Nicole Coppey,«Savoir aider en la compassion », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020, mis en ligne le 13 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/savoiraider-coppey
Christophe Schaeffer nous offre un savoureux cocktail de vers agrémentés d’ironie sur fond de métaphores. Les images se déploient au fil des pages et ne manquent pas de nous surprendre comme une pluie glaçante. On plane et l’on ne redescend pas indemne.
« L’homme grattait sa vie
sur un ticket de loterie
jusqu’au jour où il empocha
le gain de son infortune »
Comme Rimbaud, il a compris que le poète doit se faire voyant, donc il voit au-delà du réel conventionné. Il nous décrit un univers où tout se fait à contresens aussi constate-t-il que :
« le lac s’engouffra dans la vallée
descendit jusqu’au village
qui trempait dans un alcool charmant »
De par sa finesse d’esprit, il malaxe les mots avec dextérité. Il les transformer et les détourne de leur sens commun, il dérive, dirait-on, dans le métalangage. Cela dit, dans chaque poème il y a un message à décoder :
« Le drame se renversa sur la table
aspergeant le monsieur bien habillé
Le garçon se précipita avec une éponge
mais il était trop tard
Le drame était indélébile
et pantalon immaculé »
Ici l’action est portée à son paroxysme : le drame est synonyme de l’irréparable. La fatalité affiche aussi une présence notable :
« Bien qu’insomniaque
Il mourut dans son sommeil »
Sous la plume de Christophe Schaeffer fleurissent tant de figures de style comme cet oxymore qui ne passe pas inaperçu :
« Il était de ces ombres silencieuses
qui se terrent dans les interstices de lumière »
Le poète nous entraîne aussi de la finitude à l’infinitude :
« Son collant noir attirait les étoiles
au moment où il fila »
Tout est passé en revue dans cette Quantique de L’Ombilic : les contraires se dévoilent, les oppositions se remarquent. Ainsi le poète philosophe semble nous inviter à porter un regard nouveau sur notre environnement matériel et immatériel afin de redéfinir notre place par rapport à lui.
MDC
NDLR : Christophe Schaeffer est docteur en philosophie, poète et artiste. Il mène une double activité, à la fois en tant qu’auteur (une vingtaine d’ouvrages publiés) et créateur lumière pour le spectacle vivant depuis 1996.
Maggy de Coster,« Christophe Schaeffer, Quantique de L’Ombilic, L’Improbable, 2020, 65 p. », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020, mis en ligne le 12 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/quantique-ombilic
L’ÉGYPTE CÉLESTE (épyllions, ebook avec photographies) ;
POÈMES SATIRIQUES (et uneéd. bilingue espagnol) ;
L’AMBROISIE (proses poétiques, avec photographies) ;
IMPRESSION INIMAGINABLE (recueil avec photographies) ;
LA MALCONTENTE (recueil avec photographies) ;
VOYAGE EN ORIENT (carnet de voyage & oratorio) ;
SEVRAGE(livre multimédias).
***
Pour citer des poèmes
Camille Aubaude,« Poèmes satiriques », textes inédits, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020, mis en ligne le 9 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/poemes-satiriques
J’ai quatre filles. Évidemment merveilleuses : la douce volontariste, la poétesse, l’enfant joueuse, l’intellectuelle. Être mère, pour moi, a été et continue d’être une fête quotidienne. Quand elles étaient petites, c’était une fête des sens. On ne parle pas assez – on n’oserait pas – de la merveilleuse sensualité du corps des enfants, des enfants à soi, à soigner, à admirer, à respecter, à humer, à regarder grandir. Nous toutes, mamans, pourtant le disons un jour, le corps de notre enfant entre les bras, pour exprimer notre émerveillement, « mmmm, je vais te manger ». Nous ne les mangeons pas, mais quels délices.
Pendant notre récent confinement mondial, j’ai écrit une longue lettre d’amour à ma fille aînée, Ada. L’histoire d’un autre confinement, il y a 40 ans, quand elle est née et que je n’avais personne pour m’aider à m’occuper d’elle. Confinée avec elle, pendant deux mois, je me suis mise à l’aimer, sans la connaître encore ; j’ai laissé l’amour naître et grandir, en me disant que je ferai connaissance plus tard. Je l’allaitais et je l’aimais. L’amour est d’abord un libre choix, puis une question hormonale, puis une histoire… Il s’est écoulé 29 ans entre la naissance de Ada et le moment où la benjamine a quitté le nid familial. J’ai alors fait le libre choix d’une nouvelle vie, d’une rencontre avec moi-même et les désirs profonds qui m’animaient, d’art, de réflexion, d’écriture, de découverte, d’amour. Une nouvelle vie, une nouvelle manière d’être mère. À la demande, si je puis dire. À la demande de mes filles. Après quelques vagues tempétueuses, elles ont joué le jeu de ce nouveau choix. N’est-ce pas Ada ? Cela t’a pris quelques années…
Aujourd’hui, tu me sollicites parfois ; je te sollicite en retour, pour écrire par exemple le chapitre sur les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfants dans mon livre Femmes Hors Normes (Odile Jacob, 2017). Ou pour écrire ensemble cet article.
Les plus belles fêtes sont celles où l’on donne. Que puis-je donner aujourd’hui, à 69 ans, à mes filles ? Ni argent, ni confort matériel, ni conseils, ni présence…, je leur offre en revanche la possibilité de se réjouir d’avoir 69 ans. À ces quatre femmes qui vivent leur vie souvent compliquée de jeunes femmes indépendantes, mères ou pas, mais aussi à toutes les jeunes femmes dont j’ai la chance d’être entourée, j’offre la vision d’une femme de 69 ans, j’y insiste, en évolution constante, toujours dans le doute et le désir, toujours au travail, mentalement et sexuellement bien dans son corps. Ma fête d’être mère, aujourd’hui, c’est de transmettre ce désir, ce possible-là : vivre pleinement une vie de femme, à tout âge, que l’on soit mère ou non. Le fait d’être mère n’est pas une addition de féminité. Pour moi – j’ai cette chance, parmi tant d’autres – c’est une fête. Ada, d’autres pensées t’animent aujourd’hui. Dis-nous.
Paroles de fille
Dans le contexte des événements de la semaine dernière aux États-Unis, et suite aux décès d’Ahmaud Arbery, Breonna Taylor et George Floyd, la maternité m’est apparue d’une manière différente : pas exactement « une fête ». J’ai essayé d’imaginer ce que cela signifie, en termes de vécu maternel, que d’être la mère d’un adolescent noir, d’un jeune homme noir, aux États-Unis, aujourd’hui. Il m’a fallu le discours aussi puissant qu’émotionnel de Madame Keisha Lance Bottoms, Maire d’Atlanta, en pleines manifestations suite à la mort de George Floyd, pour réaliser que si toutes les mères du monde partagent les mêmes inquiétudes, les mères de jeunes hommes noirs s’inquiètent autrement, s’inquiètent davantage1. Elles s’inquiètent de voir leurs fils subir des préjugés et ne jamais bénéficier du doute. Elles s’inquiètent de voir leurs fils injustement disciplinés à l’école parce que les éducateurs assument le pire (les étudiants noirs sont plus de trois fois plus susceptibles que leurs pairs blancs d’être expulsés ou suspendus des écoles américaines2). Elles s’inquiètent de voir leurs fils arrêtés sans motif. Elles s’inquiètent de la manière dont la brutalité policière peut s’exercer sur leurs fils. Elles s’inquiètent de voir leurs fils tués par la police. Malheureusement, la liste est longue. Malheureusement, leurs inquiétudes sont toutes justifiées. Je rends hommage à ces mères et je m’engage à faire ce qui est entre mes mains pour favoriser le changement pour les jeunes enfants noirs aux États-Unis. Afin que la fête des mères soit une fête pour toutes les mères.
Barbara Polla & Ada Salomé Polla,« Les mères sont-elles à la fête ? », Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Megalesia 2020|V- Chroniques de la pandémie de COVID-19, mis en ligne le 8 juin 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/megalesia20/paroles-de-mere-fille
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