Événements poétiques | ReConfinement | Rêveries fleuries | Jour 6
Rêverie
Poème choisi & transcrit pour cette revue par Dina Sahyouni
Ruisseau, symbole de la vie,
Tu coules trop vites à mon gré ;
Modère ton cours, je t'en prie :
Tu n'es pas assez admiré.
Je t'ai suivi depuis ta source,
Et toujours tu me parus beau ;
Il est temps d'arrêter ta course
Pour m'entendre, joli ruisseau.
Dans ta fuite vertigineuse
Au milieu des gazons fleuris,
À travers la vallée ombreuse,
J'aime à voir tes plis et replis.
Que ton onde semble limpide,
Et tes méandres gracieux !
On voit que c'est Dieu qui préside
À ta marche, du haut des cieux.
J'aime à promener sur tes rives
Et mes rêves et mes loisirs ;
Mais quand je vois tes eaux si vives,
Mon cœur exhale des soupirs.
Pourquoi donc t'écouler si vite,
Sans que rien te puisse arrêter ?
Un caillou, ton courant l'évite,
S'il ne parvient à l'emporter.
Ruisseau, j'écoute le murmure
Que tu fais entendre parfois,
En déployant ton onde pure,
À travers les prés et les bois.
Ne mêle pas tes eaux si belles
À celles des ruisseaux fangeux ;
Laisse toujours les hirondelles
Y mirer leur vol gracieux.*
* L'extrait présent ci-dessus provient de LAIR, Marie-ÉLéonore, Rêves et réalités, essais de poésie, Caen, Imprimerie de F, Le Blanc-Hardel, 1877, pp. 33-34. Ce recueil est tombé dans le domaine public.
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Pour citer ce poème
Marie-Éléonore Lair, « Rêverie », poème extrait de LAIR, Marie-ÉLéonore, Rêves et réalités, essais de poésie, (1877), choisi et transcrit par Dina Sahyouni, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 4 novembre 2020. Url :
http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/mel-reverie
Mise en page par David Simon
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