13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 16:37

 

Numéro Spécial | Printemps 2022 | Dossier mineur | Florilège​​​​​

 

 

Poésie hongroise 

 

 

 

 

 

 

 

Poèmes de Lea Nagy

 

 

 

 

 

 

Traduction par

 

Maggy De Coster

​​​​Site personnel

Le Manoir Des Poètes


 

Traduction en français par

 

Lea Kovács

 

Poésie de

 

Lea Nagy

 

 

© Crédit photo :  La poétesse hongroise, "Lea Nagy", portrait photographique fourni par les Éditions du Cygne. 

​​​​​​

 

Biographie

 

 

Lea Nagy* est une poétesse hongroise née en 2000 à Budapest. Elle a publié deux recueils "Kõhullás" et "Légörvény" aux Éditions Napkút à Budapest. Elle a été lauréate du prix du meilleur "jeune poète hongrois" en 2018. Un troisième recueil est en cours de préparation en hongrois ainsi qu'un premier recueil en langue française aux Éditions du Cygne à Paris.

 

 

Extraits poétiques 

 

1.

 

Pontban

 

barna hosszú kabátban.

pontban kilenc negyvenkor.

vársz a parkolóban, mint mindig.

beszállok az autódba.

cigarettával kínálsz.

kezed remeg.

remegsz.

pontban kilenc ötvenkor.

elfogadom.

és elindulunk.


 

Pile

 

dans un long manteau brun.

à neuf heures quarante pile.

tu m’attends sur le parking, comme toujours.

j’entre dans ta voiture.

tu m’offres une cigarette.

ta main tremble.

tu trembles.

à neuf heures cinquante pile.

j’accepte.

et on démarre.


 

 

En punto

 

En un largo abrigo moreno

a las nueve y cuarenta en punto 

me esperas en el aparcamiento, como siempre

me subo a tu coche

me regalas un cigarrillo

tu mano está temblando

estas temblando

a la nueve y cincuenta en punto

acepto

y empezamos.


 

2.

 

Őrültek és bolondok

 

már nem kapunk levegőt

túl nagy a nyomás

mondom hogy még

csináld

gyorsabban hajts

kerüld ki

valami vákuum

légüres tér

már alig érezzük ujjaink végét

csak a zsibbadást ajkainkon 

futunk mint az őrültek

mint a zsibbadó bolondok

a telefon őrült sípolása

mint egy fejhangon visongó gépfájdalom

távoli rezonálások a fülben

a vér íze

emlékek valami zongoráról és fülledt kabinról

a lepedőn lévő vér

hogy zuhanó falevelek között cirkálva

a szeratonin szintünk ugyanoda tart

hogy ami rajtad van

a bőrödet is beleértve az nem is apellál 

pedig csak ezen át érzed ha tapintalak

hogy egyszerre van isten

és nincsen

hogy az ember már semmiképp sem állat

de mégis

hogy az állatok őrültek

és bolondok.


 

 

Les furieux et les fous

 

nous n’avons plus d’air

la pression est trop grande

je te dis de le faire

encore

roule plus vite

dépasse-le

un vacuum

espace vide

à peine sentons-nous le bout de nos doigts

seul l’engourdissement sur nos lèvres

nous courons furieux

comme des fous engourdis

le sifflement furieux du téléphone

comme une douleur de machine hurlante

résonnements lointains dans l’oreille

le goût du sang

souvenirs d’un piano et d’une cabine suffocante

le sang sur les draps

qu’en circulant à travers les feuilles tombantes des arbres

notre niveau de sérotonine va dans la même direction

que ce qui est sur toi

y compris ta peau ne m’interpelle même pas

pourtant ce n’est qu’à travers cela que tu sens quand je te tâte

qu’en même temps dieu existe

et n’existe pas

que l’homme n’est plus du tout un animal

mais quand même

que les animaux sont furieux

et fous.

 

 

Los furiosos y los locos

 

ya no tenemos aire

la presión es demasiado grande

te digo que lo hagas 

de nuevo 

conduce más rápido

pásalo 

un vacuum 

espacio vacío

apenas sentimos la punta de nuestros dedos

sólo el entumecimiento en nuestros labios

corremos furiosos

como tontos entumecidos

el silbido furioso del teléfono

como el dolor de una máquina chillona

resonancias distantes en el oído

el sabor de la sangre 

recuerdo de un piano y de una cabina sofocante

la sangre sobre las sabanas

que va circulando entre las hojas que caen de los árboles

nuestro nivel de serotonina va en la misma dirección 

que lo que está en ti 

incluyendo tu piel ni siquiera me interpela

sin embargo, es sólo a través de esto cuando te exploro

que sientes que al mismo tiempo existe Dios

y no existe

que el hombre ya no es un animal

pero igual

que los animales están furiosos 

 y locos


 

3.

 

Zongora

A nappalidban volt egy
csontszínű zongora.

Ha unatkoztunk lenyomtunk
egy billentyűt.

Dúdoltunk is mellé.

Emlékszel? 

Tudod, csak hogy
valami megtöltse budai
bérlakásod,

dohos csendjét.

Akkor még mindketten
szépek voltunk.

Ősz volt.

Egyre kevesebbet
láttalak.

Nem tudtam aludni.

Most sem.


 

 

Le piano

 

Dans ton salon il y avait
un piano couleur os.

Dans l’ennui nous appuyions
sur une touche.

Nous chantonnions en plus.

Tu te souviens?

Tu sais, juste pour que
quelque chose remplisse ton

appartement loué à Buda,

recouvre son silence moisi.

À l’époque nous étions

encore beaux tous les deux.

C’était l’automne.

Je te voyais de moins 

en moins.

Je n’arrivais pas à dormir.

Maintenant non plus.


 

El piano

 

En tu salón había

un piano color hueso.

En el aburrimiento apretábamos

en una tecla.

 

Estábamos cantando un poco.

¿Te acuerdas? 

Ya sabes, sólo para que

algo llene tu 

apartamento alquilado en Buda,

recupere su mohoso silencio.

En ese momento

todavía éramos ambos hermosos.

 

Era en otoño.

Te veía menos y menos.

No podía dormir. 

Ahora tampoco.

 

 

© Lea Nagy

 

© (Traduction et interprétation en français par Lea Kovács)

© (Poemas traducidos por español por Maggy De Coster)

 

 

*Une poète ou poétesse, cette sélection des poèmes de Lea Nagy, est en hongrois, français et espagnol avec l'aimable autorisation de l'autrice, traductrice et la maison d'édition. Ce sont des extraits inédits à paraître prochainement aux Éditions du Cygne que l'éditeur m'a fournis en avant-première. À consulter aussi son dernier livre en hongrois, URL : https://napkut.hu/nagy-lea-kohullas-626

 

***

 

Pour citer ces poèmes trilingues inédits

 

Maggy De Coster (trad.), « Poèmes de Lea Nagy », traduction & interprétation en français par Lea Kovács, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Numéro Spécial | Printemps 2022 « L'humour au féminin » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 13 janvier 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/ns2022/mdc-leanagy

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro Spécial 2022 Muses et féminins en poésie
12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 18:47

 

Numéro Spécial | Printemps 2022 | Dossier mineur | Florilège/ Muses au masculin | S'indigner, soutenir, lettres ouvertes, hommages

 

 

 

 

 

 

 

Hommage à Giverny

 

 

 

 

 

 

Poème par

 

Françoise Urban-Menninger

 

Blog officiel : L'heure du poème

 

Peinture de

 

Chris Roro

 

L'artiste peintre et sculpteur californien

Site officiel https://www.rorogallery.com/

 

 

 

© Crédit photo :  Chris Roro, "Blue, " homage to Giverny", huile sur toile, dimensions 92 cm x 92 cm. *

​​​​​​

 

 

Poème inspiré par le tableau de Chris Roro*

 


 

dans le tableau

de Chris Roro

j'ai retrouvé la poésie

du jardin de Giverny

où Claude Monet

peignait et rêvait

 


 

le temps s'est éternisé

dans ce lieu inspiré

où les nymphéas à fleur d'eau

composent avec la couleur des mots

quand mes pensées légères

flottent dans la lumière


 

 

 

© F. Urban-Menninger

 

 

* © Chris Roro, tableau publié avec l'aimable autorisation de l'artiste.

 

***

 

Pour citer cet hommage inédit

 

Françoise Urban-Menninger, « Hommage à Giverny », illustration de l'artiste Chris Roro, Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Numéro Spécial | Printemps 2022 « L'humour au féminin » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 12 janvier 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/ns2022/fum-giverny

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro Spécial 2022 Muses et féminins en poésie
12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 18:01

 

Numéro Spécial | Printemps 2022 | Dossier majeur | Florilège 

 

 

 

 

 

 

 

Chorégraphie de la

 

ponctuation

 

 

 

 

 

 

 

Anne Neige

 

 

 

 

 

Crédit photo : Point d'exclamation en gouttes d'eau, image libre de droits fournie par l'auteure. 

 

 

 

               ………………………Chorégraphie de la ponctuation………………….


 

                                      L’exclamation recherche son point

               ………...Trois points de suspension se disputent la place…..

  

                                     « Lequel est le mien ?

                                       Trop triste le premier

                                       Vulgaire le second

                                      Lointain le dernier »

 

                 En mal d’amour, les points se blottissent, se pelotonnent 

                             Se moutonnent les uns contre les autres

                                   Sur une page jaunie, peu à peu

                              Se dessine un gros pompon dodu.

 

          Et…….C’est ainsi, vous m’en croirez ou non, que dans un

 

                   VERTICAL éclat de rire naquit le point d’exclamation !

 

©A. Neige


 

                   

 

 

***

 

Pour citer ce poème inédit d'amour

 

Anne Neige, « Chorégraphie de la ponctuation », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Numéro Spécial | Printemps 2022 « L'humour au féminin » sous la direction de Françoise Urban-Menninger, mis en ligne le 12 janvier 2022. Url :

http://www.pandesmuses.fr/ns2022/an-ponctuation

 

 

 

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LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro Spécial 2022 Amour en poésie Humour
11 janvier 2022 2 11 /01 /janvier /2022 15:46

 

REVUE ORIENTALES (O) | N°1 | Dossier & N° 10 | Célébrations | Dossier mineur | Articles & Témoignages

​​​​​

 

 

 

 

 

 

 

 

Interview avec Dorra Azzouz

 

 

 

 

 

 

​​

Propos recueillis par

 

Hanen Marouani

 

 

Entrevue avec

 

Dorra Azzouz

 

 

© Crédit photo :  Dorra Azzouz, première peinture.

 

 

 

HM – Dorra Azzouz, vous cherchez-vous plus une voie dans le monde de la poésie ou de l’art ? Et lequel de ces deux, s’invite le premier chez vous ?

 

D.A – Pour moi, la poésie et la peinture sont un couple uni, soudé et inséparable. Chacune de ces disciplines n’existe pas sans l’autre dans ma vie personnelle ou professionnelle. Donc, il n’est pas seulement une question d’écrire poétiquement mais aussi et surtout de peindre poétiquement. Et encore, j’écris ma poésie, je la peins, je la sens, je la pense et je la vis pleinement en chaque instant.

Les sentiments qui m’accompagnent s’expriment de la manière la plus spontanée et parfois raisonnée et qui ont cette motivation de vouloir s’extérioriser sur un papier comme sur une toile ; les deux à la fois, en même temps et en parallèle. Ils vont spontanément, naturellement et involontairement ensemble et cela me permet d’être plus créative de plus en plus. Des sentiments qui se manifestent à travers ces deux vaisseaux et qui me sont très productifs et très généreux à mon égard pour alimenter continuellement et fréquemment ma poésie et ma peinture.

 


 

H.M – Comment vous êtes-vous retrouvée dans ce monde poétique et artistique ?

 

D.A – Depuis mes 13 ans, je me cherchais alors je m’enfermais des heures et des heures dans ma chambre afin de trouver cette quiétude et cette paix pour lire et surtout pour rêver. À partir de ces moments d’intimité ou de solitude agréable, j’ai découvert en moi ce talent ou cette envie d’écrire des vers, des lignes, des poèmes, des haïkus ; sans savoir même les nommer ou les intituler comme aujourd’hui, d’ailleurs. Je ne sais pas donner des titres à mes toiles ou à mes textes que rarement ou après un conseil. Tout était fait dans l’immédiateté, dans l’urgence et dans la spontanéité. J’étais trop jeune et je ne comprenais pas vraiment la différence entre rédiger un texte ou un poème mais j’étais complètement prise par l’emprise de la sonorité, du rythme, de la musicalité et de ce soin posé et imposé accordé nécessairement à la similarité vocalique à la fin de chaque vers.



 

H.M – Vous avez évolué dans un univers de mode et de design comme votre biographie le mentionne clairement. Dans ce monde où le côté esthétique est central et primordial, votre orientation vers la peinture est-elle due spécifiquement à ce point-là ?

 

 

D.A – Oui, malgré mes études menées dans le domaine des beaux-arts, je ne vous cache pas que mon amour pour la peinture s’est révélé plus tard et surtout après avoir voyagé et travaillé dans le monde de la mode et du design qui ont profondément influencé mes choix et mes décisions pour me lancer dans cette belle aventure.


 

 

H.M – Quelle est votre astuce ou stratégie pour améliorer votre prestation ou rendement dans l’écriture et dans la peinture ou autrement dit comment pouvez-vous prendre soin de ces deux talents à la fois puisque vous insistez sur leur indissociabilité ?

 

D.A – Mes deux astuces et conseils sont la persévérance et la confiance en soi malgré tous les défis et les contraintes qu’on peut rencontrer dans la vie au quotidien et dans le domaine culturel et artistique qui n’est pas, entre autres, un domaine facile du tout.

Personnellement, j’écris et je peins presque tous les jours. J’adopte mes deux passions comme une discipline régulière car sans le travail constant, on ne saura pas évoluer et on ne saura pas aller trop loin. Je les adapte à mes préoccupations de tous les jours pour ne pas les écarter de mon vécu une seule seconde ou pour ne pas me retrouver étouffée sans moyen d’expression artistique et poétique. Mon amour pour la poésie et pour la peinture me représente en tant que personne et en tant que femme ambitieuse, sensible, immigrée et surtout en tant que citoyenne du monde.

Ce que je suis en tant qu’être se trouve dans mes vers et dans mes toiles et c’est la raison pour laquelle j’ai été créée. Voilà, je le pense de cette manière.

 

 

 

© Crédit photo :  Dorra Azzouz, deuxième peinture. 

 

 

 

H.M – Un rituel de chaque jour pour apprécier et préserver au plus mieux votre créativité et activité artistique et poétique dans un monde qui menace, chaque jour, notre sensibilité et humanité ?

 

D.A – J’écris chaque jour et j’utilise plusieurs langues pour m’exprimer dans ma poésie. J’ai appris à écouter bien et même trop tout au long de ma journée.

J’écoute pour ne pas oublier. J’écoute pour apprendre plus de mots, plus de leçons, plus de sensibilité et pour m’enrichir surtout sur tous les plans. J’écoute beaucoup les autres artistes, les écrivains, les acteurs, les psychiatres et même les histoires racontées par des personnes dans la rue parce que je crois en cette notion d’échange et de partage surtout. J’aime aussi écouter de la musique.

Il m’arrive aussi de me réveiller à trois heures du matin pour écrire des mots qui sauront former au réveil un texte ou un poème puis je prends mon temps pour contempler et méditer cette composition, cette évolution dans le silence absolu. Je prends également mon temps pour regarder attentivement les objets qui m’entourent, les gens qui passent à côté de moi, qui me transmettent une énergie particulière ou différente.  Et mon bonheur suprême et extrême est dans la nature qui m’aide à me ressourcer et à me renouveler.

Pour la peinture, c’est de la mode et de l’architecture d’intérieur que je m’inspire beaucoup surtout pour la combinaison des couleurs qui ne cesse pas de s’enrichir et de se manifester différemment et chromatiquement sur ma toile à chaque fois que je change de lieu, je voyage ou je change de paysage. Aussi, en écoutant de la musique classique, ma main et mon corps accompagnent ces rythmes bien étudiés et bien structurés et cela inspire et nourrit aussi ma touche du pinceau.

 

 

H.M – Vous qui n’avez pas hésité à évoquer dans l’une de vos déclarations que vous n’avez pas fini vos études et que vous êtes fièrement autodidacte dans le domaine artistique ainsi que dans la vie, quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui nous lisent et qui peuvent être dans le besoin d’avoir un conseil bien ciblé ?

 

DA – Comme je l’ai déjà affirmé précédemment, il faut avoir une grande confiance en soi. La sensibilité artistique et poétique est un don divin. Un cadeau du ciel qui est né en nous et pour nous et non pas contre nous.

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas eu de diplôme qu’il ne faut pas continuer à apprendre autrement, à s’éduquer et à s’informer sans retenue. Peut-être, plus librement, plus richement et plus humainement.  Le plus important est de garder cette flamme de curiosité et ne jamais baisser les bras peu importe la délicatesse des situations.  Il faut y croire : « Tout vient à temps à qui sait attendre ». La patience, le courage et la persévérance sont aussi un art. Tenez donc bien, tenez bon et croyez en vous sans cesse et infiniment !

 

 

 

© Crédit photo :  Dorra Azzouz, troisième peinture. 

 

 

 

H.M – L’immigration et la résilience par l’art ? Comment les gérer et les digérer pour faire une force ou pour se remettre debout à nouveau ?

 

D.A – C’est à travers l’art que j’ai pu m’intégrer et que j’ai pu faire face à toute cette ignorance ou indifférence envers la migrante ou l’émigrée que je suis en faisant preuve chaque jour ou à chaque fois que l’occasion se présente à moi, que je ne suis pas une « profiteuse » mais une « travailleuse » des lumières et donneuse de richesse artistique. Cela, je l’affronte avec beaucoup de courage et d’endurance.

Enfin, je reste toujours abasourdie devant cette majorité qui ne croit pas à la force que peut offrir la différence et la diversité par la mise et la remise en valeur de la richesse et la variété des idées humaines quand elles s’unissent et quand elles se présentent ensemble sous une forme d’une belle mosaïque pour le bien de l’humanité.

 

 

H.M – À ma connaissance, vous préparez des publications de poésie dans l’avenir proche. Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

 

D.A – Oui, je prépare présentement un blog qui me permettra de publier mes poèmes et mes peintures. Je compte aussi rassembler et publier mes poèmes dans un recueil dès que je vais avoir une réponse favorable de la part de l’une des maisons d’éditions que j’ai pu contacter, dernièrement. J’attends encore et je garde toujours espoir. Sinon, je contacterai d’autres éditeurs jusqu’à ce que mon recueil voie le jour un jour. J’ai la totale et l’entière conviction que j’ai un cadeau à partager avec le monde tôt ou tard. Il sera donc prochainement entre les mains et sous les yeux de qui saura l’apprécier.  Je publie pour être lue et pour promouvoir les bonnes valeurs surtout de l’échange et du partage.

 

 

© Crédit photo :  Dorra Azzouz, quatrième peinture.

 

 

 

H.M – Avez-vous un projet d’exposition artistique de vos tableaux quelque part ?

 

D.A – Pour l’instant, je préfère finir ma nouvelle collection ; une collection monochrome qui sera différente de sa précédente qui était imbibée de couleurs. Et comme toujours, je me rendrai à des galeries habituelles ou nouvelles pour les exhiber.

 

 

H.M – Avant de vous laisser partir et avant de vous dire merci de ce bel échange, quel est votre mot de la fin ou que proposez-vous comme recettes de vie qui peuvent nous servir toutes et tous dans notre vie ?

 

D.A – Si vous aimiez ce que vous faites, vous aimeriez ce que vous êtes. Croyez en vous, vous êtes la seule ou le seul à avoir cette capacité et à savoir la valeur de ce cadeau qui est le talent. Rappelez-vous que même les jumeaux ou les jumelles n’ont pas les mêmes empreintes et là, je ne parle pas seulement de l’acte d’écrire ou de peindre mais aussi de celles ou ceux qui aimaient cuisiner, préparer des gâteaux, faire de la broderie ou coudre (etc.) parce que tout travail manuel fait par la passion est un art. Et malgré le rejet et toutes les misères du monde et malgré la faim et la soif dans le sens vrai ou figé, avec l’amour, tout peut s’affronter et s’affranchir surtout si vous tenez bon et vous ne résignez pas.

Elle viendra, cette personne qui croira en vous, et oui ! Une seule suffit et tout se déclenchera et ne s’arrêtera jamais. Affichez-vous sans honte et sans crainte. Ne restez surtout pas caché-e-s et dépassez vos doutes et peurs.

Rassurez-vous que tous les mensonges du monde ne sachent jamais vous freiner, si vous ne les écoutez pas.

 

 

© H. Marouani

 

 

Biographie de Dorra AZZOUZ

 

 

© Crédit photo : Portrait de la poète Dorra AZZOUZ.

 

 

 

Prénom & nom : Dorra AZZOUZ

Profession : Poète et Peintre

Pages Facebook : DORRA /Poetry

Dora Az/ Art Création

Instagram : dora_artist_

Blog et site internet sont en cours de réalisation. 

 

 

Dorra AZZOUZ, est née à Tunis le 20 décembre 1973. Elle a fait des études dans le domaine des beaux-arts à l’École d’Art et de Design (EAD) en Tunisie. Elle a travaillé aussi en tant qu’hôtesse de l’air dans la compagnie aérienne Kuwait Airways au Koweit pendant quelques années pour réussir à bien s’intégrer dans les plus prestigieuses maisons de haute couture et de mode comme : Chanel, Valentino, Bulgary aux Émirats Arabes Unis en occupant, en leur dedans, le poste d’assistante de vente. Elle a enseigné l’art au consulat Français d’Abou Dhabi et continue à le faire jusqu’à nos jours dans de divers centres culturels finnois. Elle ne se lasse pas de découvrir le monde et de se découvrir par elle-même et pour elle-même afin de donner le meilleur d’elle-même et afin de servir poétiquement et artistiquement le monde dans lequel nous vivons par ses mots réconfortants et ses couleurs éclatantes.

 

Elle a participé à plusieurs expositions et anthologies artistiques et elle a cité à titre d’exemple le travail collectif qui a regroupé des écrivains de plusieurs nationalités dans le cadre d’une collaboration avec l’université de Tampere en Finlande.

 

Il s’agit bel et bien d’un travail collectif qui a été mis déjà en ligne sur le site Amazone et qui s’intitule :  « Opening Boundaries Toward Finnish Heterolinational Litratures », édité par Mehdi Ghasemi. Aussi, elle a participé avec SKS « The Finnish Literature Society » par un récit qui raconte l’histoire d’une réfugiée et ce travail est en cours de publication. Un programme riche d’expositions artistiques à Helsinki est en perspectives dans plusieurs endroits comme à la Galleria Fogga, au centre culturel Caisa, à la Galleria Kookos, à l’Ambassade de la Tunisie, au centre culturel français (...)

 

Extraits poétiques 

 

Certains de ses poèmes publiés sur les réseaux :

© Crédits photos :  Dorra Azzouz, poèmes visuels

poème photographie Dorra Azzouz 2.jpg

 

 

© D. Azzouz

 

 

***

 

Pour citer ce témoignage

 

Hanen Marouani, « Interview avec Dorra Azzouz », texte inédit, Le Pan poétique des muses|Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : N° 10 | Automne-Hiver 2021-22 « Célébrations » & Revue Orientales, « Les figures des orientales en arts et poésie », n°1mis en ligne le 11 janvier 2022. Url : 

http://www.pandesmuses.fr/periodiques/orientales/no1/no10/hm-dorraazzouz

 

 

Mise en page par Aude Simon

 

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REVUE ORIENTALES ET LE PAN POÉTIQUE DES MUSES - dans Numéro 10 REVUE ORIENTALES Féminismes Muses et féminins en poésie

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  • La Petite-Fille-Aux-Feuilles-Mortes. Récit poétique de Lucrèce Luciani paru aux éditions Azoé
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  • Les mots timorés s'émeuvent
    N° IV | AUTOMNE 2024 | NUMÉRO SPÉCIAL 2024 | Les femmes poètes européennes par Lya Berger (1877-1941) | 1er Volet | Florilège des poèmes primés au Concours féministe de « Poèmes engagés & féministes pour le 25 novembre 2024 » & REVUE ORIENTALES (O) |...