Louise Colet dont on redécouvre les poèmes exceptionnels jugés naïfs par Flaubert et les flaubertistes ?

 

GeorgeSand.PNG

 

 

 

© Crédit photo : Auguste Charpentier, "George Sand", 1838, peinture capturée de Wikipédia par l'autrice.

 

 

L'on comprend dès lors qu'il n'était pas aisé pour une femme de signer ses écrits en tant que telle. L'on songe à Amantine, Aurore, lucile Dupin qui rédigea son premier livre avec Jules Sandeau intitulé « Rose et Blanche » qu'ils signèrent du nom de Jules Sand. Le succès étant au rendez-vous, Aurore Dupin choisit un nom de plume masculin à l'instar de la tenue vestimentaire qu'elle avait adoptée pour être plus à l'aise lorsqu'elle allait à la chasse. George Sand était née !

Sa démarche novatrice fut suivie par d'autres femmes qui se l'approprièrent comme Marie d'Agoult qui prit le pseudonyme de Daniel Stern ou encore Delphine de Girardin qui écrivit sous le nom de Charles Launay.

 

Mais le domaine des arts et de la littérature n'a pas le monopole des figures féminines enfouies dans les oubliettes de l'Histoire.

Une importante exposition itinérante initiée par le Mémorial de la Ville de Nantes, dédié aux traites négrière, à l'esclavage et à son abolition,  a remis dernièrement à l'honneur des femmes oubliées, méconnues, voire inconnues qui ont contribué à faire abolir l'esclavage. 

On y redécouvre la figure de Sanité Belair d'origine haïtienne qui combattit avec courage sous l'uniforme aux côtés de l'officier Toussaint Louverture lors de la Révolution haïtienne, elle fut arrêtée avec ce dernier mais ne pouvait être passée par les armes en tant que femme... 

Cependant, le bourreau ne réussissant pas à la décapiter, elle fut fusillée tout comme Toussaint Louverture et accéda ainsi, bien malgré elle, à ce que l'on appelle la parité !

Une autre icône de la cause noire, Héva, une esclave maronne a inspiré par son courage de nombreuses oeuvres littéraires. Claire en Guyane française, suppliciée puis pendue devant ses enfants, Dandara au Brésil qui se jeta dans le vide pour échapper à sa condition, la mulâtresse Solitude, torturée et mise à mort le lendemain de son accouchement, sont autant de femmes exceptionnelles.

 

Cudjoe Queen Nanny est vénérée en Jamaïque pour avoir aidé les esclaves à se libérer avec la technique des guérilleros. La dévotion est telle à son égard que son portrait figure sur un billet de banque !

 

L'abolitionniste américaine Sojourner Truth gagna le premier procès intenté par une femme noire pour récupérer son fils ! Elle montait dans les tramways interdits aux noirs bien avant Rosa Parks et prononça un discours emblématique  en 1851 intitulé « Ne suis-je pas une femme ? » à la National Women's Right's Convention.

 

 

Anne Zinga, la superbe reine au caractère bien trempé du Ndogo et du Matamba de 1582 à 1664, l'actuel Angola, disposait d'un pouvoir absolu. Elle tint tête aux Portugais et agit en fine stratège, elle refusa de leur livrer les 13000 esclaves qu'ils réclamaient et évita ainsi la colonisation de son pays.

 

 

On connaît également le rôle d'avant-gardiste d'Olympe de Gouges, membre de la société des Amis des Noirs, dans son combat pour l'abolition de l'esclavage. Auteure de la Déclaration des Droits des Femmes, elle dénonça l'esclavage dans une pièce intitulée « Zamore et Mirza » qui lui valut l'opprobre de certains politiques, voire des menaces de mort…

 

N'oublions pas le destin exceptionnel d'Harriet Tubman que le président Barack Obama souhaitait honorer en créant un billet de banque à son effigie. Mais arrivé au pouvoir, Donald Trump en décida autrement, considérant cette proposition « politiquement non correcte » ! Or, celle que l'on appelle encore aujourd'hui « La Moïse Noire », aida plus de 70 esclaves à s'évader. Elle-même avait réussi à s'échapper lors de la guerre de Sécession pour se retrouver en Pennsylvanie où elle fut soutenue en 1840 dans son action par un réseau de sympathisants de la cause Noire « L'Underground Railroad ».

 

Cette exposition itinérante en France a apporté sans nul doute un éclairage essentiel sur l'esclavage et mis en avant des femmes discriminées parce qu'elles étaient femmes, esclaves et noires et qui ont payé un lourd tribut pour défendre leur liberté et leurs idées.

 

L'une des figures britanniques emblématiques fut sans conteste Emeline Pankhurst qui fut indéniablement la pionnière pour la lutte des droits des femmes en créant le Woman's Social Political Union (WSPU). Son combat acharné avec les suffragettes permit aux femmes d'acquérir le droit de vote en 1948.



 

Mais si de nombreuses femmes manquent encore d'éclairage et restent dans l'ombre d'un homme célèbre, il en existe quelques unes qui ont vécu ou souffert dans l'ombre d'une autre femme !

 

S'il faut en fournir un exemple, l'on peut citer derechef la compagne de Marguerite Yourcenar, Grâce Frick qui fut à la fois chercheuse, traductrice et compagne de la première femme à entrer à l'Académie française.

Dans le livre de Bruno Blancheman « Grâce une seconde » on découvre la traductrice des « Mémoires d'Hadrien » avec laquelle Marguerite Yourcenar  partit vivre aux Etats-Unis en 1934. Cette relation fusionnelle est explorée aussi bien sur le plan littéraire que relationnel et permet de comprendre le rôle essentiel de Grâce Frick dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar.

 

Bien d'autres femmes ont pris toute la lumière aux dépens d'une compagne, d'une sœur...Il en est peut-être ainsi de Simone de Beauvoir dont il est inutile de répéter ici, en quoi elle a changé le destin des femmes de par le monde.

Son injonction, « On ne naît pas femme, on le devient », résonne dans tous les esprits, revient dans tous les combats.

 

Mais qui s'intéresse à l'oeuvre d'Hélène de Beauvoir, sa soeur peintre, qui lorsque je l'ai rencontrée à la fin des années 90 à Goxwiller en Alsace, se disait oubliée des siens, de Paris, de l'art officiel ?

Hélène de Beauvoir souffrait visiblement du manque de reconnaissance de sa propre sœur qui jugeait « mauvaise sa peinture » et ne supportait plus d'être la sœur de...Fort heureusement, ses œuvres ont été présentées dans une grande exposition rétrospective au musée Würth situé à Erstein en Alsace.

Hélène de Beauvoir a enfin retrouvé sa place de combattante et de militante pour les droits des femmes car c'est elle, m'a-t-elle confié, qui a influencé Simone de Beauvoir en ce qui concerne les problématiques de la condition féminine.

Malheureusement lors de son vivant, Hélène est restée l'éternelle « Poupette » croisée dans les « Mémoires d'une jeune fille rangée » rédigées par sa soeur et n'a pas acquis la notoriété de cette dernière… Mais l'Histoire change parfois de cours et apporte au fil du temps un nouvel éclairage et une autre lecture !


 

Autant dire que les femmes de l'ombre ont un bel avenir devant elles car un grand mouvement pour leur reconnaissance est actuellement en marche. Des publications, des expositions, des revues, des colloques ou des sites comme celui du Pan Poétique des Muses, ont pour vocation de leur redonner la parole et de leur offrir cette lumière qui relève de notre devoir de mémoire.

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ces texte & image inédits ​​​​​​

 

Françoise Urban-Menninger, « Les femmes de l'ombre à la lumière » avec une photographie du tableau de l'artiste Hélène de Beauvoir prise par Claude MenningerLe Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°13 | PRINTEMPS 2023 « (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices », mis en ligne le 19 février 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no13/fum-femmesdelombre

 

 

 

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