1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 18:48

Événements poétiques | ReConfinement | Rêveries fleuries | Jour 3

 

 

 

 

 

 

Solitude 

 

 

 

 

 

 

 

Marceline Desbordes-Valmore

 

Poème choisi & transcrit pour cette revue par Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo : Grandville (de), "La reine des fleurs, fleurs animées", domaine public, image Commons.

 

 

 

Ce texte présent ci-dessous est un extrait de DESBORDES-VALMORE, Marceline, Bouquets et prières, Paris, Dumont, éditeur, Palais-Royal, 88 au salon littéraire, 1843. Le recueil appartient au domaine public.

 

 

 

Ô mes rêves ! mes prières !

Ô mes ailes pour les cieux !

Quand les deux mains sur les yeux,

J'allumais sous mes paupières

Mille tableaux enflammés,

Tissus de rouges étoiles,

Comme elles courent aux voiles,

Par l'incendie allumés !

 

 

Où sont, où sont tous les anges

Qui descendaient dans nos fleurs,

Pour les teindre des couleurs

De leurs fluides phalanges :

Qui légers et triomphants,

Riaient au-dessus de terre,

Et de chants pleins de mystère,

Berçaient les petits enfants ?

 

 

Timbre du temps, voix touchante !

À l'heure où le riche dort,

Laissez-lui les rêves d'or,

À moi le travail qui chante :

Sonnez, voix du temps, sonnez,

Puisque dans ma solitude,

Pour m'éveiller à l'étude,

C'est vous seule qui venez !

 

 

***

 

Pour citer ce poème

 

Marceline Desbordes-Valmore, « Solitude »,   poème extrait de DESBORDES-VALMORE, Marceline, Bouquets et prières, (1843), choisi et transcrit par Dina Sahyouni Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 1er novembre 2020. Url :

http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/mdv-solitude

 

 

Mise en page par David Simon

 

© Tous droits réservés

Retour à la Table du Recueil

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Reconfinement
1 novembre 2020 7 01 /11 /novembre /2020 18:23

Hommage poéféministe | Textes poétiques

 

 

 

 

 

À celles qui pleurent, 

 

 

L'horloge arrêtée

 

 

& Dors

 

​​​​​

 

​​

 

Marceline Desbordes-Valmore

 

Poèmes choisis & transcrits pour cette revue par Dina Sahyouni

 

 

 

 

​​​​​​​​​​​​​​​​​Crédit photo : "Tristesse" domaine public, Commons. 

 

 

Ces textes présents ci-dessous sont des extraits de DESBORDES-VALMORE, Marceline, Bouquets et prières, Paris, Dumont, éditeur, Palais-Royal, 88 au salon littéraire, 1843, pp. 5-6, 45-46, 79-80. Le recueil appartient au domaine public.

 

 

Dieu pleure avec les innocents

 

 

À celles qui pleurent

 

 

 

Vous surtout que je plains si vous n'êtes chéries ;

Vous surtout qui souffrez, je vous prends pour mes sœurs :

C'est à vous qu'elles vont, mes lentes rêveries,

Et de mes pleurs chantés les amères douceurs.

 

 

Prisonnière en ce livre une âme est contenue :

Ouvrez : lisez : comptez les jours que j'ai soufferts :

Pleureuses de ce monde où je passe inconnue,

Rêvez sur cette cendre et trempez-y vos fers.

 

 

 

Chantez : un chant de femme attendrit la souffrance.

Aimez : plus que l'amour la haine fait souffrir.

Donnez : la charité relève l'espérance ;

Tant que l'on peut donner on ne veut pas mourir !

 

 

Si vous n'avez le temps d'écrire aussi vos larmes,

Laissez-les de vos yeux descendre sur ces vers ;

Absoudre, c'est prier. Prier, ce sont nos armes :

Absolvez de mon sort les feuillets entrouverts.

 

 

 

Pour livrer sa pensée au vent de la parole,

S'il faut avoir perdu quelque peu sa raison,

Qui donne son secret est plus tendre que folle :

Méprise-t-on l'oiseau qui répand sa chanson ?

 

 

 

L'horloge arrêtée

 

 

 

Horloge d'où s'élançait l'heure

Vibrante en passant dans l'or pur,

Comme l'oiseau qui chante, ou pleure

Dans un arbre où son nid est sûr :

 

Ton haleine égale et sonore,

Dans le froid cadran ne bat plus ;

Tout s'éteint-il comme l'aurore

Des beaux jours qu'à ton front j'ai lus !

 

 

 

Dors

 

 

Dieu donne l'intelligence aux petits.

 

 

L'orage de tes jours a passé sur ma vie ;

J'ai plié sous ton sort ; j'ai pleuré de tes pleurs ;

Où ton âme a monté, mon âme l'a    suivie ;

Pour aider tes chagrins, j'en ai fait mes douleurs.

 

 

Mais, que peut l'amitié ? l'amour prend tout une âme !

Je n'ai rien obtenu ; rien changé ; rien guéri :

L'onde ne verdit plus ce qu'a séché la flamme,

Et le cœur poignardé reste froid et meurtri.

 

 

Moi, je ne suis pas morte : allons ! moi, j'aime encore ;

J'écarte devant toi les ombres du chemin :

Comme un pâle reflet descendu de l'aurore,

Moi, j'éclaire tes yeux ; moi, j'échauffe ta main.

 

 

Le malade assoupi ne sent pas de la brise

L'haleine ravivante étancher ses sueurs :

Mais, un songe a fléchi la fièvre qui le brise ;

Dors ! ma vie est le songe où Dieu met ses lueurs.

 

 

Comme un ange accablé qui n'étend plus ses ailes,

Enferme ses rayons dans sa blanche beauté,

Cache ton auréole aux vives étincelles :

Moi je suis l'humble lampe émue à ton côté.

 

 

***

 

Pour citer ces poèmes

 

Marceline Desbordes-Valmore, « À celles qui pleurent », « L'horloge arrêtée » et « Dors »,   poèmes extraits de DESBORDES-VALMORE, Marceline, Bouquets et prières, (1843), choisis et transcrits par Dina SahyouniLe Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesHommage poéféministe au professeur Samuel Paty, mis en ligne le 1er novembre 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/21octobre/mdv-dors

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

© Tous droits réservés 

Retour au sommaire de l'Hommage 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans S'indigner - soutenir - etc.
31 octobre 2020 6 31 /10 /octobre /2020 19:34

Hommage poéféministe  | Textes poétiques 

 

 

 

 

 

Un tombeau

 

​​​​​

 

​​

 

Hélène Swarth

 

Poème choisi & transcrit pour cette revue par Dina Sahyouni

 

 

 

 

 

Sur un tombeau chéri mon regret vient s'assoir.

Mon cœur ne change point ; il demeure aussi tendre

Qu'au temps où je pouvais et le voir et l'entendre

Et, lui tenant la main, lui parler bas le soir.

 

 

Abîme ou mon esprit ose à peine descendre !

Ô dernière limite opposée à l'espoir !

Tu donnes le vertige, ô tombe ! gouffre noir,

Qui prends nos bien-aimés pour ne jamais les rendre !

 

 

Je veux m'agenouiller en ce lugubre lieu.

S'il existe, c'est là que se doit trouver Dieu.

La prière peut-être a de mystiques charmes.

 

 

Mais il faut être seul pour verser certains pleurs.

Rien n'est aussi sacré que les grandes douleurs

Et nous devons garder la pudeur de nos larmes !*

 

 

* Ce texte est un extrait de SWARTH, Eugénie-Hélène Lépidoth-Swarth, dite Hélène, Fleurs du Rêve : poésies, Paris, Auguste Ghio, éditeur, Palais-Royal, 1, 3, 5, 7 Galerie d'Orléans, 1879, pp. 42-42. Le recueil appartient au domaine public.

 

 

***

 

Pour citer ce poème

 

Hélène Swarth, « Un tombeau », poème extrait de SWARTH, Eugénie-Hélène Lépidoth-Swarth (dite Hélène), Fleurs du rêve : poésies, (1879), choisi et transcrit par Dina SahyouniLe Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiquesHommage poéféministe au professeur Samuel Paty, mis en ligne le 31 octobre 2020. Url : http://www.pandesmuses.fr/21octobre/hs-un-tombeau

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

© Tous droits réservés 

Retour au sommaire de l'Hommage 

 

LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans S'indigner - soutenir - etc.
31 octobre 2020 6 31 /10 /octobre /2020 19:15

Événements poétiques | ReConfinement | Rêveries fleuries | Jour 2 

 

 

 

 

 

Le pays du rêve​​​​​​

 

 

 

 

 

 

 

 

Hélène Swarth

 

Poème choisi & transcrit pour cette revue par Dina Sahyouni

 

 

 

Crédit photo : Grandville (de), "La reine des fleurs, fleurs animées", domaine public, image Commons.

 

 

 

 

 

Dans la ville, en hiver, lorsque gémit la bise,

Quand la rue est boueuse et le ciel terne et bas,

Que nul rayon ne lui dans l'immensité grise

Et qu'un frisson vous prend et ne vous quitte pas ;

 

 

 

Mon âme alors s'en va, comme les hirondelles,

Au pays du soleil, de l'azur et des fleurs.

Mon rêve impatient a des battements d'ailes

Et ma bouche sourit, si mes yeux sont en pleurs.

 

 

 

Comme un essaim d'oiseaux enivrés de lumière,

Mes songes fendent l'air et planent dans le bleu,

En respirant partout une odeur printanière,

Parfums de lys de neige et de roses de feu.

 

 

Des chants mélodieux me tiennent en extase.

Un séraphin rêveur me parle doucement ;

Et je verse en son cœur, comme un trop plein du vase,

Le mystère qui fait ma joie et mon tourment.

 

 

Dans ses yeux bleus et purs je lis des choses saintes.

Il dit tout bas des mots qu'on disait en Éden...

Et je tressaille encor sous ses chastes étreintes,

Quand la réalité me réveille soudain !*

 

* Ce texte est un extrait de SWARTH, Eugénie-Hélène Lépidoth-Swarth, dite Hélène, Fleurs du Rêve : poésies, Paris, Auguste Ghio, éditeur, Palais-Royal, 1, 3, 5, 7 Galerie d'Orléans, 1879, pp. 55-56. Le recueil appartient au domaine public.

 

***

 

Pour citer ce poème

 

Hélène Swarth, « Le pays du rêve », poème extrait de SWARTH, Eugénie-Hélène Lépidoth-Swarth (dite Hélène), Fleurs du rêve : poésies, (1879), choisi et transcrit par Dina SahyouniLe Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poétique| Reconfinement « Rêveries fleuries », mis en ligne le 31 octobre 2020. Url :

http://www.pandesmuses.fr/reveriesfleuries/helene-paysdureve

 

 

Mise en page par David Simon

 

© Tous droits réservés

Retour à la Table du Recueil

- dans Reconfinement

Bienvenue !

 

LE SITE « PANDESMUSES.FR » DEVRA BASCULER EN HTTPS DÈS LA FIN DE SA MAINTENANCE ET LE COMPTAGE DE SES PAGES À ACTUALISER. CELA PRENDRA DES MOIS VOIRE UN AN. NOTRE SITE AURA AUSSI UN THÈME GRAPHIQUE UN PEU DIFFÉRENT DU THÈME ACTUEL. POUR UNE MAINTENANCE À COMPTER DU 20 OCTOBRE 2023. CETTE OPÉRATION POURRAIT PERTURBER VOIRE RALENTIR LA MISE EN PAGE DE NOUVEAUX DOCUMENTS. MERCI BIEN DE VOTRE COMPRÉHENSION ! 

Rechercher

Publications

Dernière nouveautés en date :

VOUS POUVEZ DÉSORMAIS SUIVRE LE PAN POÉTIQUE DES MUSES  SUR INSTAGRAM

Info du 29 mars 2022.

Cette section n'a pas été mise à jour depuis longtemps, elle est en travaux. Veuillez patienter et merci de consulter la page Accueil de ce périodique.

Numéros réguliers | Numéros spéciaux| Lettre du Ppdm | Hors-Séries | Événements poétiques | Dictionnaires | Périodiques | Encyclopédie | ​​Notre sélection féministe de sites, blogues... à visiter 

 

Logodupanpandesmuses.fr ©Tous droits réservés

 CopyrightFrance.com

  ISSN = 2116-1046. Mentions légales

À La Une

  • AUTOMNE 2024 | NO IV | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941)
    BIENVENUE À NOTRE NOUVELLE DIRECTRICE DE PUBLICATION ( DE L'ENSEMBLE DE NOS PÉRIODIQUES) QUI REMPLACE DINA SAHYOUNI L’ÉDITRICE INDÉPENDANTE SARAH-MARIE DEREZ À QUI NOUS SOUHAITONS UNE BONNE CONTINUATION ! NOS MEILLEURS REMERCIEMENTS À L’ANCIENNE DIRECTRICE...
  • Faïrouz pour l'éternité
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Dossier mineur | Articles & Témoignages | Poésie, Musique & Arts visuels / Poésie visuelle & Revue Orientales | O | N° 4 | Critiques poétiques...
  • Sophie Brassart, « Geste de toile », Éditions du Cygne, Paris 2024, 49 pages, 12€
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Critique & réception | Dossier mineur | Articles & Témoignages Sophie Brassart, « Geste de toile », Éditions du Cygne, Paris 2024, 49 pages,...
  • Vient de paraître le recueil de poèmes « Nos coutures apparentes » par Imèn MOUSSA
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Invitation à lire | Annonces diverses / parutions & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Varia & Actualité Vient de paraître le recueil de poèmes...
  • Maternité éternelle
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Critique & réception / Chroniques cinématographiques de Camillæ | Matrimoine poétique | Poésie audiovisuelle & REVUE ORIENTALES (O) | N°...
  • 2024 | Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École et La Journée Internationale des Droits des Filles
    Ce site basculera sous peu en HTTPS et il risque de changer d'apparence graphique, la rédaction optimisera le nouveau thème ou réajustera les couleurs et la présentation si cela s'avère nécessaire. Nous vous remercions pour vos patience & indulgence ! Venez...
  • La vie japonaise
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège | Matrimoine poétique | Astres & animaux /Nature en poésie | Presses, Médias, etc. & REVUE ORIENTALES (O) | N° 4-1 | Créations...
  • Concours de poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Appels à contributions Concours de poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024 Crédit photo : Samuel Woodforde (1763-1817), «...
  • Les pieds ont une pointe
    Événements poétiques | Charmille de Poèmes pour Toutes à l'École & La Journée Internationale des Droits des Filles & N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège | Poésie...
  • Biographie de Monique CHARLES-PICHON
    Biographie & publications disponibles numériquement Monique CHARLES-PICHON Agrégée de philosophie, docteur en psychologie, autrice, romancière & poétesse © Crédit photo : Portrait photographique de l’autrice Monique CHARLES-PICHON. Agrégée de philosophie,...