26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 15:32

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & témoignages

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Matériau Maman, roman de Paloma

 

Hermina Hidalgo, paru aux Éditions de

 

Corlevour avec en couverture

 

une photo de Lou Sarda

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 


 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée par une portrait photographique de Lou Sarda du roman « Matériau Maman » de Paloma Hermina Hidalgo aux Éditions de Corlevour.

 

 

 

Après deux recueils de poèmes, Paloma Hermina Hidalgo poursuit son travail au sens étymologique du terme, car il s’agit bien là d’une œuvre où la femme, comme dans l’accouchement, est « au travail » dans un écartèlement de son corps qui renvoie au tripalium, l’instrument de torture. Sauf que dans ce livre, ce n’est pas la mère qui enfante mais l’enfant qui remet sa mère au monde en l’exorcisant dans une œuvre où elle en est le matériau extirpé des chairs mêmes de l’autrice avec les forceps d’une écriture qui ne cesse de se transcender.

 

Maman, la mère de l’autrice, est bien le matériau de ce texte à nul autre pareil que son amie imaginaire Svet, qui n’est autre que sa voix intérieure, lui a suggéré de faire parler sur le papier. Maman devient le corps du texte dans ce livre où l’autrice en la couchant, ou l’accouchant sur la page blanche, la fait renaître de son propre corps. Car l’amour fusionnel dans toutes ses dimensions qu’elles soient affectives ou intellectuelles, l’est également sur le plan charnel.

Lorsque sa mère meurt après avoir été renversée par une voiture, Paloma Hermina Hidalgo bascule dans la folie car sa mère continue à lui parler et à lui lancer des injonctions. L’autrice finit par se mutiler sous le prétexte d’enlever une épine dans sa main que sa mère lui ordonne d’extirper. Cette bascule de l’autre côté des mots, en territoire de folie, conduit l’autrice dans un hôpital psychiatrique où elle est internée à la demande de sa sœur Cara.

L’on perçoit en sourdine, une musique de tango, une danse envoûtante et lancinante avec les mots, car la mère née en Argentine, pays qu’elle avait fui lors de la dictature, aimait ce corps à corps jusqu’à sombrer dans la perte de soi.  Ernesto Sabato disait du tango qu’« il est une pensée triste qui se danse ».

Cette pensée triste irrigue la peau vive des mots de ce roman de lave et de feu à la beauté incandescente qui brûle et foudroie le lecteur irradié. Le parfum des roses, leur couleur écarlate telles les lèvres sanguines de la mère, reviennent en leitmotiv dans ce jardin d’écriture, elles sont à la fois bonheur et douleur, amour, poison et symbole mortifère... L’on songe au cercueil « tout en roses rouges » de la mère et l’on lit : « Terre fraîche sur les roses-l’image m’éblouit. Je suis un œil sans paupière » et plus loin « Et cette rose, la dernière de sa fosse ».  Le rouge sang des roses met en exergue la blancheur de Paloma que sa mère appelait Nieve (Neige) en référence à Blanche-Neige qui renvoie au conte des frères Grimm. Dans l’une des versions de cette histoire, la reine fait faire un tour de carrosse à Blanche-Neige et lui demande de descendre cueillir des roses…

Que nous dit ce roman sur la perte de la mère, chair de la chair de l’enfant qui lui survit, sinon qu’elle continue à vivre dans la chair du texte. L’autrice nous rappelle « les épisodes du coucher » de Proust « où se joue l’impossible séparation de la mère ». Quant à Albert Cohen, il écrivait « Pleurer sa mère, c’est pleurer son enfance ».

Dans « Matériau Maman », Paloma Hermina Hidalgo conclut « Amputée de toi, j’ai vécu dans l’envers de ton amour ». Nul doute que l’autrice, avec ce roman enfanté dans les ténèbres et la douleur, vient de renaître dans une roseraie auréolée de lumière où son âme blessée a retrouvé dans l’écriture la part belle du sourire de sa mère à laquelle elle dédie le cœur de son amour qu’elle éternise dans la grâce et la splendeur de sa poésie.

 

 

© Françoise Urban-Menninger

 

 

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Pour citer ce texte inédit 

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Françoise Urban-Menninger, « Matériau Maman, roman de Paloma Hermina Hidalgo, paru aux Éditions de Corlevour avec en couverture une photo de Lou Sarda », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet, mis en ligne le 26 février 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/noi/fum-materiaumaman

 

 

 

 

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N° I | HIVER 2024

Lien à venir

26 février 2024 1 26 /02 /février /2024 12:40

N° I | HIVER 2024 | Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes / 1er Volet | Entretiens poétiques, artistiques, (éco)féministes & Revue Orientales | O | N°3 | Entretiens

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Interview avec la poétesse

 

 

syrienne Maïss Alrim KARFOUL

 

 

 

 

 

 

 

Propos recueillis en février 2024 par

 

 

Hanen Marouani

 

 

Entrevue avec​​​​​​

 

Maïss Alrim Karfoul

 

Poétesse, écrivaine & traductrice

 

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© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL lisant.

 

 

Biographie

 

Née en 1985 à Tartous en Syrie, Maïss Alrim KARFOUL est une poétesse et traductrice syrienne résidant en France depuis 2011 et à Toulouse depuis 2013. Elle a obtenu un Master en droit de l'université de Toulouse 1 Capitole fin 2014, et y a entamé une thèse. En 2018, elle a publié un recueil en arabe intitulé « Quand on a aidé la guerre pour qu'elle traverse » aux éditions Attakwin, Damas. Son implication dans la poésie en France a débuté en 2016 avec l'aide de Serge Pey, poète et ami, dans le cadre d'ateliers d'écriture à la Cave Poésie de Toulouse.

 

© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL, portrait photographique.

 

 

Bibliographie  

 

Recueils

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'œuvre ci-dessous de Maïss Alrim KARFOUL.

 

لاتموت و لاتطير. مذكرات شاعرة تدرس الحقوق

Éd. Al-Mutawassit, Milan 2023.

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil « Vague Mont ciseaux » de Maïss Alrim KARFOUL.

 

« Vague Mont ciseaux », recueil bilingue arabo-français, Éd. Plaine, Page, Toulon, 2019.

 

 

© Crédit photo : Première de couverture illustrée du recueil « Quand on aidé la guerre pour qu'elle traverse » par Maïss Alrim KARFOUL.

 

« Quand on aidé la guerre pour qu'elle traverse », Éd. Al-Takween, Damas, 2017.

 

Festivals

 

« Tournez la plage », La Ciotat, 2023.

« Sources poétiques, festival de poésie en Lozère », 2022.

« Les EauDitives », Toulon, 2019.

« Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée », Sète, 2019.

 

Site Internet, Blogs, Réseaux sociaux :

Facebook : Maiss alrim Karfoul

 

 

Entrevue 

 

 

Maïss Alrim KARFOUL : « Je pense que ma première inspiration poétique était liée à ces moments captivants où j'ai pu ressentir une sorte d'« orgasme poétique » devant certains passages de films. »

 

 

 

© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL en photographe.

 

 

 

(H.M) — Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant qu’écrivaine et poétesse ? Comment avez-vous découvert votre passion pour l’écriture ?


 

(M.K) — Mon parcours en tant qu'écrivaine et poétesse trouve ses racines dans mon enfance, où j'ai toujours eu une perspective unique et un regard introspectif sur le monde qui m'entourait. Cette sensibilité précoce m'a naturellement dirigée vers l'écriture, où j'ai trouvé un moyen d'exprimer mes visions décalées et ma prise de distance par rapport à la réalité.

Ma découverte de ma passion pour l'écriture s'est manifestée à travers une sensibilité envers la langue et l'expression dès mon jeune âge. Je me questionne sur le langage lui-même, s'il porte les cicatrices de l'histoire humaine ou si ce sont nos propres blessures qui imprègnent notre utilisation du langage pour communiquer nos émotions et nos questionnements.

Pour moi, l'écriture poétique et littéraire offre un miroir réfléchissant qui permet de prendre du recul par rapport à la réalité. L'écrivain, tel un sculpteur, façonne la matière de la tristesse et des émotions collectives, nourries par les peurs et les attentes de la société.

J'ai exploré en profondeur le thème de l'attrait pour l'écriture, cherchant à comprendre les motivations qui poussent quelqu'un à devenir écrivain. Pour moi, ce passage à l'écriture s'est produit lorsque j'ai accepté de partager, à travers la publication, ce miroir poétique que j'avais toujours porté en moi, reflétant l'inconscient linguistique et poétique du monde qui m'entoure.


 

(H.M) — Quelles sont vos principales sources d’inspiration littéraire ? Y a-t-il des écrivains ou des poètes qui ont particulièrement influencé votre travail ?


 

(M.K) — Mon inspiration littéraire évolue de manière aléatoire, sans suivre de règles définies. Parfois, je me trouve plongée dans une phase poétique sans nécessairement traduire ces sentiments en mots écrits. Il est crucial de reconnaître cette réalité et de respirer les molécules de poésie qui flottent dans l'air, cette conscience soudaine de la beauté poétique qui nous entoure, une étrangeté qui chatouille notre esprit et nous incite à nous exprimer à travers le langage.

 

Je m'efforce souvent de transposer mes expériences vécues en poésie, façonnant ma vie en robes de vers, cousant ensemble des mots inspirés de mes observations sur la douleur et la joie dans le monde. La valeur littéraire reste ma boussole de vie, guidant mes pas à travers les méandres de la création.

Pour moi, les noms des auteurs s'effacent devant la beauté du tissu créé par leurs textes. J'entretiens une relation personnelle avec les histoires des écrivains, plongeant dans leurs biographies comme des symboles denses d'expériences humaines, littéraires et psychologiques, sources d'inspiration significatives. Les échanges entre écrivains et artistes en général sont pour moi une source d'inspiration immense, permettant d'explorer des mondes cachés derrière les mots et les langages, ouvrant des fenêtres vers des univers riches en visions, attentes et souvenirs.

 

La poésie libre résonne particulièrement en moi, établissant une connexion avec l'âme de l'écrivain même sans échange verbal.

 

J'apprécie les écrits où l'écrivain partage ses pas avec fragilité ou confiance, capturant la nudité de certains passages pour révéler la brillance de la lune au fond du ciel, cette lueur poétique qui illumine chaque phrase.

En résumé, j'ai une affection particulière pour les écrits des poètes tels qu'Abbas BAYDON, Bassam HAJJAR, Mohammed BENMILOUD, Widad NABI, Nisrin KHOURY, et bien d'autres, qui enrichissent mon univers littéraire de leurs mots et de leurs émotions.

 

 

© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL, autoportrait photographique.

 

 

 

(H.M) — Comment votre identité syrienne influence-t-elle votre écriture ? Pouvez-vous nous parler de la manière dont cette influence se manifeste dans vos œuvres ?


 

(M.K) — L'influence de mon origine syrienne sur mon écriture est profonde et complexe. En tant qu'écrivaine voyageuse, je cherche à capturer les images et les émotions enracinées dans ma mémoire, tissant un récit qui reflète les déchirures et les espoirs d'une Syrie déchirée par la guerre. Vivre en exil, tout en étant témoin de la souffrance continue de mon pays à travers les médias sociaux, crée un sentiment de déchirement et de nostalgie. Mon écriture devient ainsi une tentative de réconcilier les différentes facettes de mon identité, entre le souvenir des lieux perdus, le déracinement face à la détérioration de ma terre natale, et le besoin constant de connexion avec mes compatriotes. 

 

À travers mes mots, je cherche à exprimer les blessures personnelles et collectives causées par la guerre et la révolution, tout en essayant de trouver un refuge dans la langue et le lien social.


 

(H.M) — Pouvez-vous partager une expérience ou un moment spécifique qui a marqué vos débuts littéraires ? Quelle a été la leçon la plus importante que vous en avez tirée ? 


 

(M.K) — Mon apprentissage est un flux continu, souvent subtil et parfois imperceptible. Chaque fois que ma plume s'arrête, c'est parce que j'ai buté sur un défi intérieur qui m'a forcée à apprendre quelque chose de nouveau. Ces obstacles peuvent sembler insurmontables sur le moment, mais je sais que je les aurai surmontés dès que mes mots recommenceront à couler. Peut-être que c'est dans l'oubli que les expériences se métamorphosent en leçons ou en défis. La poésie, lorsqu'elle s'anime en nous, donne naissance à des créations étrangement matures, dépassant les attentes habituelles d'un nouveau-né. 

 

C’est cette alchimie de leçons, d’oubli et d’expériences qui alimente notre créativité. J’ai appris à ne pas me laisser submerger par le stress de l’écriture ou par l’apparente absence d’inspiration. Ce qui compte le plus, c’est ce que je considère comme un « laboratoire poétique » en moi, toujours assoiffée de nouvelles visions et d’expériences, puisées simplement dans la vie elle-même. 

 

J'ai également découvert l'importance de vivre des expériences en dehors de la sphère poétique pour nourrir mon inspiration. Rencontrer des personnes aux horizons différents, explorer les récits des autres pour y dénicher une parcelle de poésie cachée ; autant de pratiques qui enrichissent mon univers créatif. Comme beaucoup au commencement, je me suis aventurée innocemment dans ce domaine. Je n'aurais jamais imaginé devenir poète ; tout ce que je désirais, c'était exprimer ces mots qui m'émerveillaient par leur étrangeté.


 

(H.M) — Durant ces dernières années, vous avez participé à de nombreux festivals en France. Pourriez-vous nous raconter quelques-unes de vos expériences les plus mémorables ou des moments marquants lors de ces événements ?

 

(M.K) — Ce qui m'a le plus touchée, ce sont les réactions des gens face à mes poèmes : leurs larmes, leur affection. Ce qui me touche particulièrement, c'est lorsque quelqu'un réagit à un poème sans que cela soit conditionné par ma nationalité syrienne, mais plutôt lorsqu'il parvient à saisir l'aspect humain derrière le texte, au-delà de l'identité de son auteure. À travers ces échanges, je découvre l'image d'inviter ma voisine à partager un café et à discuter de nos expériences communes. Pour moi, la poésie réside dans le fait de célébrer ce qui nous unit, de refléter des images familières aux gens et de partager celles qui proviennent d'autres pays et cultures.


 

 

(H.M) — Comment percevez-vous le paysage littéraire en France en ce qui concerne la promotion de la diversité culturelle et de la littérature arabophone ? Avez-vous rencontré des défis particuliers en tant qu’auteure syrienne en France ?

 

(M.K) — Personnellement, mon parcours pour être lue en France n'a pas été précipité. Initialement, il répondait davantage à un besoin social. Mon objectif était d'entrer en contact avec la communauté poétique de ma ville et de mon entourage, de rencontrer d'autres poètes et de ressentir un sentiment d'appartenance à un milieu où je pourrais parler librement de la vulnérabilité humaine, une vulnérabilité qui peut se transformer en poésie.

 

Ainsi, j'ai progressivement commencé à fréquenter un atelier de poésie à la Cave Poésie de Toulouse. Cela m'a rassurée de constater que je n'étais pas seule. Je suis différente mais pas isolée, et ma différence pourrait apporter une richesse à ce groupe. Je précise cette différence car, à l'origine, je ne suis pas francophone, je n'ai pas étudié la littérature, et je ne connais pas les références littéraires de ce pays qui m'a accueillie en 2011 pour des études en droit. De plus, je découvrais tout juste les références littéraires arabes. Ainsi, sur le plan poétique, j'ai mûri au croisement de diverses circonstances, y compris la situation très critique en Syrie. J'ai également constamment interrogé mon identité poétique.

 

 

 

© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL lisant à la Cave Poésie de Toulouse son livre.

 

 

Lorsque l'opportunité s'est présentée d'être publiée en France, c'était le résultat de ce cheminement identitaire et poétique. J'avais été publiée en Syrie à peine deux ans auparavant, et ma démarche poétique est fondée sur ces deux identités, deux présences, voire absences ! Comparée à d'autres écrivains déjà reconnus dans le monde arabe et ayant déjà une notoriété dans leur littérature, mon parcours a été un pas ici et un autre là-bas, un peu précaire.


 

(H.M) —- Pouvez-vous nous parler de vos derniers projets littéraires ? Avez-vous un nouveau livre ou recueil de poésie à venir ?

 

(M.K) — J'ai plusieurs projets en tête, mais je prends le temps nécessaire pour les concrétiser. Peut-être suis-je un peu trop perfectionniste ? Cependant, je crois fermement que même les projets que l'on garde dans l'ombre, ceux que l'on met de côté et qui ne voient pas le jour, enrichissent notre esprit. Ils servent à la fois de remparts solides qui nous protègent, nous permettant de nous immerger dans la chaleur de la création littéraire, et de terres fertiles où nous pouvons semer nos graines de folie, de questionnements et de doutes, pour voir émerger de façon aléatoire mais magique de petites pousses surprenantes.

 

Il est important, à un certain moment, de se questionner sur la raison pour laquelle nous nous lançons dans un projet. Cependant, je reconnais que je me pose cette question un peu trop fréquemment. Je réalise également que tracer son chemin artistique ou littéraire sans tenir compte du contexte sociétal est un défi. En même temps, les conditions humaines, politiques, etc., auxquelles notre société est confrontée rendent la création un peu complexe, à la croisée des chemins entre notre moi individuel et notre moi collectif. Je n'ai pas encore défini la forme de projet qui me correspondrait et qui me soulagerait en tant qu'individu traversant différentes cultures, oscillant entre la nostalgie de mes origines et le désir d'appropriation de l'art et de la culture offerts à l'humanité.


 

(H.M) — L’identité et la diaspora représentent des thèmes récurrents dans la littérature migrante. Comment ces sujets se manifestent-ils dans vos écrits ?

 

(M.K) — Dans mes expériences de vie entre ici et là-bas, j'ai l'impression de porter en moi deux identités distinctes. Historiquement, la littérature migrante était souvent associée à l'expérience personnelle de l'écrivain, à ses sentiments d'exil. Même dans la poésie arabe, on retrouve ce qu'on pourrait qualifier de "littérature de l'exil", un concept auquel je repense souvent, notamment en raison de son étude approfondie durant mes années scolaires. Jamais je n'aurais imaginé me retrouver dans cette situation, partagée entre l'écriture de cet endroit où je suis actuellement, alors que le pays que j'ai quitté continue d'être secoué par des bouleversements.

Nous apprenons à nous sentir insignifiants en voyant nos compatriotes souffrir là-bas, tout en cherchant à nous intégrer dans ces vagues migrantes qui cherchent à tracer leur chemin dans l'exil. Avec l'avènement des réseaux sociaux, cette démarche n'est plus la même : nous n'avons plus besoin de nous rendre physiquement à la mer pour imaginer l'au-delà, car il est présent en permanence, avec toutes ses émotions et ses tumultes qui continuent d'émerger.


 

(H.M) — Comment décririez-vous votre style littéraire et les thèmes qui sont récurrents dans vos œuvres ? Y a-t-il une idée ou un concept particulier qui vous passionne et que vous explorez souvent dans votre écriture ? 

 

(M.K) — Il est difficile de se décrire soi-même par des mots, ou de décrire son style. Je peux avouer que j'essaie d'écrire de manière spontanée. J'ai l'impression qu'il y a une chambre noire où se rencontrent les idées, les questions, les images, les souvenirs des goûts, pour se frotter et en sortir une pierre solide qui m'invite à l'expression écrite. Quand j'ai ce pressentiment-là, je peux dire que je suis curieuse de voir quel type de feu en sortira, ou pas. Quelle image prendra cette inconscience à l'intérieur de cette chambre noire qui se remplit derrière mon dos, sans que je ne puisse en prendre conscience. C'est ma façon de décrire la vie, de prendre du recul, de critiquer par des images et des interrogations. Je pose beaucoup de questions dans mon écriture, des questions sans réponse, et ce que je trouve magique, c'est que je suis uniquement satisfaite de les poser, de les exposer, de les sortir, de les découvrir, d'en faire des hypothèses…


 

(H.M) — Les écrivains ont souvent des rituels ou des habitudes qui les aident à écrire. Y a-t-il quelque chose que vous faites systématiquement avant ou pendant le processus d’écriture pour vous inspirer ou stimuler votre créativité ?


 

(M.K) — Non, pas particulièrement. Par rapport à la rédaction de ma thèse, qui pourrait ressembler d'une certaine manière à l'écriture romanesque, l'écriture de la poésie me demande simplement de me rendre disponible psychologiquement. Je m'isole quand j'ai ce pressentiment précipité d'aller vers ce monde noir, je me rends disponible à la magie. Je m'isole en me dirigeant vers un monde qui est souvent là. Je pense qu'on n'arrête pas d'écrire quand on est écrivain, on emmagasine et on intègre les expériences, nourrissant ainsi ce monde autre. On s'en nourrit lorsque l'on ressent le besoin de dire quelque chose, d'adresser la parole à quelqu'un, d'essayer de dévoiler le visage de ce « quelqu'un » à qui l'on a envie de parler et de transmettre des messages.


 

(H.M) —  Outre l’écriture, y a-t-il d’autres formes d’expression artistique qui vous inspirent ou auxquelles vous participez ?

 

(M.K) — Je pratique la danse, et j'apprécie toutes ses formes. De plus, j'ai un amour pour le cinéma. Je pense que ma première inspiration poétique était liée à ces moments captivants où j'ai pu ressentir une sorte d'« orgasme poétique » devant certains passages de films.


 

(H.M) — Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains et poètes qui aspirent à poursuivre une carrière littéraire en France, en particulier ceux issus de la diaspora ?

 

(M.K) — Je leur conseillerais d'être authentiques et de se poser la question fondamentale du pourquoi écrire ? À qui s'adresse leur création ? Quel message souhaitent-ils transmettre ? Cependant, je ne me sens pas forcément légitime pour donner des conseils. Ce que je considère comme des conseils à me donner à moi-même, je les adresse davantage comme des invitations à partager pour susciter la discussion et la communication.


 

(H.M) — Les lecteurs sont souvent curieux de connaître les livres préférés des écrivains. Pourriez-vous nous recommander quelques-uns de vos livres ou poèmes favoris qui ont influencé votre travail ou qui ont une signification particulière pour vous ? 

 

(M.K) — J'ai été profondément inspirée par des romans tels que "Maya", "Le Dieu des Petites Choses" et "Mille et Une Nuits". Ces œuvres ont été une source d'inspiration majeure qui m'a guidée vers le domaine de la poésie. Par la suite, j'ai commencé à percevoir le monde avec l'œil sensible des poètes, portant en moi un lien fort avec l'imagination et le voyage possible construit par un texte solide et beau. Les histoires et les personnages qui y flottent créent un univers parallèle pour moi.


 

 

 

© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL, portrait photographique habillée en blanc.

 

 

 

(H.M) — En tant qu’écrivaine et poétesse, quelles sont vos aspirations futures ? Y a-t-il un projet littéraire ou une réalisation que vous rêvez d’accomplir à l’avenir ? 

 

(M.K) — J'aspire à continuer d'être une source créative d'idées nouvelles, nourrie par de nouvelles relations, découvertes et expériences. J'espère ne jamais cesser de vivre ma vie comme un long poème, avec ses éclairs fugaces et ses constantes révélations. Mon rêve est de pouvoir lire et ressentir ces signes pour les traduire en livres ; des écrits intimes et des échanges avec les autres, ou simplement les laisser dormir en moi pour illuminer cette étrange lumière de la poésie.

 

 

 

(H.M) — Enfin, comment percevez-vous le rôle de la littérature et de la poésie dans la société actuelle ? Quel impact pensez-vous qu’elle puisse avoir sur les lecteurs et la société en général ?

 

(M.K) — Je ne crois pas que la poésie puisse changer le monde à elle seule. Elle est lente, tandis que le monde évolue rapidement dans ses changements et ses transformations. Cependant, malgré cette disparité, la poésie demeure un refuge pour ceux qui cherchent la quiétude, la contemplation et la beauté. Cette beauté émerge de la douceur apportée aux choses dures et de la capacité à rendre complexe ce qui semble simple et mécanique. Ainsi, la poésie a le pouvoir tantôt de choquer, tantôt d'apaiser les âmes fatiguées.

 

 

© Crédit photo : Maïss Alrim KARFOUL (lecture en arabe) en compagnie du poète André ROBERT (lecture en français).

 

 

 

© Propos recueillis en février 2024 par Hanen MAROUANI

 

 

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Pour citer cet entretien féministe, illustré & inédit

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Hanen Marouani (propos recueillis), « Interview avec la poétesse syrienne Maïss Alrim KARFOUL », illustré par des photographies fournies  par l'autrice Maïss Alrim KARFOULLe Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° I | HIVER 2024 | « Seules, seulettes : des poésies de nos solitudes », 1er Volet & Revue Orientales, « Conteuses orientales & orientalistes », n°3, volume 1, mis en ligne le 26 février 2024. URL :

http://www.pandesmuses.fr/orientalesno3/noi/hm-maissalrimkarfoul

 

 

 

 

 

Mise en page par Aude

Dernière modification de la page date du 27 février 2024 : la légende d'une image et un prénom rectifiés.

 

 

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N° I | HIVER 2024

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Liens à venir

30 novembre 2023 4 30 /11 /novembre /2023 14:36

N°15 | Poétiques automnales | Réflexions féministes sur l'actualité | S'indigner soutenir, lettres ouvertes & hommages

 

 

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Draguer les filles !

 

 

 

 

 

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Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

 

 

 

Crédit photo : Evariste-Vital Luminais, « Closing in », peinture tombée dans le domaine public, capture d'écran de l'image libre de droits du Web.

 


 

En dehors de toute polémique concernant les événements tragiques survenus à Crépol, l’enquête suivant son cours, je retiens une phrase du journaliste Patrick Cohen qui semblait trouver normal, voire dans l’ordre des choses que des jeunes « viennent draguer les filles » dans une fête de village. 

Sans aborder le fait que ces derniers étaient munis d’armes blanches, je m’interroge sur la teneur de tels propos ?

 

Pour Patrick Cohen « draguer les filles » en meute semble être un loisir comparable à celui de « la chasse à courre » d’antan.  Quelle activité passionnante en perspective ! Une telle assertion fait montre de mépris, non seulement envers les provinciaux réduits à « draguer » le samedi soir, mais aussi envers « les filles », gibiers potentiels à traquer pour lutter contre l’ennui… Ce ton désinvolte, d’une légèreté irresponsable, n’est pas sans rappeler celui de Jean-François Kahn qui, à propos de l’affaire D.S.K et du viol présumé commis par ce dernier, évoquait sur un ton guilleret « un troussage domestique »… On croit rêver car nous voilà renvoyé(e)s à un archaïsme qui met en lumière l’inconscient patriarcal de certains journalistes au XXIe siècle.

 

Je cite ici une phrase de Vincent Montgaillard tirée du Décodeur de l’argot des cités (First Éditions, 2013) « Quand il drague une fille, ce lourdingue qui s’affranchit des codes de la séduction tombe rapidement dans la vulgarité ».

Nul doute que « le lourdingue » de cette histoire n’est autre que Patrick Cohen lui-même qui a très certainement puisé dans ses souvenirs de jeunesse, l’image sexiste de celui qui fut « le dragueur » d’un autre temps…

 

 

 

© Françoise Urban-Menninger, novembre 2023, c'est un billet d'humeur quant aux propos sexistes tenus par le journaliste Patrick Cohen.

 

 

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Pour citer ce billet féministe  & inédit 

 

Françoise Urban-Menninger, « Draguer les filles ! », Le Pan poétique des muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques :  N° 15 | AUTOMNE 2023 « Poétiques automnales », volume 1, mis en ligne le 30 novembre 2023. URL. 

http://www.pandesmuses.fr/no15/fum-draguerlesfilles

 

 

 

Mise en page par David

 

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7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 13:15

 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES (LPpdm)


 

 

REVUE FÉMINISTE, INTERNATIONALE & MULTILINGUE DE POÉSIE

 

ENTRE THÉORIES & PRATIQUES

 

 

 

 

N°13 | PRINTEMPS 2023

 

 

PREMIER VOLUME 


 



(AUTO)PORTRAITS POÉTIQUES

 

 

 & ARTISTIQUES DES CRÉATRICES

 

 

 

 

 

Crédit photo : Adèle Tornezy-Varillat, Autoportrait de la peintresse travaillant. Elle y pose avec son pinceau et en pause à côté de ses chevalet et toile, domaine public. Image libre de droits, capture d'écran par LPpdm

 

 

 

 

SOMMAIRE

 

 


 

SOUMISSIONS OUVERTES

 

DATE BUTOIR POUR Y PARTICIPER :

 

18 JUIN 2023​​​​​​

 

MISE EN LIGNE JUSQU'AU 30 7 JUILLET 2023

 

Argument des (auto)Portraits poétiques et artistiques des créatrices 

 

UNE MISE À JOUR ET UNE RÉPARATION DES LIENS

 

CASSÉS SONT EN COURS DURANT UN CERTAIN TEMPS, MERCI DE NOUS LES SIGNALER !

 

 

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Le Pan Poétique des Muses (LPpdm)

 

Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre

théories & pratiques

 

 diffusée en version électronique (apériodique) & en version imprimée suspendue suite à un cas de force majeure de 2018 à 2020, reprise de l'édition imprimée dès 2021.

 

 

ISSN numérique : 2116-1046

 

(4 numéros par an dont un Hors-série & un Numéro spécial)

La reprise de la parution imprimée se fera en 2021 

 

ISSN imprimé : 2492-0487

 

ISSN imprimé Hors-série : 2554-8174

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