8 juin 2020 1 08 /06 /juin /2020 13:55

Megalesia 2020 | Le néopaganisme & la sexualité dans la culture populaire du XXIsiècle | Florilège de textes poétiques

 

 

 

 

Irradiante, glamour, somptueuse,

 

la face inverse de tristes actrices

 

 

 

 

Camille Aubaude

Sites officiels : http://www.camilleaubaude.com/

& www.lamaisondespages.com/

Blog officiel : https://camilleaubaude.wordpress.com/

 

 

© Crédit photo :  "Iglika Christova" par Camille Aubaude chez Gaëtan Bros, 9 mars 2020, image fournie par l'autrice Aubaude.

 

 

Irradiante, glamour, somptueuse, la face inverse de tristes actrices.

Je fus captée par sa perfection charnelle, sa simplicité sensuelle, sa phrase sur l’améthyste, la pierre mauve, couleur de la Vierge qui, quand une femme la touche, déclenche la passion (ça lui est arrivé), son pur enthousiasme dans l’union des contraires, ses grands yeux de saphir incrustés de diamants, son teint de perle souriant quoiqu’il advienne, ses mouvements de naïade caressant l’air comme les ailes d’un oiseau, une émotion d’éternité dans ses paroles de créature divine et magique, et le tissage de dessins en noir et blanc effilant l’œuvre d’Arachnê, le temps d’un tissage, dans un labyrinthe qui s’évide pour unir la roche calcaire au fleuve royal.

 

***

 

Pour citer ce poème

 

Camille Aubaude, « Irradiante, glamour, somptueuse, la face inverse de tristes actrices », texte inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesMegalesia 2020|I- Le néopaganisme & la sexualité dans la culture populaire du XXIe​​​​​​ siècle, mis en ligne le 8 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/gb-eurynom

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Megalesia
7 juin 2020 7 07 /06 /juin /2020 14:20

Megalesia 2020 | Équinoxe | Poèmes, textes & chansons

 

 

 

MA QUARANTAINE  La quarantaine, ma quarantaine.  Pause. Listen. Play.

 

 

 

Cyrille Zoé Polla

 

 

La quarantaine, je la savais proche

Un paysage intérieur, un appel sans reproches

Un littoral, un printemps qui lévite

Une renaissance sans point de fuite

 

 

La petite refuse de grandir. Elle se réfugie dans les bras du passé, sur le radeau rapiécé, dans sa valise volante, sa maison ambulante. Elle se murmure en boucle un dialogue innocent et retarde l’heure du coucher.

 

 

La quarantaine avec sa longue trêve

Avance sur l’empreinte de mes rêves

Une lune croissante au relief familier

Éclaire l’isolement qui m’était annoncé

 

 

On vient me chercher, on veut me prendre, pour effacer ma mémoire et me reprogrammer. Je ne veux entrer ni dans les rangs ni dans les ordres. Un champ de bataille. Je retiens ma respiration pour rester encore sous l’écho de l’eau.

 

 

La quarantaine, mon acolyte

Sème les divisions, les paires et les suites

Nous dansons découvertes face au miroir

Il nous reste encore les fonds de tiroirs

 

 

Je me cache dans l’armoire, ensevelie sous les tissus de mon enfance. Ici, personne ne me trouvera. Pas même le magicien, l’homme en noir, le chien. 

 

 

La quarantaine pour déconstruire

Voir autrement, ne pas s’enfuir

La quarantaine, rite de passage

Un nouveau rythme, un nouvel âge

 

 

Je m’orne de chrysanthèmes, je trompe la mort par mise en scène, je m’élance puis je me freine, j’égraine le pain comme un chapelet entre mes mains.

 

 

La quarantaine me rallume

Je prends mon souffle, mon ère, ma plume

Je prends le temps de tresser les lierres

Qui s’allongent et s’entortillent comme ma crinière

 

Accorde moi cette dernière danse, avant de t’en aller. Un pas de deux, un adieu, je sortirai vainqueur.

 

 

La plaine au large de la quarantaine

Je suis sereine, je suis sirène

Capitaine de mon épique navire

À la conquête de mon avenir

 

Souris, souris sors de ton nid, enjambe la mer, traverse les frontières, ne garde sur toi que le cœur en émoi. Pour l’avant, pour l’après, pour celles que tu es. Tu ne te perdras point dans les dédales de ton esprit.

 

***

 

Pour citer ce poème

Cyrille Zoé Polla, « MA QUARANTAINE. La quarantaine, ma quarantaine. Pause. Listen. Play. », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020|IV-ÉQUINOXE sous la direction de Barbara Polla, mis en ligne le 7 Juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/equinoxe/quarantaine-cyrillepolla

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Équinoxe Megalesia
6 juin 2020 6 06 /06 /juin /2020 15:25

Megalesia 2020 | Critique & réception 

 

 

 

 

Un avis critique

 

 

 

 

Jacqueline Leglu-Diéras

 

​Lettre transcrite & éditée avec l'aimable autorisation de l'autrice/auteure

 

 

© Crédit photo :  " Camille Aubaude", image fournie par l'autrice Aubaude.

 

 

 

J’ai pu situer vos Poèmes d’Amboise (2007) dans votre œuvre déjà très importante, qu’il me faudrait connaître dans toute son étendue pour que ces poèmes me révèlent leur singularité, dont vous avez la clé, ainsi que tous vos lecteurs.

J’éprouve avec certains textes, et les vôtres sont de ceux-là, la difficulté de définir leur nature par une « prose » raisonnée, communément employée. Analyser certaines poésies, à mes yeux, c’est les tuer. Pour exercice mental, faisons de l’algèbre et non de la radiographie de poèmes, où l’émotion prend sur le champ la fuite. Pour ne pas désenchanter le domaine, il faudrait, par un écho de même nature, se servir du langage poétique pour qualifier la poésie, celle qui est digne de porter ce nom.

C’est ce que je pense à propos de vos Poèmes d’Amboise. Alors, au ras de ma prose, pas d’analyse ! mais l’« impression » que m’a laissée comme une traînée de poudre ce recueil. Votre langage a une condensation de pierre précieuse, une luminosité (je suis d’accord avec Marie-Hélène Breillat qui dit « lumière »). Vos mots ont un pouvoir éclairant — beaucoup de /i/ (pour moi le /i/ brille) de /o/ (roses), de diphtongues colorées. Voilà pour le bel objet.

Impression maintenant d’un autre ordre : une certaine nature magique des éléments de la vie dans leurs rapports entre eux par le choc rapide des registres, celui d’un réel — bien vécu quoique toujours indéterminé — provoquant des résonances intérieures imprévues ou des associations brusques éloignées en nature. 

Vous relancez sans cesse la curiosité dans ce monde de relations imprévisibles — à nous ! — de climats mentaux qui s’attirent comme les mosaïques changeantes d’un kaléidoscope. Vous savez à la fois vous faufiler à l’intérieur des événements et des états d’âme, en faire un bel élixir poétique et donner à travers cela un sentiment de gravité, de mystère, de sortilège aussi parfois…

 

Dans votre univers, il existe des références à des moments, des lieux, des personnes, des chocs émotifs qui ont déclenché le processus poétique et qui nous sont impossibles à décrypter. Mais la beauté du texte suffit. Exemple : « Le soleil dans la crinière de Jeanne, fanal où s’égare l’oiseau ». Y a-t-il sur ce portrait un oiseau ?

Sans chercher la clé, cette fois, j’aime dans Papillon d’Or : « Un jour glissant dans l’ondoiement des nymphes » ; ailleurs, « Les nuages mobiles vêtus des larmes de l’Ange », et tant d’autres très belles images. L’être maison est très touchant, car je m’identifie souvent à ma demeure. J’aime particulièrement vos rondeaux, leurs refrains, leur scansion, l’esprit de l’hymne qui les anime, et un superbe langage.

Vous m’avez donné une vraie joie poétique. Merci.

 

Suivez votre beau parcours de poétesse et de révélatrice de nos « consœurs » en poésie au cours de l’histoire… 

Je suis une Occitane adorant « ma » langue — magnifique — qui ne cherche rien d’autre qu’à vous envoyer une admiration pour votre écriture, faite d’une reconnaissance d’habitudes d’un même monde.

 

Jacqueline Leglu-Diéras, lettre manuscrite (4 pages), Paris, 3 septembre 2011.

 

***

 

Pour citer ce texte

 

Jacqueline Leglu-Diéras, « Un avis critique », correspondance inédite, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesMegalesia 2020mis en ligne le 6 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/gb-eurynome

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Megalesia
5 juin 2020 5 05 /06 /juin /2020 16:38

Megalesia 2020 | Le néopaganisme & la sexualité dans la culture populaire du XXIe siècle | Florilège de textes poétiques 

 

 

 

 

Eurynomé (Une heure du matin)

 

 

 

 

Gaëtan Bros

 

 

Crédit photo :  "Eurynomé avec plusieurs personnages de la mythologie", domaine public, Wikimedia. 

 

 

Ce long poème d’un seul tenant est inspiré d’une cosmologie pélagienne. Il appartient au manuscrit “Insomniaques” qui travaille des images nocturnes.

 

*






 

JE VOIS L'ABONDANCE PARMI LES PAS,

LE MIEL DE TOUTES PAROLES,

LES MANNES SUR L'ENSEMBLE DES PAUMES,

 LAIT RUISSELANT SUR LES ROCHES,

L'OR DES LUMIÈRES, L'ARGENT DE LA NUIT,

JE VOIS LA PROFUSION QUI TISSE LES CŒURS DES VIVANTS DISPARUS, 

À VENIR,

JE VOIS LES MIRAGES DEVENIR CHAIRS ET LES CHAIRS RETOURNER AUX SOUVENIRS,

 NE VOIS PLUS RIEN ET CET ORACLE COMBLE D'UNE LOUANGE









 

I




 

À l'orée de l'extase, exténué par délivrances, escompté par les crépusculaires tourments, je m'échappe aux hasards des brises fraîches de novembre.

Elles m'entraînent au bord d'un océan,

il feint d'être infini,

j'en demeure la dupe, heureux en l'ignorance des sépultures.


 

Sur une jetée longue de tous les radeaux que furent et seront les êtres, la grande fabulatrice jongle. Eurynomé,  duels cœurs,  simulés sublimes. Immense falsificatrice, disparition au sein des présences, elle jongle. Entre ces doigts fins, les suggestions se muent tour à tour en tables d'émeraudes, en pièces à l'avers et au revers lisses, en balance soupesant choix et jugements, en miroirs sans tains et confessions intimes.

ô comme ces simulacres ordonnent le monde !

ô comme la beauté de cette saltimbanque des misères évoque le soir !


 

Je lui fais l'obole de ma vision pour décroiser les errances,

en l'espoir que cet enfant des chaos repose en terre des feux,

que son corps dilapidé essaime les autels en tous les cœurs.

Elle reçoit ma révérence en métamorphose, la rédime d'un sourire des Sibylles.





 

Elle désigne : 

 

"Glaneurs des ténèbres, tu tâtes les parois d'une caverne sans ombre ni lumière" 

et la ligne de sa voix s'y brouille en écho

(et déjà je ne sais plus ce que je vis)

 

me désigne :

"Tu tâtes et tu penses que tu touches, tu penses et tu songes que tu penses. 

Quel rêve est cela ? Ne devines-tu pas le cauchemar ?"

 

(Et déjà la férule de son spectre fait vaciller les certitudes à l'orée des fumées)

 

Hère des béances, elle danse, 

 

"Est-ce la grâce d'une clarté trop vive qui te rend aveugle aux lueurs ?"

"Malgré l'évidence des corps, les braseros des croyances s'éteignent." 





 

Le filet souple des créances se résorbe aux confins et ses paroles résonnent en prophéties troubles

(et déjà elle manipule parmi les autres mirages le don dont je fus la dépossession)










 

Hère des béances, elle danse :


 

"Le cosmos est insoutenable, Personne le soutient, personne ne le soutient", 

"Il faut. Il faut entendre ce qui ne peut l'Être :

 

Le monde s'y montre monstrueux. 

 

La mort y meurt et ne mord qu'en ténèbres.

 

L'amphibolie déracine tous les dires."



 

Elle entame une ronde sur les flots, entonne l'incantation des flux — mèches rousses confondues avec l’émeraude des vagues délassées l'eau s'embrase, l'azur s'emmêle contre les terres.














 

II









 

ELLE non plus ne dort  

 tangue malgré les digues, désigne le ciel vide, pétrit l'abandon et vitupère :

 

"L'Amour est Amour.

Il tient ce qui ne peut Être.

Le monde ne perdure que grâce à l'Amour et à cause du monde, l'Amour se meurt"

 

Prononce-t-elle, prononce-t-elle, prononce et les allusions s'égrainent sur les lèvres outrées d'intrigues, transparaissent au gré du battement des cils,

acquièrent la présence des regards


 

 (comment valsent les paumes,  la fuite de leurs lignes au-delà des miroirs ?)













 

Je hâte la marche sur ses pas, survole l'océan vers l'autre parole.

Sa chevelure se diapre des ferveurs, s'allonge le long des ressacs, s'altère en mélopée :

 

"L'Amour languit ! L'Amour se meurt ! Vains assauts contre l'érosion ;"  

 

 "étreintes sous les ramures d'un saule chuté en une rivière, aux angles des places pleines, désertes, étreintes folles sur les torrents des alcôves, s'étiolent, s'éteignent,

quelles que furent les ardeurs ; ce giron ondoyant où les soufres s'aboutirent, où  jaillissements dépeçant routes et gestes s'achevèrent, n'est déjà plus que poussières.”

 

(Désirs, réceptacles flétrissent mêmement, quels que pussent être l'adulation et dévotion aux stèles)














 

"La lignée des mères échouée en le corps allongé, la lignée des filles en surgissant, et pour les malheureux les draps désolés des ruminations ;"

 

"Le ventre oblong d'une femme adorée comme sel des astres pointant l’ailleurs ;

le miracle du nouveau-né dont le vagissement de terreur semble se rasséréner aux sons tendres d'inconnus ;

(mère, Père, ancètres encore inconnus)

 

les prochains adossés aux progénitures telles les cathédrales aux abscons...

Les sourires de nos enfants, il faut trouver le beau où peut être jamais il ne fut, pour tenir son enfant à bout de bras, émerveillé, sûr d'enjamber les déluges, convaincu d'être fer de lance dépeçant les néants”

 

"l'ami, le labeur, les contemplations absentes ;

l'Amour, mon dieu, l'Amour dépérit, c'est certain"




 

les aboutissements ourdissant, sourdissants, assourdissants : atermoiement qu'est l'existence !














 

"Les foyers devant lesquels nous nous tenons par l'épaule ;

l'ivresse par laquelle nous tutoyons les gouffres qui s'étendent sans fin entre les étoiles

et lorsque nous fendons les montagnes, 

que nous goûtons la puissances des démiurges et destructeurs ;

ces outils qui fascinent et occupent nos sexes et mains ;

divertissements, fards de mortel, fibres de cosmos,

et encore,

 

les dérilections de l'éternel étranger perdu à jamais pour toutes les langues ;

les tyrans, les prophètes et laboureurs ;

ah mon dieu, l'Amour va mourir,

les réprouvés comme les bienheureux s'absenteront à jamais,

les livres et tombes demeureront suspects aux silences,

sans remparts sans sauveur, sans futur, ni passé"














 

Et à moi de balbutier malgré ombres circonvenantes,

et à moi de conjurer la tempête des défaillances,

et à moi d'hurler contre l'hourvari des mépris  :

 

"Dieux, existez ! Je vous l'ordonne ! 

 

Que les sources de l'Amour jamais ne tarissent,

 

qu'elles vous astreignent plus que Léthé et le Styx

 

Que le fil des Parques sourde de l'écheveau d'airain

 

Que les mèches divines soient cascades de glaise

 

Que Nadir et Zénith se tiennent par la main"














 

Ma prière échoit sur les galbes moirés de déèsse dénudée. 

 

La mer s’ombre.

 

Vaincu, réduit en ventriloque hébété, pillé par les multitudes, je suis le souvenir d'un songe. 

Songe d’une ombre, elle proclame, elle est innombrable, elles proclament:

 

"Le monde vacille en tristesses et toujours s'achève par l'habitude."

Elles dansent sur les abysses, surnagent au sein des terribles

et me traînent pantelant en l'apnée hallucinée



 

Et moi de transmettre les sons dissonants en délire :












 

"Le monde vacille en tristesses et toujours s'achève par l'habitude."

 

"Ces trajets usuels qui nous disent avant que nous ne parlions,

ces concrétions éreintent les marges de la vie jusqu'aux effritements,

châteaux des sables contre la mer,

murs malgré les déserts

et nous agitons les hochets du libre pour tenir les troupeaux

en illusion du pasteur qui dirait l'ailleurs,

d'un nombril enraciné par-delà l'origine,

d'un chemin vers le lendemain,

d'une pâture fraîche pour le quotidien.

 

Ah espoir grégaire,

les moissons des plaines des douleurs jamais ne suffisent"
























 

"Les ancêtres enfin, ces mangeurs des racines de nos rêves, 

nous réclament de leurs tombes.

Eux-mêmes ignorent que leurs ombres ne résonnent qu'en mur de cénotaphes.

Ils sont absents

et leur os ont beau tinter en fanfare au centre de chaque fratrie, 

séduire peuples, sertir empires,

ils sont dénués, dénués des sens,

leurs os ne sont qu'instruments indifférents à concasser le blé ou à tuer le frère.

Vide, vide et nous portons leur voix parce qu'elle est nôtre."













 

(Vertige des méditations lunaires déliées des astreintes des jours, qui n'ont cure des contraintes utiles,

méditations éthérées qui s'infectent du bacille premier

dont nous provenons, POURTANT, selon les souvenances de la mer.

 

Les marées fond chanceler la cohérence de nos corps en les indiscrètes insinuations.)












 

III








 

Ma vision décline entre les brumes.

La somnolence lézarde les révélations.

Enfin, la cohue balbutiante des rues achève de m'éveiller :

 

mon plafond parcouru par les gris fugaces des mâtines

 

l'air opaque des sueurs nocturnes           




 

je suis seul


























 

Où est-elle ? Ma maîtresse sublime, où est-elle ? Ma dilution soufflée.

Où es-tu ?

Je me languis de toi, me meurs en la pénombre précédant l'aurore.

Prêtresse liquide, tu disparus avec l'incandescence du songe

sans que trace ne demeure.









 

Elle n'eut dû être que cauchemar.



 

Cauchemar à desceller les sentences des granits, à outrepasser les dictats faucheurs. Cauchemar.

Oui sans nul doute ce ne fut qu'un cauchemar




 

Jamais n'ai-je dû quitter mon lit

Jamais je n'ai marché sur les eaux

Jamais je ne fus autre chose que ce corps livré aux primes lueurs, endolori des vécus, tiraillé par le nécessaire des survies, ce corps, mon corps.












 

()














 

(J'ai perçu l'abondance parmi les pas, miel de toutes paroles, j'ai perçu, perçu les mannes sur l'ensemble des paumes, le lait ruisselant sur les roches, l'or des lumières, argent de la nuit.)

J'AI CRU, J'AI ENTRE APERÇU L'ORGE DE LA TERRE PRÉVENIR LES FAIMS DU MONDE,

LES PANTHÈRES SE SERRER CONTRE CEUX QUI AURAIENT EU FROID,

LES OISEAUX DÉROBER L'ATTENTION DE CEUX QUI EURENT CÉ AUX DÉSESPÉRANCES,

J'AI CRU APPROCHER UNE EXISTENCE QUI N'EST PAS NÔTRE

ET JE ME LÈVE VIGOUREUX AVEC L'AUBE,

ÉRUPTANT SOUS LES SOLEILS SAIGNANTS.

 

*

 

***

 

Pour citer ce poème

 

Gaëtan Bros, « Eurynomé (Une heure du matin) », texte inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesMegalesia 2020|I- Le néopaganisme & la sexualité dans la culture populaire du XXIe​​​​​​ siècle, mis en ligne le 5 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/gb-eurynome

 

 

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