8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 15:19

Lettre n°14|Être féministe| Critique & réception

 

 

Ivanka Paul

 

Goodby Tito, Mémoires d’une jeune provinciale aux idées arriérées et à rééduquer de manière douce dans la Yougoslavie de Josip Broz

 

éd. Createspace, 2018, 94 p., 15€

 

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

© Crédit photo : Première de couverture du livre. 

 

D’emblée Ivanka Paul dresse un tableau historique du régime de Tito en toute simplicité mais de façon vivante et anecdotique. Elle brosse le portrait physique et moral du Maréchal dans sa complexité. Puis elle décrit géographiquement la Croatie en signalant les grands faits marquants de son pays et de Komin, son village natal. 

 

Avec beaucoup de tendresse, elle évoque la mémoire de son père, ce héros légendaire qui comptait tant pour elle. Et aussi de la femme attentionnée que fut sa mère envers la fratrie, dévouée envers son mari sans oublier qu’elle  lui « faisait apprendre des histoires et des poèmes ». Une large place est également faite aux femmes dans  la résistance contre les nazis. Elle nous communique ses impressions de jeune fille curieuse qui entrait en immersion,  l’espace d’un mois, à l’insu même de ses parents, dans les activités organisées par le régime communiste à l’adresse de la jeunesse que les dirigeants enjôlaient en les gavant de récompenses : diplômes et médailles qu’elle avait pris le soin de déchirer ou de lancer dans les champs en fin de compte. Aussi avance-t-elle  avec ironie : « Au passage du train les vaches s’arrêtaient de brouter en voyant ce monstre étrange qui sifflait, ronflait  et qui fumait. » 

Ainsi  elle a fini par  tourner le dos à cette  société archaïque, où « les voitures d’ailleurs peu nombreuses, circulaient sans signalisation » où la pénurie était telle que les parapluies n’existaient pas pour s’abriter en cas de pluie donc tout jurait avec l’Europe Occidentale. 

Dans l’ex-Yougoslavie le destin des jeunes filles était scellé mais elle, bonne oratrice et amatrice du théâtre affectionnant les auteurs français et de surcroît faisant partie de la première promotion des bacheliers en 1958, avec l’aval de son père, catholique et royaliste, elle se refusa d’être missionnée pour aller soigner les Lépreux en Afrique mais préféra faire des démarches pour venir à Paris, dans le but de parfaire ses études, où elle réside depuis 1965.

***

 

Pour citer ce texte

​​​​​Maggy de Coster, « Ivanka Paul, Goodby Tito, Mémoires d’une jeune provinciale aux idées arriérées et à rééduquer de manière douce dans la Yougoslavie de Josip Broz, éd. Createspace, 2018, 94 p., 15€ », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 8 mars 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/goodbytito

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans La Lettre de la revue LPpdm
7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 17:12

Lettre n°14 | Être féministe | Critique & réception

 

 

Maïde Maurice

Nina, une enfance en Haïti

roman autobiographique, éd. Raisins verts, 2018, 242 p., format A5, 18€

 

 

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

© Crédit photo : Première de couverture du livre, image fournie par Maggy de Coster.

 

Ce roman autobiographique est une forme de catharsis qui permet à l’auteure de se réconcilier avec elle-même en reconstituant le puzzle de sa vie à travers une plongée dans le quotidien de son pays d’origine, Haïti, qu’elle avait laissé à l’adolescence pour aller en France d’Outre-mer (La Guyane) rejoindre sa mère biologique encore inconnue d’elle-même.

Un véritable Mémento de la vie haïtienne où à l’haïtienne. Un livre truffé d’anecdotes qui s’inscriraient bien dans la petite histoire.

Style limpide, épuré, langue savoureuse, fleurie comme les jardins des tropiques. La richesse sémantique est notable. La narratrice a le souci de la justesse des mots, sa narration est tellement bien menée qu’on éprouve un vif plaisir de lire ce roman dont on a envie d’aller jusqu’au bout. Le lecteur est comme enchaîné par le fil narratif de l’histoire. On y remarque une luxe de détails qui dénotent chez l’auteure une certaine nostalgie du pays ou une quête identitaire qui la pousse à citer longuement des passages d’Histoire de son pays qu’elle avait apprise à l’école. Une simple évocation suffirait sans doute. 

On est tellement en immersion dans le roman qu’on se représente mentalement chaque tableau décrit, chaque fait narré. Parfois on a l’impression d’être sur place ou face à un écran où l’on voit défiler l’histoire.

Elle nous entraîne dans le burlesque, le pathétique, le vaudeville, le comique, le dramatique, l’invraisemblable, le réalisme. On rit de bon coeur, on s’étonne, on a l’effet de surprise, bref, on passe par tous les sentiments.

Cela dit, on a du mal à discerner le fictionnel du réel, tant la frontière entre le romanesque et la réalité nous paraît ténue. Cf le rituel du carnaval ou le marchandage au marché, tant de faits insolites ou inhérents à la culture haïtienne. 

 

À décrypter ce roman on se rend compte qu’il renferme l’Histoire, la Psychologie, la Sociologie du peuple haïtien dans sa grandeur et sa décadence. Disons que c’est une histoire personnelle qui reflète les caractéristiques culturelles d’un pays avec ce qu’il y d’archaïsme et de paradoxe. 

***

 

Pour citer ce texte

​​​​​Maggy de Coster, « Maïde Maurice, Nina, une enfance en Haïti, roman autobiographique, éd. Raisins verts, 2018, 242 p., format A5, 18€ », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Lettre n°14|Être féministe, mis en ligne le 7 mars 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/lettreno14/nina

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans La Lettre de la revue LPpdm
7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 15:34

N°9 | Artistes en Poésie | Entretiens

 

 

Rencontre avec

Zhifang Tang

une femme Calligraphe

 

 

Propos recueillis par

Maggy de Coster

Site personnel

Le Manoir Des Poètes

 

© Crédits photos : Maggy de Coster, "Zhifang Tang ".​​​​

 

 

D’origine chinoise, Zhifang Tang a fait L’École des Beaux Arts et excelle dans la calligraphie, la peinture et l’origami. Nous l’avons rencontrée dans son atelier à l’Espace le Six B à l’adresse suivante : 6-10 quai de Seine 93200 SAINT-DENIS ; un lieu de création et de diffusion à Seine Saint-Denis près de Paris, autour d’un thé servi dans un rituel typiquement chinois. Elle nous a parlé de son art et de sa méthode de travail.

 

Maggy De Coster : Comment êtes-vous arrivée à la Calligraphie ? Comment procédez-vous ? Les matières ? Vos rapports avec les outils ? Les sensations que vous éprouvez en calligraphiant ?

 

Zhifang Tang : J’avais un besoin de me rapprocher de ma propre culture, la culture chinoise. Et le contact avec des matières traditionnelles m’aide à chasser le stress de la vie actuelle et à trouver un rythme salutaire à mon corps, cela me permet aussi de me retrouver et de me former.

Les outils traditionnels chinois, encre de chine, papier Xuan, pinceau chinois ont une ultra-sensibilité que je ne trouve pas ailleurs. Il y a déjà énormément de choix mais j’'expérimente aussi d’autres outils traditionnels ou modernes comme le calame, la lumière. Cela m'oblige à changer mes habitudes et à me donner de nouvelles sensations et à avoir des nouveaux regards. Quand je calligraphie, je sens l'énergie et le mouvement, cela ne vient pas seulement de moi sur le moment mais aussi des autres, de l’environnement et du passé.

 

MDC : Que représentent vos calligraphies  et qu’est-ce qui vous inspire en tant que calligraphe ? 

 

ZT : Mes calligraphies représentent les mouvements, la continuité, et l'instant vécu. La calligraphie c’est la gestuelle dans une certaine rythmique. De ce point de vue, elle est plus proche de la danse que de l’art pictural.

Ce sont des gestes qui m’inspirent. J’aime toujours regarder les mouvements autour de moi, ceux des animaux des gens, de la lumière, de la flamme etc. Mon projet en cours s'appelle Journal des gestes. J’observe des personnes de mon environnement, artistes ou non artistes, je capture leurs gestes en fonction de mes sensations du moment. Puis je les concrétise avec de l’encre et du papier. C’est la base de mon projet. Cette « collection des gestes » devient ma propre ressource pour créer ma calligraphie.

 

​​​​​© Crédit photo : Maggy de Coster, toile de Zhifang Tang. 

 

MDC : Quels sont les calligraphes des deux sexes qui vous auraient marquée ? Pourquoi ? 

ZT : C’est vrai qu’il y a moins de femmes calligraphes reconnues. Mais le sexe de l’auteur ne change pas mon regard sur son œuvre.

Il y a une grande artiste française très remarquable, Fabienne Verdier qui est une des premiers artistes européens qui a étudié la calligraphie en Chien. C’est une pionnière qui a crée un mi-chemin entre la peinture et la calligraphie.

 

MDC : Auriez-vous un modèle de calligraphe ?

ZT : La méthode d’apprendre la calligraphie chinoise est de recopier les œuvres des anciens grands maîtres. Elles est bien différente des autres calligraphies, nous recopions plus les gestes que de formes. 

J’ai étudié la calligraphie de Yan Zhenqing, de Wang Xizhi, de Zhao Ji et de bien d’autres. Comme je suis influencée par deux cultures, la chinoise et la française, je cherche toujours mon propre langage. C’est difficile de choisir un seul modèle de calligraphe.

 

MDC : Avec quelle fréquence exposez-vous ? 

ZT : Comme beaucoup d'artistes d'aujourd'hui, je verse dans la diversification : la peinture, la calligraphie, la photographie, la performance et l’origami. Je montre mon travail environ une fois par mois.

 

MDC : Quelle est la place de la femme dans le monde de la calligraphie par rapport à son homologue masculin ?

ZT : Historiquement et dans certaines régions, les femmes n’ont pas accès à la calligraphie. Aujourd’hui, il n’y a plus ou très peu de frontière entre les deux sexes. Et il y a de plus en plus de femmes qui pratiquent la calligraphie.

 

MDC : Vous arrive-t-il d’associer vos calligraphies à des ouvrages ?

ZT : Oui, j’en ai associé au livre intitulé «  Le Feng shui » de la spécialiste en la matière, en l’occurrence Caroline Gleizes Chevallier.

 

Site de l'artiste :

Peinture & Calligraphie, http://tangzhifang.com

Origami : https://www.instagram.com/a_year_of_deer/

***

 

Pour citer cet entretien

​​​​​Maggy de Coster, « Rencontre avec Zhifang Tang, une femme Calligraphe », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N°9| Fin d'été 2021 « Femmes, Poésie & Peinture », sous la direction de Maggy de Coster, mis en ligne le 7 mars 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/no9/zhifangtang

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 9

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