21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 14:17

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 | III. Anthologie « Lyres printanières » | Astres & animaux

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​​​ Louanges & Rougeurs

 

 

 

 

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Anne-Marie Zucchelli

 

 

 

Crédit photo : Paul Cézanne, "Les quatre saisons", "Le printemps", Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, capture d'écran via Commons.

 

 

 

Louanges


 


 

voici qu’éclosent      

les louanges

                         

jeunes jacinthes sauvages

 

blanches

oscillant dans l’air

 

alors                            

devenues violettes

                                                                                  

je m’obstine

à secouer le monde

 

pleine d’une ardeur

qui est un lever de soleil

 

et qui luit

et qui luit


 

*


 

sur l’ingénieuse toile

 

mon cœur

je crois

mon âme mise à nu

 

où l’air

s’éploie et les couleurs

fusent

 

mon cœur

 

déploie ses pattes  

hors du cocon                                                                              

 

le corps du monde se prépare à s’offrir

en sa sauvagerie


 

*


 

et je demeure en lui comme

touchant le noir, le gris

 

sous son sourire aussitôt

délicieux

 

mes fantômes, leurs âmes, oui

sous ses couleurs hautes

 

viennent, viendront, s’en iront d’eux-mêmes

sur l’écume, la blancheur, oui


 

*


 

en leur animalité

follement

fraîche

 

celle et celle encore qui

se coule

 

couleurs

en mes solitudes intimes

 

entièrement violettes dans la douceur

tout à fait pareilles

 

aux jacinthes, oui  

 

jusqu’à ce que

mon cœur qui sait

 

batte

en paix

 

 

*


 

alors à l’envers

du temps

qui ne pèse plus

 

tout au long

j’appuie fort sur les pieds      

 

et pousse

de cercles en cercles

vers

 

les aimées, ici bleues, ici ciels

haut enfantés

 

où l’amour s’allonge

en de vastes lieux et le ressac

 

 

*


 

du ressac

des terres, des bruns, au ressac

des champs

 

allant venant

au ressac

des eaux

 

des couleurs odorantes

jaunes

là là

 

la volatilité

paisible                                    

du cœur

 

partout où il quitte

l’effroi


 

*


 

la paix

éprouvée

je ressuscite

 

et m’élève

puis redescends dans la jarre du jour

 

matrice partagée

obscure infiltrée où les germinations

s’empressent

 

s’accroît une joie verte

 

répandue

sur mes silences  

                                                

 

en des couleurs

d’eau, de sueur et de sel

                              

répandues sur mes saisons


 

*

 

                                               

sur la gelée du ciel

or

 

je nais

de couleurs nues en cela

 

que leur animalité même

ô nudité des couleurs

 

se porte en moi

à travers moi

                                                     

 

commeune aube

pénétrant le monde

                                                                                                                  

 

                          

 

 

 

Rougeurs 

 

 


 

… est-ce loin ? … et atteignable ?

dans l’usage des lieux

d’où je suis

 

où je passe  

toute à l’espérance

 

toute

en vaisseaux, en artères

                             

loin

des lieux soustraits à l’ordinaire

 

quand je les touche

ils dérivent

                              

 

*


 

bien-sûr

le cri vert, la rosée ou le bleu et le soleil des fauves

les éclaircies

                                     

loin est si doux

ni funèbre non plus

                  

toujours enveloppé

de nuages

pour cacher mes rougeurs  


 

*


 

rouge affleure au loin

infiniment

 

aucun ciel n’y tremble sans usage

 

dons du loin,

lointains, champs lointains, petits troupeaux, vapeurs et sucs

 

m’ébahissent


 

*


 

dans un frémissement

la fraîcheur, ses flammes, mes rougeurs, les transparentes

 

toutes

en moi dedans

 

étendues, écloses

toutes

en rougeurs

 

et moi au loin


 

*

                                                              

 

en douceur, en douceur

l’élancement

 

en moi la rouge, l’élancée

                                                                                                    

depuis quand

ai-je laissé

 

le loin lui-même

affluer ?

 

 

 

© Anne-Marie Zucchelli, ces poèmes inédits paraîtront également dans le numéro PRINTEMPS-ÉTÉ de 2023 de la revue paritaire, féministe, multilingue & paritaire de poésie IRIS ET MÊTIS (parution uniquement imprimée).
 

 

Biographie

 

© Crédit photo : Christine Pezzana, portrait photographique de l'autrice Anne-Marie Zucchelli lors d'une lecture publique de ses textes.

 

 

 

Anne-Marie ZUCCHELLI publie régulièrement poèmes et textes en prose dans des revues (Dissonances, Revue alsacienne de littérature, Radicale...)

Son dernier recueil, La nuit finie, est édité par le Petit Véhicule (2022). Elle a créé le blog n(o)uages pour donner la parole aux poètes, à leurs lecteurs et aux artistes en dialogue (nouages.com). Docteur en littérature et historienne de l’art et de l’architecture, elle allie dans sa vie professionnelle, recherche, écriture, commissariat d’exposition et médiation.

                           

 

***

 

 

Pour citer ces poèmes printaniers & inédits

 

Anne-Marie Zucchelli, «  Louanges » & « Rougeurs », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 « Étrangères », « Frontières du vivant », « Lyres printanières », mis en ligne le 21 avril 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/megalesia23/am-zucchelli-louangesetrougeurs

 

 

 

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Dernière rectification de la page : 24 avril 2024.

 

 

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20 avril 2023 4 20 /04 /avril /2023 17:57

N°13 | (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices | Bémols artistiques | Dossier majeur| Florilège

 

 

 

 

 

 

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​​​​​​entrer en poésie

 

 

 

 

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Autoportrait poétique & artistique

 

Dana Shishmanian

 

 

 

 

© Crédit photo : Dana Shishmanian, "Autoportrait".

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L’œil qui voit est plein de ténèbre – 

l’œil de lumière est presque aveugle

il est trop lumineux pour voir, l’autre – 

trop ténébreux pour manquer de vision

des vagues de brume s’écoulent de l’un à l’autre 

par un canal secret

et se déversent les inondant d’une lourde mélancolie

par-dessus revient une douceur insupportable

la clarté fend le cœur – 

c’est peut-être le mystère de la conversion –

si seulement le chaos des roches d’antan 

pouvait émerger – tout remplir – mâcher l’âme 

entre des pierres de moulin

jusqu’au silence des minuits dont surgissent des aubes 

incertaines entre deux interrogations – l’une montant 

à quatre pattes – l’autre descendant à reculons 

de quatre marches – sous le toit cassé 

la lune s’invite dans ton cerveau en pleine tempête

pour délivrer les eaux qui te submergent –

quand une mélodie oubliée revient et confond tout

mais le dernier mot

doit être le premier

 

 

© Dana Shishmanian (extrait de l'œuvre intitulée Le sens magnétique, L’Harmattan, 2022). Ce poème illustré est reproduit avec l'aimable autorisation de l'autrice et de sa maison d'édition.

 

 

 

***


 

Pour citer cet autoportrait  artistique & poétique

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Dana Shishmanian (poème & peinture), « Autoportrait en si mineur », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°13 | PRINTEMPS 2023 « (Auto)Portraits poétiques & artistiques des créatrices », mis en ligne le 20 avril 2023. URL :

http://www.pandesmuses.fr/no13/danashishmanian-autoportrait

 

 

 

Mise en page par Aude

 

 

 

 

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19 avril 2023 3 19 /04 /avril /2023 11:52

Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 | Critique & réception 

 

 

 

 

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Theombogü, « Un refuge autre que l’exil »,

 

 

Éditions du Cygne, 2023, 59 pages, 10€*

 

 

 

 

 

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

 

 

 

 

© ​Crédit photo : Première de couverture illustrée de l'œuvre de Theombogü, « Un refuge autre que l’exil », Éditions du Cygne, 2023.

 

 

 

 

« Partir, c'est mourir un peu ; C'est mourir à ce qu'on aime : On laisse un peu de soi-même En toute heure et dans tout lieu. » Edmond Haraucourt.

 

C’est s’accommoder d’une nouvelle vie, s’adapter à un nouvel univers, de nouveaux principes. Il y a un avant et un après qui entrent en confrontation.  

 

L’exil est un chemin qui entraîne l’individu hors de sa terre natale, le chemin qu’emprunte celui qui a choisi de vivre car la plus grande responsabilité que l’homme puisse s’assigner c’est d’accepter de vivre.  

 

Le recueil commence par un poème intitulé « Au départ », cette locution prépositive qui signifie « au commencement », revient par trois fois en tête de strophes : 

 

« Au départ…

Ce n’était qu’un mécontentement, un mouvement d’humeur, un ras-le-bol … »

« Au départ :

Ce n’était qu’une grève, une protestation, une revendication… »

« Au départ :

Ce n’était qu’un cri, une réclamation, un droit… »

 

La rhétorique du poète consiste à mettre l’accent sur la genèse d’un massacre injustifié comme l’ont toujours été tant d’autres.

La scène d’horreur est tellement paralysante que le poète demeure figé . Aussi continue-t-il de se perdre  en anaphores,  l’heure étant grave :

 

« Je n’ai pas bougé d’un pouce… »

« Je n’ai pas bougé d’un pas… »

« Je n’ai pas pu pleurer ni prier …

 

La poésie est pour le poète source d’inspiration à puissance cathartique. Mais quel est son rôle en temps de guerre ? Les métaphores suffiraient-elles pour documenter des scènes d’horreurs insoutenables aux yeux du poète. D’où la question de l’utilité du poète ?  Cioran n’eut-il pas raison de dire : « Les poètes ne sont pas utiles mais indispensables. » ?

« Les poètes ne vont pas à la guerre », lit-on sous la plume de Theombogü. 

La vie de chacun est suspendue à un fil car les humains tombent sous les balles assassines comme des mouches : 

 

« Personne ne pèsera le poids de ce que nous avons vu.

Personne ne mesurera la taille de ce que nous avons vécu.

Personne. »

 

Ce théâtre lugubre est peuplé de silences, corolaire de la peur, peur de la mort.  Le silence se révèle aussi un besoin pour honorer la mémoire de ceux qui sont dans la traversée du désert dans le vrai sens du terme et ceux qui sont engloutis par les vagues méditerranéennes. 

 

En dépit de toute l’immigration même mal vécue serait un antidote contre le chômage à perpétuité dans le pays natal où la corruption est une promesse. 

Le vœu du poète serait de trouver une alternative à l’exil car : 

 

« Il n’y a pas d’exilé heureux ».

 

Écartelé entre vivre dans le pays d’accueil et rentrer au pays natal, il avance :   

 

« Le retour n’est pas un lieu familier que l’on retrouve, c’est un autre là-bas. » 

 

Donc des deux côtés le mal est infini. Il demeure l’éternel incompris. 

 

Et pour cause : 

 

« L’exil est un masque lourd à porter. »

« Le retour et le départ sont les deux faces de l’exil »

 La poésie sert à évoquer ce dilemme mais ne dira sans doute pas comment en sortir.

 

 

 

© Maggy DE COSTER

 

* Collection dirigée par Arnaud Le Vac.

 

***

 

 

Pour citer ce texte inédit​​​​​​​​​​​​​​​​​

 

Maggy De Coster, « Theombogü, ​​​​​« Un refuge autre que l’exil », Éditions du Cygne, 2023, 59 pages, 10€ », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événements poétiques | Festival International Megalesia 2023 « Étrangères », « Frontières du vivant », « Lyres printanières », mis en ligne le 19 avril 2023. URL : 

http://www.pandesmuses.fr/megalesia23/mdc-theombogu-refuge

 

 

 

 

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